Bon, étant ses jours-ci dans ma période "est-ce vraiment si mauvais qu'on le dit", après m'être maté Alone In The Dark, Incontrôlable, A L'intérieur ou encore Skate Or Die, ce matin, j'ai eu droit à Humains.
(oui, j'ai un peu d'argent à perdre)
Là, oui, c'est vraiment aussi mauvais qu'on le dit, mais au moins c'est un vrai et beau nanar, qui vous fait rire, sourire, rêver...
Oui, rêver. Parce que le pitch de départ n'est pas plus mauvais qu'un autre et si les scénaristes avaient fait et assumé un choix au lieu d'osciller entre le film d'aventure (début assez sympa sur le papier) et le survival movie (bien raté), ça aurait pu être pas mal. Les trente premières minutes se regardent sans ennui (et sont quand même ponctuées de nombreux éléments nanars) mais dès que l'aventure laisse la place à l'hécatombe, ça marche plus du tout : c'est répétitif et pas crédible du tout (on sort des prisons néenderthaliennes comme on veut, finalement).
Premier gros soucis : le scénario. Oui, c'est le genre de script qui vous donne envie de jouer les script doctors. Premièrement : commencer par trouver un moyen moins con de péter le genoux à Deutsch. Surtout que là, on dirait plus une scène comique à la Indy 3 mettant en avant le manque de liens entre le père et le fils :
- Appelle une ambulance, je me suis pété le genou...
- FAis pas ta chochotte mon fils, la science n'attend pas !
ET puis surtout, POURQUOI EST CE IMPORTANT QU'IL SE PETE LE GENOU? Ca aurait pu être un ressort scénaristique intéressant : le héros "mâle alpha" amoindri, affaiblissant son groupe face à un adversaire combattant sur son territoire et supérieur en nombre...
Mais ici, rien. léger boitillement et c'est tout. On n'en parle plus par la suite. Donc, première scène à dégager.
Et les rapports père/fils sont traités de façon trop elliptique pour justifier une scène mettant en avant l'indifférence de l'un pour l'autre...
Ensuite la famille en rando. La petite est très vite insupportable. Comme les paléontologues les croisent par hasard sur la route, il n'était pas nécessaire de les faire rencontrer Sara Forestier dans le train. On se fout de leur vie et leur différents stéréotypés nous sautent aux yeux très vite. Alors si on doit se les coltiner pendant tout le film, autant retarder au maximum leur arrivée.
Je sais bien qu'un film doit durer un peu moins d'1h30 minimum pour être crédible mais là, ces scènes inutiles décrédibilisent à vitesse grand V un projet qui n'avait pas vraiment besoin de ça...
Maintenant le jeu d'acteur... Pinon et Nahon sont ceux qui s'en tirent le mieux (mais le premier n'est pas gâté par son rôle). Les filles, c'est un concours de crises d'hystérie, notamment lors de la scène post-torrent où on gueule pour un oui ou pour un non (ça mériterait une section audio).
On a souvent souligné le manque de crédibilité de Deutsch dans le rôle du leader. J'avoue que pour moi, à quelques occasions, il a fait illusion. Mais il en revient trop souvent à sa voix de jeune de son temps ahuri et dépassé par les événements comme dans la scène où il apprend que le corps de son père a disparu, lançant un "hein?" d'ado en fin de mue assez fendard. (qui aurait aussi sa place dans une section audio).
Après concernant la réalisation en elle-même, c'est assez fluide, notamment dans la première partie. Après, les va et vient dans la caverne sont très vite lourds. Et le coup de la voiture à la fin, c'est du vu et revu (dans le même ordre d'idée : pour que l'aventure soit crédible, ne tournez pas votre survival dans la forêt de Rambouillet, si c'est pour en plus faire arriver les héros qui viennent juste de quitter l'abri des homme préhistoriques sur une route bien proprette, ça rend d'autant plus risible le plan des néenderthalins au bord de la route, comme deux ronds de flans...).
D'autres trucs hallucinants comme le coup de la corne d'appel en raccord son de la scène d'émotion, Deutsch qui prend Forestier en otage pour éloigner les assaillants (scène aussi nanarde et expédiée qu'inefficace et inutile), l'accident avec chute de 50 mètres de haut sans trop de dégâts (et personne n'a cru une seconde que le truc qui s'est abattu sur la voiture était la femme du début. Au passage, l'hommage à Descent au tout début était assez maladroit...)... Et ce final où tout le monde meurt, genre La Baie Sanglante de Bava, est incroyablement mou du genou...
PS : en cours de visionnage, j'ai eu une petite idée pour la fin : au début, Sara Forestier et Deutsch sont en couple : Nahon n'est que le directeur de recherche de Forestier, Deutsch l'accompagne pour être avec elle (région sympa, tout ça). Déjà, on évacue la relation père/fils ne menant nulle part. Ensuite, après le rêve nanar de Forestier (scène dont le plan final ne supporte pas un arrêt image), c'est Deutsch qui lui demande de quoi parle son bouquin : du coup, on a pas droit à la famille et la fille casse-couille. Et ça évite un plan nanar de Forestier à la gare qui fait coucou.
Puis, juste avant le départ, Deutsch et Forestier couchent ensemble car Forestier est en début d'ovulation (ça peut même être la raison de la venue de Deutsch). Puis ils partent.
Et du coup, à la fin, Sara Forestier survit, apprend qu'elle est enceinte et hésite à le garder car elle ne sait pas si cet enfant est celui de l'homme qu'elle aime et qu'elle a perdu ou celui du néenderthalien qui a abusé d'elle.
Mais pour que cette idée fonctionne, il aurait fallu que tout le film soit réécrit. Enfin bref...
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
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