Titre: Feeders
Réalisateurs: Mark Polonia
John Polonia
Jon McBride
Producteur: Mark Polonia
Année: 1996
Pays: Etats-Unis
Genre: Cannibales en papier mâché
Durée: 1h08
Acteurs principaux: Jon McBride, John Polonia
Bonus: La mort terrifiante de Dana !Chronique. Nés en Pennsylvanie et fascinés depuis leur plus jeune âge par le 7ème art, John et Mark Polonia décident aux alentours de leurs 18 ans de se lancer dans le cinéma et montent leur propre société de production : Polonia Bros Entertainment.
Ils tournent ensemble leur premier film "Hallucinations" en 1986 et, un an plus tard, "Splatter farm" qui deviendra pour une toute petite communauté d'internautes un film culte (il est d'ailleurs disponible dans le catalogue camp motion pictures).
Une modeste carrière cinématographique commence alors pour les frères Polonia, lesquels comptent désormais une petite quarantaine de films à leur actif dont "Saurians", "Blood red planet", "Black Mass", "Razorteeth", "Splatter beach", etc... Le dernier réalisé en date étant "Muckman".
Il est en revanche curieux de constater que ces deux jumeaux n'ont pas encore été présentés sur le site, erreur à rattraper au plus vite puisque les Polonia brothers méritent leur place au panthéon du nanar aux côtés de réalisateurs tels que Jeff Leroy ou Norbert Moutier. Ils peuvent être d'ailleurs considérés comme l'équivalent américain de ce dernier car leurs productions n'ont rien à envier à un "Ogroff" ou un "Dinosaur rom the deep", pour ainsi dire, ça a beau avoir été réalisé dans les années 90, la qualité d'image est toujours aussi dégueulasse et les effets spéciaux faits maisons tout aussi formidables.
Le film dont nous parlons aujourd'hui figure sans doute parmi les plus étranges spécimens pondus par les frangins... Si les nanars extraterrestres sont légion, rares sont ceux qui se montrent aussi fauchés que "Feeders".
Le réalisateur, Mark Polonia. Une vraie tête de vainqueur !Alors, "Feeders", ça raconte quoi ? Eh bien, mes amis, ce sera sans doute très facile à expliquer : après une introduction réalisée par le neveu de Jamy Gourmaud venant d'apprendre à utiliser movie maker et une voix off qui nous explique vaguement qu'il y aurait de la vie ailleurs, un logo et une soucoupe volante probablement rippée d'un jeu Ps1 nous annoncent le topo : la menace vient de l'espace.
Cette même soucoupe se dirige alors vers la terre, plus précisément, en Amérique. Elle se déplace alors au-dessus d'une petite forêt pour un bon bout de temps avant de s'arrêter l'espace de quelques secondes et profiter de l'occasion pour relâcher un petit régiment d'aliens dans un effet spécial absolument émouvant :
Même le décor a l'air faux, c'est dire !
Nos aliens, tout aussi gâtés que leur créateur.Maintenant, parlons-en justement des aliens puisqu'ils sont censés être les vedettes du film ! Ces aliens, ce sont des marionnettes en papier mâché dont on ne voit jamais le bas, on ne verra pas non plus leur tête s'animer, ils semblent effectivement sortir d'un monde dans lequel personne n'ouvre la bouche alors qu'ils arrivent quand même à cracher du venin.
Remarquez, ils s'avèrent tout de même être de grands stratèges : pour commencer leur invasion, ils ont choisi d'envahir un petit bled perdu dans lequel tout le monde est tellement stupide qu'ils n'arrivent jamais à échapper aux monstres bien que ceux-ci ne font qu'une petite quarantaine de centimètres de haut et passent leur temps à courir dans la nature en gueulant comme des dératés...
Mais outre le fait de pouvoir cracher du venin, ces créatures s'avèrent également dotées de nombreux autres super pouvoirs notamment celui de pouvoir faire glisser leurs bras une vingtaine de centimètres à côté d'eux lors de vues subjectives assez curieuses puisque ceux-ci semblent victimes de daltonisme.
Une scène en POV dans laquelle un alien ouvre une porte. Qu'est-ce que ses bras foutent à côté de son épaule ?Fort heureusement, Mark Polonia semble fier de ses créatures et n'hésite pas à les faire passer à l'action dans des
scènes gores d'une violence inouïe et d'une cruauté sans précédent !
Pour ce qui est des effets sanglants, on sera au moins servis. Le réalisateur utilise tout ce qu'il a pu trouver dans son grenier pour nous concocter ces scènes horrifiques : un peu de frigolite, un peu de grenadine et le tour est joué !
Mais certaines vont jusqu'à carrément utiliser la technologie informatique dans une scène abominable où l'on constate que la tête d'un docteur est toujours capable de gigoter et d'émettre des signes de douleur même après décapitation ! N'oublions pas non plus les cadavres composés des morceaux de ce qui semble être un squelette probablement volé à une classe de sciences en université, cela donne évidemment un résultat des plus réjouissants !
Scène horrible dans laquelle un docteur se fait décapiter après avoir découvert que son patient aie été retouché sur paint ! (En plus, la tête bouge encore !!!)
Chez Polonia aussi on aime bien les cables qui dépassent...Et les humains dans tout ça ? Parce que, c'est vrai, on en a pas encore parlé et pourtant, ils valent également leur pesant de cacahuètes rien que pour leur jeu d'acteur même s'ils ne font pas l'objet de l'attraction principale du métrage et que la plupart des figurants ne décrochent même pas trois mots avant de se faire bouffer...
Commençons par les personnages principaux respectivement incarnés par Jon McBride et John Polonia : Derek et Bennet. Il s'agit de deux copains qui, pour une raison floue, aiment beaucoup sortir la voiture pour se promener dans les bois et satisfaire le passe-temps de Derek qui consiste à photographier des ruines et des monuments tandis que Bennet aime draguer des femmes hideuses.
Si l'on appréciera leur présence tout le long du film, ce n'est pas grâce à l'originalité de leurs personnages, ayant une personnalité aussi complexe que celle de la moustache de John, mais plutôt à leur aptitude à jouer la terreur...
On ne dirait pas mais la fille à droite vient de découvrir le corps à demi-dévoré de sa meilleure amie et Bennet regarde si des aliens sont cachés dans la maison (en regardant en permanence au plafond ???).Bien évidemment, je passerai sur le scénario qui se limite à une simple successions de scènes d'attaques toutes aussi affligeantes les unes que les autres qui ne laisse pas le temps au moindre personnage de bénéficier d'un minimum de développement. Non, on aurait laissé trop de temps et de neurones au public...
Sachez que ce n'est que vers la moitié du film que nos héros aperçoivent l'OVNI apparu un peu plus tôt dans l'introduction planant inlassablement dans ce fameux ciel bleu fluo
made in MS paint et comprennent que leur village est en proie à une invasion extraterrestre.
Pendant toute la première partie, ils se baladent dans les bois en prenant des photos (on appréciera au passage l'effet de l'animation gif appliquée à des photos déjà fixes et en sépia) jusqu'à l'instant où leur voiture heurte une des victimes des monstres, laquelle n'aura pour seule réplique que "LITTLE MEN !!! LITTLE MEN !!!". Dès lors, certains qu'ils ont eux-même qui ont blessé cet homme, ils l'emmènent dans une infirmerie mais l'infortuné décédera à leur arrivée.
Bien qu'ils aient désormais une mort sur la conscience, cela ne les empêchera pas pour autant de retourner dans la forêt pour aller rejoindre leur copines juste après sans jamais ne mentionner cet incident à nouveau...
Il faut vraiment le voir pour constater à quel point cela ne paraît pas non plus crédible, c'en est presque magique !Mais ce n'est pas fini ! Lorsque Derek et Bennet découvrent que les aliens ont finalement débarqué chez eux, ils rentrent aussitôt à la maison et inspectent les lieux dans une scène à suspense étonnamment longue accompagnée d'une ambiance oppressante accentuée par une étrange musique faite au synthétiseur...
Quand la soucoupe arrive finalement devant la maison, Bennet se fait kidnapper et séquestrer par les monstres qui, pour une raison floue, le relâchent directement après au lieu de le bouffer...
Mark, à ce moment-là, a dû se rendre compte que cela n'avait aucun sens, c'est pourquoi il nous propose un final d'une absurdité rarement égalée dans lequel il débarque aussitôt, incarnant le rôle d'un clone maléfique du gogolito à moustache de service crée par les méchants. Non, il ne s'agit pas d'un effet spécial. John et Mark Polonia sont bel et bien frères jumeaux et je pense que le combat dantesque entre les deux Bennet est en fait une dispute entre frères (Mark devait en avoir ras les pâquerettes du jeu de John) qu'ils ont décidé de garder au montage...
"SALAUD ! Tu m'avais promis que je finirais à Hollywood !"Derek s'empare alors d'une faucille et de son jeu d'acteur dévastateur et s'interpose en tuant un des deux lutteurs au hasard. Il s'avère malheureusement qu'il aie fait le mauvais choix et assassiné son meilleur ami puisque le survivant se met à lui causer de la fin du monde et de bouffe avec une voix modifiée sur Audacity avant de secouer la tête les yeux fermés et disparaître dans une pluie de pixels.
Cela a pour effet de terroriser notre héros qui se met à courir aussi vite qu'il le peut en maintenant son genou alors que c'est sa main qui est en train de brûler jusqu'à ce qu'il se rende compte que Mark Polonia avait prévu de tourner un deuxième opus... Il s'effondre alors et se met à hurler "NOOOOO" !
Hé oui Jon ! Tu en as encore pour jusqu'en 2009 !
Filmé avec les pieds et fait avec les moyens du bord, "Feeders" se révèle être au final sans doute une des pires productions des frères Polonia mais également une des plus drôles car cette aberration s'avère être un véritable nanar n'ayant pas grand-chose à envier à ceux du grand Norbert Moutier. Si vous êtes initiés, vous pouvez tenter l'expérience, quoiqu'il en soit, que vous aimiez ou pas, vous ne ressortirez pas indemne d'un voyage dans le 7ème art Polonien...
Quant au film en lui-même, il a bel et bien eu droit à une suite qu'il me tarde de voir intitulée "Feeders 2 : slay bells" dans lequel les aliens présents censés pourtant être les mêmes que dans le premier sont... en frigolite !
Ooooh... Tu reviendras Mark ! Je sens que tu reviendras souvent !
Note: 3.25/5Rareté :Le seul moyen de vous procurer ce film (outre les méthodes illégales, nanmého !) est, à moins de trouver les vhs d'origine, de trouver cette étrange galette qui vous propose les deux films mais qui malheureusement semble très difficile à trouver...
Bien sûr, le film n'a pas bénéficié d'une sortie en VF.
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