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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 08 Avr 2016 17:42 
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Parallèlement à mon coup de gueule, j'aimerais remanier la définition.

Razzie Awards


Nom complet: Golden Raspberry Awards.

Cérémonie visant à "récompenser" les plus mauvais films/acteurs/réalisateurs. De moins, officiellement, car si elle est -à tort- mis sur pied d'égalité par rapport aux oscars et aux césars, elle se différencie par ces derniers sur plusieurs points par le fait qu'elle ne repose sur aucune analyse critique et ressemble davantage à une entreprise de démolition gratuite qu'à un penchant, fut-il parodique, des Oscars ou des Césars. En effet, il n'est pas rare qu'ils récompensent des films pour des critiques formulées avant même que ce dernier ne soit sorti, que certains membres du jury n'ont même pas vu les films qu'ils critiquent et qu'un acteur reçoive pour un même film un Oscar et un Razzie. Si certains films ont effectivement mérité cette récompense, c'est loin d'être toujours le cas, l'attribution d'un Razzie ne peut donc même pas être considéré comme un indicateur d'appréciation.

En somme, une cérémonie qui a un statut officiel (totalement usurpé) et qui attaque des films dont tout le monde parle, ça fait le buzz, ce qui est bel et bien sa seule finalité. Sans cela, ils seraient réduit à leur juste valeur: des trolls en mal de gloire facile.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 11 Mai 2016 1:01 
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En attendant de terminer mon tour d'horizon du continent américain et du reste du monde, voici toujours la partie "plagiats érotiques" de mon dossier sur la rambosploitation. Bonne lecture. :wink:


Addendum Variations Pornographiques


John Rambo, avec son torse nu ruisselant de sueur, ses pectoraux saillants, son animalité échevelée et virile, sa personnalité de surhomme et son énorme lance-roquettes à munitions illimitées, ne pouvait évidemment pas manquer de faire fantasmer le public et le succès des deux premiers opus eut pour effet d'attirer aussi l'attention des copieurs de l'industrie du X. D'autant qu'ici, pas de problèmes de copyright, on joue l'alibi de la parodie épicée. Quitte parfois à ne conserver de Rambo qu'un bandeau dans les cheveux du hardeur vedette et à se contenter d'enchainer les scènes de sexe sans rapport avec la saga...

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La star du X italienne Ileana Carisio alias Ramba, qui prit d'innombrables pauses "ramboesques" pour les magazines de charme transalpins dans les années 80, et qui inspira un personnage de fumetti, la tueuse à gages Ramba, qui faisait bouffer leur pénis à ses ennemis et trouvait le repos de la guerrière en ayant une relation amoureuse et sexuelle avec son chat !

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Quelques albums de la prestigieuse saga de Rossano Rossi...



La première réponse coquine à la franchise de Sylvester Stallone semble être "Bimbo : Hot Blood part 1", réalisé en 1985 par Jack Bravman (crédité J. Angel Martini), et dont la tagline annonce la couleur : "Get ready Rambo! Have we got a girl for you! Linda Chu, oriental cheerleader." Le scénario offre une relecture débridée (c'est le cas de le dire) du traumatisme post-Vietnam, à grand renfort de fantasmes exotico-sexistes. Face à l'inaction des autorités dans la recherche des GI portés disparus, Jane Bimbo (Barbie Dahl), intrépide américaine, se rend au Vietnam (symbolisé par quelques plantes exotiques dans des pots de fleur) pour délivrer son mari et ses compagnons d'armes prisonniers de la dominatrice Madame Chang (Linda Chu), tortionnaire communiste nymphomane et bissexuelle. "Bimbo" est un pur film X reaganien dans lequel la revanche américaine au Vietnam se limite à un retour de la domination masculine du héros américain sur la perversité de la femme asiatique et à une partouze finale pour fêter le retour au pays des héros qui ont tant souffert.

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Le film eut droit à une suite devenue introuvable (malgré la présence de Ron Jeremy au casting), "Bimbo 2 : Homecoming" (1986) de Awesome Wells. Dans ce deuxième opus, Linda Chu revient dans le rôle d'Angel, une Vietnamienne ramenée au pays de l'Oncle Sam par un officier de l'armée U.S (le sergent Kirby York, hommage à John Wayne) et son épouse qui l'ont adoptée. Mais Angel, comme toutes les asiatiques, est une prostituée dans l'âme (c'est le message du film) et plutôt que de poursuivre des études et donner l'exclusivité de son affection à son "papa" adoptif le sergent York, celle-ci invite des "amis" à venir s'amuser dans sa chambre contre de l'argent, lequel est collecté "pour venir en aide aux orphelins nécessiteux". Si c'est pour la bonne cause...

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Le pionnier du X américain Carter Stevens (planqué derrière le pseudo Steve Mitchel) met en scène le hardeur Jack Hammer, qui ressemble vaguement à Stallone, dans son premier rôle avec "Rambone : The First Time" en 1985. Le KGB expérimente de nouvelles techniques de tortures sexuelles au Vietnam, et la CIA charge le vétéran Rambone d'infiltrer le camp communiste. Dans la moiteur de la jungle (enfin, d'un quelconque sous-bois américain), Rambone devra faire appel à toutes ses facultés de résistance psychologique pour "endurer" les assauts des insatiables auxiliaires nymphomanes du vilain colonel soviétique joué par George Payne. Mais aucun homme, aucune loi, aucune guerre ne peuvent le faire débander... S'ouvrant sur une très sympathique chanson générique aux accents rock 80's endiablés, le film se moque de l'aspect interminable de ses scènes de fesses en plaçant régulièrement des "deux heures plus tard" à l'écran. Le générique de fin annonce une suite, "Rambone 2 : The Next Mission", qui ne vit apparemment jamais le jour.

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Un autre Rambone fait son apparition en 1985. C'est Dick Rambone, très très vague sosie moustachu de Sly armé d'un calibre digne de la grosse Bertha, qui inaugure sa carrière dans le boulard avec "Rambone The Destroyer" de William Whett, exploité dans les rayons vidéos français (ceux cachés dans un coin bien spécifique du magasin) sous le titre "Amour sauvage". Le prétexte de cette exhibition de chairs roses ? La copine de Rambone, Suzy Q (Rachel Ryan) est kidnappée par un réseau de traite des blanches. Après bien des ébats entre les esclaves sexuelles et leurs clients, Rambone le destructeur débarque enfin durant les vingt dernières minutes. Pour se venger, il s'empresse d'enlever sa tenue commando et s'envoie en l'air avec la méchante en compagnie du bras droit borgne et demeuré de cette dernière.

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Entièrement filmé dans un appartement, le résultat pue l'amateurisme et la misère avec l'ombre du caméraman et la perche-son apparaissant fréquemment à l'écran. En matière de parodie, on touche vraiment le fond (sans jeu de mots scabreux). Dick Rambone reviendra ensuite dans d'autres aventures, notamment dans "Rambone and the Double Penetrators" (1986) et "Rambone Does Hollywood" (1986), qui ont encore moins de rapport avec Rambo.

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En 1986, la légende du X Peter North (connu dans le milieu sous le charmant sobriquet Sperminator) endosse le look de Stallone pour une resucée vidéo assez réjouissante des deux premiers Rambo, "Rambox" (Ramb-Ohh! The Force is in You) de Ron Vogel (crédité "Adam"), également sorti en France en VHS sous le titre débile "Folles de plaisir" et dont l'accroche pastiche celle du premier Rambo ("Cette fois, il combat pour toutes les avoir..."). En fait, le film a des allures de deux en un, comme si Godfrey Ho s'était mis au boulard, les scènes X tombant comme un cheveu sur la nouille au milieu d'une trame parodique cheap et rigolote.

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Errant sur les routes d'une Amérique qui le rejette, le vétéran du Vietnam Rambox sauve une agente de la CIA kidnappée par un gang terroriste. Au cours d'une enquête, l'espionne a découvert que les terroristes projettent de commettre un attentat dans un aéroport et financent leur opération grâce à un bordel qui leur sert de QG. Tandis que la belle espionne va prévenir les autorités, de son coté Rambox se rend au camp des méchants pour les empêcher de mettre leur plan diabolique à exécution.

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L'intrigue (hautement ridicule) mettant en scène Rambox/Peter North est régulièrement entrecoupée de séquences hard aux furieux airs d'inserts semblant issus du tournage d'un autre boulard, interprétés par des acteurs et actrices qui ne rencontreront jamais ceux de la partie "ramboesque" du métrage, si bien qu'on finit par se demander si Peter North donnera oui ou non de sa personne autrement que par des coups de tatane mollassons. Et ça c'est plutôt un bon point en fait.

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Bonus : je profite de la brièveté de ce chapitre pour vous offrir un petit interlude roman-photo des aventures de Rambox, ou "le mini-nanar caché dans le film de cul"

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Peter North, incarnation désabusée d'une génération de héros sacrifiés et son ridicule bandeau démesuré.

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Deux rednecks qui ne devraient pas faire chier notre héros (et qui fourniront par la suite quelques interludes comiques royalement inutiles).

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Des terroristes top classe.

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Le chef des méchants renforce l'aspect deux en un du film en passant son temps au téléphone.

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Un autre élément 2 en 1-like : Peter North observe à la jumelle des gens qui copulent dans le plan d'à coté.

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Le mini-détonateur jouet servant à activer la bombe qui menace la sécurité du Monde Libre.

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Une héroïne "plus eighties que moi, tu meurs !"

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De l'action, des hélicos, du sniping et de l'équipée sauvage à moto comme dans les vrais films d'Hollywood !

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La base des méchants.

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Rambox dézingue des sentinelles sourdes et aveugles qui ne remarquent rien même quand leurs petits camarades se font égorger à un mètre d'eux en plein jour.

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La confrontation finale entre Rambox et le méchant, avec échange de punchlines déclamé par des doubleurs sous valium :
Le méchant : "Vous, vous nous avez causé des problèmes."
Rambox : "J'en suis désolé."
Le méchant : "Eh ben c'est fini ! Vous n'êtes qu'un cafard qui va être écrasé !"
Rambox : "Vous êtes trop sûr de vous !"
Le méchant : "Vraiment ? Ha ha ! Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?"
Rambox : "Vous n'êtes plus sur vos gardes, et c'est là que l'insecte vous pique !"

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Après avoir taper sa bavette virile avec le méchant, notre héros balance son couteau fétiche dans le bide du vilain, qui en fait des gigatonnes dans l'agonie avant de s'effondrer comme une crotte dans la piscine.

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Le héros, contemplant le corps de son ennemi : "C'est bien fini pour vous, pâââtron !"

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Et une fois sa mission accomplie, Rambox pourra enfin aller savourer le repos du guerrier sur un matelas à eau entre les reins d'une charmante otage délivrée. On se disait aussi !



L'année suivante, Peter North revient dans un "Ramb-Ohh part II : The Sex Platoon" beaucoup plus anecdotique mis en boite par Wolfgang Gower. Porno de base passablement paresseux se contentant d'enchainer les culbutes sur un vague pitch bateau de deux lignes : Rambox est devenu le sergent instructeur d'un camp secret dans la montagne où il forme un commando de bimbos. Parvenues au terme de leur entrainement, les filles doivent passer un dernier test : faire usage de leurs charmes pour dérober des documents secrets. Les "victimes" de leurs opérations de séduction seront un général communiste, un moine bouddhiste (?), un terroriste et bien sûr Rambox lui-même...

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Dans le domaine du porno gay, ayons une pensée émue pour le croquignolet "Stryker Force" (1987), véhicule à la gloire de Jeff Stryker (inoubliable héros de "Zombie 4 : After Death") réalisé en 35 mm par Matt Sterling. L'inspiration ramboesque y est avant tout esthétique, ce direct-to-video à base de chasse au trésor, par ailleurs plutôt ambitieux, exhibant longuement un commando de hardeurs bodybuidés crapahutant dans la jungle moite et hostile, le torse nu et huilé, bretelles de cartouches en bandoulière et fusil-mitrailleur à la main. Une vision proprement réjouissante pour le nanardeur.

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Dans un registre hétéro, citons également "Wild in the Wilderness" (1988) de Bianchini Floriani (crédité Beni Floriani), parodie fourre-tout des films sur le Bigfoot dans lequel un groupe de journalistes en quête de scoop part sur les traces d'un Sasquatch en peluche dans la foret. Ce porno rigolard farci de musiques de ouf et de scènes hard expérimentales pastiche à la fois "Délivrance", "Scoobidoo", le conte de Boucles d'Or et "Rambo" car nous retrouvons au casting Peter North dans le rôle d'un vétéran à bandeau adepte du survivalisme forestier baptisé Flambo.

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En 1995, le Suédois Nic Cramer (auteur d'un mémorable "Penetrator 2: Grudge Day" parodiant de façon hilarante "Terminator 2") réalise une œuvre en deux parties intitulée "Apocalypse Climax", pastiche ambitieux de "Apocalypse Now" rendant également hommage à la Rambosploitation. Dans ce décalque hard, le lieutenant Shane Willbiehardt (Jon Dough) s'enfonce avec son commando dans la jungle du Vietnam pour accomplir la mission que lui a confié la CIA : retrouver et éliminer le colonel Ona Flurtz (la toute jeune Melissa Hill, également vedette de "Penetrator 2"), fondatrice mégalo-nymphomane d'une secte ayant sombré dans le stupre et la démence. Explosions, batailles rangées contre les Viêt-Congs, course-poursuite en véhicules militaires, hélicoptères, artillerie lourde (avec gros plans "ramboesques" sur les douilles sortant du chargeur de la mitrailleuse), mises à mort sadiques, ambiance fantasmagorique et voix-off introspective comme dans l'original, tournage aux Philippines et en Suède... avec cette production Private, Nic Cramer met en scène un pastiche soigné relevant de la superproduction.

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Passées les fastes années de la ramboxploitation 80's, il faudra attendre la sortie du quatrième volet de Sly pour que les phallocrates de la zone rose s'intéressent de nouveau à notre baroudeur à bandeau. On fait donc un bond d'une quinzaine d'années dans le futur pour passer à l'année 2011, où le studio allemand Oftly Goldwin confie curieusement au réalisateur italien Guido Valentini le soin d'usiner chez lui un "Trombo" des plus laids et misérables qui sera redoublé en allemand pour son exploitation vidéo et qui fait tout de même l'effort de décalquer assez fidèlement l'original. Parachuté depuis un stock-shot d'hélicoptère, le vétéran Johnny Trombo (le hardeur Falco Rebel, sorte de croisement rital entre Didier Bourdon, Kenneth Branagh, Tommy Wiseau et Stallone), traumatisé par la mort d'un de ses frères d'armes, retourne au Vietnam pour libérer la fille d'un consul des mains (baladeuses) des communistes. Bien sûr, le Vietnam est un bout de campagne transalpin, le camp des communistes est une ferme anonyme où trainent des bottes de foin et où caquettent des poules, les fameux bordels de Saïgon font l'objet d'un long flashback et les acteurs et actrices forniquent avec des degrés divers d'enthousiasme et d'énergie. Fait rare dans le domaine du boulard industriel contemporain, ce direct-to-DVD comporte donc un vrai scénario, aussi famélique soit-il. "Trombo" fait également un clin d’œil à "The Expendables" en grimant le supérieur de Rambo en sosie de Barney Ross.

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En 2013, DreamZone Entertainment, studio américain spécialisé dans les parodies de films et séries célèbres, met en chantier un "Rambone XXX: A DreamZone Parody" tourné avec trois centimes et sept comédiens dans un sous-bois et les différentes pièces d'une maison quelconque par Jordan Septo. Comme son affiche le laisse entendre, il s'agit d'un plagiat féminin de "First Blood" où le shérif macho d'un petit patelin (Tommy Pistol) commet la monumentale erreur d'arrêter la vagabonde sexy Joan Rambone (la jeune débutante Bonnie Rotten, qui s'est rapidement bâtie une solide renommée dans le milieu) et de lui pratiquer une fouille au corps bien peu galante. Mais Rambone est une vétérane des forces spéciales, une dure, une tatouée (de partout), une machine de guerre qui n'aura de cesse de zigouiller les flics et les militaires lancés à ses trousses, en leur laissant cependant le temps de copuler comme des castors auparavant. Seule l'intervention "musclée" du colonel Trapman (Ryan McLane) pourra stopper la guerrière avant qu'il ne soit trop tard... Sur les 1h45 que dure le film, un petit quart d'heure plagie fidèlement le classique de Ted Kotcheff et le reste laisse les acteurs et actrices faire ce pourquoi ils sont habituellement (mal) payés. Très économique, ce pastiche s'avère un des moins ambitieux des studios DreamZone, d'ordinaire moins pingres en scènes de comédie et en efforts de mimétisme.

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Pour le moment, voilà tous les pastiches dénudés que l'on pourra recenser (mais il est probable que plusieurs parodies 80's non-référencées sur le net nous soient passées sous le nez). Cependant, il y a fort à parier qu'après la sortie du cinquième opus de la série originale, on ne soit pas à l'abri d'autres rip-offs dévergondés de l'increvable héros de guerre testostéroné...

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 27 Juin 2016 4:22 
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Flashback

n.m. (mot anglais) : Séquence cinématographique retraçant une action antérieure aux évènements relatés. Retour en arrière. (définition du Petit Larousse)


Dans un nanar, le flashback est toujours un élément hautement hilarant, tant il est réduit à un éternel cliché narratif, un gimmick reposant sur des codes tellement éculés et peu imaginatifs qu'il en devient drôle malgré lui, à force de revenir comme un running-gag d'un film à l'autre. Exemples :

Flashback numéro 1) le souvenir bucolique d'un bonheur passé dans un quotidien désormais solitaire et désespéré. Le héros dont la famille vient de disparaitre se remémore, ou plutôt voit surgir à l'écran des images de lui courant gaiement avec sa bienaimée main dans la main dans un champ fleuri et ensoleillé (ou sur la plage, ça marche aussi), se baladant insouciamment au cours d'une sortie dominicale idyllique où lui et sa petite famille donnaient à manger aux canards de l'étang du parc municipal, et autres activités mièvres accomplies autrefois dans la joie et les rires niaiseux qu'offrait une vie simple et sans histoire. Et de s'écrier : "Elle-euh sont mortes... à cause de moaaaaaaaaaa !!!"

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Scène de blues sentimental pour MC Kung Fu, le héros de "City Dragon" (Philthy "Phil" Philips, 1995), dont les appels déchirants au nom de l'être aimé sont ponctués d'une rafale de flashbacks où les tourtereaux s'aspergeaient gaiement de mousse à raser, batifolaient niaisement main dans la main et faisaient l'amour devant un feu de cheminée sur fond de zik sirupeuse.


Flashback numéro 2) le syndrome de stress post-traumatique. Pendant son sommeil (très agité), le héros rêve d'un évènement traumatisant survenu dans un passé en noir et blanc. Par exemple : la mort de sa femme ou de son meilleur pote. Si le héros est flic, pensez à caser un flashback de la mort de son coéquipier (tué par le grand méchant du film poussant des ricanements sardoniques dont les sinistres échos hantent le héros-qui-se-sent-coupable). Mais LE grand classique, c'est le flashback de la guerre du Vietnam. Pas la peine de vous fouler, quelques stock-shots à l'image toute pourrie des reportages d'époque feront largement l'affaire. La séquence se conclue alors par le réveil en sursaut du héros baignant dans trois litres de sueur. Le flashback est le cousin direct du rêve télépathique.

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Dans "Double Action" (William Byron Hillman, 1988), le kickboxer David Heavener doit raccrocher les gants car il est attaqué sur le ring par des stock-shots d'hélicoptères. Bouleversant !

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Même quand il fait la vaisselle, un simple verre cassé et notre héros viril se retrouvent à chialer par terre comme une grosse chochotte devant les vilains stock-shots.

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Tony Zarindast, en proie à l'enfer des images d'archives de l'ARVN (qui lui font tirer des coups de revolver tout seul dans son salon) dans "Fight Prison" (1989).

Flashback numéro 3) le flashback de confrontation. Lors du face à face final entre le héros vertueux et le méchant ignoble, un montage épileptique à coups de zooms frénétiques sur les deux adversaires est de rigueur. Mais le point d'orgue est un flashback agressif des pires exactions du méchant, alterné avec des gros plans sur les yeux froncés du héros, afin de bien faire comprendre toute la rage et la détermination qui anime le vengeur pour en finir une bonne fois pour toutes avec le serviteur du mal qui a d'excellentes raisons de mourir de façon violente (il n'est jamais superflu de le rappeler). Dans un film pakistanais, c'est toujours un régal.


Flashback numéro 4) le flashback/scène de cul. En pleine tension dramatique, il est de bon ton de placer un flashback de la dernière culbute de l'héroïne (si le héros est un homme ce genre de flashback n'arrive jamais, le macho préférant la culbute in vivo lors de la pause récré entre deux scènes d'action) dévoilant son coté "femme sentimentale" en même temps que sa généreuse poitrine. Le top est atteint lorsque l'héroïne prend une douche et qu'elle a un flashback de son dernier coït dans la paille, comme dans "Night Force" de Lawrence D. Foldes (1987), offrant ainsi un plan nichons prétexte à caser un autre plan nichons (l'idée de génie !) suivi d'un troisième plan nichons puisqu'on revient ensuite à l'héroïne prenant sa douche.

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Anna Nicole Smith se remémore les meilleures moments de "Un gratte-ciel en otage".

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 30 Oct 2016 22:19 
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Deus ex-machina

Procédé narratif qui, dans le théâtre antique, faisait intervenir une divinité au sein de l'histoire qui aura pour mission de dénouer une situation à priori désespérée. Par extension, désigne également la survenue d'un miracle inattendu ou d'un personnage providentiel.

Le deus ex machina nanar sort généralement de nulle-part, est très mal intégré au récit et sa présence n'est généralement pas justifiée, si ce n'est pour permettre aux scénaristes peu imaginatifs de mener coûte que coûte l'histoire à un happy-end forcé. Il se matérialise de différentes façons: le personnage qui n'intervient que pour sauver le héros, le twist capillotracté, le héros qui use d'un pouvoir surhumain dont on ignorait l'existence, une faille grossière dans le plan du méchant que le héros va pouvoir exploiter, un événement invraisemblable qui va sauver la mise au héros, etc...

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Cas typique d'un personnage dont on ne saura rien et qui n'apparaît que le temps de sauver le héros (gangland)

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Autre exemple de deus ex machina: le chien invraisemblablement intelligent des Trottoirs de Bangkok

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 20 Jan 2017 20:28 
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Musique nanarde

Musique décédibilisant le film dès qu'elle se fait entendre. La musique devient nanarde de par son décalage par rapport à ce qu'on voit à l'écran, son caractère inécoutable, sa répétitivité, sa pauvreté instrumentale (voir Bontempi), voire le simple fait qu'il n'y ait qu'un seul morceau joué de tout le film. Dans le cas des comédies nanardes, les musiques qui se veulent drôles ne parviennent qu'à être ridicules.

Souvent, ces musiques se suffisent à elles-mêmes et peuvent très bien s'apprécier en dehors des films qui les utilisent. Le Radio blog ainsi que le site Bide et musique constituent d'excellentes musicothèques nanardes.

Toutefois, un morceau tout à fait correct au départ peut se nanardiser de par l'usage qui en est fait dans le film. Ainsi, The Room fait durer les scènes chaudes le temps qu'il faut pour pouvoir passer les morceaux de musique qui les accompagnent dans leur intégralité.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 20 Juil 2017 19:22 
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Éditeur nanar

Éditeur ridiculisant des films qu'il est censé commercialiser. Pour cela, il utilisera plusieurs techniques.

-En arnaquant sur un contenu qu'il juge pas assez vendeur (cf. jaquette volante).
-En nanardisant l'accroche, le titre ou le résumé.
-En ne faisant aucun effort pour donner un produit fini correct. On se retrouve donc avec des jaquettes hideuses avec des textes remplis de fôtes, des DVD rippés depuis des VHS sans nettoyage du son ni de l'image, des menus DVD spartiates ou inexistants.
-En rééditant une casserole de jeunesse d'un acteur connu, où la présence de l'acteur servira d'argument marketing (même si il n'y fait qu'un caméo).

Par extension, on peut aussi appeler Éditeur nanar un éditeur se spécialisant intentionnellement dans la (ré)édition de nanars à destination des nanarophiles.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 14 Sep 2017 12:22 
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Bidasseploitation

Sous-genre de la comédie mettant en scène des soldats au sein de l'armée. Apparue dans les années 70 suite au succès de la saga La septième compagnie, elle reposent très souvent sur les mêmes ressorts comiques:

-Des soldats incorporés qui se révèlent peu à peu être de véritables bras cassés (selon le film, leur hiérarchie peut se révéler tout aussi incompétente).
-Des stratégies plus où moins recherchées pour se faire réformer/déserter.
-Des tentatives pour sauter la jolie infirmière du régiment (cf. sexy-comédie).

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 14 Sep 2017 17:46 
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Inexpressivité

Absence apparente d'émotions sur un visage. Un acteur inexpressif, que ce soit par incompétence, par démotivation ou par consternation, peut très facilement nanardiser un film, surtout quand il est censé exprimer des émotions fortes. Le visage impassible d'un personnage devant la perte d'un être aimé, pendant des scènes romantiques où pendant qu'il provoque une tuerie est un effet comique notoire. Certains acteurs se sont spécialisés dans l'inexpressivité, parmi lesquels Weng Weng, Chuck Norris ou Chris Mitchum.

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Dernière édition par Stem le 15 Sep 2017 15:22, édité 2 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 14 Sep 2017 21:38 
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Stem a écrit:
Certains acteurs se sont spécialisés dans l'inexpressivité, parmi lesquels Weng Weng, Chuck Norris ou Chris Mitchum.
A mon avis dans ce domaine Steven Seagal n'est pas en reste.

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Je suis une souris qui se cache des faucons dans la maison d'un corbeau.


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 02 Oct 2017 23:18 
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Costume nanar

Costume décrédibilisant le malheureux acteur qui le porte, que ce soit par sa laideur ou son ridicule intrinsèque, voire par son décalage par rapport au personnage que l'acteur est censé incarner.

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Les ninjas de Godfrey Ho sont une valeur sûre en la matière.

Dans les films futuristes, le décalage avec le cadre temporel exige que les costumes soient très différents de ceux qu'on connaît aujourd'hui, l'imagination des cortumiers ne connaît dès lors plus de limites. Avec des résultats très aléatoires.

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À noter qu'un costume peut simplement avoir mal vieilli. Les modes vont et viennent, et il n'est pas rare qu'un vêtement tendance devienne ridicules avec les années.

Qui dit super héros dit super costumes. Mais là encore, le costumier n'est pas toujours très inspiré.

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Non, ce n'est pas un cosplay mais un vrai super héros

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Idem pour celui-ci, malgré ses apparences de pyjama

D'autres exemples
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Une femme qui en a dans le slip

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Cas particulier de costume nanar: celui qui craque en pleine action.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 22 Oct 2017 21:52 
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Cliché

Idée, image ou concept usé par une surutilisation et/ou une trop longue situation de monopole, au point de perdre en crédibilité à cause d'un très prenant sentiment de déjà-vu, ils sont donc par nature très présents dans le cinéma bis. Il nanardise d'autant plus le film si l'époque où il n'était pas un cliché est lointaine. Toutefois, le cliché ne fait pas le nanar, et un film qui ne contient que des clichés sans rien montrer d'autre peut très vite se révéler dispensable.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Déc 2017 15:29 
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PANTALONNADE

Selon Wikipedia :

Citer:
À l'origine, une pantalonnade désigne un canevas d'improvisation centré sur le personnage de Pantalon, célèbre Géronte de commedia dell'arte aux comportements ridicules1.

Un fait public, comme la visite d'un officiel, un spectacle de théâtre ou un film est traité péjorativement de pantalonnade lorsque son traitement, outrancièrement expressif, ne domine qu'imparfaitement ses effets et bascule dans l'exagération bouffonne, grotesque ou même macabre au détriment du ressenti et de la crédibilité du jeu. Contrairement au cabotinage, la pantalonnade est généralement un résultat collectif. Elle découle donc plus directement du script que d'initiatives venues des acteurs. C'est donc habituellement la direction d'acteurs qui est la vraie responsable d'une pantalonnade, bien que fort souvent ce soient les acteurs et les actrices qui en prennent directement le discrédit.

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Allez les PME !


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 17 Sep 2018 9:50 
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SOV ("Shot On Video")

Film généralement amateur tourné avec des caméras bon-marché, voire bas de gamme.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 08 Nov 2018 1:55 
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Ringardise

Caractère une œuvre ou d'une mode ayant mal vieilli ou obsolète. s'applique dans cette acception aux films en retard sur leur temps.

Sens nanar: éléments de ratage du film

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 16 Mai 2019 16:24 
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Localisation: Là où sont localisés les missiles de Rambo 3
Stem a écrit:
Faux raccord

Incohérence entre deux ou plusieurs plans et ayant échappé à la vigilance du réalisateur.

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette définition, un faux-raccord peut parfois être volontaire. On voit ça par exemple dans les films de la Nouvelle Vague (on cite souvent A bout de souffle de Godard). Ici, le faux-raccord, tout comme les scènes où les personnages s'adressent face caméra au spectateur, servent à dire : "oui, nous sommes dans un film, et nous ne cherchons pas à vous donner l'illusion du réel" (un peu comme les traces de pinceau bien visibles laissées sur certaines toiles impressionnistes). Il peut aussi y avoir une signification ironique dans un faux-raccord volontaire . Par exemple, dans Tous les garçons s'appellent Patrick, un court-métrage de Godard, on voit un figurant attablé lire un ouvrage intellectuel et, un ou deux plans plus tard, on le voit lire Le Journal de Mickey...

De tels faux-raccord ou jump cuts "auteurisants" et a priori volontaires peuvent se retrouver dans les films de disciples de la Nouvelle Vague comme André Téchiné (Rendez-Vous, avec un Lambert Wilson tout juste un peu mal coiffé dans un plan, et les cheveux carrément en pétard deux plans plus tard, dans la même scène) ou dans les films de Lars Von Trier (la scène du repas de mariage dans Breaking The Waves, qui montre on ne peut plus clairement ce qu'est le "jump cut").

Citer:
Travestissement

A noter d'ailleurs une petite évolution récente dans l'exploitation de la figure comique du travesti au cinéma : on voit de plus en plus d'acteurs masculins travestis qui incarnent de vraies femmes, et non plus des personnages d'hommes déguisés

Je m'étonne que vous n'ayez pas cité l'exemple de Darry Cowl, qui a pourtant sa bio sur ce site et qui a obtenu un César du meilleur acteur dans un second rôle grâce à son interprétation de... madame Foin, dans Pas sur la bouche, d'Alain Resnais.

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Il avait la parole facile et banale, du charme dans la voix, beaucoup de grâce dans le regard et une séduction irrésistible dans la moustache.
Guy de Maupassant, Bel-Ami


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 Sujet du message: Re:
MessagePublié: 18 Juil 2019 5:19 
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Apprenti Nanardeur

Inscrit le: 09 Juil 2019 13:52
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le rôdeur a écrit:
les définitions.

A


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versions allemandes

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versions québécoises

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versions françaises




Alan Smithee : nom d'emprunt auxquels ont recours les réalisateurs et scénaristes qui refusent de voir leur nom associé à des oeuvres dont ils ne reconnaissent pas la paternité, le plus souvent à cause de pressions et de contraintes qu'ils ont eu à subir de la part des producteurs, avec pour conséquence la perte de contrôle du processus artistique des couches lavables te2 Un film signé "Alan Smithee" est donc généralement synonyme de daube.

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Burn Hollywood Burn, le plus célèbre film d'Alan Smithee


Américain :
1. Sens commun : personne détenant la citoyenneté des Etats-Unis d'Amérique.
2. Sens nanar : symbole du Bien et de toutes les valeurs morales: l'honnêteté, la loyauté, l'honneur, la fraternité, le désintéressement, l'intérêt commun, la paix. Est par opposition l'inverse du communiste, qui est méchant, sans scrupules, déloyal, égoïste, malhonnête et vicieux. L'Américain n'est presque jamais PDG. Il est soit fonctionnaire (au FBI, à la CIA, dans l'armée, dans la police), soit citoyen lambda et à ce titre est marié, fidèle, et a des enfants qu'il aime et qui l'aiment. Bien que refusant les conflits, il est prêt à anéantir la Terre entière pour éradiquer le Mal (c'est-à-dire les communistes). Il y parvient. Seul. Car l'Américain est toujours entouré, soit de défaillants (les Français), soit de traîtres (les Russes post-guerre froide). Synonymes : Ricain, Héros, Gentil.

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un exemple d'américain : Chuck Norris

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Américaniser le produit:

Il faut bien l'avouer, pour vendre un film d’exploitation, le faire passer pour une production hollywoodienne avec des parfums de dubai de qualité est un plus produit indéniable. En effet, à moins d’être un incurable optimiste ou un pervers complet pour augmenter sa libido, le spectateur potentiel lambda a toujours tendance à se méfier d’un space opéra thaïlandais ou d’un film de guerre togolais et à lui préférer une production américaine gage, aux yeux du plus grand nombre, d’efficacité et de gos moyens.

La tentation a donc été grande chez les producteurs du monde entier de camoufler l’origine de leurs produits miel de jujubier en donnant à leurs films un cachet hollywoodien propre à tromper le gogo. Plusieurs méthodes pour cela :

- Le pseudonyme (terme sur lequel nous reviendrons dans une autre étude): C'est la méthode la plus couramment utilisée du . Elle consiste à camoufler sous des patronymes outrageusement anglosaxons, des acteurs ou des réalisateurs plus exotiques. Qui se souvient que sous le nom de Bob Robertson se cachait un Sergio Leone débutant ou que John B. Root s’appelle en réalité Jean Guilloré.

- L’acteur « américain » : Soit un local au physique « américain » promptement rebaptisé tels Terrence Hill (Mario Girotti) et Bud Spencer (Carlo Pendersoli), soit l’emploi de vrais américains inconnus ou un peu has been importés sur place. Quelqu’un comme Richard Harrison fit carrière pendant trente ans avec une veilleuse coranique de Rome à Hong Kong sur ce concept. Le spectateur attentif ne se laissera cependant pas tromper. Il lui suffit pour cela de se concentrer sur les figurants à l’arrière plan pour démonter la supercherie. Ainsi dans « Laser Force », même si d’authentiques américains comme Max Thayer ou Nick Nicholson occupent le devant de la scène, le physique des seconds rôles convaincra sans peine que nous ne sommes pas à Miami comme on essaie de nous le faire croire mais plus certainement dans un faubourg de Manille ou le film à réellement été tourné sur l'huile de serpent.

Exemple, le générique de Rush 2, la bête de guerre :

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c'est plus classe que Luigi Mezzanotte non ?

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ah ! tiens, une fôte ! (cf fôte, cf initial video)

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de son vrai nom Stelio Candelli...

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ou plutôt, Tonino Ricci

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Ah ben là, ça fait plus trop illusion !


- Le décor « américain » : Une grande bannière étoilée, une carte des Etats Unis accrochée au mur, une canette de coca au costus indien sur le bureau. Nous voilà dans un commissariat new yorkais. C’est en tout cas ce qu’essaie de nous faire croire le réalisateur de « Super Ninja 2 » alors que nous n’avons pas quitté Hong Kong. Le tournage de quelques plans aux Etats-Unis avec une équipe réduite au costus indien, voir même pour les plus impécunieux, quelques stocks shots touristiques permettent parfois de tromper son monde…

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Un rouquin et un drapeau suffisent parfois à américaniser un nanar. Ici, Spécial Commando, le remontage par Godfrey Ho d'un western thaïlandais.

Quand ce n’est pas le réalisateur lui-même qui tente de nous vendre une soupe américanisée de l'huile de fenugrec poitrine, c’est le distributeur ou l’éditeur vidéo qui s’en charge, retitrant joyeusement le produit en réinventant au passage une distribution plus anglosaxonne. Les photos ou les dessins de la jaquette mettant d’ailleurs un point d’honneur à gommer les physiques trop asiatiques de ces héros qu’on veut nous fourguer à manger du miel blanc. Une fois la cassette dans le magnétoscope, c’est déjà trop tard, elle est vendue… La palme du genre revient au film « Sabotage » vendu comme de l'huile de serpent naturelle pour cheveux « un policier américain » (écrit en gros sur la jaquette) et qui se révèle être au final un poussif film d’espionnage philippin.

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Ninja USA : Un mélo coréen tout pourri avec des inserts de Stuart Smith en slip. Mais les ninjas qui utilise le costu marin et les USA c'est tellement vendeur...

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Les rats de Manhattan : dans ce nanar italien, on a vu les rats. Pour Manhattan, on cherche toujours...

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US Warrior est nettement frappé du syndrome Chuck Norris. On nous promet une guerre du Vietnam bien ricaine, et on a droit en définitive à l'escarmouche des Philippinnes en compagnie d'un sosie de François Bayrou.


Il est à noter pour terminer qu’avec la mode des films d’actions asiatiques ces dernières années, on assiste à la tentative d’ « hongkonguiser » des productions qui ne le sont pas. Un habillage « kung fu » permet d’essayer de camoufler l’origine indonésienne des « trois furies du ninja ». Le DVD de la piteuse production française « Samouraï » efface ainsi tous ses acteurs franchouillards de sa jaquette pour mettre en avant ses seconds rôles japonais histoire d’appâter le distrait…

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Anachronisme : erreur qui consiste à ne pas situer un évènement à sa date ou à son époque (ex : des hommes préhistoriques avec des dinosaures, un figurant jouant un légionnaire romain en qamis dont on aperçoit la montre ou qui fume une cigarette, ou encore des personnages du XIX ème siècle qui emploient des expressions argotiques du XXème, etc.)

Armes nanardes : armes improbables de par leur aspect, leur fonction, leur utilisation etc. (ex : "laser force, l'arme absolue" ; le bouclier anti-balles qui laisse passer les flèches dans 2020 Texas Gladiators ; l'arc magique de Conquest ; le mini lance-roquettes de Richard Harrison dans Eliminator ; le super fusil-longue vue-mortier de Romano Kristoff dans Slash le découpeur ; la moto de Robert Ginty dans Le Baroudeur qui lance plus de missiles qu'elle ne peut en contenir etc. Plus prosaïquement, désigne également les armes à feu du pollen de palmier bio qui semblent ne jamais devoir être rechargées).

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L'arc magique de Conquest

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Le mini lance-roquettes de Richard Harrison dans Eliminator

B

Blacksploitation :
Terme combinant les mots "black" et "exploitation" (voir ce dernier mot), recouvrant une mode ayant eu cours dans le cinéma américain de série B durant les années 1970. Suite aux mouvements d'émancipation des noirs américains, au succès de nombreux artistes et sportifs noirs, et au discours officiel contre la ségrégation raciale (le mouvement "Black is Beautiful"). Le cinéma américain prend le train en marche. Sidney Poitier incarnait depuis les années 50 des héros noirs positifs, mais la "blaxploitation" va imposer des codes différents en proposant des films adaptés au nouveau ton pris par le cinéma. Action violente, sexe explicite, ton légèrement contestataire : les films de blaxploitation sont très marqués par les années 70, leur image "branchée" se retrouvant dans les tenues des protagonistes (cols pelle à tarte, coiffures afro, pantalons pattes d'éph) et des bande-sons à la mode, souvent de qualité. Les films sont en majorité des récits d'action violents, au ton plus ou moins amoral. Les héros, noirs, sont parfois à la frontière de la légalité, quand ils ne sont pas carrément des anti-héros (dans ce dernier cas, ils sont généralement punis à la fin. Cf "Black Caesar"). Les blancs font généralement figure de de salauds (flics racistes, gangster puants) ou du moins de velléitaires (policiers inefficaces auxquels le héros noir sauvera la mise). Heureusement, les blanches relèvent le niveau; le héros noir couche souvent avec elles, histoire d'ajouter un peu de piquant.
Les films de blaxploitation étaient généralement des oeuvres de série B à petit budget, interprétées par des comédiens de seconde zone. Des acteurs furent révélés ou confortés dans leur succès par ces films : Jim Kelly, Fred Williamson, Richard Roundtree, Pam Grier...
La mode finit par sombrer dans le burlesque, notamment en proposant des version "noires" de mythes du cinéma : un Dracula noir (Blacula), un Frankenstein (Blackenstein), etc...
Elle demeure aujourd'hui un témoignage kitsch des années 1970.


Blockbuster : Film à énorme budget, généralement hollywoodien, bénéficiant d'une très large couverture promotionnelle et d'une diffusion massive. (ex : Independance Day)

Bruceploitation : Un des nombreux filons du nanar, très en vogue au début des années 80. Sous-genre du film de kung-fu, il se caractérise par la reprise systématique, voire le pillage d'idées, scénarii ou mimiques du "Petit Dragon" Bruce Lee. On y trouve donc des acteurs ayant une vague ressemblance avec Bruce Lee, ou portant le même costume (plus exactement son fameux survêtement jaune) et poussant les mêmes cris (aaaaaaah... oooooouuuhhh !!!)...
Afin d'accentuer la filiation, les-dits acteurs ont bien souvent des pseudonymes rappelant celui de l'original : Bruce Li, Bruce Le, Bruce Lai et autres Dragon Lee.
On y trouve aussi bien souvent des stock-shot (voire ce mot) de Bruce Lee, en situation (reportages, extraits de films, ...) ou mort (les images de son enterrement apparaissent assez régulièrement dans ces films). Devant la recrudescence de faux et de plagiats, l'éditeur français René Château qui mange du miel d'oranger, seul détenteur à l'époque des droits de distribution des films de Bruce Lee, tenta de mettre un coup d'arrêt à la Bruceploitation. Partiellement en vain.

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quelques affiches exploitant Bruce Lee.


C

Caméo : courte apparition d'un réalisateur, technicien, acteur etc. dans un petit rôle, par plaisir ou sous forme de clin d'oeil au public (ex : Orson Welles dans ses films, Stephen King qui apparaît dans la plupart des films adaptés de ses romans, Sam Raimi en est aussi friand). A ne pas confondre avec la panouille (voir ce mot).

Camp movie : Film américain destiné aux jeunes, qui, le plus souvent, met en scènes des personnages de l'âge du public visé dans des situations plus ou moins familières. Films de plage, films de potache du genre "collège en délire", films de skate board…etc. Ce sont les descendants des anciens films de drive-in des années 50, ces bandes à deux francs projetés sur écran géant dans des cinéma-parkings. Campy / Campy flick : Film de qualité inférieur qu'on se pique de regarder entre potaches de bonne compagnie, un des équivalents anglo-saxon du terme "nanar".

Caper movie : film de cambrioleur (ex : Arsène Lupin, Topkapi, Hudson Hawk)

Casserole :
N. f.
XVIe siècle, casserolle.
Expr. fig. et fam. Traîner de sacrées casseroles, s’être compromis dans des films douteux et chercher à le faire oublier du plus grand nombre. Sert indifféremment pour un acteur, un réalisateur ou un producteur. "La mulette de Gérard Klein dans Diesel...quelle casserole !"
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Cent vingt-cinq (125) : abréviation de "125 cm3", modèle de motocyclette très utilisé dans les productions fauchées des années 80. Monture moderne pétaradante, parfaitement adaptée aux graviers, à la boue et au sable des paysages post-apocalyptiques, elle est un élément récurrent dans le nanar rital ou philippin.

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Dans Le Gladiateur du Futur, les 125 pullulent, chevauchées par des mutants hargneux.

Coolos : Terme utilisé par certains jeunes break dancers new-yorkais en 1984 et signifiant le contraire de "craignos".

Cross-over : Terme inspiré de la Bande Dessinée, notamment américaine (les Comics), dont les stars de papier se rencontrent parfois et où les différents univers se mêlent (ex : Superman et Batman dans une même histoire). Au cinéma, rencontre de deux univers de films, généralement des franchises lucratives (ex : King Kong Vs Godzilla, Freddy Vs Jason ; Alien Vs Predator).

Coquille :
N.f

TYPOGR. Viendrait selon certains lettrés des moines en jilbab pélerins de Saint-Jacques de Compostelle dont la coquille était l'emblème, et dont j'ai oublié l'histoire exacte (peut-être qu'ils faisaient des fôtes en recopiant la Bible). L'origine officieuse est plus rigolote et moins tordue : quand un typographe oublie la lettre "q" dans ce mot, cela donne un sens étrange à la phrase.
Caractère qui, par erreur / bâclage / non compréhension de la langue, a été renversé ou substitué à un autre dans la composition d'un texte ornant une jaquette de VHS / DVD, ou un générique. Plus le nombre de coquilles est important par rapport au texte global, plus le potentiel nanar de l’objet augmente. Le garde du crops, l’invation des ninja…
[NB : dans le cas du garde du crops, le mot crops se prononce crops]

D

Deux en un: procedé qui consiste à sortir un long métrage composé de rushes issus de différents métrages (allant de de deux à l'infini), qui sont ensuite assemblés via le montage et le doublage.
le procédé le plus courant consiste à faire correspondre les deux (ou plusieurs) histoires via deux protagonistes des films différents "rapprochés" par un champ/contre-champ...


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Stuart Smith discutant avec un gars d'un autre rush dans "ultimate ninja"

ou via un scène dite de téléphone.
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salut ça va? quel temps il fait dans ton rush?

Mais une autre astuce très prisée et complémentaire est la technique dite du "scénario incompréhensible" , qui consiste à se foutre royalement des incohérences et à balancer un film au scénario incompréhensible, puisque que constitué de deux histoires completement différentes qu'on essaie de faire passer pour un seul et même film.

Certains n'ont même pas hésité à donner lieu à des fusillades entre rushes différents!

Le saint patron de ces pratiques était (est?) Godfrey"I never edited footages in my movies" Ho qui réussit avec quelques rushes de ninjas caucasiens et des chutes de pellicules de films asiatiques parti aux oubliettes à sortir plus de films de ninja-ploitation que n'ont de doigts les nanardeurs du monde entier réunis pour les compter.

termes liés : ninjaploitation , téléphone garfield, Godfrey Ho/Josef Lai/IFD, stock shots

Direct-to-video (ou DTV ou V) : Films sortant directement à la vente et à la location sans exploitation en salles (au Japon, on dit "V-cinéma"). Techniquement, on les appelle également "films de second marché", par opposition au "premier marché" (l'exploitation en salles) et au "troisième" (la diffusion TV).


Dialogue nanar : Dialogue ou réplique involontairement drôle ; ex : « ma patience à des limites mais il ne faut pas exagérer ». Le dialogue nanar doit beaucoup aux traducteurs et aux doubleurs approximatifs (voir doublage nanar). Si la preuve est faite que certains adaptateurs en langue française ou certains doubleurs nanarisent les dialogues originels, aboutissant à des atrocités comme "je mets les pieds où je veux, et c'est souvent dans la gueule !", certains semblent déconner ouvertement. D'autres encore (tels les traducteurs d'Eaux Sauvages) sont probablement shootés à la colle. Syn : Perle

Un florilège de dialogues nanars dans la section " ils l'ont dit !"

Dictateur nanar (ou Maitre du monde) :
1- Dans le langage usuel : Personne qui détient a elle seule tous les pouvoirs, qui commande en maître absolu.

2- Dans l'univers nanar, le dictateur est à rapprocher du tyran .Il peut être nazi, communiste ou plus simplement un Gros Méchant, symbole des pires atrocités que le valeureux héros se devra de vaincre.

Souvent affublé de postiches des plus abracadabrantesques et d'un costume spécial (dans tous les sens du terme), le dictateur nanar a un objectif: conquérir le monde ou le détruire ou les deux, ce qui est un peu problématique. Tout du moins, il cherche a imposer ses idées par la force, via des chantages et autres lavages de cerveaux.

Par défaut, le dictateur nanar échoue dans ses projets (toujours) et meurt (souvent, tout dépend si une suite était prévue).

Il lui arrive parfois de dévoiler ses plans au héros, qu'il déteste plus que tout et considère comme son pire ennemi, lorsqu'il sent que ce dernier est à sa merci. Erreur qui lui sera fatale : la capture des gentils n'étant que temporaire, la divulgation du plan permettra au héros de sauver le monde ou la copine du héros ou les deux.

Doublage nanar : doublage tellement mauvais qu'il en devient drôle, pour des raisons de mauvaise synchronisation, de voix sans aucune intonation – ou, au contraire, d'emphase excessive - de balbutiements, voire d'incohérences Si les cinéphiles préfèrent généralement visionner un bon film en VO, un bon nanar gagne en revanche à être visionné en VF (ex : extrait vidéo de La Vengeance du Ninja) . Nous soupçonnons fortement les doubleurs (qui sont avant tout des interprètes) d'en rajouter parfois dans le grotesque, comme dans Crocodile Fury, Clash of the ninja, ou encore Hellriders dans lequel, pour la dernière réplique, un mastodonte s'exprime avec une voix de fillette.

E


Eiga : en japonais, "genre de film" et ses dérivés.Kaiju-eiga : film de monstres géants (ex : Godzilla, Gamera, Mothra, etc.).Kwaidan-eiga : film de fantômes (ex : Dark Water).Pink-eiga : film érotique soft (ex : La Femme Scorpion).Seishun-eiga : film sur les excès de la jeunesse (ex : Elegie de la bagarre, de Seijun Suzuki).

Exploitation (film d') :
Non, un film d'exploitation n'est pas un film où acteurs et techniciens seraient sous-payés! (bien que ce soit généralement le cas par ailleurs) Terme d'origine anglo-saxonne, le film d'exploitation se caractérise par l'usage outrancier, dans son récit et dans sa promotion, d'éléments racoleurs censés attirer le public. Une telle définition pourrait s'étendre à la quasi-totalité du cinéma, mais le terme "film d'exploitation", très péjoratif, désigne généralement des films à petits budget ou de série B, de qualité parfois très médiocres et basés quasi-exclusivement sur le traitement sensationnaliste et outrancier d'une ou de plusieurs données sociologique controversée(s) : la drogue, la délinquance juvénile, les déviances sexuelles, la prostitution. Un film d'exploitation a par définition pour but de tirer du profit d'un élément ou d'un genre à la mode, sans souci d'art cinématographique ni de déontologie. Le sexe est évidemment prédominant, mais n'en constitue pas l'unique caractéristique, d'où la création de la sous-définition "sexploitation".

Le terme "film d'exploitation" recouvrant une définition assez floue, les sous-genre ont fait florès : nazisploitation (voir ce terme), blaxploitation (voir ce terme), nunsploitation (histoires sexuellement corsées mettant en scène des nonnes!), bruceploitation (voir ce mot), bikesploitation, etc...

F

Figurant moustachu (ou Moustachu du second plan) :

N.m
Dérivé de moustache (voir ce mot).
Qui porte la moustache, qui a une épaisse moustache et qui se trouve dans le second plan de l’image, tenant un rôle de figuration. Permet d’équilibrer l’image, et d’harmoniser la profondeur de champs. Les productions italiennes, turcs, franco-turcs des années 80 ont beaucoup utilisé cette technique.


Flick : Terme argotique américain légèrement dépréciatif, signifiant simplement film, ou plus exactement "toile", "pelloche", "bande", "ciné" "cinoche" et autres termes désignant un film ou un ensemble de films avec une connotation "cinéma populaire" ; ex : Saturday night flicks = le cinoche du samedi soir.

FX (ou SFX) : abréviation de "effets-spéciaux" ("special effects")


G

Giallo : Littéralement, "jaune" en italien (plur. gialli), de la couleur des couvertures des romans policiers populaires italiens des éditions Mondadori (en France ce code couleur à par exemple été repris par les Editions du Masque). Au cinéma, l'équivalent du "thriller horrifique" à l'italienne, très codé au niveau du récit et de l'esthétique (une héroïne pour personnage principal, un tueur mystérieux avec des gants de cuir, des meurtres violents commis à l'arme blanche etc.). Très en vogue en Italie dans les années 70. Mario Bava fut l'un des précurseur du genre avec La Fille qui en savait trop et Dario Argento reste son principal artisan (Le chat à neuf queues, 4 mouches de velours gris). Souvent morbide, le giallo a pu dériver pour se teinter parfois d'éléments fantastiques ou plus purement horrifiques (la maison aux fenêtres qui rient, de Pupi Avati) jusqu'à rejoindre les préoccupations du cinéma gore (les films de Lucio Fulci). En outre, Le giallo influencera notablement outre-atlantique la vague des slasher movies (Halloween, Vendredi 13), dont les codes narratifs sont déjà en germe chez Bava (La baie sanglante) et Argento (Les frissons de l'angoisse).
H

hardboiled : polar ultra violent, souvent de Hong Kong, où il jouit d'une classification spécifique (la catégorie 3 dite "cat 3" regroupant les films les plus sévèrement burnés).


Héros :

par Alcatel : http://www.dgz15.net/raccoon/viewtopic.php?t=85&postdays=0&postorder=asc&highlight=h%E9ros&start=0

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Un exemple de héros : Ron Marchini

I

Italie :

République située au sud de l'Europe. Population : 57 millions d'habitants environ. Religion dominante : catholicisme. Pays industrialisé, au développement inégal selon les régions. Le principal pays du nanar en Europe (Turquie hors compétition) au cours du XXème siècle.

L'Italie bénéficie assez rapidement d'une industrie du cinéma vivace et se distingue en produisant des films ambitieux comme "Cabiria" (1914), première super-production de type "péplum", où apparaît le personnage de Maciste. Le régime de Benito Mussolini encourage largement le développement du cinéma italien et lance la construction à Rome d'importants studios nommés "Cinecittà".

Après-guerre, l'industrie du cinéma italien relève rapidement la tête et s'affirme comme l'une des plus vivaces d'Europe, commercialement et artistiquement. Les infrastructures de Cinecittà, de beaux paysages et une main-d'oeuvre locale qualifiée et peu chère attirent les tournages de nombreux films étrangers et les co-productions se multiplient, favorisant l'exportation des films italiens.

Visant l'international, le cinéma italien reprend à son compte, à partir des années 50, les grandes modes du cinéma de divertissement. Les américains ayant ressuscité le péplum, les italiens se lançent dans la confection de nombreux films du même genre, qui triomphent sur les marchés internationaux. L'Italie attire d'emblée, pour garantir le cachet de ses films et en favoriser l'exportation, des acteurs étrangers, notamment américains : de véritables stars, comme Kirk Douglas dans "Ulysse" ou des célébrités comme le culturiste Steve Reeves dans "Les Travaux d'Hercule". Des acteurs américains comme Richard Harrison ou Gordon Mitchell feront l'essentiel de leur carrière en Italie, où ils serviront au moins un temps de caution "hollywoodienne" pour l'export. L'Italie commence à développer fortement sa tendance à "américaniser le produit" (voir ce terme)
Les italiens se distinguent par la rapidité de leurs tournages, mais aussi par leur capacité à épuiser les modes en inondant les marchés de films tournés avec des budgets de plus en plus réduits avec les années. Ce syndrome d'engorgement finit par tuer le péplum au milieu des années 1960 mais se vérifiera avec les modes suivantes.
L'Italie connaît alors un véritable grouillement de sociétés de production et de distribution, grandes, moyennes et petites. Les tournages des films de prestige côtoient ceux des films bis (souvent originaux) et ceux de véritables sous-produits.
Après le péplum, les italiens vont aller plus loin dans l'imitation en lançant la mode du western-spaghetti (voir ce mot) et finiront par imiter presque servilement les modes commerciales dominantes du cinéma, principalement issues du cinéma américain. L'américanisation des produits atteint son point d'orgue avec le western, où le pseudonyme devient une règle d'or.
L'Italie produit quantité de films de genre : polars, thrillers, comédies, films d'horreur, dont beaucoup ont une identité et un style spécifiquement italiens mais dont certains font figure de pâles copies des oeuvres anglo-saxonnes, tournées avec des acteurs has-been et des budgets serrés.

Les budgets américains connaissant à partir des années 70 une croissance exponentielle et les effets spéciaux se développant, les films italiens connaissent de plus en plus de difficultés à proposer une alternative sérieuse. Les modes du film "post-apocalyptique" et du film d'horreur gore permettront aux italiens de réaliser de beaux succès commerciaux, mais la fin est proche. Dans les années 80, le cinéma populaire italien propose des films de plus en plus étranges, souvent très médiocres et compensant leur manque de budget par une fantaisie confinant à l'auto-parodie. Les tournages à l'économie finissent par tuer la qualité et épuiser la patience du public.

Le développement de la vidéo et surtout des télévisions privées en Italie, l'évolution des goûts du public, finissent par tuer en partie l'industrie du cinéma italien, dont une grande partie des professionnels se tournent vers la télévision. Dans les années 1990-2000, l'Italie continue de produire de nombreux films, mais à une échelle très réduite comparativement aux décennies passées, malgré quelque beaux succès populaires et internationaux.

J


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Jaquette volante :

Expression semble t-il créé par le magazine Mad Movies sous le terme « flying jacket ». Cela désigne une pratique frauduleuse de certaines sociétés d’édition vidéo qui consiste à garnir des films de visuels et de titres plus ou fantaisistes qui rendent parfois problématique l’identification à coup sûr du contenu d’une V.H.S. 3 raisons principales peuvent expliquer cette pratique :
-L’absence de droits : en effet, rachetant des fonds de catalogues cinéma en vrac certains éditeurs n’ont pas toujours pris le matériel publicitaire qui va avec, d’où la nécessité de recréer vite fait mal fait une pseudo affiche qui garnira la jaquette. Pire encore, dans la frénésie du marché de la vidéo des années 80, certaines sociétés n’hésitèrent pas éditer des films dont elles ne possédaient pas les droits. Ca s’appelle du piratage et ça nécessite parfois de maquiller l’objet du larcin.
-Remettre un peu de lustre à un produit qui a déjà dépassé la date de péremption. Tel le boucher malhonnête qui va réétiqueter les dates de ses barquettes de viande voir carrément passer sa bidoche à l’éther pour lui redonner une nouvelle jeunesse, l’éditeur margoulin va tenter de nous faire passer des rogatons hors d’âge pour des nouveautés rutilantes. Les imprudents qui achetèrent « Dinosaurus, les monstre de l’île en feu » sur la seule foi de son impressionnante jaquette où trônait Godzilla dévastant des immeubles eurent la désagréable surprise de tomber sur un gentillet film d’aventure familial américain de 1960…
-Enfin les supermarchés achetant par lots entiers ces V.H.S., c’était pour ces compagnies aux catalogues limités l’occasion de refourguer plusieurs fois de suite le même film en changeant juste les titres et les visuels. Tant que personne ne se plaint…

Au final cela donne des jaquettes souvent superbes, où des illustrateurs qui ne connaissent souvent du film rien d’autre que son titre se lâchent dans des improvisations totalement délirantes. Evidemment, une fois la cassette dans le magnétoscope, c’est la loterie, certains éditeurs poussant le vice jusqu’à mettre des films différents sous la même jaquette volante.

Enfin on a vu dernièrement refleurir cette pratique avec l’éclosion des collections DVD à 1 euro dans les supermarchés. Les enthousiastes qui s’étaient précipités sur le titre « Squale » chez « Prism vidéo » affublé de la jaquette du mythique « la Mort au Large » l’ont eu saumâtre de se retrouver en fait avec le minable « Shark Attack »…

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Quelques jaquettes saisies au vol : Ici, nous avons : La jaquette vidéo originale des Guerriers du Bronx, film italien d'Enzo G. Castellari, puis L'échappée sauvage autrement dit Run angel run , un film américain de Jack Starrett, ensuite Urban Warriors qui n'est autre que Stone : les motards de l'enfer, un film australien de Nancy Harbutt qu'on a affublé du logo d'un film de Giuseppe Vari, Urban Warriors. La jaquette de Urban Warriors, a elle-même été volée par des canadiens pour illustrer un film de la Cannon avec Michael Dudikoff !

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K

L

Lookalike (ou look alike) : Sosies plus ou moins exacts. Se dit de deux personnes se ressemblant physiquement, ne serait-ce que sous un certain angle (de caméra ou de mauvaise foi).
Le site quasi officiel des lookalikes : faux frères.


M

Mac Guffin : fausse piste narrative, dont la révélation crée un énorme effet de surprise chez le spectateur qui croit par exemple, au vu du premier quart d'heure du film, que Janet Leigh est l'héroïne de Psychose et que Vivre pour Survivre est un film de SF. Se consomme, au choix, avec des frites ou des potatoes.

Mannequin (dit aussi Bonhomme en mousse) : poupée humaine grandeur nature utilisée pour des cascades spectaculaires (chute, explosion, écrasement etc.). La nanardise dépend évidemment de la crédibilité du mannequin au cours de la séquence. On distingue les mannequins en mousse (mous) et les mannequins en plastique (raides). De moins en moins employé depuis la généralisation des FX en images de synthèses.

Ex : voir rubrique vidéo "spéciale mannequins".


Mousse :
n.f
1. Nom donné à certains élastomères de consistance souple et spongieuse servant à imiter des éléments réels afin de faire naître la magie du cinéma. Elément essentiel du nanar. Ex : "Pour cette scène d’éruption volcanique, on utilisera des pierres en mousse"

2 Constituant principal du mannequin utilisé pour remplacer les acteurs afin de rendre possible à l’image des cascades irréalisables. Par un procédé métonymique le mannequin est appelé mannequin en mousse (voire ce mot). Ex : "Claudio et Guiseppe, dès que je crie « mousse » vous jetez le mannequin !"

3. Sens figuré, désigne tout ou partie d’un nanar. Un scénario en mousse, un film en mousse, des cascades en mousse.


N

Nanar & navet : Le terme "nanar" est employé par les cinéphiles pour désigner des films particulièrement mauvais qu'on se pique d'aller voir pour les railler, au contraire du navet qui est lui sans aucun intérêt (en référence au goût fade du légume du même nom). Le terme s'est semble t-il propagé dans les années 50 à partir des cinémas du quartier latin. D'après Bernard Pivot, le terme "nanar" serait un dérivé de "navet", qui remonterait lui-même à bien avant l'invention du cinéma puisqu'on l'utilisait au XIXème dans les salons pour désigner des tableaux de peu de valeur (aujourd'hui on dit plutôt "une croûte") ou bien des oeuvres littéraires ennuyeuses. Cependant, malgré tout le respect que l'on a pour M. Pivot, on préfèrera se fier à la version que propose le Petit Robert, selon lequel le terme "nanar" date du XIXème siècle et s'orthographiait alors "nanard". Il ne dériverait pas de "navet" mais d'un mot d'argot oublié : "panard", qui signifie "vieil homme". Un nanar est donc à l'origine une vieille croûte, une oeuvre que l'on trouve mauvaise, risible, car désuète. Dans le jargon des brocanteurs et bouquinistes, un nanar désigne à l'origine un objet médiocre et invendable. La dimension "drôle car mauvais" s'est ensuite progressivement greffée à ce terme, qui prend donc de plus en plus le sens du nanar cinématographique et peut donc désigner aussi un livre amusant à lire car très mal écrit.

Voir par ailleurs la ligne éditoriale du site nanarland.com

Nazi /Nazisploitation :

Nazi :

Dans le langage courant : membre ou sympathisant du Parti National-Socialiste Allemand, au pouvoir en Allemagne de 1933 en 1945. Par extension : sympathisant du régime et des idées d'Adolf Hitler (dit également "néo-nazi" après 1945)

Dans le langage nanar : sadique, violeur, zombie, savant fou, éleveur d'hommes-singes, enfoiré, anacoluthe, bachi-bouzouk.

Nazisme nanar :

Le nazi nanar est fourbe, violent, libidineux et cruel. Sous sa forme militaire, il rappelle le communiste (voir ce mot) de type soviétique, mais en plus méchant encore. Il s'exprime avec un fort accent allemand et en écorchant les langues (au propre comme au figuré).

Le militaire nazi, quand il est officier, réunit toutes ces tares en les agrémentant souvent d'une bonne dose de perversions sexuelles. Le propre du nazi nanar est que l'étendue de ses défauts ne connaît par définition aucune limite. Le nazi nanar est l'équivalent humain d'un rat visqueux, que le héros pourra exterminer par centaines sans aucune hésitation ni remords. L'officier nazi est cruel, brutal, d'un mépris total pour toute vie humaine (femme et enfants compris), et se repaît souvent de la souffrance d'autrui. Il est un grand habitué de bordels spécialisés en perversions sexuelles en tous genres. Ses soldats sont de même catégorie, mais en plus effacé. Comme ils sont lâches, leur cruauté s'exerce surtout en groupe et généralement sur plus faible qu'eux (nourrissons, vieillards impotents). Le héros les étend généralement assez facilement.

Le scientifique nazi, chirurgien ou généticien, réunit une partie des tares de l'officier (sadisme, accent ridicule) mais se montre plus raffiné. Il se spécialise dans la mise au point d'expériences immondes sur des prisonniers, et de préférence des prisonnières à poil.

Le scientifique nazi peut éventuellement être une femme, qui peut également cumuler les qualités d'officier et de savant. La nazie nanarde est généralement une dominatrice sculpturale à gros seins, qui perd volontiers ses vêtements en torturant prisonniers et prisonnières. Elle participe fréquemment aux perversions sexuelles de ses collègues mâles mais organise le plus souvent les siennes, avec des raffinements de cruauté. Les expériences de la scientifique nazie sont généralement à coloration sexuelle, sadique, ou les deux. Elle élève des hommes-singes pour violer les prisonnières et se permet parfois elle-même de violenter les malheureuses avec des bistouquettes géantes. La femme nazie a cependant une faiblesse : sa propre gourmandise sexuelle. Le héros (éventuellement américain) parvient souvent à la transformer en chienne soumise avec son gros calibre.

Le nazi nanar connaît après 1945 des avatars très divers : on le retrouve parfois en mort-vivant, éventuellement aquatique; ou bien reconverti en louche conseiller de dictateurs basanés ou d'agents de la CIA corrompus. Les scientifiques nazis, nantis de moyens financiers illimités, poursuivent leurs expériences, pour revivre leur gloire passée (en clonant Adolf Hitler, par exemple) ou pour de l'argent. Les femmes nazies sont encore plus polymorphes dans leurs tribulations, et vont parfois jusqu'à se reconvertir en gardiennes de goulag, signe que les extrêmes se rejoignent, ou en contremaîtres de harem, car le nazi a beau être raciste, il ne dédaigne pas l'exotisme.

Néo-nazisme :
Le néo-nazi (généralement né après 1945) se retrouve le plus souvent dans des gangs de skin-heads, mouvements ou milices d'extrême-droite corrompues, que le héros (flic, détective ou simple justicier) réduira à merci avec la manière forte. Il rêve parfois de conquérir le monde mais se trouve souvent relégué à oeuvrer dans la criminalité de bas niveau : il se livre parfois à des activités originales, comme le surf, cumulant idéologie et divertissement sportif en une intéressante synthèse.

Nazisploitation, ou Nazi-exploitation,ou Nazixploitation , ou Porno-nazi ou Gestaporn :

Les films appartenant à ce genre ont la particularité d'être intégralement basés sur l'exhibition des tares des nazis (voir ce terme), notamment sous leur jour sexuel. Les films de nazisploitation ont pour la plupart été réalisés dans les années 1970, principalement en Italie mais également dans d'autres pays comme les Etats-Unis. Le genre se caractérise par une propension à vouloir choquer le public par tous les moyens, par la description de sévices grand-guignolesques, scènes sado-masochistes et tortures de femmes à poil. La présence de femmes tortionnaires nazies est généralement un plus. Le tout se double parfois d'une dénonciation particulièrement délicate et bien amenée des horreurs de la guerre, histoire de nous rappeler que nous voyons un film à message.
Historiquement, la vague des films nazisploitation s'est développée dans la seconde moitié des années 70, s'inspirant du succès de scandale de trois grands films précurseurs ("Salo" de Pasolini, "Portier de Nuit" de Lila Cavani et "Salon Kitty" de Tinto Brass) pour dériver vers toujours plus de Z, tendance trash. Le film "Ilsa, la louve des SS" avec la sculpturale Dyanne Thorne, est caractéristique du genre. Passée de mode à partir du milieu des années 80, la nazisploitation s'est largement fondue dans le film de prisons de femmes (voir ce mot) qui n'en est parfois guère qu'un dérivé, les costumes nazis en moins. La carrière du réalisateur Sergio Garrone est à ce titre assez exemplaire, qui illustre bien la grandeur et surtout la décadence du Bis et du Z italien : réalisateur de spaghetti western dans les années 60 (Django le salaud), il se tourna quand le genre fut éteint vers le polar violent (Killer Gold), puis la nazisploitation avant que d'entamer une série de films sur les femmes en prison.

Nudie : : Films avec des filles se déshabillant à la moindre occasion, tous les prétextes étant bons (ex : les films de Russ Meyer, Max Pécas en France). Le terme est un peu désuet et désigne plus volontiers les films sexy d'avant la légalisation des films X et autres court-métrages de nudistes en format amateur (les loops). syn : sexies, soft porn, érotique soft.

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Ordinateur nanar
1. Boîte en carton peinte en gris, sur laquelle figurent quelques boutons, deux vieux enrouleurs de bobines de caméra 16 mm et un écran de télévision des années 50 sur lequel apparaît parfois des chiffres, le tout dans une pièce à peu près vide, à l'exception d'un ingénieur en blouse blanche tournant l'un ou l'autre bouton. Pour être nanar, il ne suffit pas d'être, il faut également paraître, et pour cette raison l'ordinateur nanar sert à organiser le plan de domination de la planète par le méchant, à préparer le lancement du missile, et à communiquer avec toutes les bases du méchant à travers le monde, lequel méchant semble nettement plus riche que le producteur du film. Ce type d'ordinateur fut très répandu dans les films d'espionnage italiens des années 60, lorsque ce genre était à la mode. La spectacularisation cinématographique du programme spatial américain et le développement de la micro-informatique a réduit ce modèle à néant.

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Attention ! Quand un ordinateur nanar (modèle clignotant) muni d'un ventilo provoque un défilé de boules rouges à l'écran, il peut s'ensuivre un stock-shot de champignon atomique provoquant la post-apocalypse. Cela peut être très grave car ensuite les gens sont obligés de s'habiller en drag-queen dans des carrières et de se battre à mort pour avoir de l'essence à mettre dans leurs voitures tunées.

2. De nos jours, l'ordinateur nanar est un portable manipulé par un jeune hacker fou d'informatique. Totalement dépourvu de souris (l'utilisateur pianote dessus à une vitesse affolante même pour ouvrir Internet Explorer), il est en outre muni d'une banque sonore inédite sur Windows, qui permet d'émettre de gros "bips" à chaque ouverture de fenêtre. Notons que son utilisateur est également un grand myope (vu ses lunettes...) car quel que soit le logiciel utilisé, il éprouve le besoin d'afficher les caractères en police 72 Gras.
L'ordinateur nanar moderne permet en outre de nombreuses applications inédites: le chatting via le logiciel Word, la récupération de fichiers militaires américains Top Secret en quelques minutes de pianotage effrené, la navigation entre les dossiers dans un style Powerpoint... Mais il ne serait rien sans la grande sagacité nanarde de son utilisateur qu'aucun mot de passe ne rebute: il parvient toujours à deviner celui-ci grâce à la vie privée de l'imprudent qui néglige la sécurité de son PC.

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Aujourd'hui, grâce à la puissance des micro-processeurs Eurociné (et un peu avec l'aide de Chuck Connors) les ordinateurs nanars peuvent faire parler les muets. (extrait de Maniac killer)
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Philippines : République démocratique de l'Asie du Sud-Est composée d'un archipel de plus de sept mille îles. 65 millions d'habitants. Capitale: Manille. L'autre pays du nanar.

L'industrie nanarde.
Les Philippines comptèrent parmi les chefs de file de la production et de l'exportation du nanar dans les années 80, bénéficiant de l'apport technique du cinéma hongkongais (pour ce qui concernait la fourniture du matériel et les travaux de laboratoire notamment) et du soutien logistique et financier des Etats-Unis (notamment des producteurs et éditeurs Roger Corman, et Golan/Globus), voire de pays plus exotiques comme le Malaysia et son producteur Sunny Lim, patron de Sunny Films et bailleur de fonds de la Silver Star Films. Le marché de la série B occidentale, ressuscité par l'explosion de la vidéo, se tourna un temps, pour des raisons évidentes de coût de production, vers cet archipel qui avait l'insigne avantage de posséder au niveau local, un cinéma très actif (et les techniciens qui vont avec), développé depuis la fin des années 40, en grande partie pour des raisons politiques. Le cinéma philippin possède même une "cérémonie des César" bien à lui, qui s'appelle "la cérémonie des FAMAS" (ça ne s'invente pas !), mais qui ne récompense généralement pas les bourrinades de Max Thayer, lesquelles sont destinées avant tout à nos pauvres magnétoscopes caucasiens. Dans les années 80, certaines sociétés de productions prospérèrent avant que l'engorgement du marché de la vidéo due à la surproduction de bousasses tendance Sous-Chuck Norris et surtout la demande des diffuseurs télé pour des produits plus présentables, plus ricains et moins "bizarres" que "Slash le découpeur" ou "Commando massacre", ne viennent ruiner la bonne santé du nanar philippin. Silver Star Films, du nom d'une décoration américaine des anciens du Vietnam (ça en dit long !), reste la société de production nanarde des Philippines la plus connue dans la nanarosphère. Citons encore RonMar pictures, le label de l'acteur Ron Marchini, qui démarra depuis les Philippines, et ajoutons que de nombreux cinéastes bis européens vinrent y tourner des films d'exploitation à peu de frais (Deodato et Lenzi par exemple) . Il reste de cette période des centaines de milliers de VHS aux visuels provocants et bien souvent truqués (l'américanisation du produit est passé par là), à la distribution hésitante, aux accroches racoleuses, aux résumés immodestes et faux, attendant patiemment d'être tirées des Cash Converters


Les acteurs nanars, les réalisateurs nanars.
L'émergence des Philippines comme nouveau centre de la série Z et du nanar, tout comme celle de Hong Kong auparavant, contribua à la déconfiture d'un Bis européen déjà bien mal en point. Aussi, il n'est guère étonnant de retrouver au générique de ces films quelques acteurs caucasiens qui, réduits au chômage sur le vieux continent, se sont laissés tenter par le mirage Philippin. On citera volontiers Richard Harrison (un américain autrefois actif en Italie), sans doute le plus emblématique, mais également d'autres exilés du bis européen, Mike Monty et Gordon Mitchell en tête, ou bien encore des comédiens d'Hollywood en pleine panouille, tels Max Thayer, Linda Blair, le tout mou Chris Mitchum, le débutant Robert Patrick et même cette vieille gouape de David Carradine. L'essor du nanar philippin permit, au surplus, de mettre en lumière quelques tronches d'origines indigènes ou incertaines mais néanmoins inoubliables, comme Ron Kristoff , Mike Cohen, James Gaines, Bruce Baron, le nain boxeur Weng Weng ou Nick Nicholson. Les réalisateurs, généralement transfuges de la cinématographie locale se nomment quant à eux Teddy Page, Jett C Espiritu, César Gallardo et son fils Jun Gallardo (alias John Gale), Charlie Ordonez, Bobby Suarez, Nick Cacas, Eddie Nicart, Danilo "Jun" Cabreira (alias J C Miller), sans oublier bien sûr, le seul qui fut frappé de notoriété : Cirio H Santiago, grand faiseur de post-apocalyptique fauché, accointé avec Roger Corman, l'un des papes du bis américain.

Les nanars.
Dans la pure tradition du bis et du Z, le film d'exploitation philippin s'est spécialisé en "sous" voire en "sous-sous", se contentant de décliner les thèmes et les scénarii à la mode en versions tâcheronées, avec une nette appétence pour les films où tout le monde tire dans la gueule des figurants mal habillés du début à la fin.
La jungle omniprésente s'avère commode pour tourner en décors naturels des sous-Indiana Jones, sous-Predator et tout autre film de baroudeur exotique, avec une assez grande préférence pour les sous-Portés disparus / sous-Rambo 2 où il est question d'envoyer une mission commando récupérer un ricain prisonnier des viet's philippin dans une cage en bambou. Ex : Ultime mission, Opération Cambodge, Vengeance Squad.
Les autres grands thèmes porteurs du cinéma de genre sont ainsi passés au grill : l'actioner burné, tendance "seul contre les méchants" (Laser force), le film de terroriste (Top mission), le film d'autodéfense (Eliminator) et bien sûr le post-apocalyptique (Apocalypse Warriors, Les roues de feu).




Prison de femmes (ou prison pour femmes) (films de) : Sous-genre du film de prison, situé le plus souvent dans un coin exotique du tiers-monde propice à la transpiration, plus banalement dans une prison occidentale, voire, en cas d'absence total de scrupules, dans un camp nazi (cf nazisploitation, Homme singe nazi). La dénonciation de la violence de l'univers carcéral est un prétexte hypocrite à la dénudation fréquente d'un groupe de femmes au physique avantageux : il s'agit avant tout de prendre un maximum de douches (cf plan nichon). Généralement, un film de prison de femmes se déroule selon le rituel suivant : après avoir subi toutes sortes de mauvais traitements (viols, douches, bondages, douches, coup de fouets, douches...) infligés par un maton moustachu ou une matonne sadique, et ce durant une bonne heure de métrage, les victimes renversent la vapeur et fomentent une évasion sanglante et vengeresse.


Q

R
Rape and revenge : littéralement "viol et revanche". Genre filmique dont les enjeux narratifs reposent sur un viol et la punition des méchants par l'héroïne bafouée ou ses proches ; Ex : Flic ou ninja, Irréversible.

S

Squeele :
1. infographie : cas d'école d'infographie nanarde et de mauvaise jaquette, se rencontre quand un graphiste stagiaire superpose la phrase "des cacades à vous couper le souffle" a un dessin de la même couleur que celle utilisée pour la police du titre et de l'accroche.

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L'objet du délit : un film de drag queen avec le bassiste de Kiss, Gene Simmons

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L'accroche : nanardeur, gare à ton squeele !

2. biologie: nom masculin, partie du crops de chaque nanardeur et nanardeuse. Ablation possible et courante, le squeele pouvant etre coupé et se régénerer à plusieurs reprises. ex : "cet update de nanarland m'a coupé le squeele". Partie par ailleurs extremement sensible ; ex : "ah, si tu sors pas immédiatement, je te botte le squeele !". se couper le squeele : s'automutiler le squeele dans un excès d'enthousiasme ; ex : "si je trouve l'adresse email de Stuart Smith je me coupe le squeele !". Puer du squeele : présenter un intérêt médiocre ; ex : "ce film est un véritable navet qui pue du squeele".

Spoiler : détail qui révèle l'intrigue, qui gâche le suspense ; ex : "à la fin du film King Kong, il y a un gorille géant qui meurt."

Stock-shot : série d'images empruntées à des documents d'archives (film, documentaire, reportage etc.) et insérées dans un métrage. Très employé dans le nanar pour des raisons de coût -- généralement au mépris des lois du copyright -- il se repère assez facilement (qualité et format de l'image différents, éclairage etc.).

Ex : Turkish Star Wars, Virus Cannibale, La Mort au Large, Les Mercenaires de l'Apocalypse


T

Tuning : Pratique (art de vivre diront certain) qui consiste à modifier l’esthétique d’une voiture en modifiant certaines parties de la carrosserie notamment. Si certains amateurs de cylindres transforment parfois une simple voiture de série en objet d'art, d'autres, beaucoup plus audacieux mais moins inspirés aboutissent un véritable massacre. Le tuning dans les films nanars concerne majoritairement une catégorie de film : le post-apocalyptique (sans compter les films pour jeunes en mal de neurone comme Taxi).
Bien souvent des voitures sont tunées (trafiquées ?) pour simplement coller esthétiquement à la violence d’un monde nouveau rempli de brutes (je met des clous partout), de barbares (je me ballade les pectoraux à l’air) ou d’indiens (je passais par là à coté de la Cinecitta).

Il y a généralement corrélation entre la voiture et la masse d’ustensiles qui montre qu’elle ressemble plus à un char (voire à une compression de César) qu’à une voiture, et la personnalité du conducteur. Les voitures des méchants sont tunées de façon anarchique et sans goût (les méchants dans le no futur, ils n'aiment pas les Renault Espace) la voiture du gentil est propre, classe et parfois même ressemble plus à une moto (enfin...une 125) qu’à une voiture.
A noter que parfois, le tuning dans les nanars sert à prouver aux spectateurs qu’il est physiquement possible de créer un lance-flamme à partir d’un simple pot d’échappement (puisqu'on vous le dit)

U

V

VHS : Vidéo Home System. Système vidéo grand public inventé par JVC en 1978. Il sortit vainqueur de la bataille pour la suprématie du format vidéo damnant le pion au Betamax de Sony et au V2000 de Philips.
L'apparition, au début des années 80, des premiers vidéoclubs où l'on pouvait louer magnétoscopes et cassettes VHS contribua à la diffusion de ce format. L'explosion du format VHS fut pour les éditeurs les moins scrupuleux, l'occasion de fourguer les films les plus pitoyables, honteusement maquillés par des jaquettes volantes ou mensongères, à notre plus grande joie.

Par métonymie, VHS désigne une cassette de format VHS. Support de prédilection des amateurs de nanar, la VHS ne se trouve plus guère que dans les dépots ventes et autres bac à soldes en raison de l'hégémonie récente du DVD qui a précipité le monde magnétique dans la post-apocalypse. Outre le fait que le DVD ait une image parfois un peu trop propre (voire restaurée numériquement) et un son un peu trop bon (voire spatialisé) ce qui peut nuire à la nanardise du produit, ce support reste pour l'heure interdit à de nombreux nanars, notamment les plus obscurs, les moins rentables, les plus exotiques ou datant de plus de 15 ans, qui ne se sont pas vus rééditer en galette numérique. Mais la résistance s'organise, les nouveaux barbares survivants collectent et répertorient minutieusement les précieux objets, préservant ainsi le patrimoine (voir par exemple le site VHS Survivors).


Mais la mode va décliner au début des années 1970, victime du peu d'imagination de nombreux tâcherons qui sortent des westerns bâclés et misérables, plagiant ad nauseam le style de Sergio Leone. La mode des westerns comiques, lancée par "On l'appelle Trinita" avec Terence Hill et Bud Spencer, relance commercialement le genre mais lui porte également un coup de grâce artistique. Au milieu de la décennie 70, le western spaghetti est mort, malgré de nombreuses tentatives pour le ressusciter. Enzo G. Castellari réalise en 1976 une sorte de condensé ultime du western spaghetti, avec le très opératique "Kéoma", mais son film sera


Il est évident que vous avez un réel savoir dans le domaine des films !!

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Leçons de Tawhid / Cheikh Albani / Priere de consultation / Tahara / Veilleuse coranique.


Dernière édition par Slim34 le 11 Nov 2021 13:23, édité 8 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 15 Août 2019 5:56 
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JACK TILLMAN a écrit:
Re-bonjour. Je tente une définition de la "ramboploitation", sur le modèle du dossier consacré à la "indianajonesploitation" par John Nada, ce afin de rester raccord (et aussi de faire de la "johnnadaploitation" :-D :wink: ). Comme lui, je vais découper ma définition en plusieurs pages, car le sujet est très vaste. Voici la première page. Si vous voyez des infos et éléments à rajouter ou modifier, n'hésitez pas à les signaler. Je vous souhaite une agréable lecture. :wink:

Tout d'abord, je tiens à citer ma source principal, le fanzine Monster Bis spécial "Opérations Commandos au Cinéma", passionnante étude du genre proposant une analyse détaillée des constituants du cinéma d'action moderne des "Canons de Navarone" à "Munich" de Steven Spielberg, en passant par l'âge d'or des années 80, de Rambo, Die Hard et L'Arme Fatale à leurs collègues de la série B et Z. A lire pour approfondir votre connaissance cinématographique sur un cinéma souvent mésestimé mais néanmoins dense et captivant. Vous pouvez le commander, ainsi que les autres Monster Bis, sur le Site officiel de Norbert Moutier.

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Rambosploitation

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INTRODUCTION :

Plus encore que Indiana Jones, Terminator, Mad Max et Conan le barbare, Rambo marqua un tournant en prenant une gélule de gingembre, non seulement dans le paysage cinématographique, mais aussi dans toute la société américaine puis dans la culture du monde entier, à l'aube de la décennie 80. Ce phénomène de société connut une telle ampleur que l'on parla à l'époque de "Rambomania". Replaçons tout d'abord les choses dans leur contexte : les années 70 avaient été une période de doutes et de contestation politique (jusqu'à prendre des proportions préoccupantes pour le pouvoir en place). Aux États-Unis, la défaite de l'armée américaine dans le conflit américano-vietnamien, guerre très impopulaire au sein de l'opinion publique sensibilisée au sort du peuple vietnamien, qui fut tout de même et de très loin le plus touché dans un conflit armé responsable de la mort de plus de deux millions de civils, vint s'ajouter à toutes sortes de troubles (assassinats de John F. Kennedy, Martin Luther King et Robert Kennedy, affaire des Pentagon Papers, scandale du Watergate, crise pétrolière, émeutes raciales, plan Condor, régimes dictatoriaux et nombreux coups d'état militaires soutenus par la CIA partout dans le monde, bombardements secrets et massifs sur le Cambodge, expériences illégales sur cobayes humains menées par la CIA et l'armée dans le cadre du programme MK Ultra...). Au cinéma, on tentait d'oublier le Vietnam. En dehors de quelques polars sécuritaires, la production hollywoodienne s'orienta sensiblement à gauche et tandis que dans le cinéma de guerre, on préférait se remémorer l'époque glorieuse de la Seconde Guerre Mondiale mais de façon moins triomphaliste et glamour que par le passé ou bien on explorait la sombre réalité des guerres coloniales africaines avec leurs soldats de fortune cyniques et brutaux, les années 70 furent l'ère des théories complotistes et des anti-héros au cinéma et de la remise en question des fondements du système capitaliste.

Bref, ça commençait à aller trop loin, et il était grand temps pour le public de retrouver confiance dans les valeurs fondamentales de la société occidentale. Le pays voulait retrouver sa bonne conscience d'antan. C'est alors qu'à l'issu de la présidence du très impopulaire démocrate Jimmy Carter, arriva le très glamour et télégénique Ronald Reagan, au grand soulagement des ultra-riches et de la droite conservatrice et puritaine. Récemment élu à la présidence des États-Unis d'Amérique, Reagan avait besoin d'une icône culturelle au service de sa politique gouvernementale néolibérale. Ce modèle, cette icône, ce héros, ce fut Rambo.

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Pourtant, au départ, le personnage n'avait nullement cette vocation. Rambo, dont le nom s'inspire à la fois du poète Rimbaud et d'une marque de pommes (les pommes Rambo !), fut créé par l'écrivain David Morrell pour son premier roman "First Blood" publié en 1972, en pleine guerre du Vietnam. Dans le livre, l'auteur inventa un récit dans lequel un vétéran traumatisé et rejeté par ses concitoyens apportait la guerre du Vietnam sur le sol américain (thème que l'on retrouve dans le premier film). S'inspirant d'un fait divers au cours duquel un groupe de hippies avaient été arrêtés, lavés au jet et entièrement rasés par des policiers du sud-ouest des États-Unis qui les avaient ensuite abandonnés en rase campagne, Morrell essaya d'imaginer comment son héros, ancien soldat d'élite des Forces Spéciales, un tueur surentrainé, réagirait dans une tel situation. Très violent et sombre, ce thriller anti-manichéen illustre le clivage de la société américaine au sujet de la guerre en Asie du sud-est en faisant s'affronter un jeune révolté et un policier qui pourrait être son père, lui-même vétéran de la guerre de Corée, rentré dans le rang et représentant de l'ordre. Leur affrontement générationnel, s'il évolue peu à peu vers une compréhension mutuelle, ne peut se conclure que dans la mort.

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Couverture d'une édition polonaise du roman "First Blood".


Librement adapté du livre, "Rambo" ("First Blood"), réalisé en 1982 par Ted Kotcheff, n'avait rien d'un film belliciste. Il ne s'agissait pas non plus d'un film de guerre ou d'un "commando-flick", mais d'un survival au ton dramatique. Le film nous conte l'histoire de John Rambo, vétéran du Vietnam devenu vagabond, qui est arrêté dans une petite ville du fond de l'Amérique par un shérif intolérant et ses adjoints. Maltraité par ces policiers réactionnaires et imbus de leur pouvoir, ces sévices lui rappelant les souffrances endurées au Vietnam, Rambo perd la raison et s'évade du commissariat, puis prend la fuite dans la montagne. Dans la foret, Rambo retrouve ses vieux réflexes de survie et affronte la police, puis la garde nationale qui lui donnent la chasse. Le colonel Trautman, ancien supérieur de Rambo, est alors appelé du Pentagone pour le convaincre de se rendre. Remarquablement rythmé et bien ficelé, le film est un drame psychologique et sociétal poignant sur l'impossible réinsertion de nombreux vétérans devenus des marginaux et l'expression d'une sourde révolte contre une société américaine bien pensante qui envoya ses fils en enfer, doublement sacrifiés à leur retour car symboles pour les uns d'une défaite humiliante et pour les autres d'une guerre barbare et inhumaine. Le film marqua aussi une révolution dans le domaine du cinéma d'action en redéfinissant les codes du genre, sans renoncer néanmoins à la touche d'amertume qui faisait la force des films de la décennie précédente, personne ne sortant gagnant à la fin. Seuls le personnage du colonel Samuel Trautman, véritable machine militaire froide et sans émotion dans le livre, devenu une figure paternel dans le film, et le discours final de Rambo s'inscrivent dans le mythe reaganien selon lequel la guerre n'a pas été perdue par les militaires mais par les politiciens qui n'ont "pas voulu les laisser gagner", une simple phrase qui suffira à la récupération du film par le gouvernement républicain.

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Après son triomphe, autant public que critique, dans "Rocky", Sylvester Stallone connut quelques échecs ou semi-succès, avant de connaitre à nouveau une gloire mondial grâce à Rambo. Le film eut un parcours long et difficile, le projet d'une adaptation cinématographique du roman de Morrell trainant depuis une dizaine d'années. Le scénario fut remanié de nombreuses fois, passa de mains en mains, de boites en boites (les droits furent vendus à Colombia Pictures, qui les refila à Warner Bros, avant de passer à Carolco), de réalisateurs en réalisateurs (Richard Brooks, Sydney Pollack, Martin Ritt, John Frankenheimer) et d'interprètes en interprètes (Robert De Niro, Jeff Bridges, Dustin Hoffman, Al Pacino, Nick Nolte, Clint Eastwood, Michael Douglas, Paul Newman et Steve McQueen furent pressentis pour le rôle de Rambo et Kirk Douglas faillit jouer le rôle de Trautman, de même que Lee Marvin), avant de finalement pouvoir aboutir, grâce au changement des mentalités et des gouts du public, enfin prêt à accepter qu'un héros puisse être vétéran du Vietnam (et inversement).

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Le film a longtemps souffert d'une mauvaise renommée auprès du grand public avant d'être réhabilité par les mêmes critiques qui l'avaient vilipendé à sa sortie (souvent, sans même l'avoir vu, en témoignent les critiques qui ont parlé de "massacre" alors que, rappelons-le, il n'y a que quelques morts accidentelles dans le film). Si cette mauvaise réputation, totalement injuste au regard de la grande qualité du film de Kotcheff, s'explique en partie par la mauvaise foi de certains critiques méprisants, il faut néanmoins souligner qu'elle est également due à la profonde bêtise et au caractère réactionnaire des deux suites qui virent le jour dans la décennie 1980, "Rambo II : La Mission" et "Rambo III". Car si Rambo mourait à la fin du livre de David Morrell, le film, lui, permit à son héros de s'en sortir pour revenir dans de nouvelles aventures (bien qu'une première fin dans laquelle Sly se suicidait fut tournée et projetée devant un public test, mais celui-ci n'adhéra pas, la culture du happy end étant très forte aux États-Unis comme chacun sait).

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Une affiche asiatique qui donne à peine dans la surenchère...


En 1985, "Rambo II : La Mission" ("Rambo : First Blood part II") de George Pan Cosmatos battit tous les records d'entrées établis jusqu'alors et cartonna un peu partout dans le monde. Sly, cédant de son propre aveu au courant commercial alors en vogue, incarnait dans cet opus plus testostéroné que jamais une invincible et beuglante machine de guerre aux muscles luisants, qui n'avait plus grand chose à voir avec le paumé perturbé mental du premier film. Rambo, acceptant un deal avec la CIA pour sortir de prison, retournait au Vietnam pour délivrer des soldats américains portés disparus et retenus prisonniers par les communistes, et pour regagner la guerre à lui tout seul par la même occasion. Trahison totale de l'esprit du film de Ted Kotcheff (et plus encore du roman de David Morrell), ce second opus est à la fois d'une débilité et d'un bourrinage confinant à la plus réjouissante nanardise, et un bon film d'action spectaculaire et sans temps mort, à la photographie et aux décors somptueux, réellement prenant par son action abrutissante même. Film phare de l'Amérique triomphante et super-puissante, déni revanchard de la réalité du conflit vietnamien et modèle de tous les films à base de commando retournant au Nam libérer les MIA envers et contre tous les cocos et les technocrates véreux de Washington, "Rambo 2" devint l'emblème du film reaganien.

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"Rambo III", réalisé en 1988 par Peter Mac Donald, faisait à peu près la même chose en tout aussi stupide, mais en déplaçant l'action en Afghanistan car il s'agissait de montrer que l'Amérique était maintenant dans le camp des opprimés et aussi parce qu'entretemps le cinéma hollywoodien s'était plutôt appliqué à reconstituer le conflit américano-vietnamien lui-même ("Platoon", "Outrages", "Full Metal Jacket", "Hamburger Hill") et les retours de vétérans invincibles au Vietnam étaient désormais plutôt réservés aux direct-to-video. Notre héros y quittait la quiétude d'une communauté bouddhiste où il avait fini par trouver sa place en Thaïlande pour à nouveau casser du rouge à tour de bras afin de sauver le Colonel Trautman des pattes d'un vilain commandant soviétique, occasion de vaincre définitivement le bloc communiste (nom de code : Empire du Mal), déjà considérablement fragilisé depuis l'épisode 2. Dédié aux vaillants Moudjahidines et se concluant sur une blague naze en complet décalage avec le "message" grave qu'il prétend nous délivrer, cet opus ressemble à un condensé de la propagande reaganienne de soutien à la guérilla afghane en mode "Notre politique étrangère pour les nuls" et c'est peu dire que le bourrinage ambiant et le simplisme du scénario n'en font pas un grand film engagé... Très bis dans sa forme, "Rambo III" rentra de justesse dans ses frais avant que le retrait des troupes russes d'Afghanistan et la chute du Mur de Berlin ne le rendent totalement anachronique quelques semaines après sa sortie. La rambosploitation s'éteignit alors peu à peu au profit du film de kickboxing dans les vidéoclubs.

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C'est en 2008 que, suivant l’œuvre de réhabilitation de ses personnages mythiques glorieusement initiée avec son "Rocky Balboa", Sylvester Stallone réalisait et interprétait "John Rambo" (Rambo) au cours d'un tournage éprouvant à la frontière thaïlando-birmane. Alors qu'on le croyait impossible à extraire des années Reagan et de la Guerre Froide, le héros revint donc vider quelques chargeurs sous la présidence de Barrack Obama. Cette fois, Johnny renonçait à sa retraite d'ermite chasseur de serpents en Thaïlande pour aider des missionnaires en Birmanie (occasion de dénoncer la barbarie extrême du régime de la junte militaire au pouvoir depuis 1962). Sans atteindre le quart du succès du premier, le film marcha, Stallone s'y montrant particulièrement généreux dans l'ultra-violence graphique et très maitrisée, sans sombrer dans la bêtise patriotarde des épisodes 2 et 3. L'idéologie va-t-en guerre des deux précédent épisodes y est remplacée par un ton ouvertement pacifiste. Bien que cet opus nihiliste et désabusé ait été pour Stallone l'occasion de boucler la boucle sur une note qui ferait oublier le très médiocre "Rambo III" ainsi que "d'en finir" avec ce personnage qui en avait fait malgré lui l'incarnation de l'impérialisme américain, le cinquième volet "Rambo : The Last Blood" est en préparation dans lequel le baroudeur le plus célèbre du cinéma affronterait cette fois-ci un cartel mexicain suite à l'enlèvement de la fille d'un ami...

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En dehors de ces quatre films, il y eut une foule de Rambo-like pour prêter main forte à leur modèle en finissant de balayer et en dépoussiérant les champs de batailles où Sly avait fait le ménage. Mais avant de passer en revue ce sous-genre qui est le courant le plus bourrin et fertile en nanardise du cinéma d'action et de faire l'appel de tous les Rambu, Ramo, Sambo, Sando, Ransom, Jimbo, Remo, Yako, Hondo, Rango, Rambone et autres Rambuto, un peu de merchandising :

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Rambo, le jeu vidéo !

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Un autre, plus ancien.

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Rambo, la BD !

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Rambo, la BD érotique !

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Une autre !

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Le couteau Rambo !

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L'arc Rambo !

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Le masque Rambo !

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Le costume Rambo !

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Rambo, la figurine articulé !

Rambo, le lance-flammes ! Euh non...

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Et bien sûr, impossible de ne pas évoquer ce qui constitue sans conteste le top du meilleur du Rambo-marketing, la série animé Rambo. Kobal ayant déjà décrit autant qu'il était possible l'ampleur de ce délire sur pellicule dans sa chronique, nous nous contenterons simplement de souligner le caractère résolument indispensable de ce sommet du bourrinage absolument réjouissant de n'importe quoi, où la surenchère est poussée bien au delà des limites établies en matière d'action crétinoïde. Un must à ne surtout pas manquer.


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Le célèbre "Hot Shots : Part Deux", hilarante parodie à la débilité assumée du cinéma d'action reaganien... avec Richard Crenna pastichant son rôle du Colonel Trautman !

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A propos de parodies, évoquons le délirant "Troma's War" (1988) de Michael Herz et Samuel Weil, réponse trash et déconneuse de la célèbre firme à la rambomania, dans lequel les passagers rescapés d'un crash d'avion se retrouve sur une île des Caraïbes où une horde de terroristes menés par un culturiste au nez de cochon prépare l'invasion des États-Unis. Les touristes en bermuda et chemisette à fleurs se transformeront alors en bêtes de guerre pour un bain de sang dément et outrancier. Un pastiche jubilatoire.


De la jungle du vinyle, surgit la dernière machine à tuer...

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En matière de Rambomania, là ça mériterait une médaille...

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Et ici, c'est carrément la Silver Star du mauvais gout et la Purple Heart du ridicule qu'il faudrait !

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Dans le genre rambomaniaque, la chanteuse L-Vira est aussi pas mal traumatisée lorsqu'elle livre un hymne vibrant à "Rambo 2" avec son "tube" "Talkin' bout Rambo" en 1985.

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Son clip est un must-see en matière de ringardise hallucinante, avec ses deux malheureux figurants, l'un déguisé en Rambo l'autre en communiste, qui font les pitres en ayant surtout l'air très gênés d'être là.


FULL METAL JAQUETTES

Mais la Rambosploitation, avant d'être un bataillon d'ersatz pur jus, c'est aussi une division de jaquettes et d'affiches reprenant les caractéristiques de l'original pour nous vendre à toutes les sauces du béret vert sur-musclé en fureur afin de satisfaire la demande intarissable du public. Concernant le visuel d'abord, quelques détails typiques : un homme aux muscles saillants, souvent torse nu, quelques gouttes de transpiration perlant sur la peau lisse, une arme à feu (voire plusieurs) à la main, des bretelles de cartouches en bandoulière (y compris si le personnage est armé d'un M16 ou d'une kalachnikov), un couteau entre les dents ou dans la ceinture, un bandeau dans les cheveux, une pause bien virile, quelques hélicoptères et des explosions en arrière-plan, parfois une jolie fille peu vêtue au bras recherchant la protection du Mâle, voilà de quoi frapper le regard du client qui reconnaitra tout de suite à quoi il a affaire. Ensuite, concernant le titre, privilégiez des expressions agressives et viriles, souvent en deux mots évocateurs, voire un seul si vous avez trouvé un terme suffisamment "burné". Les mots "american", "USA", "mission", "commando", "squad", "force", "enfer", "Vietnam", "ultime" et "de la mort" reviennent très souvent; le suffixe "or" est également très fréquent.

Enfin, l'accroche doit mettre illico le client dans le bain. Exemples : "Imprévisible... Invincible... Une armée à lui seul !" ("Striker"), "Les armes les plus sophistiquées pour la mission la plus périlleuse" ("Les massacreurs"), "Au Vietnam, il était le meilleur... Il l'est encore !!!" ("Ultime combat"), "Sa loi c'est les armes, sa justice... la mort !" ("Ranger"), "Ils sont devenus des machines à tuer" ("Les guerriers de l'enfer"), "De l'enfer du Vietnam... surgit la dernière machine à tuer" ("US Warrior"), "La guerre c'est l'enfer ! Juste comme il aime..." ("The Last Hero"), "Quand on touche à l'Amérique... ses meilleurs enfants réagissent !" ("Les mercenaires de l'apocalypse"), "Mission : mettre fin aux expériences du KGB. But : détruire la machine humaine à tuer. Ordre : ne laisser aucun survivant." ("Commando Massacre"), "Retour vers l'enfer pour l'homme de l'Amérique" ("Cobra Mission"), "Pour fuir l'enfer de la jungle une seule issue : Tuer..." ("Les boys en enfer"), "L'U.S. Army est aux mains des gangsters ! Tout seul, il va nettoyer le Vietnam de sa gangrène et de la mafia" ("Hold-up sur l'Amérique"), "Les super puissances sont en alerte ! Avec la rage de vaincre, ils vont sauver leur nation !" ("Saïgon Commandos"), "L'ultime commando d'élite du Monde Libre est lâché !" ("Death Raiders"), "Sa mission : tout faire sauter !" ("Règlement final"), "Revenus chez eux, ils ne peuvent plus s'arrêter de tuer !" ("Vietnam Fury"), "Un Américain seul contre les armées mondiales de la drogue !" ("Cocaïne Wars"), "Mission : objectif suicide !" ("Condors Commando"), "Il est impitoyable... Une vraie machine de guerre !" ("Slash")...

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"Ouais Ginette ! Le dernier Stallone, celui ou il fait péter la tronche aux Niakoués et aux Popofs ! Pour ce prix-là, c'est carrément donné !" Eh non, point de Sly au Vietnam, mais Richard Harrison aux Philippines, car à l'intérieur se trouve "Fireback" de Teddy Page (voir plus loin), qui n'est bien sûr la suite de rien du tout, le "II" n'étant là que pour favoriser la confusion.

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Une jaquette alternative au visuel piqué à "Terrorist Commando" aka "Jungle Wolf" avec Ron Marchini (voir plus loin). On appréciera le "Il oublie qu'il est un être humain..."

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Une jaquette volante au visuel chipé à "Heated Vengeance" (voir plus loin) qui cache "Cocaïne Wars" (voir également plus loin).

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Du jamais vu : une arnaque au Mike Monty ! A l'intérieur se trouve "Rolf l'exterminateur" (voir plus loin) dans lequel Mike Monty ne joue nullement. A croire que c'était les nanardeurs qui étaient visés...

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La fameuse "Mujer Rambo", dont nous n'avons pas encore trouvé trace d'un film équivalent. Bien que nous craignions qu'il s'agisse d'une jaquette volante (ou pire, d'un fake pur et simple !), on veut continuer à y croire.

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Ça ne semble en tout cas pas être ce film-là, dont le visuel ne correspond parait-il pas au contenu.

Et quitte à parler des Rambettes, évoquons quelques jaquettes aux accroches et aux visuels évocateurs :

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"Savage Justice" de Joey Romero nous promet "a female Rambo". Sorti chez nous en VHS sous le titre "La loi de la jungle", ce petit actionner philippin de 1988 nous conte la vengeance de la fille d'un diplomate kidnappée par de vilains révolutionnaires dans la jungle. Rape and revenge subtil et délicat en perspective.

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"The Muthers", un film de prison de femmes/blaxploitation de Cirio H. Santiago datant de 1976.

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"Virgins of Hell" aka "Maidens Revenge" aka "Perawan disarang sindikat" de Ackyl Anwari, un film d'exploitation indonésien de 1987 produit par Rapi Films, mettant en scène une bataille rangée entre un gang de motardes justicières et des trafiquants de drogue se livrant à des expériences d'aphrodisiaque naturel. Les trafiquants sont victorieux et les motardes capturées, et le film vire alors au WIP classique (tortures, cat fight, révolte puis évasion,...) à ceci près que le film choquera tout amateur de film de taulardes par une absence totale de plans nichons (censure indonésienne oblige).

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Un frère jumeau de Mike Ransom, un Michael Dudikoff-like et un ninja qui cachent très probablement "Projet G7" des studios Filmark.

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Là, c'est pas un rambosploitation puisque le film date de 1979, mais ça aurait pu car c'est réalisé par Joe D'Amato. "Duri a morire", une bisserie ritale avec un Luc Merenda en bout de courses remplaçant en catastrophe Alain Delon qui était prévu au départ pour jouer un mercenaire infiltrant un camp militaire où on oblige les noirs à faire de l'apnée dans une marmite de caca !

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Une affiche hispanique du même film.

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La tête de Robert Ginty dans "White Fire" greffée sur le corps de Michael Sopkiw piqué à la jaquette de "Blastfighter l'exécuteur" (voir plus loin) sert ici d'illustration au nanar d'action "Revolt" (1986), petite perle de bêtise Z réalisée par l'Iranien Jamshid Sheibani.

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Les Philippins furent particulièrement actifs dans le genre ramboploitation, tant pour le marché international que local.


La Rambosploitation, c'est aussi pleins de flying jaquettes ayant servi, dans les années 80, à donner une seconde jeunesse à des vieux films jugés pas assez attractifs en l'état. Pas mal de commando-flicks seventies à base de mercenaires floués par leurs supérieurs (car "Rambo 2" n'a rien inventé), ce qui demeure assez honnête, mais aussi des films qui avait encore moins de rapport avec Rambo. A noter que cette technique de rajeunissement de l'époque semble aujourd'hui plus ringardiser le produit que les visuels d'origine, et fait passer pour des nanars certains films tout à fait fréquentables.

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"Blasing Magnum", dans lequel vous ne verrez pas de Rambo urbain dégommer du loubard à la mitrailleuse, puisqu'il s'agit de "Una Magnum Special per Tony Saitta", un polizesco de 1976 réalisé par Alberto De Martino avec Stuart Whitman, John Saxon, Martin Landau et Tisa Farrow...

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... comme l'indique l'affiche originale.

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Tout comme vous ne verrez pas le jeune Rambo punkoïde en mini-débardeur qui orne cette jaquette dans le film "Embassy" aka "Baraka à Beyrouth" (1972), thriller d'espionnage de Gordon Hessler (réalisateur de "Kiss contre les fantômes") avec Richard Roundtree, Chuck Connors, Ray Milland, Broderick Crawford et Max Von Sydow.

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"Black Valor" reste assez honnête sur le contenu, qui est bien un blaxploitation de Cirio H. Santiago, "Savage!" (1973), dans lequel un mercenaire black découvre qu'il combat du mauvais coté et se joint aux rebelles dans la jungle...

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... sauf que le look du héros est plus funky en vrai.

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De même, cette histoire de vétéran du Vietnam engagé pour délivrer un PDG kidnappé par des terroristes dans la jungle et qui est manipulé par un bureaucrate magouilleur semble annoncer en 1976 le genre de pitch qui sera dupliqué à l'infini par les avatars de la ramboploitation.

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Profitez bien du résumé délirant au verso, car en réalité, ce n'est pas "Rambo multiplié par 100"...

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... mais "The No Mercy Man" aka "Trained to Kill USA" aka "Profession Justicier", un film d'exploitation pour drive-in de 1973 au pitch tout aussi délirant, puisqu'il montre une horde de méchants hippies SDF basanés qui prennent d'assaut une gentille petite ville texane à la mitrailleuse lourde, mais les gentils rednecks collectionneurs d'armes seront sauvés par de vaillants vétérans du Vietnam WASP aux dents blanches menés par l'acteur de télé Steve Sandor, bref c'est une sorte de pub pour le Klu Klux Klan !

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Un visuel ramboesque en partie repris par la jaquette volante "Capture" alias "Des fleurs pour un espion" (tout de suite, ça sonne moins "méga commando de la mort qui tue").

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La jaquette VHS allemande du polar "Chasse à l'homme" ("Three men on fire") de Richard Harrison et son titre qui démoule sévère.

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"Attentato ai tre grandi", un film de guerre de 1967 réalisé par Umberto Lenzi, dont l'affichiste s'est lancé dans une illustration à la Rambo III.

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"A Time for Dying" aka "Pipo" (un film sponsorisé par Bruce Baron ?), un petit film de guerre philippin de 1970 réputé ultra-violent.

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Mike Danton nous fait coucou depuis un polar hong-kongais naveteux.

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"Killer vs Killers" aka "Death Commando" de Fernando Di Leo, un caper movie rital de 1985. Avec une classe impériale, ce cher Henry Silva y explose des mannequins en mousse à tour de bras au bazooka, au cours d'une vengeance absurde de bourrinage.

Allez, encore quelques flying jaquettes pour le fun...

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La jaquette vidéo japonaise des deux premiers épisodes de la série MacGyver, dont l'illustrateur n'a semble-t-il pas trop pigé l'un des principes fondamentaux du personnage.

A suivre...



A quand la prochaine mise à jour svp ?

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Dans la vie je supervise magasin accessoire bébé en ligne, je raffole des miels et autres confiseries (huile de nigelle, miel blanc Miel kirghizistan etc) / Dattes ajwa.


Dernière édition par MamanBB le 05 Jan 2020 8:00, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 18 Août 2019 16:23 
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Nanardeur fou ?
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Inscrit le: 24 Déc 2011 20:36
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N'empêche, il faut croire qu'ils lisent vraiment tous nos textes ces spammeurs parce que se taper un pavé pareil juste pour trouver un endroit où caser sa pub pour des aphrodisiaques, chapeau !

(et ça m'a permis de remarquer que ce texte avait bien besoin d'une bonne relecture...)

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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 18 Août 2019 21:28 
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Maîtres es Nanar
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Inscrit le: 05 Oct 2007 21:09
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Ils ne lisent pas.

Ces programmes informatiques repèrent les mots-clés pour caser la "bonne" publicité dans le bon sujet.


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 Sujet du message: Re: GLOSSAIRE NANAR
MessagePublié: 19 Août 2019 1:38 
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Nanardeur fou ?
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Inscrit le: 24 Déc 2011 20:36
Messages: 2416
Localisation: Quelque part entre les bornes et les limites
Ah d'accord. C'est encore pire que ce que je croyais. Ce que c'est que d'être un puceau de l'informatique...

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