Les mots manquent face à un tel film. C'est incompréhensible, déconstruit du début à la fin, la VF déboite (des dialogues en décalage avec le mouvement des lèvres, mais sans que ce soit un bug c'est voulu mon coco, des répliques coupées), et les effets de styles du metteur en scène transcendent tout ce que j'ai vu à ce jour: des bruits pour remplacer les voix des acteurs, des gros plans sur une pendule, une statue, un cadre... pendant que l'action se passe ailleurs. Je m'arrete là parce que la chronique résume avec brio la sensation que l'on ressent devant ce machin.
Cela étant si je devais tout de même parler d'un passage, je m'arreterais sur la scène de drague au vidéoclub, transcendante de connerie tellement elle frole l'overdose de remplissage.
Pour le reste, j'ai tout de même un début d'hypothèse sur la présence des dernières ving minutes qui servent à rien:
spoiler a écrit:
Partons du principe que tout est le fruit de l'imagination de l'héroïne, les meurtres, l'arrestation, tout. Elle croit entendre le téléphone sonner, discuter avec des gens, comme d'autres entendent des voix. Cela expliquerait les effets de mises en scène où on ne voit jamais, puis n'entend pas les interlocuteurs de la fille puisque, ils n'existent pas. Cette absence d'image puis de son symboliserait que notre héroïne s'enfonce dans son univers. Autre chose, elle a son petit ami mais sa folie l'amène à croire qu'il la trompe avec sa soeur. Remarquez que la frangine nie, ce qui se comprend on la voit mal avouer qu'elle a fait cocu sa soeur. Mais on peut se dire qu'elle dit ne pas avoir d'aventure avec le copain de l'héroïne, simplement parce qu'elle n'en a pas, que c'est une invention. Le passage où elle se rend chez l'amant psychopathe de l'héroine peut aussi se tenir: comme le tueur serait le fruit de l'imagination du personnage de Frances Raines, là encore elle s'imagine une liaison entre les deux. Idem, comment la frangine a t'elle fait pour trouver l'adresse du nouvel ami de sa soeur alors qu'elle ne l'a croisé qu'à la sortie du cinéma ? Absurde, peu réaliste et pour cause, ceci n'est qu'une chimère.
Il y a quelques détails qui laissent à penser que c'est l'héroine qui s'est inventé tout cet univers. Après l'arrestation du psychopathe, elle raccroche au mur le tableau maculé de sang qui se trouvait au dessus du lit où est morte sa soeur. Pourquoi ? Parce que ce tableau n'est pas celui de son ami imaginaire mais bien le sien. Le tableau était dans sa pièce, pas dans celle de son amant. Idem, elle semble perdue suite à "l'arrestation" de son ami imaginaire, car elle retombe dans la réalité, le fruit de son imagination n'existe plus.
Là vous me direz, "arretes de craquer du slip, et l'homme mystère dans tout ça" ? Et bien j'y arrive. On peut emettre l'hypothèse que c'est le vieux qui a plusieurs personnalités, qui s'imagine toute cette histoire, dans sa folie, on le voit au début, à la fin, mais notre héroïne est la seule à le croiser. Cette fille, son histoire, c'est le fruit de ses délires, il rentre chez lui au début, il ressort à la fin, tout le reste ne vient que de son imagination. Mais je pense plutot à autre chose. On peut juste se dire que c'est un vrai psychopathe, lui. Il fait des bruits chelous au téléphone, harcèle sa victime qui elle a des pensées délirantes. Vient le moment critique à la fin où il tue sa proie, sans savoir que celle ci était folle. Le film s'achève sur une sorte d'ironie: elle s'invente un petit ami psychopathe et se fait assassiner par un vrai tueur.
Si les gens qui ont vu ce film sont partants pour évoquer d'autres théories fumeuses, je suis preneur. J'aimerais savoir si c'est moi qui disjoncte complétement.