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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 02 Août 2013 20:30 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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"They call him Machete..."


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 17 Oct 2013 22:46 
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Grand Nanardeur
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Localisation: Un cachot humide
J'ai hésité avant d'écrire cette définition. Elle ne parle que d'une (enfin... pas vraiment "une") créature en particulier.Ce serait comme écrire une définition de Predator qui entre dans la catégorie Extra-terrestre. Mais bon, vu qu'il y a une entrée pour Chat, je me suis dit pourquoi pas. A voir si ça pourrait avoir sa place dans le glossaire.

Dinosaure: (ou peut être même Dinosaures (film de))
Les dinosaures sont des reptiles qui ont régné sur Terre en des temps que les gens de 20 millions d'années ne peuvent pas connaître. Ces créatures ont, depuis bien longtemps, suscitaient un grand intérêt auprès des cinéastes.

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Si les dinosaures de Steven Spielberg viennent de suite à l'esprit, on peut tout de même rappeler les origines préhistoriques de Godzilla ou encore que le dessin animé hyper populaire « L'Âge de Glace » raconte les mésaventures de quelques specimens de cette espèce.

On pourrait trouver un certain nombre de raisons de cet intérêt toujours d'actualité pour des bestioles qui ont disparu de la surface de notre planète.
Premièrement, il faut dire qu'à leur époque, les Dinos, comme on aime les appeler, étaient les tauliers des lieux. Alors que l'Homme allait encore attendre bien des années avant de se terrer dans de sombres cavernes en bouffant le fruit de sa cueillette et en trépassant à même pas 25 ans, les Dinosaures gambadaient déjà fièrement dans les prairies et les forêts. Et l'Homme sait très bien que sans une foutue météorite, peut-être bien que le Dino règnerait toujours en maître et qu'aujourd'hui, c'est lui qui passerait ses journées à se polluer son mur facebook alors que nous serions en train de dessiner avec un caillou mal taillé notre journée sur les murs de la grotte de Lascaux... si tant est que nous soyons nés.

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Une autre raison est qu'il faut bien avouer que le bestiaire du paléolithique est des plus impressionnants. Les espèces sont toutes aussi diverses que fascinantes.
Le Vélociraptor sera donc une créature agile et rapide, attaquant plutôt en groupe et dont les caractéristiques ne seront pas sans rappeler celle des Aliens de Ridley Scott (voire James Cameron).
Le Tyrannosaurus Rex s'imposera tant comme un monstre gigantesque dont la bestialité et la capacité destructrice rappellera quelques fameuses créatures japonaises.
Le Ptérodactyle sera alors le maître des airs où nul ne saura contester sa suprémacie.
Le Tricératops fera parler sa force tel un incroyable Hulk et sera capable de percer n'importe quelle muraille ou faire valdinguer tout objet encombrant.
Ils sont tellement nombreux que le nombre de possibilité scénaristique est énorme. Pourquoi parler de Trolls, Ogres, Elfes, Harpies, Gorgones, Minotauresn... qui n'ont jamais existé alors que ces créatures préhistoriques ont bel et bien existé et offrent des qualités qui n'ont pas grand chose à envier aux monstres d'heroic-fantasy ou mythologiques.

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S'il est donc naturel que le cinéma se soit intéressé à ces Dinosaures, il faut tout de même bien que leur traitement est rarement optimal. Quand un amateur de nanar déniche un film de dinosaures qu'il ne connait pas dans un magasin d'occasion, il a toujours le même réflexe : ils s'y intéressent grandement. Car, il sait qu'un film de Dinos est souvent source d'une grande nanardise. Pourquoi ?

Encore une fois, plusieurs raisons peuvent être apportés à cette question. Celle qui semble le plus évidente et que les films de science-fiction fauchés voulant ressusciter ces créatures disparues ont parfois bien du mal à modéliser ces monstres. Entre production fauchée ou gros poil dans la main, le réalisateur possède énormément d'outils pour pondre des créatures qui ressemblent plus ou moins (ou vraiment vachement vachement) moins.

_ les dinos en pâte à modeler animé image par image en stop-motion, technique qui peut soit s'avérer très réussie avec des auteurs talentueux comme Willis O'Brien, Ray Harryhausen ou encore à l'occasion de "La planète des dinosaures", nanar de série Z possédant tout de même des dinos extrêmement soignés à l'animation fluide qui reçurent malgré tout un lot de reproches alors que, pour l'époque, ces FX devaient bien être la seule vraie qualité du film; soit l'animation et le design se révèle un peu plus farfelus, voire limite (les FX de Brett Piper, qui possèdent cependant un charme et une sincérité assez touchants); soit on sombre dans le ridicule totalement bâclé, avec des dinos informes aux mouvements saccadés au point qu'on n'ose même plus appeler ça des mouvements (comme les créations d'Antonio Cervero pour "Dinosaur from the deep"). Cette technique demande une patience d'ange et une certaine passion dans ce que l'on fait, mais ne nécessite pour ainsi dire aucun budget conséquent.

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Non ce n'est pas E.T, mais le tyrannosaure animé de la série télévisée "Land of the lost" (1974).

_ l'animatronique et les créatures robotisées, en utilisant par exemple des moteurs hydrauliques ou des systèmes de rails. Technique qui peut donner des résultats très concluants comme dans les films de Kevin Connor. Rappelez vous du ptérodactyle plus vrai que nature du "Continent Oublié". Cependant, par manque de budget, on peut avoir des rendus un peu plus statiques et moins crédibles ("Yor le chasseur du futur"). Une technique qui nécessite donc tout de même de s'y connaitre un minimum en bricolage.

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Le raptor de "Futur war" (1997), qui a un peu la grosse tête.

_ le lézard agrandi par travelling mattes et autres effets d'optique, technique très simple : on prend un varan et un iguane, on les maquille en leur collant des fausses cornes et des crêtes dorsales, on les affame pendant des jours, on les place dans un décor miniature en carton-pâte et, afin qu'ils ne s'endorment pas à cause de la chaleur des projecteurs, on les soumet à des électrochocs pour pousser nos deux reptiles à s'entretuer devant la caméra ! Seul inconvénient : on risque d'avoir des problèmes avec la SPA. C'est pourquoi, à partir de 1940, toutes les bisseries ayant recours à cette technique, utilisent en fait des stock-shots du film "One million B.C" alias "Tumak fils de la jungle" (1940), recordmovie U.S du nombre d'animaux massacrés, dont toutes les scènes de FX ont été utilisées et réutilisées sur des dizaines d'autres films durant les quatre décennies suivantes (ex : "Robot monster").

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Gaussons-nous avec le MST3K devant un énième recyclage de cette séquence de "One million B.C".

_ le comédien dans un costume caoutchouteux, technique japonaise (Godzilla) mais pas uniquement (il y en avait déjà dans "One million B.C, encore lui). Peu couteux, nécessite tout de même les services d'un acteur costaud car ce type de costume est très lourd. Le corps humain n'ayant pas la même morphologie que celui des dinosaures, le déguisement ne sera pas très réaliste et peut facilement virer au nanar pour peu que le design soit particulièrement mal conçu.

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Les cératosaures montés sur échasses (oui oui) de "L'ile inconnue" (1948), un des rares films de ce genre tourné en décors naturels, ce qui fait que lorsque les dinos apparaissent devant un (vrai) arbre, celui-ci parait gigantesque... ou plutôt ce sont les dinosaures qui paraissent petits.

_ la marionnette à main (ou chaussette), technique des plus rudimentaire : prenez un gant de cuisine, customisez-le avec des faux yeux et des fausses dents en papier, glissez votre main à l'intérieur, allumez votre caméra et faites "Grrraaoouu !", l'illusion sera parfaite.

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Coucou les pitits gnenfants ! C'est moi, la chaussette dentée de "Terror of prehistoric bloody creatures from space" aka "Jurassic Trash" (1998).

_ pour les plus pressés, il y a encore plus rudimentaire : le jouet pour enfant en plastique secoué devant la caméra. Ne reste plus qu'à rajouter des rugissements piqués à un documentaire sur les lions et le public n'y verra que du feu.

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Le T-rex d'un réalisme saisissant de "One million AC/DC" (1969).

_ le CGI, incontestablement l'effet spécial le plus laid. Aucun charme, très répandu à l'époque actuelle depuis que n'importe qui peut faire ses FX en image de synthèse avec son ordi, il suffit que la bestiole soit bâclée, ne serait-ce qu'un chouia, pour nous entrainer aux confins de l'horreur et nous aveugler par une bouillie de pixels absolument immonde (souvenirs pénibles des vélociraptors de "Raptor Island" qui ressemblent plus à des bâtons qu'à autre chose). N'est pas magicien d'ILM qui veut.

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Cette chose est sensée être un redoutable ptéranodon du film "Pterodactyles" (2005).

Ainsi, les Dinosaures ci-dessous sont le fruit de quelques unes de ces techniques et ont grandement contribué à avoir les films où on les trouve chroniqué sur ce site.

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De plus, qui dit nanar à dinosaures dit scénar en or. Parfois, la simple trame scénaristique suffit à faire un excellent nanar à elle seule. C'est bien beau de vouloir croiser deux espèces qui n'ont pas vécu dans une même ère, toujours faut il le justifier efficacement. Si Spielberg s'en tire pas trop mal avec son histoire de moustique fossilisé qui servirait à un clonage de femelle, certains autres s'en sont beaucoup moins bien sortis.
Dans Attack of the Super Monsters, les Dinosaures se seraient cachés au centre de la Terre et continuaient leur évolution. Ils auraient ainsi appris à parler et à jeter des rayons lasers avec leurs yeux. Et c'est en 1982 qu'ils décidèrent qu'ils avaient assez attendu et qu'il était temps de reconquérir la Terre.
Dans La Planète des Dinosaures, une navette humaine s'écrase sur une planète inconnue et pas de bol, cette planète est remplie des mêmes créatures qui ont régné sur Terre y a de ça des millénaires. C'est quand même pas de bol. Quelle était la probabilité de trouver une planète qui serait habité par exactement les mêmes créatures qui se sont éteintes sur la nôtre ?
Dans Carnosaur, bah les dinosaures... ils viennent d'un œuf de poule.

Il est toujours compliqué d'expliquer la rencontre improbable entre l'Homme et cet Animal d'un autre temps. Surtout que, lorsqu'un film a établi un scénario, il est difficile d'en reprendre un trop similaire de peur de se faire attaquer de plagiat. Ainsi, l'intérêt nanardesque du film de Dinosaures peut parfois uniquement se justifiait par sa trame qui fait tellement dans le n'importe-quoi qu'elle en devient jouissive.

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Bien qu'ils aient disparu depuis bien longtemps, l'intérêt cinématographique pour les Dinosaures a certainement encore de très beaux jours devant lui. Si l'évolution des techniques et de la technologie tend à donner de plus en plus de réalisme à ces créatures filmiques, il reste encore de nos jours des producteurs cupides ou des réalisateurs fainéants pour nous offrir des créatures sortant de l'ordinaire et qui feront le bonheur de tous nanardeurs.

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Dernière édition par Plissken le 21 Nov 2013 21:32, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 15 Nov 2013 23:05 
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Localisation: Quelque part entre les bornes et les limites
Bonjour. Je tente une définition de "Flic". Alors bien sûr, tout le monde sait ce qu'est un policier, on n'est pas ici dans l'argot nanarlandais. Le but est plutôt de définir la place de la police dans l'univers du nanar et de dresser une liste des poncifs associés au représentant de la loi et de raconter un peu l'histoire et les évolutions du "flic nanar". Si vous voyez des modifs à apporter à cette définition, signalez-les moi (y a des passages dont je suis pas sûr, notamment la partie "profiler" vu que c'est un genre qui ne m'intéresse pas du tout mais il fallait bien l'évoquer, alors...). Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que cette définition conviendra au glossaire. :wink:


Flic (ou policier) :

Au cinéma, la police est une des institutions les plus représentées, et le monde du nanar contient de nombreux stéréotypes associés à ce corps de métier. Les caractéristiques d'un représentant de la loi dans un nanar dépendent essentiellement du genre que le film aborde. Le manichéisme fluctuant nous fait distinguer deux sortes de policiers nanars : le bon flic et le mauvais flic.

Le bon flic (ou super flic, ou flic de choc)

Depuis ses origines, le cinéma joue au policier et au voleur, et les films noirs "à l'américaine" des années 30-50 ont popularisé l'image du détective dur-à-cuir, flegmatique et charmeur qui tombe toutes les pépés et fait mordre la poussière aux gangsters. Fumeur, quelque peu porté sur la bouteille, un poil rebelle, le super flic des origines trouva notamment une incarnation des plus nanardes en la personne d'Eddie Constantine alias Lemmy Caution dans "La Môme Vert-de-Gris", sorte de pastiche involontaire des polars américains de l'époque dont on dira pour rester courtois qu'il est effroyablement daté (mais il ne s'agit assurément pas du seul exemple de ce type).

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Lemmy Caution, le flic cool le plus ringard du cinéma.


Durant les années 60-70, le polar connut quelques changements de codes radicaux en matière de rythme et d'esthétisme et s'orienta vers une violence beaucoup plus crue, que ce soit au États-Unis (Bullit, Dirty Harry, Serpico) ou en Italie où le poliziottesco compta de nombreux héros moustachus comme Franco Nero, Maurizio Merli, Tomas Milian, Luc Merenda, Richard Harrison, Helmut Berger, Fabio Testi et leurs collègues. Le super flic 70's se caractérise par sa violence, son comportement plus ou moins amoral et son refus des règlements laxistes imposés par sa hiérarchie procédurière/droits-de-l'hommiste/corrompue, généralement au service de viles magouilles politiciennes ou du parrain local. En cela, il se rapproche beaucoup du justicier urbain des films d'auto-défense alors en pleine éclosion bronsonienne au States et en plein boum anti-corruption à Cinecitta. L'influence du western est également très présente, l'environnement urbain remplaçant les vastes prairies et déserts comme décor et le détective solitaire rendant la justice à coups de flingues comme le shérif d'antan. Quant aux flics blacks à la Shaft qui commencent à pulluler au début des 70's, ils possèdent les mêmes caractéristiques que le flic de choc blanc mais de manière accentuée (là où le flic WASP est cool le black est ultra-mega-super cool, là où le WASP est macho le black est hyper-giga-extra macho) avec en prime un coté voyou et le thème de l'émancipation raciale (pour davantage de détails, se reporter à la définition de "blaxploitation" : http://www.nanarland.com/glossaire-defi ... ation.html ).

Exemples de super flics "Dirty-Harryesques" au fort potentiel nanarifique :

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Cüneyt Arkin sait à quoi tu penses dans "Kelepçe" alias "Turkish Dirty Harry" mais lui, les balles dans tout c'bordel, il ne les a pas très bien comptées non plus.

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John Smihula est l'inspecteur James Cameron (!) et affronte les belettes géantes en carton et les mutants homme-étron au corps-à-corps dans "Weasels Rip My Flesh".

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LE flic noir nanar : l'incorruptible et sempiternel inspecteur Baïko, personnage incarné par Alphonse Beni dans les trois quarts de sa filmo (ici dans "Cameroun Connection").


C'est dans les années 80 que le super flic acquiert définitivement le statut de dernier rempart de l'humanité avec l'avènement du film d'action reaganien. A tous les clichés précédents s'ajoutent les caractéristiques du "film commando" et la badass-attitude des super flics s'en trouve décuplée. Super cool, plus que jamais tête brulée et rebelle à ses supérieurs, le super flic des années Reagan est désormais un pur "action man", un casse-cou que rien n'arrête quant il s'agit de faire respecter la loi, un investigateur insurpassable, un combattant invincible et un bourreau des cœurs à même de niquer toutes les playmates de la terre (à l'exception des infirmières qui cherchent la taille au dessus). D'ailleurs, il est tellement balèze qu'il ne se contente plus uniquement de rosser les truands, mais va carrément empiéter sur les plates bandes de James Bond et de Rambo en sauvant le monde à lui seul. Aucune mission impossible ne l'effraie, qu'il s'agisse de casser du yakuza au katana pour renvoyer cette pourriture en petits morceaux sur un bateau japonais afin que cette merde serve d'engrais ("Samuraï Cop"), d'éradiquer une organisation terroriste aux intentions floues s'entrainant dans le désert du Nevada ("Opération Las Vegas"), d'aller massacrer une armée de narco-trafiquants dans la jungle colombienne ("The Hard Way, la voie du sang"), de partir délivrer les soldats américains portés disparus au Vietnam quand Chuck Norris est en vacances (comme le Texas Ranger Max Thayer dans "Commando Phantom"), de sauver San Francisco d'un savant fou armé d'un rayon laser ("Light Blast"), de mener la résistance armée contre une invasion de terroristes libyens projetant de saboter une centrale nucléaire en plein cœur d'une ville yankee ("Commando Terreur") ou de casser les bras de dealers jamaïcains vaudou menaçant la blanche Amérique de l'intérieur ("Désigné pour mourir"). Car bien souvent le super flic découvre au cours d'une banale enquête de routine qu'un complot menace la sécurité de la patrie. Et comme dans les années 80, le super flic de cinéma est souvent un ancien du Vietnam, aucune tactique de guérilla ne lui est inconnue.

Quelques figures marquantes de super flics reaganiens et leurs imitateurs nanars :

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Cobra incarné par Sylvester Stallone...
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... et ses photocopies hong-kongaise, indonésienne et philippine.

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Quelques duos "arme-fatalesques".

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Cherchez l'erreur : "Deux flics à Miami" et leurs ersatz.

Outre les multiples resucées et plagiats de grands succès du box-office tels que "Lethal Weapon" ou "Die Hard", les nanars mettant en scène les super flics 80's obéissent à l'inviolable loi du cliché. Les années 80 voient notamment l'application d'un décret cinématographique pour les super flics : l'obligation d'être accompagné d'un sidekick. Le faire-valoir de notre héros est souvent son coéquipier noir, lequel est un trouillard bavard, parfois queutard, et quasi-systématiquement amateur de blagues affligeantes, à la faible espérance de survie et qui n'est là que pour assurer le "quota ethnique" ( http://www.nanarland.com/glossaire-defi ... nique.html ), ainsi que les rôles de personnage comique et de motif de vengeance pour le héros. Mais le partenaire du flic de choc peut également être une jeune recrue au langage coolos (ce qui en fait vite une tête-à-claques). Dans ce cas de figure, il s'agit souvent du fils de l'ancien coéquipier du héros (un flashback nous informe alors que celui-ci s'est fait descendre par le méchant sous les yeux du super flic) désireux de se montrer à la hauteur de son défunt père, que le héros accueille d'abord sèchement par un "tu ferais mieux de te trouver un travail pénard et de fonder une famille, p'tit, c'est ce que ton père aurait voulu !" avant d'accepter que la jeune génération prenne la relève. Le super flic peut également se voir attribuer une coéquipière qu'il bombardera de remarques machistes dans un premier temps avant de tomber amoureux d'elle. Mais il existe bien d'autres sidekicks pour les super flics solitaires : le témoin d'un crime qu'il faudra protéger, le petit malfrat latino qui aidera le héros grâce à sa connaissance des cartels de drogue mexicains, le hacker vivant reclus dans son sous-sol qui décodera les fichiers contenant la liste des agents de la mafia en pianotant dix secondes sur son clavier d'ordinateur et révèlera au héros que le nom de son supérieur hiérarchique figure en tête de liste, etc, avec toujours pour but de mettre en valeur le héros. Mettant les pieds où il veut et c'est surtout dans des scénarii douteux, Chuck Norris renouvellera pour sa part le genre du buddy-movie en étant accompagné d'un clébard.

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Un coéquipier ça sert aussi à se faire kidnapper par les méchants (comme ici le jeune déficient mental de "Fast Gun").

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Mais attention : on trouve aussi des tandems de flics tout aussi badasses l'un que l'autre, comme les deux héros de "Dans les griffes du Dragon d'or", dont le charisme inversement proportionnel à leur tour de taille ne les empêche pas de se faire engueuler par le commissaire Robert Z'Dar lorsqu'"ils déclenchent la Troisième Guerre mondiale chaque fois qu'ils sont ensemble" (sic).

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"Last Action Hero", petit chef-d’œuvre de second degré dans lequel Schwarzy prouve plus que jamais son sens de l'auto-dérision, offre une brillante parodie, à peu près exhaustive, des polars d'action de style reaganien, notamment la scène du commissariat qui pastiche avec délectation tous les aspects nanars de ce type de films, avec son boss irascible qui hurle à en briser les vitres mais qui en fait aime ses hommes.


En France, le flic 80's s'avère tout aussi catastrophiquement nanar, mais d'une manière différente du super flic à l'Américaine. Déjà, les bons polars français de cette décennie peuvent se compter sur les doigts de la main d'un lépreux, le néo-polar branchouille et clipesque le disputant au polar ultra-burné à la "Ne réveillez pas les couilles d'un flic qui dort" en terme de lourdeur, de ringardise et de mauvais goût. Ensuite, dans la France Mitterrandiste, contrairement à l'Amérique reaganienne, on pense plutôt "à gauche", ou du moins on le prétend, donc un héros flic se veut ici moins réactionnaire qu'aux States et le film se doit en général de comporter un message intello-gauchisant. Enfin, en France, on se prend très trrrèèèès au sérieux, donc le héros flic n'est pas un rigolo, il est même souvent au bord du rouleau, mal aimé de ses collègues (qui eux sont des "fascistes" en puissance), hanté par la perte d'un être cher, en révolte contre ce système pourri, amateur de "hambourguères" et il se pose souvent des questions existentielles socio-politico-philosophiques sous le morne ciel grisâtre qui surplombe l'hexagone. Bref, on n'est pas là pour se marrer... enfin, en principe du moins (mais vous savez, c'est pas le résultat, mais l'intention qui compte).

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Mais faut pas croire, c'est pas parce qu'en France on se livre régulièrement à des réflexions très profondes et très sérieuses qu'on n'a pas pour autant de l'action trépidante et des cascades à couper le squeele, comme nous le prouve le digne héritier de Belmondo Francis Huster dans "Le Faucon" ("cours, Francis, cours !"). (GIF de kevo42)


Dans les années 90, la mode du kickboxing donna lieux à pleins de direct-to-video mélangeant combats d'arts martiaux et intrigues de polar. Il n'est désormais plus un secret pour personne qu'à Hong-Kong dans les années 80, les officiers de police était tous des ninjas et enfilaient leur cagoule aux couleurs criardes une fois leurs heures de service terminées. Dans la décennie suivante, les flics de choc du monde entier étaient quant à eux des artistes martiaux formés par les plus grands maitres du temple Shaolin et réglaient leurs enquêtes les plus délicates à coups de high kick dans la tronche de génies du crime à mulette également experts ès tatane. Jean-Claude Van Damme, Don "The Dragon" Wilson et Billy Blanks ouvrirent la voie à une ribambelle de flics bourrins qui finissaient souvent leurs enquêtes le torse nu ruisselant de sueur et du sang des karatékas hors-la-loi, après avoir bien beuglé pour stimuler leur testostérone. Mais l'arrivée sur le ring de Cynthia Rothrock installa une touche de féminité bienvenue dans le monde très macho des super flics et notre tataneuse préférée montra à maintes reprises qu'une policière n'était pas obligatoirement une potiche ou une chaudasse de second plan, mais pouvait se révéler une investigatrice tout aussi redoutable que les mâles dont elle connaissait le point faible et dont elle n'hésitait pas à fracasser les burnes à coups de talons aiguille dès lors que l'autre sexe enfreignait la loi et/ou se permettait la moindre remarque graveleuse à son encontre.

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John Miller, ses pectoraux en béton, ses biceps d'acier, ses couilles de granit et son sidekick en gélatine (Gérald Klein) dans "Undefeatable".

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La fliquette kung-futeuse Karen Sheperd en plein broyage de testicules dans "Blood Chase".


Aujourd'hui, à une époque où les profilers et la police scientifique à l'Américaine versent rarement dans le nanar et envahissent un peu trop les écrans de télé et de cinéma au détriment du flic "de terrain" plus "brute de décoffrage", tandis que dans notre belle France, le polar de cinéma est rarement plus folichon que les téléfilms interchangeables usinés à la chaine pour France3 ou TF1, il faut partir en orient pour voir du vrai bon gros super flic digne de ce nom. En Inde notamment, le super flic, intègre jusqu'au bout des ongles, dur-à-cuir jusqu'au bout des burnes, affronte la corruption généralisée, l'urbanisation galopante et le non-respect des traditions ancestrales avec une outrance qui nous rassure sur l'avenir du flic bourrin de cinéma quand on sait que toute cette démesure dans la "badasserie" fait partie des codes de la norme du tout-venant de l'industrie bollywoodienne. Je sais pas vous mais moi je me sens beaucoup plus rassuré par un flic de choc bodybuildé à lunettes noires, moustaches et moquette poitrinaire fumant le cigare en éclatant la tronche des malfrats que par un "cérébral" passant son temps à boire son café dans un gobelet en plastique et à faire des déductions mollassonnes autour d'une scène de crime...

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Le passage du flic de choc au flic de bureau, fin d'une époque judicieusement illustrée dans "Very Bad Cops".

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Soyons honnête, il existe encore heureusement dans le grand Hollywood quelques flics badasses capables d'assurer un minimum de bourrinage nanardisant.

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Un héros représentatif du cinéma d'action indien : l'invincible et incorruptible inspecteur Singham.


Le mauvais flic :

Abordons à présent les représentations négatives de la police dans le nanar. On distingue deux catégories : le flic ripoux et le flic incompétent.

Parfois dans un polar ou un film d'action, un bon flic intègre se trouve opposé à des collègues corrompus qui le feront accuser des crimes qu'ils ont eux-même commis après que notre héros ait refuser de prendre part à leur trafic. Notre super flic tentera alors de laver son honneur et partira en croisade contre les dérives des services de police en faisant le ménage parmi les fonctionnaires les plus douteux. Ou encore un simple citoyen dont la famille a été massacrée par la racaille et qui demande justice auprès des forces de l'ordre va découvrir que celles-ci touchent des pots de vin de la pègre et travaillent main dans la main avec les caïds du coin : il devra alors affronter seul, en plus des truands, les flics ripoux. Ou alors, notre justicier se heurtera juste à l'incompétence/l'inaction/le laxisme des représentants de la loi et devra alors faire justice lui-même (ce qui pousse bien souvent la police, jusque là passive lorsqu'il s'agit de bandes de loubards rackettant, terrorisant, pillant, violant et tuant les honnêtes citoyens, à mettre soudain toute son énergie à traquer et arrêter notre héros). Ce sont là les postulats classiques du film sécuritaire.

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Michel Serrault et ses flics néo-nazis dans "Ne réveillez pas un flic qui dort".

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Doug McClure, flic imbattable dans la catégorie "incapable" dans "Omega Syndrome".


Le policier inefficace, paresseux et je-m'en-foutiste est également un personnage récurrent du slasher. Les victimes ont beau s'amonceler de manière préoccupante et inexpliquée dans le comté et les rumeurs selon lesquelles une famille de cannibales/un maniaque masqué évadé d'un hôpital psy/un monstre mutant né de manipulations génétiques top-secrètes de l'armée sévirait dans la région ont beau commencer à courir suite au témoignage d'un survivant ayant échappé à une tuerie (mais que personne ne prend au sérieux), la police ne lèvera pas le petit doigt avant le dernier quart d'heure du film.

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Dans la famille des "flics qui n'en branle pas une", je voudrais les investigateurs hyper-motivés de "Carnage".

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Mention spéciale à ce shérif qui fait du golf d'intérieur et à son adjoint qui s'excite à jouer sur un flipper alors qu'ils sont sensés mener l'enquête sur les dizaines de campeurs démembrés à un rythme d'abattoir par "Le tueur de la foret".


Enfin, signalons qu'avec la vogue des productions Luc Besson et leur poujadisme putassier, (trop) nombreux sont les films à l'esthétique de clip MTV mettant en scène de gentils jeunes banlieusards opposés aux "keufs wesh wesh nique la police", mais que dans les nazeries démagogiques du genre "Banlieue 13", c'est en fait l’État "grave pourri" le vrai responsable de toutes les misères faites aux banlieusards et qu'en réalité ceux-ci et les policiers ne rêvent que de vivre en harmonie. Donc ici le mauvais flic s'avère être un bon flic afin de ne froisser personne (sauf l’État, mais c'est devenu une pratique si courante et facile de taper sur l’État...).


Le policier nanar, qu'il soit bon ou mauvais, possède donc des codes en perpétuelle évolution au fil des modes et des genres cinématographiques.

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Dernière édition par JACK TILLMAN le 21 Déc 2016 20:28, édité 3 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Nov 2013 11:43 
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Nanar un jour, nanar toujours
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C'est beau tout ce savoir.

Dans les trucs que tu peux rajouter mais je ne sais comment : dans very bad cops (the other guys), il y a un duo de super flics bourrins bad ass reaganiens joués par The Rock et Samuel Jackson à qui il arrive une grosse boulette, et du coup c'est le duo de flic de bureau Will Ferrell / Mark Wahlberg qui prennent le relais, comme un symbole de la fin d'une époque.

Et je pense que tu pourrais aussi essayer d'intégrer d'une certaine façon la scène du commissariat de Last Action Hero qui thématise les relations de commissariat nanardes, dont le chef qui hurle à en casser la vitre mais qui en fait aime ses hommes.



En tout cas, je suis fier d'avoir un gif repris dans une notice de Jack Tillman.

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Je n'aime pas Scorsese (c'est la raison pour laquelle je n'ai jamais vu aucun de ses films). (Elessar - sujet Le loup de wall street)


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Nov 2013 12:26 
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Merci kevo. :D :oops:
J'avais quelques doutes sur cette définition, mais tu me rassures par ton très gentil message. Je vais essayer d'intégrer tes suggestions, merci encore. :wink:

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Nov 2013 13:45 
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Fallait vraiment pas avoir de doute. Un tel travail de psychopate ne pouvait qu'être récompensé
:worship: :worship: :worship: :worship: :worship: :worship:

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Nov 2013 16:46 
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Merci du compliment Plissken :D .



Tiens au fait à propos de ta définition de "dinosaures", je pense que ce terme a tout à fait sa place dans le glossaire (je l'avais d'ailleurs cherché une fois), ton texte résume très bien à mon sens l'attrait que ces animaux peuvent avoir sur le public et qui n'a pas échappé aux producteurs nanars. Peut-être pourrais-tu ajouter quelques mots sur les techniques d'effets-spéciaux employées pour recréer ces créatures à l'écran et comment elles peuvent virer au nanar. Voici quelques suggestions perso :wink: :

_ les dinos en pâte à modeler animé image par image en stop-motion, technique (que j'ai moi-même pratiqué soit dit en passant) qui peut soit s'avérer très réussie avec des auteurs talentueux comme Willis O'Brien, Ray Harryhausen ou encore à l'occasion de "La planète des dinosaures", nanar de série Z possédant tout de même des dinos extrêmement soignés à l'animation fluide (là je ne comprends vraiment pas les reproches qui leur sont fait car ces FX, très crédibles pour l'époque, sont bien la seule vraie qualité du film); soit l'animation et le design se révèle un peu plus farfelus, voire limite (les FX de Brett Piper, qui possèdent cependant un charme et une sincérité assez touchants); soit on sombre dans le ridicule totalement bâclé, avec des dinos informes aux mouvements saccadés au point qu'on n'ose même plus appeler ça des mouvements (comme les créations d'Antonio Cervero pour "Dinosaur from the deep"). Demande une patience d'ange et une certaine passion dans ce que l'on fait, mais ne nécessite pour ainsi dire aucun budget conséquent.

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Non ce n'est pas E.T, mais le tyrannosaure animé de la série télévisée "Land of the lost" (1974).

_ l'animatronique et les créatures robotisées, en utilisant par exemple des moteurs hydrauliques ou des systèmes de rails. Technique qui peut donner des résultats très concluants comme dans les films de Kevin Connor (souvenirs d'enfance encore émerveillés du ptérodactyle plus vrai que nature du "Continent Oublié") ou bien par manque de budget, avoir des rendus un peu plus statiques et moins crédibles ("Yor le chasseur du futur"). Nécessite tout de même de s'y connaitre un minimum en bricolage.

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Le raptor de "Futur war" (1997), qui a un peu la grosse tête.

_ le lézard agrandi par travelling mattes et autres effets d'optique, technique très simple : on prend un varan et un iguane, on les maquille en leur collant des fausses cornes et des crêtes dorsales, on les affame pendant des jours, on les place dans un décor miniature en carton-pâte et, afin qu'ils ne s'endorment pas à cause de la chaleur des projecteurs, on les soumet à des électrochocs pour pousser nos deux reptiles à s'entretuer devant la caméra ! Seul inconvénient : on risque d'avoir des problèmes avec la SPA. C'est pourquoi, à partir de 1940, toutes les bisseries ayant recours à cette technique, utilisent en fait des stock-shots du film "One million B.C" alias "Tumak fils de la jungle" (1940), recordmovie U.S du nombre d'animaux massacrés, dont toutes les scènes de FX ont été utilisées et réutilisées sur des dizaines d'autres films durant les quatre décennies suivantes (ex : "Robot monster").

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Gaussons-nous avec le MST3K devant un énième recyclage de cette séquence de "One million B.C".

_ le comédien dans un costume caoutchouteux, technique japonaise (Godzilla) mais pas uniquement (il y en avait déjà dans "One million B.C, encore lui). Peu couteux, nécessite tout de même les services d'un acteur costaud car ce type de costume est très lourd. Le corps humain n'ayant pas la même morphologie que celui des dinosaures, le déguisement ne sera pas très réaliste et peut facilement virer au nanar pour peu que le design soit particulièrement mal conçu.

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Les cératosaures montés sur échasses (oui oui) de "L'ile inconnue" (1948), un des rares films de ce genre tourné en décors naturels, ce qui fait que lorsque les dinos apparaissent devant un (vrai) arbre, celui-ci parait gigantesque... ou plutôt ce sont les dinosaures qui paraissent petits.

_ la marionnette à main (ou chaussette), technique des plus rudimentaire : prenez un gant de cuisine, customisez-le avec des faux yeux et des fausses dents en papier, glissez votre main à l'intérieur, allumez votre caméra et faites "Grrraaoouu !", l'illusion sera parfaite.

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Coucou les pitits gnenfants ! C'est moi, la chaussette dentée de "Terror of prehistoric bloody creatures from space" aka "Jurassic Trash" (1998).

_ pour les plus pressés, il y a encore plus rudimentaire : le jouet pour enfant en plastique secoué devant la caméra. Ne reste plus qu'à rajouter des rugissements piqués à un documentaire sur les lions et le public n'y verra que du feu.

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Le T-rex d'un réalisme saisissant de "One million AC/DC" (1969).

_ le CGI, incontestablement l'effet spécial le plus laid. Aucun charme, très répandu à l'époque actuelle depuis que n'importe qui peut faire ses FX en image de synthèse avec son ordi, il suffit que la bestiole soit bâclée, ne serait-ce qu'un chouia, pour nous entrainer aux confins de l'horreur et nous aveugler par une bouillie de pixels absolument immonde (souvenirs pénibles des vélociraptors de "Raptor Island" qui ressemblent plus à des bâtons qu'à autre chose). N'est pas magicien d'ILM qui veut.

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Cette chose est sensée être un redoutable ptéranodon du film "Pterodactyles" (2005).

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 21 Nov 2013 21:34 
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J'ai édité mon post sur les Dinosaures pour y ajouter ces techniques qui ont bien étoffé la définition. Surtout que l'icono apportait vraiment un gros plus et ça manquait vraiment à la précédente qui se concentrait plus sur les Dinos au cinéma plutôt que sur les Dinos dans les nanars.

J'ai bricolé 2-3 phrases pour que ça colle plus au texte original mais sinon j'ai tout pris.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 22 Nov 2013 17:47 
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Je suis très flatté de voir mes suggestions reprises dans ta définition Plissken. :D :)

Je recommande à quiconque s'intéresse aux dinos au cinéma la lecture de l'excellent fanzine MonsterBis consacré à la question :
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Ainsi que le numéro 2 de Fantastyka, comprenant (entre autres) un dossier passionnant sur les techniques d'effets spéciaux utilisées pour créer les dinos à l'écran :
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des dossiers que j'ai dévoré quand j'étais gamin (je leur doit tout) et sans qui je n'aurais peut-être jamais découvert Nanarland...

Commandables sur le site "monster bis" de Norbert Moutier, qui contient quantité d'autres ouvrages de référence sur le cinéma de genre : http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... uWbaa1Imlw
(bon en fait j'ai jamais réussi à commander sur ce site, je sais pas comment ça marche)

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 04 Fév 2014 16:28 
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Je ne sais pas si Rico l'a déjà signalé mais la définition "Flic" a été mise en ligne sur le site :

http://www.nanarland.com/glossaire-defi ... -flic.html

Les définitions mulette, bad-ass, et dinosaure mériteront elles aussi d'intégrer le glossaire du site !

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 04 Fév 2014 17:27 
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C'est trop d'honneur. :oops:



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Celui-là, je le connaissais pas. Du coup, je viens de le commander sur priceminister, j'ai hâte de voir ce que donnent "nos deux flics sympas"... (seront-ils aussi sympas que "Grease 2" ?)

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 06 Fév 2014 7:51 
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J'ai mis la notule en ligne parce que les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans ta définition tu reprenais une idée (celle de l’évolution du flic et notamment le passage du tatanneur burné des 80's à l'expert insipide de années 2000) que je développe dans ma prochaine chronique Cyborg Cop que j'avais préparé l'automne dernier mais que je voulais mettre au moment de la sortie du remake de Robocop. Comme j'ai la flemme de la réécrire autant faire coïncider les deux.

Au passage Shark Paradise est dans mon souvenir un téléfilm australien plutôt sympa sans être exceptionnel très dans l'ambiance 80.
En fan de Miami Vice et de Riccardo Tubbs j'avais eu la même réaction en voyant la jaquette, mais c'est surtout l'habillage qui repompe la série.

Sinon Plissken, très sympa la définition de dinosaure. Au prochain film avec des grosses bébétes on la rajoute au glossaire !

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 07 Fév 2014 21:29 
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J'ai un nouveau terme à proposer

Nanarploitation

Catégorie de films revendiquant leur nullité au point d'en faire un argument marketing.

Dérivé du nanar volontaire, il se différencie de ce dernier par des intentions nettement plus mercantiles que celui-ci, là où le nanar volontaire cherchait avant tout à briser les codes du cinéma mainstream ou à rendre hommage au cinéma bis, voire au nanar traditionnel. Certes, la plupart des nanars, de par leur appartenance au cinéma bis misaient eux aussi avant tout sur le gain facile, mais se différencient des films de nanarploitation par le fait qu'ils n'avaient pas suffisamment conscience de leur nullité pour en faire un argument de vente.

La nanarploitation est utilisée tant par des sociétés de production spécialisés dans le Z, dont la plus connue est The Asylum, particulièrement lors de sa période "post-sharknado" que par des réalisateurs nanars qui, ayant compris les raisons du succès de leur premier film, décident d'en profiter à fond en réutilisant -délibérément cette fois- les éléments qui avaient nanardisé ce dernier, la motivation étant sensiblement la même: une gloire et de l'argent facile sans faire trop d'efforts. Il s'agit grossièrement de demander aux acteurs de mal jouer, au scénariste d'écrire un scénario clichetonneux/grotesque/décousu et à tout le reste de l'équipe du film de bacler son travail, d'ajouter des touches d'humour navrant afin de rendre le produit fini le plus anti-cinégénique possible.

Comme dans beaucoup de films B et Z, ces productions engagent quasi-systématiquement des has-beens. Il y a cependant quelques différences par rapport aux films bis traditionnels: le but n'est plus de mettre des têtes vaguement connues afin de rendre le film plus vendeur mais de faire du caractère has-been de ces derniers un "plus-produit", de même que ces derniers ne sont plus uniquement motivés par des problèmes d'argent mais également par l'envie de retrouver un peu de leur notoriété passée, ces films faisant très souvent un buzz aussi gigantesque qu'éphémère, comme nous allons le voir plus bas.

Ce genre de films amène 2 problématiques:

-Ils sont souvent considérés à tort comme d'authentiques nanars par le grand public au point que ce dernier croie parfois qu'un nanar est forcément raté exprès, or un nanar étant stricto sensu un film qui fait rire sans le vouloir (ou qui y parvient, mais pas comme il l'espérait), les films de nanarploitation ne peuvent être considérés comme tels, le caractère comique étant prémédité.

-La sympathie généralement éprouvée pour un nanar vient principalement du fait que son réalisateur a essayé de faire un "vrai film", l'humour venant du décalage entre les codes cinématographiques communément admis et la capacité du réalisateur à les manier. Dans la nanarploitation, c'est complètement différent, les films cherchant juste une popularité disproportionnée par rapport à l'effort -et à l'argent- investi, partant du postulat selon lequel on peut tout se permettre -et que surtout, ça fera marrer les gens- à partir du moment où on affirme que c'est assumé. De toutes façons, les amateurs de ce genre de films partagent cet avis, et la médiocrité, ça fait toujours un énorme buzz, donc pourquoi s'en priver ?

On se trouve donc davantage dans le cynisme mercantile et la recherche de gloire facile qu'à la naïveté d'un réalisateur ne parvenant pas à obtenir le résultat qu'il avait voulu et a au moins le mérite d'avoir essayé.

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Cas d'école d'un film faisant sa propre contre-publicité, avec en grand une critique n'essayant même pas de faire croire que le réalisateur est bon.

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Au moins, l'accroche est honnête: "Tout est dit".

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Reconnaissons quand même que l'accroche ne cherche pas à nous mentir sur la qualité du produit

UPDATE 2: Réécriture de la définition.

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à bas la nanarploitation !


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 08 Fév 2014 9:55 
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Stem a écrit:
J'ai un nouveau terme à proposer

Nanarploitation

Catégorie de films exploitant le succès de mésestime de son réalisateur, voire de sa société de production.

Le statut de culte de certains nanars peut atteindre un niveau tel qu'il inspire des tâcherons qui y voient un moyen de se faire une gloire (et de l'argent) faciles sans trop se fouler. Il y a plusieurs cas de figures:

-Le réalisateur qui, ayant pris conscience de la réputation nanarde d'un de ses films, décide d'en faire une suite en reprenant (volontairement cette fois) les éléments qui avaient nanardisé le premier. (cas de Birdemic et de Turkish star wars)

-Le réalisateur d'un jour qui pour exploiter une image de marque peu reluisante décide de réaliser un film volontairement baclé (cas de La vengeance de Morsay)

-La société de production qui produit à la chaîne des films dont la réussite (point de vue premier degré s'entend) est déjà handicapée à la base par un concept de départ foireux. (cas de The Asylum)

Quel que soit le cas de figure, ils ont à peu près tous le même problème, c'est qu'ils s'éloignent très souvent du nanar au sens strict. En effet, il ne suffit pas de rater volontairement un film pour en faire un bon nanar volontaire, qui nécessite une bonne maîtrise de l'humour décalé. C'est pourquoi ces films, relevant davantage d'une pitoyable course au buzz que du films plein de bonne volonté faisant rire malgré lui, échouent à susciter la sympathie et ne sont que des baclâges sans âme ne suscitant que l'ennui et l'agacement, en plus de la gêne provoquée par le côté "raté exprès".


On pourrait rajouter les films bâti uniquement sur un nom qui claque genre "des serpents dans l'avion" "Sharknado" ou "Zombeavers". Le phénomène n'est pas nouveau, dans les années 80 les producteurs allaient sur les marchés du films de Cannes ou Los Angeles avec des visuels et des titres tapageurs, voyaient ce qui appâtait les distributeurs éventuels et s'ils voyaient que le projet interessait du monde entamait le tournage à la va vite. Simplement de nos jours c'est surtout ta dernière catégorie qui se multiplie. Des films tourné avec un cynisme post moderne sur un concept volontairement idiot dont on sait qu'il fera le buzz non pas parce que c'est la copie bâclé d'un succès (les mockbusters) ou parce qu'il est involontairement raté faute de moyens et/ou de talent (Morsay's style) mais parce qu'on va en parler sur Youtube et Nanarland à grand coup de OMFG ils ont osé faire ça.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 10 Fév 2014 20:46 
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Effectivement, les réalisateurs de cette catégorie ont très vite compris que le ratage et le wtf étaient une bonne source de buzz. En revanche, je doute que La vengeance soit involontairement raté vu le contexte de sa réalisation (mais bon, je m'éloigne du sujet).

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 27 Avr 2014 14:59 
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Bonjour. Afin de ne pas faire de redite dans ma définition de la "ramboploitation" et parce que ce n'est pas exactement la même chose, j'ai fait une mini-définition de la "namploitation". En espérant qu'elle ait sa place sur le site :wink: .

Namsploitation :

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Pour "guerre du Vietnam-exploitation".

Sous-genre du film de guerre regroupant les œuvres se déroulant au Vietnam durant le conflit qui opposa les armées américaine et sud-vietnamienne aux armées nord-vietnamienne et Viêt-cong de 1965 à 1973, et le conflit plus général qui opposa la République populaire du Vietnam (nord) à la République du Vietnam (sud) de 1959 à 1975. Le terme namsploitation désigne plus spécifiquement les films "d'exploitation" où ce conflit n'était généralement qu'un prétexte à de l'action basse du front, à une glorification plus ou moins exacerbée des USA (prononcez "youhessè", fierté et émotion dans la voix, la main sur le cœur et le regard vers le lointain) et au plagiat des succès hollywoodiens comme "Apocalypse Now", "Rambo 2", "Retour vers l'enfer", "Portés disparus", "Full Metal Jacket" et "Platoon", bien que la mode soit née dès les années 60 (voir "Les Machines du Diable" ) mais de façon infiniment plus sporadique que pendant la décennie 1980 où le genre était extrêmement populaire (se rattachant ainsi au courant cinématographique du film d'action reaganien).

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Il est à noter que de nombreux films dits de namsploitation se déroulent des années après la fin de la guerre et jouent la carte du retour au Vietnam ("Double Target") ou prennent pour cadre la guerre civile cambodgienne opposant les Khmers Rouges au royaume du Cambodge (1967-1975) et le régime Khmer Rouge (1975-1979) du Kampuchéa démocratique ("Slash le Découpeur"), ou bien se déroulent encore au Cambodge après son annexion par le Vietnam communiste (en 1979), plus rarement au Laos voisin ("Ultime mission"). Les scenarii de ce type de films se signalaient par leur caractère interchangeable, leur accumulation de clichés et leur manichéisme primaire. Le pitch le plus fréquent était celui du commando libérateur d'otage(s), où une escouade de baroudeurs (ou un baroudeur plus couillu que la moyenne agissant en solo) faisaient exploser les huttes pour délivrer leurs frères d'armes des cages en bambous où ils étaient retenus prisonniers par de perfides viêts ("Jungle Rats", "NAM : Not Another Mistake").

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Mike Monty en prisonnier de guerre, un commandant viêt sadique poussant des "Mouhahaha !" à n'en plus finir et Romano Kristoff beuglant en secouant sa mitrailleuse et en descendant les figurants par rangées de quinze... Le compte y est, on a tous les éléments d'un namsploitation comme on les aime dans "Jungle Rats" de Teddy Page (1988).


Mais d'autres postulats permettaient de varier (relativement) ce qui se résumait quand même essentiellement à des explosions de paillotes et des rangées de figurants descendus par vingtaines en une seule rafale des héros. Un commando pouvait ainsi se voir confier des missions variées, comme faire sauter un pont stratégique ("Last Platoon"), détruire un dépôt d'armes et de munitions ("Strike Commando", "L'enfer des héros" ), kidnapper ou liquider un général communiste ("Final Reprisal" avec Gary Daniels), récupérer des documents secrets ("Opération Cambodge", "Hanoï Commando"), saboter une station radar ("Crossbone Territory", "Blood Commando" de Tonino Valerii), tout ça à la fois ("Mort à crédit"). Toutefois, le thème du soldat ou du groupe de soldats portés disparus était le plus courant ("U.S. Warrior", "Phantom Soldier").

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Le gimmick des pièges de jungle sur lesquels viennent s'empaler les troufions de moindre importance (le Noir, le Mexicain, le rookie binoclard, dans l'ordre que vous voulez, ces persos sont appelés à mourir de toute façon) était un bon moyen de réduire le casting aux protagonistes principaux tout en offrant quelques sensations fortes et FX gores aux spectateurs. Le commando pouvait être composé de taulards à qui on promettait la liberté en échange d'une dernière mission suicide, façon "Les Douze Salopards" ("Soldier Boyz" avec Michael Dudikoff) ou bien de jeunes recrues faisant leur baptême du feu sous le commandement d'un officier sévère-mais-juste. Pour bien illustrer les horreurs de la guerre, n'hésitez pas à inclure la séquence poignante du soldat qui meurt dans les bras de son supérieur en s'exclamant "Mon colonel... eurgh!... je... suis... fier... de mourir pour ma patrie ! Sumpre Fidelis ! Argh ! Continuez sans moi... Johnny, dis à ma femme que je l'aime..." ou encore le coup du soldat blessé qui se fait exploser à la grenade pour emporter un maximum de Viêt-Congs avec lui afin de couvrir la retraite de ses camarades.

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Les pays les plus actifs dans le genre furent, bien sûr, les États-Unis, mais également l'Italie et les Philippines, pays qui accueillit non seulement les tournages de productions étrangères mais abreuva intensivement le marché de la vidéo avec ses propres productions (voir les filmos de Cirio H. Santiago, Jun Gallardo et Teddy Page pour se convaincre de la bonne volonté que mirent les philippins à faire regagner la guerre du Vietnam par les Américains, l'oncle Sam peut être fier d'eux). On peut encore signaler les contributions, plus modestes, de la Thaïlande ("In gold we trust" avec Jan Michael Vincent et Sam J. Jones), de Hong-Kong ("Super Platoon" , "Commando Destructor", "Death Mission" aka "Raiding Invaders") et même du Royaume-Uni ("Aller simple pour l'enfer" que Lindsay Shonteff tourna dans la campagne anglaise !).

On notera que le genre évolua beaucoup entre les années 60-70 ou le sujet était très tabou et n'était le plus souvent montré que dans de timides flashbacks, la double bombe "Voyage au bout de l'enfer" + "Apocalypse now" qui lança véritablement le genre à la toute fin des 70's et inspira pas mal de bisseux (dont Antonio Margheriti avec sa trilogie "Héros d'apocalypse" / "Tiger Joe" / "Ultime combat"), le ton carrément revanchard et farouchement anti-coco du début et de la mi-80's, avant de muer vers un discours moins belliciste et plus réaliste sous l'effet de films comme "Platoon" et "Outrages" à la fin des 80's (exemples : "Les tranchées de la peur" de Ben Yalung, "Assault Platoon" d'Antonio Reyes, "Kill Zone" de Cirio H. Santiago...) puis de revenir au thème du retour au pays des vétérans dans les 90's ("Frères de guerre" avec Casper Van Dien).

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La namsploitation compte aussi bien de grosses productions de la Cannon avec Chuck Norris et Mickael Dudikoff, que des séries Z s'appliquant à reconstituer la jungle Vietnamienne dans un sous-bois californien (David A. Prior consacra une bonne partie de sa carrière à cela, acte d'autant plus patriotique quand on n'a pas les moyens de ses ambitions) ou dans un jardin publique hongkongais (Filmark légua sans aucun doute à la namsploitation ses représentant les plus effarants d'amateurisme). La namsploitation est unanimement saluée comme le genre le plus prolifique du nanar de guerre.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 27 Avr 2014 15:47 
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Cette définition sonne comme l'achèvement de toute une vie passée à mater des films du vietnam. On sent qu'il y aurait matière à écrire une thèse.

Très instructif, et quelles belles jaquettes.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 27 Avr 2014 15:59 
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Merci du compliment kevo :) :oops: .
Cette définition, j'y songeai depuis un moment et comme ce matin j'ai découvert un forum avec PLEIN de magnifiques jaquettes, je me suis lancé.
Le forum en question : http://z9.invisionfree.com/THE_CINEHOUN ... topic=2852

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 29 Avr 2014 11:38 
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Bonjour. Je propose une nouvelle définition, pour un élément récurrent du nanar.


Girls and guns

ou "girls with guns"

Sous-genre du cinéma d'exploitation reposant sur un concept simple : des filles avec des flingues. Le genre a le double avantage de montrer du cul et de l'action plus ou moins bourrine.

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Si le genre a tant sa place dans le monde du nanar, c'est grâce à la crétinerie systématique des représentants de cette catégorie de films. La clé du succès d'un girls and guns ? Recrutez les playmates du mois et les miss tee-shirt mouillé, affublez-les de tenues hypermoulantes et peu couvrantes, sortez la grosse artillerie, et ces dames de canarder des rangées de figurants mâles avec leur gros calibre. Les scenarii ne font en général pas dans la dentelle : jeune collégienne innocente transformée en bête sauvage vengeresse suite à une défloration non-consentie, ménagères formant une escouade de justicières invincibles (dans "Brigade des Anges"), super-commando d'élite composé de strip-teaseuses de Las Vegas recrutées par le Pentagone pour casser du terroriste au Moyen-Orient (dans "Hell Squad"), prisonnières prenant les armes pour se révolter contre les matons sadiques et libidineux de leur pénitencier, jeune anthropologue possédée par une divinité maléfique indonésienne et canardant des rangées de figurants moulée dans du cuir quand elle n'occis pas des loubards moustachus avec sa foufoune...

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Le genre fit florès dans les années 70 et 80, d'abord dans les drive-in et les salles de quartier, puis dans les vidéoclubs, la demande pour ce genre de divertissement racoleur et bourrin ne tarissant pas. Andy Sidaris, roi incontesté du genre, ou encore Ted V. Mikels et Cirio H. Santiago consacrèrent ainsi une part essentielle de leur carrière à montrer des bimbos gagner des guerres à elles toutes seules, sans rechigner à montrer leurs nénés, dans des œuvres débordantes de subtilité. La contribution, tant comme producteur que comme réalisateur, de Roger Corman est également appréciable. En règle générale, le cinéma asiatique (notamment taïwanais, chinois, philippin ou indonésien) fut fort prolixe dans le genre. Ces dernières années, le "girls and guns" s'est cependant fait plus rare dans les rayons DVD et Blu-ray, même si l'on note l'effort de quelques nostalgiques de l'âge d'or de la tatane en petite tenue, tel Christopher Ray, qui signait récemment pour Asylum un "Mercenaries" se voulant la réplique féminine de "The Expendables" (en un peu plus cheap quand même).

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Parfois, on adjoint aux héroïnes un personnage masculin ayant fonction de chef, mais généralement, nos guerrières en bikini s'en sortent par leurs propres moyens (la séduction de sbires étant une feinte très courante avant émasculation) et le succès de la mission revient à leur seul mérite. En dehors de la série B, certaines productions huppées popularisèrent aussi l'alliance du canon et du jupon. La série "Charlie et ses drôles de dames", Faye Dunaway dans "Bonnie & Clyde", Sigourney Weaver dans la saga "Alien", Linda Hamilton dans "Terminator 2" et Demi Moore dans "GI Jane" glissèrent ainsi progressivement vers une image de plus en plus masculinisée de la femme, l'émancipation passant par un flingue/substitut phallique de plus en plus gros, du simple colt à barillet jusqu'à la mitrailleuse lourde. Dans l'univers très macho du cinéma d'action, le "girls and guns" n'en demeure pas moins le sous-genre le plus "girl power". Aujourd'hui, avec la vague MeToo, les héroïnes guerrières et baroudeuses tiennent souvent la vedette dans les blockbusters à la Tomb Raider, le cliché de la jouvencelle en détresse hurlante semblant en net recul au profit d'héroïnes se chargeant de porter la culotte. Même si elles doivent aussi souvent porter un débardeur moulant...

Élément incontournable du cinéma grindhouse des 60's/70's/80's, le "girls and guns" est un genre qui flirte souvent avec le nanar, allant du WIP à la jamesbonderie sexy, du film commando au rape and revenge, et allie parfaitement flingages pyrotechniques et érotisme plus ou moins débridé, un gunfight et un plan nichons apparaissant parfois "subtilement" sur le même plan.

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Dernière édition par JACK TILLMAN le 08 Mars 2021 14:38, édité 29 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 29 Avr 2014 17:59 
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Nanardeur fou ?
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Re-bonjour. Je tente une définition de la "rambosploitation", sur le modèle du dossier consacré à la "indianajonesploitation" par John Nada, ce afin de rester raccord (et aussi de faire de la "johnnadaploitation" :-D :wink: ). Comme lui, je vais découper ma définition en plusieurs pages, car le sujet est très vaste. Voici la première page. Si vous voyez des infos et éléments à rajouter ou modifier, n'hésitez pas à les signaler. Je vous souhaite une agréable lecture. :wink:

A lire pour approfondir le sujet : l'excellent "Dans l'enfer vert de la Rambosploitation" de nos amis de Génération VHS, le captivant hors-série Mad Movies consacré à la saga Rambo, ainsi que le très intéressant fanzine Monster Bis spécial "Opérations Commandos au Cinéma".

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Rambosploitation

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INTRODUCTION :

Plus encore que Indiana Jones, Terminator, Mad Max et Conan le barbare, Rambo marqua un tournant, non seulement dans le paysage cinématographique hollywoodien, mais aussi dans la culture collective du monde entier, à l'aube de la décennie 1980. Cet engouement populaire connut une telle ampleur que l'on parla à l'époque de "Rambomania". Replaçons tout d'abord les choses dans leur contexte : les années 60-70 avaient été une période de doutes et de contestation politique (jusqu'à prendre des proportions préoccupantes pour les pouvoirs en place). Aux États-Unis, la défaite de l'armée américaine dans la guerre du Vietnam, conflit très impopulaire au sein de l'opinion publique qui digérait de plus en plus mal le deuil de 58000 conscrits et le massacre de trois millions de Vietnamiens, vint s'ajouter à toutes sortes de troubles et d'affaires compromettantes pour la Maison Blanche (assassinats de John Fitzgerald Kennedy, Martin Luther King, Robert Kennedy et Malcolm X, scandale des Pentagon Papers, crise du Watergate, plan Condor, chocs pétroliers, émeutes raciales, expériences illégales sur cobayes humains menées par la CIA et l'armée dans le cadre du programme MK Ultra, crise des otages américains en Iran...). Au cinéma, alors qu'on tentait d'oublier le Vietnam, les années 70 furent l'ère des théories complotistes, des anti-héros, de l'ambivalence, du pessimisme et de la remise en question des fondements du système capitaliste.

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Une fois la gloire reaganienne venue, le premier film de Stallone, "No place to hide" (alias "Rebel"), un brulot hippie à petit budget de 1970, ne manqua pas d'être détourné par quelques petits plaisantins...


Bref, ça commençait à aller trop loin et il était grand temps pour le public de retrouver confiance dans les valeurs fondamentales de la société occidentale. Le pays voulait retrouver sa bonne conscience d'antan. C'est alors qu'à l'issu de la présidence du très impopulaire démocrate Jimmy Carter, arriva le très glamour et télégénique Ronald Reagan, au grand soulagement des riches et de la droite conservatrice et puritaine. Les majors hollywoodiennes, bénéficiant de l'abolition des lois anti-trust décrétée par le nouveau président, se devaient de se faire l'écho de la nouvelle donne politique. Remplaçant l'image culpabilisante de l'anti-héros désabusé des 70's, trop associé à la "mollesse" et au "laxisme" du président Carter, le héros américain des 80's se devait de porter et populariser toutes les valeurs traditionnelles prônées par la "Révolution Conservatrice" : honneur, droiture, anticommunisme farouche, amour de Dieu, de la patrie et de l'argent... Bref, si Ronald avait été là pour bomber le torse à la place de cette couille molle de Carter, on n'aurait pas perdu le canal de Panama, le Nicaragua, l'Iran et l'île de Grenade, ma bonne dame ! Ayant accédé à la présidence des États-Unis d'Amérique dans un contexte de forte tension avec l'adversaire russe (lui-même sérieusement embourbé en Afghanistan), Reagan avait besoin d'une icône culturelle au service de sa politique ultralibérale et nationaliste, et de sa croisade affichée contre "l'empire du mal" communiste. Ce modèle, cette icône, ce héros, ce fut Rambo.

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Pourtant, au départ, le personnage n'avait nullement cette vocation. Car s'il devint le porte-étendard du reaganisme triomphant, c'est bien au grand dam de ses créateurs. Très influencé par le film de David Miller "Seuls sont les indomptés" avec le grand Kirk Douglas, le personnage Rambo, dont le nom s'inspire à la fois du poète Rimbaud et d'une marque de pommes (les pommes Rambo !), est né sous la plume de l'écrivain canadien David Morrell dans son premier roman "Premier sang" (First Blood) publié en 1972, en pleine guerre du Vietnam. Dans le livre, l'auteur inventa un récit dans lequel un vétéran traumatisé et rejeté par ses concitoyens apportait la guerre du Vietnam sur le sol américain (thème que l'on retrouve dans le premier film). S'inspirant de la traque du criminel William Hollenbaugh et d'un fait divers au cours duquel un groupe de hippies avaient été arrêtés, lavés au jet et brutalisés par des policiers du sud-ouest des États-Unis qui les avaient ensuite abandonnés en rase campagne, Morrell essaya d'imaginer comment son héros, ancien soldat d'élite des Forces Spéciales, un tueur surentrainé, réagirait dans une telle situation. Très violent et sombre, ce thriller anti-manichéen illustre le clivage de la société américaine au sujet de la guerre en Asie du sud-est en faisant s'affronter un jeune révolté et un policier qui pourrait être son père, lui-même vétéran de la guerre de Corée, rentré dans le rang et représentant de l'ordre. Leur affrontement générationnel, s'il évolue peu à peu vers une compréhension mutuelle, ne peut se conclure que dans la mort.

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Couverture d'une édition polonaise du roman "First Blood".


Librement adapté du livre, "Rambo" ("First Blood"), réalisé en 1982 par Ted Kotcheff, n'avait rien d'un film belliciste. Il ne s'agissait pas non plus d'un film de guerre ou d'un "commando-flick", mais d'un survival au ton dramatique. Le film nous conte l'histoire de John Rambo, vétéran du Vietnam devenu vagabond, qui est arrêté dans une petite ville du fond de l'Amérique par un shérif intolérant et ses adjoints. Maltraité par ces policiers réactionnaires et imbus de leur pouvoir, ces sévices lui rappelant les souffrances endurées au Vietnam, Rambo perd la raison, s'évade du commissariat, puis prend la fuite dans la montagne. Dans la foret, Rambo retrouve ses vieux réflexes de survie et affronte la police, puis la garde nationale qui lui donnent la chasse. Le colonel Trautman, ancien supérieur de Rambo, est envoyé par le Pentagone pour le convaincre de se rendre...

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Remarquablement rythmé, bien ficelé et formidablement interprété par Sylvester Stallone, le film est un drame poignant sur l'impossible réinsertion de nombreux vétérans devenus des marginaux (une étude de 2005 montrait que 30% des SDF américains étaient des anciens du Vietnam) et l'expression d'une sourde révolte contre une société américaine bien pensante qui envoya ses fils en enfer, doublement sacrifiés à leur retour car symboles pour les uns d'une défaite humiliante et pour les autres d'une guerre barbare et inhumaine. Le film marqua aussi une révolution dans le domaine du cinéma d'action en redéfinissant les codes du genre, sans renoncer néanmoins à la touche d'amertume qui faisait la force des films de la décennie précédente, personne ne sortant gagnant à la fin.

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Après son triomphe, autant publique que critique, dans "Rocky", Sylvester Stallone connut quelques échecs ou demi-succès, avant de connaitre à nouveau une gloire mondial grâce à Rambo. Le film eut un parcours long et difficile, le projet d'une adaptation cinématographique du best-seller de Morrell trainant depuis une dizaine d'années. Le scénario fut remanié de nombreuses fois, passa de mains en mains, de boites en boites (les droits furent vendus à Colombia Pictures, qui les refila à Warner Bros, avant de passer à Carolco), de réalisateurs en réalisateurs (Richard Brooks, Sydney Pollack, Martin Ritt, John Frankenheimer) et d'interprètes en interprètes (Robert De Niro, Jeff Bridges, Dustin Hoffman, Al Pacino, Nick Nolte, Clint Eastwood, Michael Douglas, Paul Newman et Steve McQueen furent pressentis pour le rôle de Rambo et Lee Marvin et Kirk Douglas faillirent jouer le rôle de Trautman), avant de finalement pouvoir aboutir, grâce au changement des mentalités et des gouts du public, enfin prêt à accepter qu'un héros puisse être vétéran du Vietnam (et inversement).

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Le film a longtemps souffert d'une mauvaise renommée auprès du grand public avant d'être réhabilité par les mêmes critiques qui l'avaient vilipendé à sa sortie (souvent, sans même l'avoir vu, en témoignent les critiques qui ont parlé de "massacre" alors que, rappelons-le, il n'y a que quelques morts accidentelles dans le film). Si cette mauvaise réputation, totalement injuste au regard de la grande qualité du film de Kotcheff, s'explique en partie par la mauvaise foi de certains critiques méprisants, il faut néanmoins souligner qu'elle est également due à la profonde bêtise et au caractère réactionnaire des deux suites qui virent le jour dans la décennie 1980, "Rambo II : La Mission" et "Rambo III". Car si Rambo mourait à la fin du livre de David Morrell, le film, lui, permit à son héros de s'en sortir vivant (quoique vaincu) pour revenir dans de nouvelles aventures (bien qu'une première fin dans laquelle Sly se suicidait fut tournée et projetée devant un public test, qui la désapprouva).

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En 1985, "Rambo II : La Mission" ("Rambo : First Blood part II") de George Pan Cosmatos battit tous les records d'entrées établis jusqu'alors et cartonna un peu partout dans le monde. Le cahier des charges a radicalement changé : le premier film était un drame réaliste invitant à une véritable réflexion, ce nouvel épisode ambitionne quant à lui d'être "le film d'action ultime". "Eeeeurh ! Mission... accomplie !" serait-on tenté de commenter. Comme le reconnait d'ailleurs Sylvester Stallone, cette suite plus commerciale qu'artistique procura par son outrance le plaisir régressif plébiscité par des millions de spectateurs en ce milieu des "années fric" et fait partie de nos films grand public préférés sur Nanarland. Sly incarne dans cet opus plus testostéroné que jamais une invincible et beuglante machine de guerre, un genre de G.I. Joe sur-musclé qui n'a plus grand chose à voir avec le paumé perturbé mental du premier film. Acceptant un deal avec la CIA pour sortir de prison, Rambo retourne au Vietnam pour délivrer des soldats américains portés disparus et retenus prisonniers par des communistes ultra-caricaturaux, et pour regagner la guerre à lui tout seul par la même occasion.

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Trahison totale de l'esprit du film de Ted Kotcheff et du roman de David Morrell, ce second opus est à la fois d'une débilité et d'un bourrinage confinant à la plus désopilante nanardise, et un bon film d'action spectaculaire et sans temps mort, à la photographie et aux prises de vue somptueuses, réellement prenant par son action abrutissante même. Œuvre phare de l'Amérique triomphante et superpuissante, concentré de dialogues nœud-nœud et de défouraillage non-stop, film popcorn jubilatoire, symbole de la revanche américaine au Vietnam (avec toute l'imagerie délicieusement bourrine de l'Américain qui revient tout faire sauter pour "se venger" d'un pays du tiers-monde détruit dix ans plus tôt par la première puissance mondiale...) et glorification de l'impérialisme américain, "Rambo 2" devint (involontairement) l'emblème du film reaganien et fut récupéré par le gouvernement républicain, tonton Ronald allant jusqu'à bombarder le palais de Kadhafi en hommage au film ! C'est avec ce métrage au ton primaire (et le suivant) que s'imprima à jamais dans l'imaginaire collectif la caricature de la bête de muscles à deux de tension qui fit les beaux jours des Guignols de l'info. Bref, ce qui fut à l'époque la quintessence du triomphe absolu dans la carrière de Stallone en fit en même temps la risée d'une partie du grand public et de la critique, une image de gros bourrin qui va longtemps coller à la peau d'un acteur-scénariste-réalisateur pourtant talentueux, intelligent et cultivé.

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Commencé par Russell Mulcahy, terminé par l'omnipotent Sylvester Stallone et signé par le réalisateur de seconde équipe Peter Mac Donald, "Rambo III" fit à peu près la même chose en tout aussi stupide, mais en déplaçant l'action en Afghanistan car il s'agissait de montrer que l'Amérique était maintenant dans le camp des opprimés et aussi parce qu'entretemps le cinéma hollywoodien s'était plutôt appliqué à reconstituer le conflit américano-vietnamien lui-même ("Platoon", "Outrages", "Full Metal Jacket", "Hamburger Hill", "Good morning Vietnam!", "Né un 4 juillet"...) et les retours revanchards de vétérans invincibles au Vietnam étaient désormais plutôt réservés aux direct-to-video. Dans cette séquelle savoureusement bourrine, notre héros rebelle quitte la quiétude d'une communauté bouddhiste où il avait fini par trouver sa place en Thaïlande pour à nouveau casser du Russe à tour de bras afin de sauver le Colonel Trautman des pattes d'un vilain commandant soviétique, occasion pour notre surhomme de vaincre définitivement le bloc communiste à la seule force de ses biceps.

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Dédié aux combattants moudjahidines (aussi stéréotypés que les Russes) et se concluant sur une blague naze en complet décalage avec le "message" grave qu'il prétend nous délivrer, c'est peu dire que le bourrinage ambiant et le simplisme du scénario ne font pas de ce blockbuster brut de décoffrage un grand film engagé... La relation ambigüe qu'entretient Trautman avec Rambo et la manière dont il se sert de son statut de père de substitution pour manipuler son "poulain" au début du film auraient pourtant pu lui donner une certaine épaisseur mais sont vite évacuées au profit d'une succession de péripéties qu'on qualifiera poliment de peu réalistes. En contrepoint, le génial Jerry Goldsmith est toujours de la partie et compose de magnifiques thèmes, qui confèrent à certaines séquences (notamment le massacre du camp moudjahidine) une ampleur et un souffle tragique. Le rythme quant à lui ne faiblit jamais et la réalisation demeure fonctionnelle, même si la saga s'enfonce plus que jamais dans la caricature. Aussi idiot que divertissant, "Rambo III" sortit à la fin de l'année 1988, rentrant de justesse dans ses frais avant que le retrait des troupes russes d'Afghanistan et la chute du Mur de Berlin ne le rendent très vite totalement anachronique. Impression accentuée par l'arrivée des islamistes radicaux au pouvoir (ceux à qui l'Oncle Sam distribuait de préférence ses missiles Stinger), le bain de sang des décennies suivantes offrant un sérieux décalage avec les "vaillants combattants pour la liberté" glorifiés par le film... Devenue une mode caduque, la Rambomania s'éteignit avec la fin de la guerre froide.

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Suivant l’œuvre de réhabilitation de ses personnages iconiques glorieusement initiée avec son "Rocky Balboa", Sylvester Stallone réalisa, scénarisa et interpréta en 2008 "John Rambo" (Rambo) au cours d'un tournage éprouvant à la frontière thaïlando-birmane. Alors qu'on le croyait impossible à extraire des années Reagan et de la guerre froide, le héros revint donc vider quelques chargeurs à la toute fin de la présidence de George W. Bush et ceux qui le raillèrent comme un has-been durent rabattre leur caquet devant la réussite du résultat. Cette fois, Johnny renonçait à sa retraite d'ermite chasseur de serpents en Thaïlande pour aider des missionnaires en Birmanie (occasion de dénoncer avec force la barbarie extrême du régime de la junte militaire au pouvoir depuis 1962 et l'interminable guerre civile qui ravage le pays depuis 1949). Sans atteindre le succès du premier, le film marcha et valut à son auteur une véritable estime critique. Stallone y montrait la guerre sous un jour ultra-violent et tout sauf glamour, sans sombrer dans la bêtise patriotarde des épisodes 2 et 3. L'idéologie va-t-en-guerre des deux précédent épisodes y était remplacée par un ton ouvertement pacifiste, faisant de "John Rambo" l'un des meilleurs films d'action des années 2000. Un métrage choc, âpre et brutal qui prit tout le monde par surprise. Tout l'inverse d'un blockbuster aseptisé style "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal".

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Bien que cet opus nihiliste et désabusé ait été pour Stallone l'occasion de boucler la boucle sur une note qui ferait oublier le très médiocre "Rambo III" ainsi que "d'en finir" avec ce personnage qui en avait fait malgré lui l'incarnation de l'impérialisme américain, le cinquième volet "Rambo : The Last Blood" sorti en 2019 montrait le baroudeur le plus célèbre du cinéma affronter cette fois-ci un cartel mexicain suite à l'enlèvement de la fille d'une amie (un postulat qui devait à l'origine être celui de "John Rambo"), les gangs latinos ayant remplacé les terroristes islamistes dans un Hollywood qui se faisait alors le reflet de l'isolationnisme ambiant en passant du racisme arabophobe au racisme hispanophobe au gré de la politique de la Maison-Blanche. Après dix ans d'hésitation, de doutes et d'idées de pitchs diverses, Stallone repartait donc en guerre à 73 ans pour un tournage en Bulgarie sous la houlette du réalisateur Adrian Grunberg. Un métrage qui fait hurler la critique timorée pour sa violence et déçoit les fans qui lui reprochent de davantage ressembler à un épisode de Taken qu'à un Rambo. Beaucoup y voient donc l'épisode de trop. Avec son discours pro-Trump, le film renoue de surcroit avec la morale douteuse du 2 et du 3 mais est loin d'être aussi fun que ces derniers.

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En dehors de ces cinq films, il y eut une foule de Rambo-like pour prêter main forte à leur modèle en finissant de balayer et en dépoussiérant les champs de batailles où Sly avait fait le ménage. Et ce n'est ni le héros psychotique du roman contestataire de David Morrell ni le jeune homme meurtri et déboussolé du sombre film de Ted Kotcheff qui excitèrent le plus l'imagination en berne des copieurs mais plutôt la bête de guerre du 2, son mélange de patriotisme guerrier et de rébellion à l'autorité et ses exploits militaires "bigger than life", bref LE Rambo qui marqua le plus les esprits. Et sans l'humanité que Sylvester Stallone apportait à son Tarzan des temps modernes, on se retrouve bien souvent face à de pures machines à tuer interchangeables incarnées par des montagnes de muscles monolithiques. L'abondance inépuisable de ces copies et l'outrance de bon nombre de ces Rambo de série Z (en particulier les films italiens et philippins) ont en revanche fait les plus belles heures de l'âge d'or de la VHS et beaucoup contribué aux stéréotypes qui se sont imprimés dans l'imaginaire collectif. Davantage que la saga originale, voici donc l'objet principal de ce dossier, un genre à part entière à qui Nanarland doit certains de ses plus beaux nanars d'action bourrins : la Rambosploitation. Mais avant de faire l'appel de tous les Rambu, Ramo, Sambo, Sando, Ransom, Jimbo, Remo, Yako, Hondo, Rango, Rando, Rambone, Flambo et autres Rambuto, un peu de merchandising (le nerf de la guerre de Johnny) :

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Rambo, le jeu vidéo !

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Un autre, plus ancien.

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Rambo, la BD !

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Rambo, la BD érotique !

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Une autre !

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Le couteau Rambo !

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L'arc Rambo !

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Le masque Rambo !

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Le costume Rambo !

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Rambo, la figurine articulé !

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Le mug Rambo !

Le papier toilette Rambo ! Rambo, le lance-flammes ! Les enfants en raffolent !

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Et bien sûr, impossible de ne pas évoquer ce qui constitue sans conteste le top du meilleur du Rambo-marketing, la série animé Rambo, destinée à "rambomaniaquiser" nos chères petites têtes blondes. Kobal ayant déjà décrit autant qu'il était possible l'ampleur de ce délire sur pellicule dans sa chronique, nous nous contenterons simplement de souligner le caractère résolument indispensable de ce sommet du bourrinage absolument réjouissant de n'importe quoi, où la surenchère est poussée bien au-delà des limites établies en matière d'action crétinoïde. Un must à ne surtout pas manquer.


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Le célèbre "Hot Shots : Part Deux", hilarante parodie à la débilité assumée du cinéma d'action reaganien... avec Richard Crenna pastichant son rôle du Colonel Trautman !

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A propos de parodies, évoquons le délirant "Troma's War" (1988) de Michael Herz et Samuel Weil, réponse trash et déconneuse de la célèbre firme à la rambomania, dans lequel les passagers rescapés d'un crash d'avion se retrouve sur une île des Caraïbes où une horde de terroristes menés par un culturiste au nez de cochon prépare l'invasion des États-Unis. Les touristes en bermuda et chemisette à fleurs se transformeront alors en bêtes de guerre pour un bain de sang dément et outrancier. Un pastiche jubilatoire.

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"O papa Rambo" (1988) d'Andreas Katsimitsoulias, un pastiche orthodoxe grec qui a l'air désopilant.

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L'excellent moyen-métrage "Le réserviste" (2012) de notre collègue Mathieu Berthon de "Pas de pitié pour les navets".

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Autre hommage affectueusement parodique à la pop-culture des années 80, "Commando Ninja" (2018) de Benjamin Combes multiplie les clins d’œil aux films qu'on aime, de "Rambo 2" et "Commando" aux films de ninja de Godfrey Ho, en passant par "Future War", "Robowar" et les classiques de la Cannon. Vivement un "Commando Ninja 2" !

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100% premier degré quant à lui, le long-métrage "L'échange" (2012) de Michaël Mongin, véhicule à la gloire du très sympathique (et très mythomane) Jacques Stival (également producteur), alias le Rambo breton, nous sert le pitch suivant (écrit par Jacques lui-même) : le fils de la Ministre de la Défense est kidnappé par des terroristes russes. Son seul espoir est de faire appel à Jack (tous les persos portent des noms ricains), ex-commando d'élite des services secrets, "un homme surentrainé", retiré des voitures et reconverti dans la culture du maïs, qui va aller mettre une rouste aux méchants Ruscofs à coups de fusil d'assaut ! Suite du court-métrage "Le Missionnaire", filmé pour environ 80000 euros au cours d'un tournage-commando dans la commune de Lanrivain (Côtes-d'Armor), ce nanar d'action bourrin reprenant tous les archétypes du cinéma reaganien fut projeté en avant-premières dans les cinémas centre-bretons mais aussi à Paris au Gaumont Opéra le 24 janvier 2013, pour une projection haute en couleurs où de faux terroristes armés de mitraillettes simulèrent une prise d'otages dans la salle (une idée de Jacques) ! Après quoi, Jacques Stival tenta sans succès de tourner "Mercenaires", un troisième sous-Rambo breton, avant de retourner à son métier d'agriculteur sous son vrai nom de Jacky Bouédo.

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L'affiche du "Missionnaire", histoire de vous faire encore plus baver d'envie.

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"Soldats de choc" (Toy Soldiers, 1984) de David Fisher, une version teen movie de Rambo produite par Roger Corman.

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Disney aussi s'y est mis avec "The Rescue" (1988) de Ferdinand Fairfax, un spectacle familial dans lequel une bande de gamins ricains WASP armés de fusils d'assaut part secourir leurs pères Navy Seals prisonniers des cocos en Corée du Nord !


De la jungle du vinyle, surgit la dernière machine à tuer...

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En matière de Rambomania, là ça mériterait une médaille... "This time we're gonna win! Rambooo, Rambooo!"

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Et ici, c'est carrément la Silver Star du mauvais gout et la Purple Heart du ridicule qu'il faudrait !

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Dans le genre rambomaniaque, la chanteuse L-Vira est aussi pas mal traumatisée lorsqu'elle livre un hymne vibrant à "Rambo 2" avec son "tube" "Talkin' bout Rambo" en 1985.

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Son clip est un must-see en matière de ringardise hallucinante, avec ses deux malheureux figurants, l'un déguisé en Rambo l'autre en communiste, qui font les pitres en ayant surtout l'air très gênés d'être là.


FULL METAL JAQUETTES

Mais la Rambosploitation, avant d'être un bataillon d'ersatz pur jus, c'est aussi une division de jaquettes et d'affiches reprenant les caractéristiques de l'original pour nous vendre à toutes les sauces du béret vert surmusclé en fureur afin de satisfaire la demande intarissable du public. Concernant le visuel d'abord, quelques détails typiques : un homme aux muscles saillants, souvent torse nu, quelques gouttes de transpiration perlant sur la peau lisse, une arme à feu (voire plusieurs) à la main, des bretelles de cartouches en bandoulière, un couteau entre les dents, brandi de façon menaçante ou glissé dans la ceinture, un bandeau dans les cheveux, une pause bien virile, quelques hélicoptères et des explosions en arrière-plan, parfois une jolie fille peu vêtue au bras recherchant la protection du Mâle, voilà de quoi frapper le regard du client qui reconnaitra tout de suite à quoi il a affaire. Ensuite, concernant le titre, privilégiez des expressions agressives et viriles, souvent en deux mots évocateurs, voire un seul si vous avez trouvé un terme suffisamment "burné". Les mots "american", "USA", "mission", "commando", "squad", "force", "enfer", "Vietnam", "ultime" et "de la mort" reviennent très souvent; le suffixe "or" est également très fréquent. Et enfin, l'accroche doit mettre illico le client dans le bain. Exemples :

"Imprévisible... Invincible... Une armée à lui seul !" ("Striker")

"Les meilleurs combattants pour la plus grande nation." ("Cobra Commando")

"Au Vietnam, il était le meilleur... Il l'est encore !!!" ("Ultime combat")

"Sa loi c'est les armes, sa justice... la mort !" ("Ranger")

"De l'enfer du Vietnam... surgit la dernière machine à tuer !" ("U.S. Warrior")

"La guerre c'est l'enfer ! Juste comme il aime..." ("The Last Hero")

"Quand on touche à l'Amérique... ses meilleurs enfants réagissent !" ("Les mercenaires de l'apocalypse")

"Mission : mettre fin aux expériences du KGB. But : détruire la machine humaine à tuer. Ordre : ne laisser aucun survivant." ("Commando Massacre")

"Pour fuir l'enfer de la jungle une seule issue : Tuer..." ("Les boys en enfer")

"L'U.S. Army est aux mains des gangsters ! Tout seul, il va nettoyer le Vietnam de sa gangrène et de la mafia !" ("Hold-up sur l'Amérique")

"Les super puissances sont en alerte ! Avec la rage de vaincre, ils vont sauver leur nation !" ("Saïgon Commandos")

"Sa mission : tout faire sauter !" ("Règlement final")

"Revenus chez eux, ils ne peuvent plus s'arrêter de tuer !" ("Vietnam Fury")

"Un Américain seul contre les armées mondiales de la drogue !" ("Cocaïne Wars")

"Mission : objectif suicide !" ("Condors Commando")

"Il est impitoyable... Une vraie machine de guerre !" ("Slash")


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"Ouais Ginette ! Le dernier Stallone, celui ou il fait péter la tronche aux Niakoués et aux Popofs ! Pour ce prix-là, c'est carrément donné !" Eh non, point de Sly au Vietnam, mais Richard Harrison aux Philippines, car à l'intérieur se trouve "Fireback" de Teddy Page (voir pages suivantes), qui n'est bien sûr la suite de rien du tout, le "II" n'étant là que pour favoriser la confusion.

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Une jaquette alternative au visuel piqué à "Terrorist Commando" aka "Jungle Wolf" avec Ron Marchini (voir pages suivantes). On appréciera le "Il oublie qu'il est un être humain..."

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Une accroche qui tue, un Reb Brown échappé de "Strike Commando" (voir pages suivantes) et un visuel chouravé à l'affiche originale de "La mission" (voir pages suivantes) qui servent à camoufler "Le secret de l'ile sanglante", une production Hammer de 1965.

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Une jaquette volante au visuel chipé à "Heated Vengeance" (voir pages suivantes) qui cache en fait "Cocaïne Wars" (voir également pages suivantes).

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Du jamais vu : une arnaque au Mike Monty ! A l'intérieur se trouve "Rolf l'exterminateur" (voir pages suivantes) dans lequel Mike Monty ne joue nullement. A croire que c'était les nanardeurs qui étaient visés...

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Un titre aberrant et un visuel volé à "Commando Invasion" (voir pages suivantes) dissimulant "Otello Black Commando" de Max-Henri Boulois, une adaptation assez libre de William Shakespeare produite en 1982 par Eurociné, dans laquelle Tony Curtis vient payer ses frais de désintox en cabotinant à qui-mieux-mieux face à "cette pute de Desdémone" (d'après les vers de Shakespeare... une adaptation assez libre on a dit).

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La fameuse "Mujer Rambo", dont nous n'avons pas encore trouvé trace d'un film équivalent. Bien que nous craignions qu'il s'agisse d'une jaquette volante (ou pire, d'un fake pur et simple !), on veut continuer à y croire.

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Ça ne semble en tout cas pas être ce film-là, dont le visuel ne correspond parait-il pas au contenu.

Et quitte à parler des Rambettes, évoquons quelques jaquettes aux accroches et aux visuels évocateurs :

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"Savage Justice" de Joey Romero nous promet "a female Rambo". Sorti chez nous en VHS sous le titre "La loi de la jungle", ce petit actionner philippin de 1988 nous conte la vengeance de la fille d'un diplomate kidnappée par de vilains révolutionnaires dans la jungle. Rape and revenge subtil et délicat en perspective.

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"The Muthers", un film de prison de femmes/blaxploitation de Cirio H. Santiago datant de 1976, sur un commando de femmes pirates karatékas aux Philippines.

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"Virgins of Hell" aka "Maidens Revenge" aka "Perawan disarang sindikat" de Ackyl Anwari, un film d'exploitation indonésien de 1987 produit par Rapi Films, mettant en scène une bataille rangée entre un gang de motardes justicières et des trafiquants de drogue se livrant à des expériences d'aphrodisiaque. Les trafiquants sont victorieux et les motardes capturées, et le film vire alors au WIP classique (tortures, cat fight, révolte puis évasion...) à ceci près que le film choquera tout amateur de film de taulardes par une absence totale de plans nichons (censure indonésienne oblige).

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Un frère jumeau de Mike Ransom, un Michael Dudikoff-like et un ninja qui cachent "Projet G7" des studios Filmark.

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Une autre belle jaquette fantaisiste pour "Les mercenaires de l'apocalypse" avec un copié-collé de Schwarzy dans "Le contrat" et une belle brune fort peu vêtue que vous ne verrez pas dans le film.

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Là, c'est pas un Rambosploitation puisque le film date de 1979, mais ça aurait pu car c'est réalisé par Joe D'Amato. "Duri a morire", une bisserie ritale avec un Luc Merenda en bout de courses remplaçant en catastrophe Alain Delon qui était prévu au départ pour jouer un mercenaire infiltrant un camp militaire où le méchant Donal O'Brien oblige les noirs à faire de l'apnée dans une marmite de caca !

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Une affiche hispanique du même film.

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La tête de Robert Ginty dans "White Fire" greffée sur le corps de Michael Sopkiw piqué à la jaquette de "Blastfighter l'exécuteur" (voir plus loin) sert ici d'illustration au nanar d'action "Revolt" (1986), petite perle de série Z réalisée par l'Iranien Jamshid Sheibani.

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"Cauchemar vivant" (Cease Fire, 1985) de David Nutter, un drame avec Don Johnson ayant ici subi une légère bourrinisation du produit (en fait, un grossier collage à l'ancienne du corps de Schwarzy sur la jaquette de "Commando").


La Rambosploitation, c'est aussi pleins de flying jaquettes ayant servi, dans les années 80, à donner une seconde jeunesse à des vieux films jugés pas assez attractifs en l'état. Pas mal de commando-flicks seventies à base de mercenaires floués par leurs supérieurs (car "Rambo 2" n'a rien inventé), ce qui demeure assez honnête, mais aussi des films qui avait encore moins de rapport avec Rambo. A noter que cette technique de rajeunissement de l'époque semble aujourd'hui davantage ringardiser le produit que les visuels d'origine et fait passer pour des nanars certains films tout à fait fréquentables.

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"Blasing Magnum", dans lequel vous ne verrez pas de Rambo urbain dégommer du loubard à la mitrailleuse, puisqu'il s'agit de "Una Magnum Special per Tony Saitta", un polizesco de 1976 réalisé par Alberto De Martino avec Stuart Whitman, John Saxon, Martin Landau et Tisa Farrow...

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... comme l'indique l'affiche originale.

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Tout comme vous ne verrez pas le jeune Rambo punkoïde en mini-débardeur qui orne cette jaquette dans le film "Embassy" aka "Baraka à Beyrouth" (1972), thriller d'espionnage de Gordon Hessler (réalisateur de "Kiss contre les fantômes") avec Richard Roundtree, Chuck Connors, Ray Milland, Broderick Crawford et Max Von Sydow.

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"Black Valor" reste assez honnête sur le contenu, qui est bien un blaxploitation de Cirio H. Santiago, "Savage!" (1973), dans lequel un mercenaire black découvre qu'il combat du mauvais côté et se joint aux rebelles dans la jungle...

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... sauf que le look du héros est plus funky en vrai.

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De même, cette histoire de vétéran du Vietnam engagé pour délivrer un PDG kidnappé par des terroristes dans la jungle et qui est manipulé par un bureaucrate magouilleur semble annoncer en 1976 le genre de pitch qui sera dupliqué à l'infini par les avatars de la Rambosploitation.

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Profitez bien du résumé délirant au verso, car en réalité, ce n'est pas "Rambo multiplié par 100"...

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... mais "The No Mercy Man" aka "Trained to Kill USA" aka "L'homme sans merci" aka "Profession Justicier", un film d'exploitation pour drive-in de 1973 au pitch tout aussi délirant, puisqu'il montre une horde de méchants hippies SDF basanés qui prennent d'assaut une gentille petite ville texane à la mitrailleuse lourde, mais les gentils rednecks collectionneurs d'armes seront sauvés par de vaillants vétérans du Vietnam WASP aux dents blanches menés par l'acteur de télé Steve Sandor, bref c'est une sorte de pub pour le Klu Klux Klan !

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Un visuel ramboesque en partie repris par la jaquette volante "Capture" alias "Des fleurs pour un espion" (tout de suite, ça sonne moins "méga commando de la mort qui tue").

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La jaquette VHS allemande du polar "Chasse à l'homme" ("Three Men On Fire") de Richard Harrison et son titre qui démoule sévère.

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"Attentato ai tre grandi", un film de guerre de 1967 réalisé par Umberto Lenzi, dont l'affichiste s'est lancé dans une illustration à la Rambo III.

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Une jaquette espagnole du même film.

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"A Time for Dying" aka "Pipo" (un film sponsorisé par Bruce Baron ?), un petit film de guerre philippin de 1970 réputé ultra-violent.

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"Gallos de pelea" de Rafael Moreno Alba, un petit film de guerre hispano-tunisien de 1969.

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Mike Danton nous fait coucou depuis un polar taïwanais navéteux.

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Ce titre délirant et ce visuel chouravé à "Fatal Command" (voir pages suivantes) sert à refourguer "Marijuana mitsubai soshiki", un bon film de yakuzas nippon de 1970 avec Sonny Chiba.

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Une jaquette fabuleuse qui dissimule le navet "One Away" (1976) de Sidney Hayers.

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Une jaquette alléchante et parfaitement mensongère dissimulant un navet fauché de 1991, quasiment dépourvu d'action, sur une bande d'écoterroristes à la montagne.

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Un visuel ramboesque provenant de "Hold-up sur l'Amérique" (voir pages suivantes). A l'intérieur : "Amok" (1982) de Souheil Ben-Barka, une co-production entre le Maroc, le Sénégal, la Guinée et la France dénonçant l'Apartheid sud-africain, avec Richard Harrison au casting !

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"Killer vs Killers" aka "Death Commando" de Fernando Di Leo, un caper movie rital de 1985. Avec une classe impériale, ce cher Henry Silva y explose des mannequins en mousse à tour de bras au bazooka, au cours d'une vengeance absurde de bourrinage.

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Preuve que l'esthétique des jaquettes ramboesques se nourrit d'influences antérieures, cette affiche originale de "Maharlika" aka "Guerilla Strike Force" (1970) de Jerry Hopper, un film hollywoodien à la gloire du dictateur philippin Ferdinand Marcos, célébrant à outrance ses exploits militaires (bidons) pendant la Seconde Guerre mondiale, dont le scénario est co-écrit par Marcos lui-même.

Allez, encore quelques flying jaquettes pour le fun...

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La jaquette vidéo japonaise des deux premiers épisodes de la série MacGyver, dessinée par un type qui n'a manifestement pas trop pigé l'un des principes fondamentaux du personnage.

A suivre...

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Dernière édition par JACK TILLMAN le 13 Sep 2022 5:47, édité 326 fois au total.

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