BLACK ROSESREALISATEUR : John Fasano
ANNEE : 1988
GENRE : Horreur
CATEGORIE : Culs-terreux et cultes heureux
CASTING : John Martin, Ken Swofford, Julie Adams, Carla Ferrigno, Sal Viviano
DUREE : 80 minutes
The Loneliness of the Long Distance RunnerHaaa, le hard-rock. Jamais cette musique n’aura porté autant de fantasmes et de réputations sulfureuses avec elle. Loin ici l’idée de faire l’histoire de la musique, mais l’association du diable/riffs de guitare existe depuis des décennies maintenant. Et plus la musique est forte, plus les gens croient que ça cache quelque chose. Un peu comme si l’ampli servait à planquer la boite de Pandore qui pourrait déverser tous les maux de la terre (sexe, drugs & belzebuth en quelque sorte)
Bad Boy BoogieBlackroses, touche du doigt cette peur qu’ont eu les parents un dimanche, entre une émission sur le foot et le journal de 13h, en voyant leur garçons porter des jeans troués et des cheveux plus longs (et bizarrement plus jolis) que leurs sœurs.
En effet, le film parle d'un mystérieux groupe de hard-euh rock-euh qui semble porter une réputation douteuse, un peu comme une face cachée de la lune. Qui sont-ils ? Pourquoi viennent-ils jouer dans cette bourgade fleurie et souriante, ressemblant au sud du paradis ? Est-ce de la bonne musique pour des adolescents ? Et puis, faire des albums dont les pochettes arborent des têtes de mort ou bien des fleurs fanées cachent forcement quelque chose de malsain, un appétit pour la destruction.
Vincent Pastore...avant de jouer dans la série "the sopranos"..."You Don't Have to Be Old to Be Wise"Mais si la population bien pensante (composée de gens de plus de 45ans qui portent soit des cravates, soit des lunettes double-foyer dans le film) de ce charmant hameau d’Amérique du Nord semble appréhender la venu d’un groupe de Hard-Fm aux cheveux soyeux et aux pantalons moulants, ce n’est pas le cas des plus jeunes.
Au contraire les jeunes lycéens (dont certains ont quand même l’âge d’un expert-comptable en milieu de carrière) semblent totalement excités à l’idée de la venue d’un groupe de musique qui sait comprendre leur mal être et qui plus est, en chanson.
God Bless the Children of the BeastLes différences d’opinion se heurtent de plein fouet, tel un marteau scandinave frappant un acier britannique et on sait bien qu’une telle situation ne peut pas rester ainsi sans exploser un jour au l’autre. Une confrontation violente entre jeunes écervelés de moins de 20 ans et vieux grigous de plus de 50 (personne, à part le héros du film ne semble interpréter la tranche d’âge intermédiaire mais nous y reviendrons plus tard) attisée par une musique éprouvant de la sympathie pour le diable.
"Am I Evil ?"Ce fameux groupe (les Blackroses, donc) énigmatique semble pourtant comme les autres troubadours vivant de leur art depuis les années 60. Visages amènes et politesse sont les maîtres mots lorsque les grandes figures de la ville (c’est à dire les vieux qui ont un travail dans l’éducation nationale ou sont de profession libérale) viennent assister au début du premier concert. Au bout du compte, ces jeunes gens ne prônent que la liberté d’expression et le renouveau d’une musique qui accompagne souvent une nouvelle génération portée par d’autres rêves que ceux de leurs parents. Le verdict alors tombe : ces gens là, sont finalement charmant, et n'ont rien à voir avec ces cow-boy de l’enfer que l’on pourrait croire, ils aiment simplement la musique un peu forte.
Damien en concert..."So Far, So Good... So What!"Finalement, la musique encore une fois, semble être le cache-misère d’un problème bien plus grand : celui d’un manque de communication et de considération dans la cellule familiale contemporaine. Bourdieu aurait pu écrire ça mieux que moi…
Raconté comme ça, le film à l’air chiant, hein ? Bourdieu aussi, vous allez me dire mais c’est pas le sujet. Mais la réalité la voici. Blakroses n’est pas un énième film prônant la liberté d’expression d’une catégorie de population que l’on considère souvent comme trop bête pour prendre ses décisions sans être influencée par un tiers ou un média. Et qui passe par l’acceptation des goûts culturels de chacun, aussi subversifs qu’ils peuvent en avoir l’air.
Damien, en répétition (et sans mulette) "Too Good to Be True"Non pas du tout. Blackroses c’est simplement un film sur des jeunes tellement DÉBILES qu'ils ne comprennent pas, malgré les avertissements des adultes, que les groupes de hard-rock sont en réalité des malades mentaux qui veulent viscéralement et littéralement inviter le diable sur terre, tuer des gens et violer des femmes (dans le désordre).
Oui, vous avez bien lu.
Et oui, pourquoi ils ne comprennent pas ça les jeunes ? PAR CE QUE LES JEUNES SONT DES CONS ! Voilà ! C’est dit. A vous les ados, on arrête pas de dire que la musique violente, engendre la violence et que les paroles agressives engendrent l’agressivité. C’est un cycle, tel le septième fils d’un septième fils enfanté pour foutre le merdier sur terre en chantant à tue-tête que seuls les bons meurent jeunes.
Nom d’une pipe, c’est pas faute de vous avoir prévenu pourtant. C’est comme les fringues : la mode c’est une affaire de gens qui savent s’habiller, pas de lycéens trop benêts pour ne pas comprendre qu’un jean troué, il faut le jeter.
Le costume avec des ronds de cuir au coude, ça sera toujours plus cool que la veste cloutée. Le serre-tête sera toujours hype : le bandana non. Et les mocassins à gland ça ouvrira bien plus les portes de l’avenir que des bottes en cuir avec des anneaux en métal.
En outre, vu que vous n’écoutez jamais les gens qui vont à l’église, ce sera donc votre punition : celui qui a pêché par le culte, périra par le culte.
Sabbra Cadabra ! Comment donc ce groupe de hard, se débrouille pour répandre le mal sur cette ville qui ne demande que de rouiller en paix ? On ne le saura jamais. Car comme par magie d’un scénario dont les idées semble être écrit par un adepte du travail à moitié fait, on assistera à des situations définitives dont l’expression « what the fuck » sera la devise.
Childhood's End...Tout ce que je suis capable de vous dire c’est que les membres du groupe Black Roses possèdent la capacité pendant les concerts d’apparaître avec le look des musiciens de Michael Bolton lorsqu’il y a des adultes dans la salle pour soudain se transformer en ridicule groupe vaguement SM dès que les gériatres grabataires de plus de 35 ans auront tourné le dos.
Leather RebelL’idée est simple. Grâce à leur musique, ils influencent de façon maléfique les jeunes cadets ingénus et simplets. Ces mêmes adolescents qui se sentent enfermés dans une prison sociale évidente qui n’a pourtant jamais été réglée par une éducation digne de ce nom (c’est bien connu, un ado c’est comme un lion blanc bouffi d’orgueil. C’est vindicatif et bruyant mais une bonne branlée par son père et tout rentre dans l’ordre). BlackRoses, mené par son charismatique leader, Damien (ahahahah) leur ordonne alors de laisser cours à leur plus bas instincts, rendant la ville à feux et à sang.
IRRESPECT, CRISSAGE DE PNEUS, CIGARETTES ET BAS-RÉSILLE...LA JEUNESSE EST FOUTUE !!Mais c’était sans compter sur notre héros, celui qui nous sauvera de ces maléfiques troubadours et de ces crétins de jeunes, j'ai nommé M. Moorhouse ! M. Moorhouse, lui au-moins, porte la moustache bien taillée et la chemise à carreaux si rassurantes en ces périodes troubles. M. Moorhouse n’est jamais dupe et contrairement à certains, il n’est pas influençable comme du papier calque. De par sa culture à la fois littéraire et musical, il sera apte à mener cette guerre contre ce groupe qui incite les jeunes cons à s'habiller comme l’as de pique.
Master of PuppetsEt c'est pas un groupe de rock venu faire le numéro de la Bête devant une salle remplie de chevelus portant des bracelets cloutés qui va faire peur à M. Moorhouse ! Non Mâdame, M. Moorhouse, notre héros, exerce le métier sérieux de professeur de littérature et il écoute Mozart pour se détendre le soir... alors pas étonnant qu'il arrive à venir à bout de 4 démons-ménestrels en leur lattant les couilles (qu'ils n'ont pas) ou en les frappant avec leur pédale de batterie comme l’atteste la fin du film.
Zero the HeroPour être un tantinet impartial, BlackRoses peut-être considéré comme un bon film musical si l'on y regarde de plus près au vue de la bande-son composée de grands groupes de métal de qualité du genre de Bang Tango, Lizzy Borden ou Hallows Eve par exemple. L'illustre Carmine Appice joue même le rôle du batteur du groupe crédité en tant que Vinny Appache dans le film.
Mais pour le reste, faudra être vraiment d'humeur chatoyante pour dire que c'est un bon film d'horreur...
Blackroses, finalement, mettra tout le monde d'accord sur un point : l'innocence n'est pas une excuse et les adolescents sont cons comme des tables et ne savent jamais quand sont manipulés. Tandis que les vieux d'un autre côté (qui sont avant tout des « parents » qui « travaillent » et qui ont fait des « études ») ont finalement toujours raison.
Blackroses voulait sans doute réussie là où l'éducation et la socialisation a échoué...dommage qu'on ne le prenne pas plus au sérieux que ça finalement. Et dommage surtout qu'on se marre plus qu'on ne réfléchi (le nanar est fait pour ça après tout). Rassurez-vous donc, si vous êtes parents et que vous avez lu la chronique en trouvant certaines références musicales dans le texte ou les légendes c'est que vos enfants ne seront sûrement pas élevés par des idiots...et ce n'est pas le cas des protagonistes du film.
Et la morale musicale dans ton ça ? Boarf, si vous voulez mon avis, Diable ou pas, quand on est ado, on écoute souvent la même musique : celle qui fait chier nos parents, c’est tout. Et c'est pareil pour les films.
Rock Invasion !Note : 3PETIT ADDENDUM DU RÔDEUR :
le rôdeur a écrit:
Paul Phenomenon et Ron Mazza ce sont des acteurs (totalement inconnus de moi) qui jouent en play back dans le film. Ils ne sont visiblement pas musiciens.
En réalité la musique jouée par Black Roses est interprétée par un "super groupe" de requins de studio :
Mark Free (chanteur du groupe king kobra)
Carmine Appice (Batteur du groupe king kobra)
Chuck Wright (Bassiste des groupes Quiet Riot et Giuffria)
Mick Sweda (Guitariste des groupes king kobra et Bullet boys)
Alex Masi (Guitariste du groupe Masi)
Je ne sais pas qui tient le clavier, en revanche.
Ce ne sont des gens assez connus dans le milieu.
Carmine Appice est l'un des batteurs les plus célèbres du metal.
Chuck Wright est le bassiste de Quiet Riot, groupe de extrêmement connu de l'époque dont les albums se vendaient par millions, il a également joué avec Gregg Giuffria, un groupe populaire de hard FM, et plus tard avec House of Lords, un groupe de hard mélodique / AOR assez raffiné qui a marqué son époque, puis avec quantité d'autres formations en tant que musicien de studio.
Mick Sweda s'est fait connaitre dans King Kobra et surtout un peu plus tard, en 1988, avec le groupe Bullet Boys, qui était un clône du groupe Van Halen.
Alex Masi est un gratteux italo américain, genre "guitar hero démonstratif" qui avait son propre groupe, Masi, relativement connu, puis a sorti des disques de guitare instrumentale.
Liens d'un blog musical qui parle de la BO du film :
http://elabryth.wordpress.com/2010/08/12/230/