Te décourage pas, elles sont très bien tes définitions, Stem. Continue.
Tant qu'à faire, j'apporte ma participation moi-aussi.
HixploitationOu "hicksploitation" (
hicks ou
hill billies désigne les blancs du sud profond aux États-Unis).
Films de péquenots. La
hixploitation est un sous-genre du cinéma d'exploitation mettant en scène les habitants ruraux du sud de l'Amérique. Aux sources du genre, on trouve des classiques tels que
"2000 Maniacs" de Herschell Gordon Lewis (1964),
"Spider Baby" de Jack Hill et Bart Patton (1967),
"Délivrance" de John Boorman (1972),
"Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper (1974),
"La colline a des yeux" de Wes Craven (1977), "I spit on your grave" AKA "Day of the woman" AKA "Œil pour œil" de Meir Zarchi (1978) et
"Sans Retour" de Walter Hill (1981), dans le sillage desquels une immense quantité de films
bis prirent pour cadre les bayous de Géorgie, de Louisiane, de Floride et autres trous paumés afin de servir de contexte à des histoires souvent horrifiques, mais aussi érotiques, de comédie ou d'action mettant fortement l'accent sur la plouquitude des gens du Sud.
"Child Bride" de Harry Revier (1943), un film "éducatif" qui prétend dénoncer le sort des mineures offertes en mariage à de vieux ploucs lubriques dans certains états sudistes et qui est resté culte pour la longue séquence totalement gratuite dans laquelle une Shirley Mills âgée de douze ans se tripote les seins et le pubis face-caméra avant d'aller nager complètement nue dans une rivière.Sorti vingt ans plus tard, "Shotgun Wedding" de Boris Petroff aborde le même thème avec la même complaisance hypocrite."Bayou" de Harold Daniels (1957) jouit d'un petit statu culte : petit film d'exploitation sans prétention qui fit un flop à sa sortie, il fut redistribué quatre ans plus tard sous le titre "Poor White Trash" par un producteur qui remonta le métrage en y ajoutant de nouvelles scènes ainsi que des stock-shots dénudés, puis fit toute une campagne publicitaire en exagérant au maximum les aspects sexuels du film, et celui-ci fut un succès énorme au box-office, restant plusieurs années à l'affiche dans les drive-in du Sud en double-programme avec un autre hixploitation, "I Hate Your Guts".Dans les
hixploitations les plus gratinés, les rednecks sont caricaturés à l'extrême : sales, bêtes, racistes, homophobes, nos bouseux consanguins portent fièrement la chemise à carreaux, la salopette trouée, le chapeau de paille crasseux et les valeurs du Ku Klux Klan tout en jouant du banjo, en collectionnant les armes à feu, en se vautrant dans l'auge de leurs cochons et en distillant du mauvais tord-boyaux dans l'alambic de leur marais infesté de moustiques et d'alligators. Et que ça crache par terre, et que ça dit des gros mots, et que ça se cure le nez, et que ça se gratte les testicules, et que ça picole du matin au soir, et que ça fait des enfants entre frère et sœur, bref, c'est la classe au sud de Dallas.
De pures tronches de péquenots dans "Chasseurs de sang" de Robert W. Morgan (1978).
Quelques spécimens campagnards typiques dans "King Kong 2" de John Guillermin (1986).En outre, ces péquenots sont souvent peu fréquentables : familles de cannibales et autres dégénérés psychopathes s'attaquant aux citadins qui ont eu l'inconscience d'aller faire du camping dans leur bois, les rednecks ont fait les belles heures du survival des 70's et du
slasher des 80's. Et cela pas toujours dans des rôles de méchants, mais aussi de victimes, car les cambrousses glauques et isolés sont toujours les lieux privilégiés pour des expériences militaires top-secrètes et pas très maitrisées, l'atterrissage de quelque soucoupe volante mal intentionnée ou les expérimentations génétiques de quelque savant fou dont la créature aura tôt fait de croquer quelques pedzouilles avant que le shérif puis l'armée ne se décident à intervenir dans ce trou du cul du monde. Loin d'être cantonné uniquement au cinéma d'épouvante, le personnage pittoresque du cul terreux qui pète à table et se mouche dans sa manche constitue en outre un ressort comique dont l'efficacité ne s'est jamais démentie. Tant pis si la représentation du monde paysan en ressort quelque peu stéréotypé...
Si le redneck est rarement décrit de manière valorisante, la femme redneck, quant à elle, est une
bimbo courte vêtue et continuellement en chaleur (si c'est pas valorisant, ça...), la moiteur des Everglades n'ayant pas seulement alimenté les films du type psycho-killer à tronçonneuse mais aussi tout un pan des films de
sexploitation voire les pornos des 60's/70's. Entourée de machos alcooliques, libidineux et bas du front, la femme redneck a l'habitude de vivre à la dure. Élevée au grain et au grand air, la fille de ferme découvre très tôt les joies du dépucelage dans le foin ou dans la porcherie au coté du premier étalon venu, ce premier venu étant généralement son paternel. Nature, quoi. Le bayou sudiste est aussi un cadre privilégié du
rape and revenge, nos amis péquenots ayant une appétence prononcée pour le viol collectif de frêles adolescentes et autres citadines égarées (en général, ça se termine mal pour eux).
Quelques rednecks violeurs gratinés dans "Yako : Cazador de Malditos", un avatar mexicain de la hixploitation.Durant les années 70, les films policiers et d'action se déroulant chez les ploucs du Sud, avec poursuites rythmées par de la bonne zik country, avaient également le vent en poupe. La série télévisée
"Shérif, fais-moi peur",
"Cours après moi, shérif" et le diptyque
"Gator" et
"Les Bootleggers" avec Burt Reynolds, les nombreuses productions Roger Corman sur le thème (
"Fighting Mad" de Jonathan Demme,
"Cockfighter" de Monte Hellman,
"Big Bad Mama" de Steve Carver,...) montrent l'attachement de l'industrie hollywoodienne pour cette Amérique "bien-heu d'chez nous". Un attachement qui perdure toujours aujourd'hui avec des films comme
"Tucker et Dale fightent le mal", "The Baytown Outlaws" et
"2001 Maniacs" la suite-remake de
"2000 Maniacs". Et n'empêche qu'avec ça, la
hixploitation est bien plus qu'un obscur sous-genre du cinéma
underground; c'est une part essentielle du patrimoine culturel américain. YIIIIPIIIIIIII !!!
Si vous avez envie de voir des braconniers bien bouseux se faire exploser à coups d'arme absolue par un garde-forestier qui ne badine pas avec le respect de l'environnement, ce film est fait pour vous.