Hello, voila donc ma chronique, en espérant avoir respecté les délais. Etant donné que c'est ma première et que je tatonne, j'ai essayé de faire au mieux pour la mise en page, à savoir l'enchainement texte/image, mais on pourrait mettre cote à cote certaines photos et gifs pour resserrer l'ensemble.
Il doit y avoir au final 30 fichiers image/gif (hebergés pour l'instant sur imageshack mais je pourrai ensuite les déplacer sur le serveur d'amis). Je ne sais pas si ca fait trop, mais j'ai déja du réduire mon choix tellement il y avait de matière
J'ai également des fichiers sons au format mp3 (cf post précédant) qui peuvent etre ajoutés dans la section bonus.
Sinon je rajoute juste que la cote de rareté doit etre "courante", un director's cut est d'ailleurs sorti au mois d'octobre ou septembre 2007 (et je suis toujours pas arrivé à mettre la main dessus en magasin :'( )
Trève de blabla, bonne lecture
Réalisateur : Mark L. Lester
Année : 1985
Pays : Etats-Unis
Genre : Il arrive parfois que ton moral se casse
Pour ça, moi j'ai trouvé un remède efficace : la commando attitude
Catégorie : Polémique
Durée : 1 h 30 (1 h 32 pour le director's cut)
Acteurs principaux : Arnold Schwartzenegger, Vernon Wells, Bill Duke, David Patrick Kelly, Rae Dawn Chong, Alyssa Milano, Dan Hedaya
Matrix (Arnold Schwarzenegger), ancien membre d’un commando d’élite et désormais retiré dans la montagne avec sa fille, Jenny (Alissa Milano), voit ses anciens camarades mourir les uns après les autres. Mais tout ceci n’est qu’une ruse de son ancien coéquipier, Bennett (Vernon Wells), pour le retrouver et le forcer à remplir une dernière mission : tuer Velasquez, le président du San Carlos, et ainsi permettre au général Arius (Dan Hedaya) de reprendre le pouvoir.
Profitez bien du générique, car ce seront les seuls moments de quiétude avant la fin du film.
La fille de Matrix est prise en otage et ce dernier, escorté par les sbires de Bennett, n’a désormais plus qu’une dizaine d’heures pour accomplir sa mission avant que Jenny ne soit exécutée. C’est cependant mal connaître Matrix, qui va tout faire pour récupérer sa fille, tout en abattant par grappes de dix les sbires qui oseront lui barrer la route.
Cas particulier que celui de Commando car le film ne peut, au premier abord, être véritablement considéré comme un nanar, c’est-à-dire, selon la définition généralement acceptée ici : un « mauvais film sympathique ».
Réalisé par Mark L Lester, artisan d’honnêtes séries B (Firestarter, Class of 1984 et Class of 1999 notamment), produit par le célèbre Joel Silver (Die hard, Predator, l’Arme fatale), Commando bénéficie pour sa bande-son du tout aussi célèbre James Horner et d’un casting plus qu’honorable : Vernon Wells (Mad Max 2, L’aventure intérieure, Fortress), Bill Duke (Predator) ou David Patrick Kelly (Les guerriers de la nuit).
Le film se suit sans aucune baisse de rythme et ne perd rien de son impact après plusieurs visionnages. Cependant, en tant que film d’action qui assume jusqu’au bout son scénario rachitique (au prix de nombreuses invraisemblances), Commando provoque à sa vision le même sentiment d’absurde qu’un nanar et, à ce titre, mérite entièrement sa place sur ce site.
Le générique, un modèle du genre dans la présentation du héros
Matrix, le personnage principal, nous est décrit dès le départ comme un soldat d’élite monolithique que rien ne peut arrêter. Dévaler une pente à toute berzingue dans un 4x4 sans frein, sauter du train d'atterissage d'un avion au décollage, briser des flic en deux ou démastiquer des sbires moustachus avec l’arsenal de la Garde nationale est aussi naturel et facile pour lui que d’aller chercher une baguette de pain à la boulangerie du coin.
Le dévouement des valeureux représentants de l'ordre : aussi inconscient qu'inutile face à John "en silence et en douceur" Matrix.
Sorti la même année que Rambo 2 (1985), Commando joue la surenchère dans l’action et l’iconisation de son héros invincible. Mais la différence est qu’avec son rythme trépidant (conséquence du compte à rebours avant que sa fille ne soit tuée), il oblige le spectateur à accepter des exploits invraisemblables dont les punchlines, qui rythment ces péripéties, ne font que renforcer leur côté « too much ».
Pas question ici de craindre un quelconque échec de sa part (comme dans un Die hard par exemple) : le héros va tracer son chemin à la pelleteuse jusqu’au combat final contre Bennett, son ennemi juré, et le spectateur n’a plus qu’à se caler dans son fauteuil et admirer le travail d’un professionnel.
Un vendeur de voiture ? Ou ca ?
Sully (David Patrick Kelly) : une certaine idée de la classe.
L’élément central du potentiel nanar du film est en effet ce que l’on pourrait appeler la « commando attitude » des personnages, pour paraphraser un regretté Premier ministre. Cela consiste à assumer pleinement son rôle et sa mission, sans se départir de son assurance. Et malheur au pauvre hère qui a l’idée incongrue de croiser le chemin d’un des personnages.
Un sbire de Bennett doit liquider quelqu’un ? Pas de problème ! Une punchline, une rafale, c’est réglé. Sully veut draguer une femme ? Une clope, un costume qui claque, un sourire de loverboy et c’est dans le sac (enfin presque). Cooke veut une voiture ? Il la prend, explose une vitrine, une voiture (grâce au « virage commando », voir plus bas) et un coéquipier de Matrix au passage. Un hydravion ne veut pas décoller ? Un bon coup-de-poing sur le tableau de bord et c’est parti. Voila la « commando attitude » ! Même la frêle et sans défense Jenny (Alissa Milano) a la « commando attitude », n’hésitant pas à envoyer valdinguer l’autorité, qu’elle vienne du supérieur de Matrix, le général Kirby (« Vous avez un mandat ? »), ou du général Arius (« Ca sera encore plus chouette de le voir buter votre sale gueule ! »).
Le fameux virage commando, que l'on peut réutiliser à loisir sur Gran Turismo ou GTA. Sur votre gauche, Cooke et sur votre droite, Matrix. Remarquez comme ils partent tous les deux volontairement en sous virage pour percuter la voiture du pauvre pekin arrivant en face et ainsi se remettre dans l'axe de la route sans la moindre perte de vitesse. Du grand art.
Non, Henrique, ton sacrifice n'aura pas été vain car ta mort restera gravée dans les mémoires avec ce fabuleux "jeter de bras".
Mais ce qui fait que l’on se rappelle encore de Commando bien longtemps après, l’œil embué par des larmes de rire, c’est d’avoir un bad guy, que dis-je, LE bad guy à même d’en rajouter encore plus que Matrix dans les scènes barrées : Bennett.
Bennett, sourire en coin et cotte de maille apparente. Enfin un homme qui aime son métier.
Mais Vernon Wells doit ronger son frein pendant une bonne partie du métrage niveau action. Obligé de se coltiner des soldats incapables et de faire la baby-sitter (c’est pas génial pour un soldat d’élite qui « aime un peu trop donner la mort »), il rétablit l’équilibre par ses répliques et son ironie. Sûr de lui, il n’hésite pas à remettre à sa place un troufion et le général Arius, qui pensent avoir une quelconque chance de survivre.
- Troufion : " Une lame de couteau dans une gorge d'enfant, ca s'enfonce comme dans du beurre."
- Bennett : "Toi, tu me ranges ce couteau et tu fermes ta gueule."
Bennett sait que tout le monde va crever dans le palais, dans des gerbes de sang et des râles d’agonie. La seule question qui importe étant « quand ?». De plus, à l’instar d'un Clarence Bodicker (Robocop) ou d'un Richter (Total Recall), Bennett est un bad guy qui aime son boulot. Un artisan qui a gardé le goût des choses simples. Pas de prêchi-prêcha avec lui, voir les gens souffrir c’est sa came.
A ronger son frein pendant tout le film, Bennett est un tantinet sur les nerfs.
L’apothéose interviendra lors du duel Matrix-Bennett, où ce dernier en arrive à un tel niveau de jouissance à l’idée de planter son couteau dans le bide de son rival qu’on ne peut s’empêcher d’y voir une scène équivoque, la panoplie de Bennett aidant (bottes et pantalon en cuir, cotte de mailles et moustache à la Freddy Mercury, on se croirait dans Cruising de Friedkin). Heureusement, la morale sera sauve : le psychopathe inverti se retrouvant punaisé comme un vulgaire cancrelat à cause d’une ultime fourberie.
Enfin, plus légèrement, Commando est une occasion pour le nanardeur novice de pouvoir apprécier, au détour des scènes, de nombreux éléments qui font le charme du nanar véritable, avec son cortège chatoyant de mannequins en mousse, trampolines, figurants débiles et autres maquettes en balsa. Le site commandofans.com en a d'ailleurs fait une liste exhaustive. Ce qui a l’avantage de permettre un nombre important de visionnages avant de cerner la totalité de cette œuvre ultime qu’est Commando.
Encore un suicide inexpliqué de mannequin en mousse (à écouter également en bonus : le fabuleux cri de Sully, notamment dans la version originale et son GOULALALAAAAA inimitable).
LE plan nichon à ne pas rater dans le film. L'actrice, Ava Cadell (photo), est depuis devenue sexologue et est intervenue dans de nombreux talk-shows aux Etats-Unis dans les années 90.
Branscombe Richmond, alias Bobby Sixkiller, paie les traites de sa voiture et nous offre au passage un hommage avant l'heure à Metal Gear Solid en se faisant expédier fissa dans un placard.
Une maquette filmée sous plusieurs angles différents pour accentuer les ravages de Matrix. On notera la présence de jolies effigies de soldats en carton et le fait que les bâtiments explosent de l'intérieur alors que les charges sont disposées à l'extérieur
Voltige, coordination, débilité profonde. Devenir chair à canon demande un entrainement de tous les instants.
Antichambre vers le nanar, Commando a donc ceci d’exceptionnel qu’il combine à merveille bon film d’action, buddy-movie efficace (avec le duo Matrix-Cindy), jeux d’acteur jubilatoires et ce grain de folie que d’autres, avec des moyens et du talent moindres, ont cultivé à leur façon pour nous offrir des plantes beaucoup plus biscornues.
Les spectateurs qui seront conquis par l’atmosphère absurdo-parodique de Commando pourront en suite, sans hésiter, s'envoler vers des contrées plus étranges. En quête de l’ultime nanar.
Un grand merci à Michboul et Benoit pour les aides concernant les captures d'écran.
Edit : suite à la requête de Tonton Ed, j'ai viré les mots "légende" (cela fait en effet doublon avec l'italique)
Edit bis : c'est corrigé pour le général Kerby, merci Arkadin
Edit 43ter alinea 72 : J'ai remplacé les gifs pourris. Un grand merci à Benoit pour le coup de main
Et ce coquin a un sacré coup d'oeil car il a réussi à trouver un meilleur plan nichon que le mien (en espérant que ca plaise à Nikita
)