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Le 2, c'est le même que le premier, avec un titre différent.

J'avais oublié de le signaler mais cette chronique a rejoint le site :

http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... anteenager

Rarement une chronique m'aura autant donné envie de voir un film

Merci, c'est un joli compliment.

Mon dieu, ces couleurs offusquent mes yeux !!! C'est un attentat visuel, ce truc ! En tout cas, la chro fait envie comme il faut. Bravo, Kobal !

Cependant, à l'insu de le saudir, j'ai vu des trucs :



la pelouse du lycée



les looks les plus fous de ces jeunes



de nos doubleurs français



qui veut se faire Gordie



avant de l'abandonner comme.

EDIT PIAF : les fôtes ne sont plus là dans la chro en ligne sauf "le pelouse du lycée".

C'est corrigé, merci de l'avoir signalé.

Damned, même après ma dernière relecture, les fautes parviennent à survivre. Et moi qui me considère comme bon orthographiste.
Histoire de me déculpabiliser un peu, il faut reconnaitre que les erreurs de ce genre sont plus difficiles à repérer sur un écran que sur du papier je trouve.

En lisant, je pensais juste pareil
Ce côté tendre dans l'écriture de Kobal, ça rend la nanardité du film vachement explicite.

C'est beau. On ma dit aujourd'hui que j'étais coriace, et là, c'est gentiment équilibré avec une caractérisation tendre.

androgénie , androgenèse nom féminin singulier
(biologie) développement de l'œuf à partir du noyau spermatique, sans ovule

Serait-ce donc l'aboutissement de l'identité sexuelle ?

(il fallait donc lire androgynie, bien sûr)

Un beau lapsus lourd de sens (mais lequel ?).

Merci de la correction, cette chronique aura décidément été bourrée de fautes passées au travers des mailles du filet impitoyable de la correction nanarlandaise.

Corrigé

La vache !

J'ai vu cette horreur hier soir en compagnie de ma douce et quel choc pour les yeux… Pour ceux qui connaissent l'excellent Idiocracy, American Teenager donne l'impression jamais démentie de regarder une sorte de "Uglycracy". Certes, je suis bien conscient de ne pas être moi-même un apollon, je suis même sans doute loin de pouvoir représenter une référence ultime et impérissable en matière de canons de beauté masculins, mais là il faut dire ce qui est : les protagonistes de ce film offrent une galerie de la mocheté ordinaire absolument fascinante, pas aidés il faut dire par un look années 80 du plus abominable effet, longuement décrit par Kobal dans sa chronique. C'est simple, on se surprend à reculer brusquement dans son fauteuil à chaque gros plan sur un de ces visages acnéiques, on voudrait hurler STOP à chaque zoom sur une de ces bouches ou un de ces nez accablé par les affres de la puberté, dans un pur réflexe d'auto-défense.


Comme un air de famille...

Sur le fond, American Teenager c'est un peu "Les beaux gosses" avant l'heure, mais sans le recul et l'humour très second degré qui faisaent tout le sel du film de Riad Sattouf. On y suit les atermoiements adolescents habituels (amour platonique et jalousie, étude de Roméo & Juliette, antagonismes entre metaleux - pardon, "metalers" - et new wavers…). Bref, rien de bien transcendant.

Ce qui fait l'intérêt de American Teenager à mes yeux, c'est surtout son esthétique - celle de ses protagonistes incluse bien sûr - et un doublage français qui voit une poignée d'adultes prêter leur voix à une foultitude de juniors en affectant - très mal - les inflexions censées exprimer leurs tourments (en gros, ils geignent ou prennent des voix de faussets, dans les deux cas c'est évidemment ridicule).

Comment ce film est-il né ? Je ne puis que me perdre en spéculations oiseuses. Les kids qui s'ébattent dans le film sont clairement des comédiens amateurs, ils n'ont aucun autre crédit sur l'IMDB. Le film lui même semble une vraie rareté, il n'a que 6 votes sur l'IMDB et on ne trouve trace nulle part d'une édition en VO de "Out 2 Lunch". Le grain de la pellicule fait penser à celui des films de Norbert Moutier, vraisemblablement du 16mm. A partir de là, je me suis demandé s'il ne s'agissait pas d'un film tourné par des étudiants en école de cinéma (supputation) dans un vrai collège, avec des vrais collégiens (ça par contre ça semble avéré). Au générique, on trouve énormément de "L.A.S.U.S.D. Co-Executive Producers", "L.A.S.U.S.D. Associate Producers" et de "L.A.S.U.S.D. Student Co-Producers" venant étayer l'hypothèse d'un film co-produit par le Los Angeles Unified School District (http://en.wikipedia.org/wiki/Los_Angele ... l_District). A part ça, impossible d'en trouver plus… En tout cas c'est une vraie curiosité, cette approche quasi documentaire conférant au film un réalisme, une authenticité qui brûlent les rétines. Si des films comme Voyage of the Rock Aliens, Bim Stars, Breakstreet etc. nous montraient des 80's flamboyantes, sous un prisme trompeur, idéalisé, pas représentatif de la réalité, American Teenager nous plonge au contraire dans les evil 80's, celles qui m'ont rappelé la demi douzaine de coupes de cheveux - toutes plus infâmes les unes que les autres - que ma soeur avait arboré entre 1984 et 1992 (soit entre ses 12 et 20 ans). Douloureux !



Si je ne dis pas de bêtise, le film se déroule dans un collège (Palms Junior High School) et non dans un lycée (High School). Pour désigner une Junior High School on dit d'ailleurs aussi "Middle School", soit établissement intermédiaire entre Elementary School (l'école élémentaire) et High School (lycée).

A noter cette critique sur IMDB qui rejoint l'avis de Kobal et le mien (mais en beaucoup plus méchant) :

C'est exactement ça ! Et c'est vraiment ce parti pris qui est intéressant, on se dit qu'on aurait pu tourner avec sa classe dans un film équivalent (dans les 90's en ce qui me concerne) qui aurait alors révélé l'implacable réalité adolescente de l'époque (toujours moche, mais avec des styles différents).

Concernant l'âge des protagonistes, j'ai tout de même plus l'impression qu'ils sont au lycée qu'au collège, que ce soit au vu de leur physique ou de leurs préoccupations.

Et beau travail d'extrapolation sur les origines du film, dont j'avais été surpris de ne trouver aucune trace en édition anglo-saxonne, même sur des sites de perdition comme cinemageddon.

La liste des films où a participé Jon Stevens est fort courte (d'après imdb du moins), mais il est amusant de constater qu'il a participé à quelques nanars chroniqués ici. Par exemple, c'est lui qui a scénarisé Air Strike et Cyborg Cop II. Il a également produit Creature et Ninja III. Il serait peut-être intéressant de se pencher sur ses autres films.

En tout cas le fait que les acteurs aient tous un physique pour le moins... particulier, laisse quand même penser qu'ils ont été spécialement sélectionnés pour leur physique, ou alors que leur look a été créé pour le film. Ça m'étonnerait fort qu'ils soient comme ça au naturel.

Un drôle d'OVNI très attachant que ce film, suite de sketchs mettant en scène des dizaines d'ados dans une sorte de film chorale/chronique douce-amère des affres de la puberté. Un pendant prolo et melting-pot des teens-movies souvent axés sur les gosses de riches WASP, qui nous change du traitement parfois dégradant dont sont victimes les minorités dans certains de ces films. Etant personnellement un amateur inconditionnel de teen-movies américains des 80's, je ne peux que plussoyer sur le choc visuel absolument hors-normes qu'inflige le film aux rétines du spectateur contemporain. Les looks sont parmi les plus extrêmes que nous ait offert la décennie et les visages des acteurs sont anti-photogéniques, avec un coté foire aux monstres, presque un mondo de la mocheté acnéique. Les filles ont de la moustache et des pattes sur les joues, sont trop maquillés et en même temps sans fard, les garçons sont boutonneux et graisseux, tout le monde sans exception porte des appareils dentaires (personnellement, je n'en ai jamais porté et la grande majorité de mes camarades de classe non plus), tout ça est très cru, avec une photo floue pas arrangée par la qualité VHS. Le doublage d'adultes sur des jeunes de 16 ans, voire 12 ans, rajoute à l'aspect creepy général. La comparaison de John Nada avec Les beaux gosses est très pertinente.

Et pourtant je dois avouer qu'une fois passé le premier choc esthétique, j'ai regardé pratiquement tout le film au premier degré malgré son festival ininterrompu de tronches d'avatars. A part la séquence des loubards avec leur chef qui se déhanche en contre-plongée sur sa canne en forme de crayon et semble se croire dans un clip de Michael Jackson, là j'ai ri tellement c'était too much. Et aussi la fameuse scène niaise et à côté de la plaque de la main tendue, main tendue par une prof qui considérait jusque là tous ses élèves comme des petites frappes, et décide (après un tourment intérieur en règle) d'aider à se relever... l'une des pires petites frappes du lycée (Mais laisse-le au sol cette crevure de harceleur ! Tu pouvais pas plutôt aider la tête de Turc qu'il chahutait une minute plus tôt ??). Et puis je ne me rappelais pas avoir assisté à des chorégraphies collectives improvisées quotidiennes sur la pelouse de mon bahut, mais c'est sûrement un particularisme culturel des lycées américains.

Mais sinon, je me suis vite attaché à cette bande de jeunes sympas et à leurs petites tranches de vie insignifiantes. La chro de Kobal retranscrit d'ailleurs bien l'attendrissement que suscite l'ensemble. Le film est ultra-kitsch et cheap mais sincère. Il intrigue par son coté documentaire ethnographique sur la vie sentimentale des jeunes laid.e.s conscient.e.s qu'ils/elles ne croiseront jamais la route de leurs idoles glamour inaccessibles (les Bowie dont ils/elles ne peuvent que contempler la photo placardée dans leur casier) et devront se contenter de flirter avec d'autres jeunes aussi laids et mal coiffés qu'eux/elles.

Ou alors peut-être que c'est l'abus de mauvais films sympathiques qui me fait apprécier un nanar gnangnan et méga-ringard comme un bon film...

Haha, je me doutais que le film te plairait Jack

Avec Kobal on a retrouvé le réal, et des infos sur le film :



Et je viens de trouver une édition VHS québécoise, titrée "Tombé sur la tête" :



https://www.amazon.ca/-/fr/Rami-Rivera-Frankl/dp/B0149TA1YC

Je vais l'ajouter de ce pas à la chronique...

Ah tiens, c'est chouette comme coïncidence et en plus c'est l'accroche d'American Teenager qui s'affiche sur la page d'accueil du site, un signe.
Un addendum très intéressant, qui lève le voile sur les origines de cette œuvre mystérieuse et hyper-obscure.
Et quelle belle jaquette québécoise, qui capitalise à fond sur le charisme de James ! Et si le titre français American Teenager résume plutôt bien le contenu du film, on se demande d'où leur est venue l'idée d'appeler ça Tombé sur la tête.

Peut-être que c'est l'opinion personnelle du traducteur à propos du réalisateur (et si c'est le cas, on ne peut lui donner tort).

Je pense que le film part quand même sur le fond d'une idée intéressante et sincère : décrire la réalité des adolescents américains des années 80 et qui vivent dans les quartiers populaires. Visuellement, le trait a été trop "grossi", d'où le look ignoble des personnages, mais la trame de fond reste pertinente et traitée relativement sérieusement. D'où l'aspect visuel du film, atroce, avec un fond intéressant. Finalement, la vraie beauté de ce film est intérieure.

Edit : Je me demande si Harthley Coeur à vif n'est pas l'équivalent chic et sous forme de série de cet American Teenager.