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Etant novice dans le monde du nanar, ceci est mon premier essai de chronique, que les Grands Nanardeurs me pardonnent, je n'ai pas leur oeil exercé
UNDER SIEGE II - Dark Territory (Piège A Grande Vitesse)
GENRE : les cuistots sont nos amis (sur un air connu…)
PAYS : USA
DATE : 1995
Réalisation : Geoff Murphy
Scénario : Richard Hatem, Matt Reeves
Musique : Basil Poledouris
Avec : Steven Seagal , Eric Bogossian, Everett McGill, Katherine Heigl
EN GROS :
Un satellite super-ultra-sophistiqué comme seul Hollywood peut en produire est détourné par de méchants terroristes qui ont eu la mauvaise idée de faire une balade dans le même train que le célèbre cuistot-commando Casey Ryback et sa chtite nièce. Ah la famille…
Steven Seagal et la SNCF : des sensations...bien!
On y retrouvera donc les ingrédients classiques de ce genre de soupe action-techno-thriller ; des fusillades à tout va, des cassages de membres divers, quelques explosions, des méchants sadiques, des ordinateurs où l’on pianote sur le clavier avec la virtuosité d’un Richard Kleiderman…
Alors reprenons depuis le début : tout ca commence par la mise en orbite du satellite susnommé par une bande de barbouzes et de militaires aux activités apparemment pas très régulières (les civils sont toujours des enfoirés, on le sait depuis Rambo II).
- Agent Machin, qu'est ce que c'est que ce scénario de merde?
- ...
Pendant ce temps à Vera Cru…heu Denver, arrive notre cuistot briseur d’os, Saumon Agile (copyright Mad Movies), Casey Ryback aka Steven Seagal of course (pour ceux du fond, faut revoir l’innénarable Piège en haute mer) qui sort de sa voiture avec une musique très héroïque en fond et un joli plan de trente secondes sur son visage , lequel possède toujours l’expressivité d’un menhir breton. On y apprend que Sensei Bibendum (toujours copyright Mad Movies) a récemment perdu son frangin (musique triste) et que histoire de resserrer les liens familaux avec la fille de celui-ci, décide d’emmener cette derniere en voyage en train – pour être précis, les Grand Continental, une sorte de palace ferroviaire cinq étoiles qui traverse tous les USA. C’est pendant l’embarquement que l’on aperçoit à la gare un blondinet pas net qui monte dans le train sur fond de musique basse, hummm quelque chose me dit que c’est un méchant ! (Sans doute un moustachu en civil, Rôdeur ! )
- Je te dis que j'arrive à sourire si je veux! Gnnnnn....
- *soupir* Moins de deux heures à tenir...
Pendant que le train s’en va gaiement et que la nièce de Saumon Agile nous montre tout ce que Tonton lui a appris en malmenant un pauvre bagagiste (on ne nous évitera pas le cliché du sidekick noir volubile, eh non, ne rêvez pas, pauvre fous !), une bande de méchants en Hummer s’en va faucher des hélicos dans une base militaire, en profitant pour s’exercer au tir au MP-5 sur des GI’s qui n’avaient apparemment rien de mieux a faire ce jour là que de se faire déssouder.
- Un petit tour dans le wagon lit ca vous branche?
-*ZBAF*
- Maismais enfin...je suis Steven Seagal!!
Mais me demandez vous l’œil avide et les pupilles dilatées, que se passe-t-il dans le train durant ces évènements tragiques ? Eh bien, Steven fait de la pâtisserie, eh oui : Panda Vigoureux (copyright…ah et puis merde à la fin) s’en va aux cuisines montrer à quatre ou cinq cuistots ébahis comment il prépare le gâteau favori de sa chtite nièce adorée. C’est à ce moment que le train est freiné par trois troncs d’arbre sur la voie et que deux pauvres machinistes se font dézinguer par des méchants histoire de montrer qu’ils sont VRAIMENT méchants ! Pourquoi flinguer deux machinistes moustachus incapable de se défendre ? « Parce que ce sont des gentils ! » Voilàààààà, à ce stade vous avez compris l’essence du pourquoi des actes du méchant : « parce que c’est un méchant ! » 10/10 !
- Steven, je t'assure qu'il n'y a pas de haricots verts dans la charlotte au chocolat...
- T'as envie de finir comme Tommy Lee Jones dans le premier film?
Donc, les ennuis commencent ! Les hélicos arrivent et tous nos méchants ptits terros envahissent le train et prennent les passagers en otages. L’un d’entre eux à le malheur de vouloir entrer par la porte de la cuisine et se fait prestement latter par un Saumon Agile plus vif que jamais, ce qui a pour conséquence de faire arroser les cuisines à l’arme automatique pendant que Steven, rusé comme la fouine de Basse-Rhénanie, se planque dans un meuble tout inox. C’est lorsqu’il sort et que le train redémarre qu’il constate le carnage : ERREUR FATALE ! Les méchants on commencé par buter les cuistots ! Et ça, ça nous fout Steven en rogne, pensez ! Il suffit d’observer son visage crispé de rage (expression faciale n° 2 – fin de la leçon « Ayez la tronche de Steven Seagal en dix leçons ») pour savoir que ca va danser…
Expressions N°1-2-3-4-5-6-7-8-9-10
Mais passons sur ces tribulations culinaires pour nous intéresser quelques instants aux duo de grands méchants, j’ai nommé Everett McGill en mercenaire plus-méchant-tu-meurs (mais qui, dans la catégorie des faciès monolithiques, n’a rien a envier à Steven) et Eric Bogossian en scientifique barjo qui semble d’ailleurs s’en donner à cœur joie dans son rôle. Alors, le pourquoi de leur action ? En gros, Bogossian est le concepteur évincé du satellite dont il fût question plus haut et que tout le monde croyait mort, il est fou à lier et il a décidé de raser toute la Côte Est si on ne lui verse pas un milliard de dollars de rançons (« j’ai quelques dettes… » donne-t-il pour toute explication), et pour cela, il s’acoquine avec le mercenaire au visage de marbre Everett « tronche de carrare » McGill pour prendre en otage un train ou il installe tout son bordel électronique car en gros, quand ca bouge on ne peut pas le repérer.
Bon, pour la dernière fois, qu'est ce qui ne va pas avec mes cheveux? Ou je fais péter la Maison Blanche! Gnyahahahaha!!
Je signale au passage qu’Everett McGill, bien qu’inexpressif, nous gratifie d’une scène postivement tordante où lorsqu’il découvre la nièce à Steven-Casey, celle ci lui balance du lacrymo dans les yeux, il rétorque : ce n’est pas un lacrymogène, c’est un vaporisateur de poivre, quand on y est habitué, ca dégage les bronches et les sinus – et là dessus, il s’en passe un bon coup dans la gorge, comme une bombe d’Hextrill !
Finissons en avec les exploits des méchants qui auront tout de même le temps de raser une usine d’armes chimiques chinoise (ah j’ai pas dit : leur fameux satellite provoque des secousses sismiques…non-terrestres… hum…oui bon…), un ou deux avions et sur la fin une paire de F-117 qui allaient balancer leurs bombinettes sur le train. Précisons aussi que le méchant incarné par Bogosian est décidé a raser le Pentagone; c’est là qu’on apprend qu’il y a un réacteur nucléaire secret sous le célèbre bâtiment à cinq branches (que peut bien foutre un réacteur nucléaire sous le quartier général des forces armées, quasiment en zone urbaine, pas loin de washington et donc d’une bonne partie de lieux officiels « clés » du pays, ça j’ai pas encore compris… ). Notons aussi que cette destruction programmé sera bien sûr accompagnée d’un splendide compte à rebours comme Hollywood les aime qui s’arrêtera classiquement à quelques secondes près.
Mais que fabrique Steven pendant ce temps ? Eh bien, notre Mad Chiropractor va faire honneur à son surnom et sa réputation, commencant par zigouiller au couteau un pauvre méchant affublé d'un œil de verre (véridique !) et de la moustache de Groucho Marx, il va cavaler sur le toit du train censé foncer dans les Rocheuses, celà la veste parfaitement droite et les cheveux toujours bien raides – je signale au passage que son impeccable costard noir n’aura pas un pli de tout le film – il va se faire (beaucoup) tirer dessus, se faire rater (c’est marrant cette propension des terroristes de cinéma à tirer comme des porcs.), s’accrocher sous le train malgré une blessure au bras (mais nous dit-il plus tard, ça, c’est même pas une blessure !)… Je résume beaucoup, mais il faut dire qu’à partir de là, on a essentiellement droit à un enchaînement, fort divertissant au demeurant, de bastons, de fusillades et de fractures diverses. On y verra notamment notre Steven plier sadiquement dans le sens inverse les pauvres mimines d’un terro qui passait par là. Signalons aussi que le porteur Noir du début va aider notre héros du rail durant sa longue quête de membres fracturés et que même quand il part en voyage familial, Steven-Casey trimbale toujours son Colt .45 dans son sac ! On ne sait jamais, la preuve, les trains ne sont plus sûrs de nos jours !
Bien qu’étant un nanardeur novice, je crois que cette succession d’affrontements comporte tout de même quelques scène notables, citons en vrac la fabrication d’une bombe incendiaire avec un shaker (très drôle, quand le méchant terro moustachu reçoit la bombe en mains, il y voit un afficheur digital lui signalant : « YOU’RE FUCKED ! » - boum…) et l’inévitable chute du train : Steven tombe donc du train en marche, entrainant un méchant avec lui, et manque de pot, y’avait un ravin pile a cet endroit. Après s’être débarassé à coups de santiags du méchants accrochés a sa jambe tel un vil roquet en rut, notre Bocuse de la sulfateuse passe dix bonnes minutes accroché du bout des doigts à son bout de falaise, glissant puis se rattrapant au bord du dessous… Cela jusqu'à que deux vilains terroristes descendent a coté de lui en rappel ; car oui, Steven avait piqué aux méchants un CD-ROM dont ceux ci ont absolument besoin, donc, ne le tuons pas tout de suite, on descend en rappel et on lui demande gentiment le cédé. Pas branché informatique pour deux sous, Steven bondit tel un cabri à queue de cheval sur le méchant-moustachu-alpiniste suspendu dans le vide, lui fracasse la tronche contre la paroi rocheuse d’une façon assez méchante et s’amuse à couper à la mitraillette la corde du deuxième gugusse qui descend à côté.
Alors résumons, parce que là tout de même ca commence a faire long ! Les méssants-pas-bô retrouvent leur disque, le train repart, Steven est paumé, il fauche un pick up pourrave qu’il démarre avec les fils, lequels étaient préalablement coupés sous le capot – j’avoue ne pas y connaître grand chose en mécanique, m’enfin là quand même… Il rattrape le train (c’était peut être le pick up à Batman, allez savoir ?), le prend en travers, se jette en marche sur la pente caillouteuse en une splendide roulade, le pick up passe par dessus le train tandis que Steven rebondit sur le toit, lequel semble décidément être son lieu de prédilection après les cuisines. Nous approchons donc de la fin, faut commencer à régler cette affaire parce que ca va finir par traîner en longueur ! Soyons brefs, donc, Steven remonte à bord, il tue tout le monde, libère les Zotages et s’en va chercher sa pitite nièce adorée et, peut être aussi tant qu’on y est, latter le portrait aux deux grands méchants qui restent.
Ces dernières scènes sont à mon sens les plus hilarantes (de par leur ridicule) de tout le film – cela suffit-il à lui donner toute sa nanardise ? Je vous laisse juges…
Première étape : Everett McGill. Rien de tel qu’une bonne baston au couteau dans le wagon restaurant pour finir la journée en beauté ! McGill se fait taillader une première fois et lâche, incrédule : « Mais t’es malade ! Mon blouson est foutu ! ». Ces petits tracas vestimentaires trouveront leur conclusion dans la cuisine, où Saumon Agile, enfin dans son élément (comme un poisson dans l’eau ! Ah Ah Ah ! …hum ouais bon ça va, vous fatiguez pas j’ai compris…) lui administre une séance de kinésithérapie toute personnelle, moulinant des bras d’une manière franchement ridicule face à McGill armé d’un hachoir, avant de se décider à couper court en lui brisant le cou, comme a son habitude, concluant par un goguenard « Chuis imbattable dans une cuisine ! ».
Deuxième étape : Eric Bogossian, aka le savant fou. Ma scène préférée : il se prépare a filer en hélico alors que le train va bientôt en emboutir un autre (bourré d’essence, cela va de soi, il passait ce jour là par le plus grand des hasards). Il désigne son ordinateur portable : « Vous n’avez aucun moyen de déjouer mes petits programmes ! » Steven : « Vous voulez me faire croire que je n’ai aucun moyen de vous arrêter ? » « Aucun ! » * PAN ! * Et une bastos de .45 à travers le portable droit dans le buffet du petit Eric qui gargouille « J’avais pas pensé à ça ! » avant de basculer du train par la fenêtre ouverte. Le satellite est repris sous contrôle et détruit, c’est super tout ca.
S’ensuit une cavale classique dans le train, Steven et sa nièce se sauvent dans l’hélico pendant que deux belles maquettes de trains se rentrent dedans et explosent avec beaucoup de flammes. Et nous arrivons alors à ce qui est sûrement le summum des instants nanars de ce film : Steven grimpe à l’échelle de corde de l’hélico quand soudain apparaît accroché à ses chevilles le scientifique timbré (Comment est il arrivé là à pied et avec une balle dans le bide ? Tant de questions…) et hurlant « Ryback ! J’ai encore une chose à vous dire ! » et survient enfin LA scène : notre cuistot-franc tireur lui referme la porte coulissante de l’hélico sur les doigts, les phalanges demeurant à l’intérieur et Bogossian chute dans le brasier en hurlant « RYYYYYYBAAAAAAAAAAACK ! ». Je pense qu’à ce moment, le nanardeur moyen sentira que l’on a atteint le sommet. Je me permets de signaler au passage que dans les plans de l’hélico, les incrustations des persos sur fond de tempête de flammes sont extrêmement mal faites – technologie balbutiante à l’époque ? Ne soyons pas méchants, je leur accorde le bénéfice du doute…
Plus rien à dire le film est fini, l’honneur des cuistots tombés au champ d’honneur est vengé, et on à droit à Steven en grand uniforme accompagné de sa nièce se recueillant sur la tombe de son frangin avant que ne survienne une abominable musique dégoulinante à souhait qui m’a fait couper le son de ma télé après trois mesures.
Nom de Dieu Steven, c'est quoi ce scénario à la con?!
Alors nanar ou pas ? Considerons qu’en tant que film d’action, c’est assez mouvementé pour qu’on ne s’ennuie pas, mais les invraisemblances à la pelle et le charisme d’armoire normande du Mad Chiropractor nanardisent irrévocablement l’entreprise déjà fort mal embarquée par un scénario qui sort peu ou pas des sentiers battus. Mais bien poilant si on regarde ca au second degré ! Pour moi, malgré son aspect blockbuster, il était "sympathiquement mauvais"
Pleure pas Baby, le film est enfin fini...
Comment Nanarland nous a repérés? Holy Shit !!