Accusé Zord, levez vous !
Force est de constater, après revisionnage du film, que je dois faire un petit mea-culpa concernant La Nuit de la Mort. Pour ma défense, votre Honneur, cette chronique a maintenant près de 6 ou 7 ans, ce qui ne nous rajeunit pas et nous ramène aux premiers temps du site. Dans mon souvenir, je crois même qu'elle avait été postée sur le tout-tout premier forum (le vieux truc Sly Net tout moisi qui, vu d'aujourd'hui, fait penser à une antique BAL Minitel dont la seule évocation fait pouffer l'internaute de 2008). Comprennez moi, à l'époque, j'étais jeune, naïf, innocent et je faisais mes premiers pas dans le monde du nanar. Je dois bien avouer qu'avant de visionner La Nuit de la Mort et d'en rédiger la chronique, j'ignorais tout de la carrière de Raphaël Delpard.
Alors, il est vrai que j'ai un peu pêché par l'enthousiasme des débuts, d'autant que le premier visionnage en groupe, aidé en cela par quelques bouteilles de jaja qui fait piquer les yeux, avait bien aidé. Mais, avec le recul et quelques visionnages supplémentaires, et nonobstant le fait que je continue à le classer comme nanar, je dois reconnaître que j'ai été peau de vache avec La Nuit de la Mort, ou tout au moins sa note d'intention. Pour être franc, j'ai tendance à voir ce film comme un beau gâchis: l'idée de base est bonne, les dialogues bien écrits, certains acteurs franchement bons (je pense notamment à Betty Becker, excellente en directrice d'hospice et grande-prêtresse d'un culte cannibale, qui arrive à rester inquiétante et digne malgré tout, ou au vieil anarchiste, plutôt réussi dans le genre glauque/angoissant), MAIS, malgré tout, ça ne sauve pas le reste. L'héroïne est plus que moulesque, le montage est affreux et le retournement de situation final visible à trente kilomètres. En fait, le film est une sorte d'alchimie entre le jeu très ampoulé (mais supportable) de vieux acteurs d'après-guerre (la plupart de ceux qui jouent les petits vieux étaient, d'après IMDB, des seconds rôles assez réguliers du cinéma des années 40 et 50) et le semi-amateurisme de la jeune génération des années 70-80 formée à l'atelier théâtre d'une quelconque MJC de banlieue. Et le cocktail, à mes yeux, ne passe pas du tout. Si l'on rajoute à tout cela une bonne dose de solides clichés, on est tout de même face à un film qui, tout en essayant de se créer une identité propre, se casse joliment la gueule au final. Mais il est évident que vu d'aujourd'hui, je ne le noterai certainement plus aussi haut. 2 sur 5 serait la note max que je lui accorderai.