ITOKA LE MONSTRE DES GALAXIES
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Titre original : Uchuu Daikaiju Girara
Titres alternatifs : Big Space Monster Guilala, Gilala, Guila - Frankensteins Teufelsei, Odissea sulla Terra, The X from Outer Space
Réalisateur : Kazui Nihonmatsu
Année : 1967
Pays : Japon
Genre : Rira bien Guilala l’dernier ! (catégorie : Monstres géants)
Durée : 1h34
Acteurs principaux : Eiji Okada, Toshiya Wazaki, Peggy Neal, Franz Gruber, Shinichi Yanagisawa
Si le cinéma de SF était de la cuisine, le Kaiju-eiga serait un soufflé : il suffit de peu de choses pour que l’on passe de bon film à gros nanar. Et alors quand toutes ces choses sont concentrées en un seul film, là les amis on se retrouve face à un vraiment hénaurme nanar qui tache. Uchuu Daikaiju Girara (Guilala le grand monstre de l’espace), où le monstre en VF est renommé Itoka (faut bien dire que Guilala c’est pas terrible comme nom pour un monstre géant...), pur film d’exploitation du succès des Kaiju de son époque en est un.
Et en route vers les étoiles !
L’histoire : une équipe d’astronautes est envoyée grâce à un vaisseau de très très haute technologie, le AAB-Gamma, que même la NASA ils osent pas en avoir un pareil, vers l’orbite de Mars où il se passe des trucs bizarres. L’équipe est typique : un jeune homme fonceur et froid, un rigolo, une jolie blonde qui rend jalouse la jolie Japonaise du vaisseau... Nos héros, après une escale sur une base lunaire pour se détendre, se retrouvent enfin dans la zone où des choses étranges se passent.
Les z'héros qui vont sauver la Terre !
Le AAB-Gamma, fleuron de la technologie en carton et plastique.
Son intérieur.
Soudain un vaisseau orange et tout flou surgit et les attaque ! C’est l’occasion pour un des scientifiques du vaisseau de péter une durite (et pour son doubleur aussi). Finalement tout le monde s’en sort et rentre sur Terre. Mais auparavant le vaisseau méchant avait accroché des sortes de spores au vaisseau des gentils, qui en prélèvent une pour l’étudier sur Terre. Ils ne savent pas encore que cette spore va être la plus grande menace de l’humanité depuis les enjoliveurs volants de Plan 9 !
L’attaque de la soucoupe floue
Les italiens sont les seuls à s'être rendu compte que le monstre faisait mieux d'être caché
Après cette première partie d’exposition durant la première moitié du film, à la réalisation honteusement ridicule (on se croirait devant Objectif Nul, le second degré en moins), le carnage nanar déjà bien entamé arrive à son pic avec l’arrivée du terrifiant monstre des galaxies, l’invincible créature qui se nourrit d’énergie électrique et nucléaire et qui absorbe les chocs d’obus, Guilala (je préfère ce nom, Itoka ce n’est pas assez nanar). Ce monstre est proprement indescriptible. Inimaginable. Non pas à la manière d’un monstre de Lovecraft, c’est plutôt que... oh et puis admirez :
Roulement de tambour...
=
WHAT THE F*CK ?!
Un des pouvoirs de Guilala : les lumières bleues inutiles
Effroyable. A côté de ça, Godzilla c’est rien du tout. Et justement, comme on est dans un gros film qui pioche sans originalité, on va avoir, bien entendu des destructions de maquette par un monsieur dans un costume de monstre en plastoc. Et là, c’est horrible encore une fois : jamais une maquette de bâtiment n’aura autant ressemblé à une vulgaire maquette en carton vide (ce qui est d'ailleurs bête car vu de loin elle sont très acceptables), jamais des véhicules modèle réduit n’auront autant ressemblé à de vieilles Majorette, et même si le costume de Guilala n’a pas de gros problème de confection (mis à part une sorte de « goitre » de respiration peu élégant, une mobilité réduite et une inexpressivité désarmante), son apparence ridicule suffit à provoquer les éclats de rire les plus déments.
Bientôt sur vos écrans : « Black Guilala va tout casser ! »
Bientôt sur vos écrans : « Guilala-FX18 casse tout ! »
Quand on demande des tanks l'armée envoie des Majorettes.
Mais les gentils, se rendant compte que les tanks Majorette ce n’est pas très efficace sur un gars en costume de monstre géant décident d’aller chercher la seule chose pouvant venir à bout de Guilala : du Guilalanium irradié dans l’espace (ben ouais c’est tout con) ! Après une autre altercation avec le vaisseau orange flou qui passait par là, l’équipage du AAB-Gamma revient sur Terre avec le précieux métal.
Guilala tape mal l’incruste.
La poursuite infernale.
Guilala devient colère et déclenche probablement la course poursuite entre un truc géant et un véhicule la plus ridicule (Majorette et Playmobil powaaa !) de toute l’histoire du cinéma. Finalement l’effet du Guilalanium se montre spectaculaire, Guilala (ahlala ce nom, c’est si chantonnant...) revient à l’état de spore extraterrestre minuscule et peut enfin être renvoyé dans l’espace pour ne plus nous casser les glaouis.
La déchéance de Guilala : changé en sperme...
... avant d’être transformé en... euh... meringue géante ?
Le monde est sauvé et la cruche blonde nous apprend une bien belle leçon, apprise de Guilala : « Les choses doivent rester où elles sont ». A méditer. Ceci n’était qu’un survol de l’histoire totalement dégénérée de ce gros Z qui regorge d’une foultitude de détails, répliques et twists à la nanardise explosive.
The end. Putain c'est beau.
Allô l’armée ! Un monstre attaque la ville et mon téléphone est moche ! Appelez moi... Richard Harrison !
En conclusion, « Itoka » (qui mine de rien était la première tentative de Kaiju de la grosse compagnie Shochiku, donc probablement réalisé avec un semblant de budget qui a vraiment dû être utilisé n’importe comment), se trouve être un film pillant à tous les râteliers du Kaiju et de la SF japonaise en recouvrant le tout d’une crétinerie hallucinante et d’un manque de moyens faisant sombrer tout ce qui aurait pu être kitsch ou rétro dans le film dans la ringardise la plus ridicule et changeant les bons éléments volés en grands moment de portnawak’.
Usual gweilos.
Et une question subsiste : pourquoi ce monstre ?! Pourquoi ce truc ignoble au design défiant toutes les lois de l’élaboration de monstre géant ?! Était-ce une volonté d’originalité qui serait allée trop loin ? Remarquez, ce film datant de 1967, bonne période pour le psychédélisme, les designers l’auront sûrement imaginé lors d’un trip au LSD...
Forcément, quand c'est X ça se vend mieux.
Sur la copie que j’ai regardé se trouve un mystérieux épilogue uniquement en japonais où un homme fait un discours et où des enfants se rendent sur un plateau de tournage où se trouve Guilala.
Le réalisateur ne fera qu’un seul autre film de sa carrière, Konchu daisenso, film avec de cruels insectes géants dont la faible note sur l’IMDB laisse présager de belles choses également. Mélangeant Kaiju minable, SF fauchée et scénario anémique ce film est la preuve même que le cinéma de monstres géants peut engendrer aussi bien des œuvres réussies ou au moins kitsch que des nanars à la stupidité effarante. Allez, pour autant de rire occasionné ce film mérite bien une note à sa hauteur. Et surtout, Guilala on t’aaaiiime !
Guilala forever !
4,5/5 parce que là franchement faut oser...
Rareté : 4 – Exotique
Guilala a beau avoir atteint la France, il n’a pas dépassé les salles. Quelle tristesse lorsque l’on sait qu’à l’étranger il est apparu en DVD et a même créé un merchandising de figurines à la beauté incomparable ! En DVD il existe des DVD japonais fonctionnant en zone 2 et NTSC.
Plein de visuels, lobby cards, photos d'exploitation et photo de jouets :
La bande son du film, contenant
la mâââgnifique chanson du générique original.
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Voilà voilà. Laché vo coms lol !