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 Sujet du message: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 29 Avr 2011 9:39 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Le destin est comme le flot inéluctable d’une rivière sans fin, bouillonnante et dangereuse, qui envoie s’échouer sur ses rives tant les pauvres que les puissants dans un carnaval cynique et amoral. Les hommes ne sont que des fétus de paille entièrement soumis aux courants de la fatalité, qui se perdent et s’entrechoquent sans logique ni raison. Quels que soit sa force et son talent, l’individu qui tente de lutter ne peut que précipiter sa perte et sa plongée dans les abîmes de l’oubli.

Prenez Kurt Thomas.

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Oui, prenez Kurt Thomas.

Gymnaste américain de niveau international, c’est un vrai grand champion qui s’est retrouvé à faire du cinéma par accident. En 1976, à l’âge de 20 ans et après s’être fait remarquer dans des compétitions universitaires, il intègre l’équipe olympique de gymnastique des Etats-Unis. Son nom est aujourd’hui associé à deux mouvements, le « flair de Thomas » (au cheval d’arçon) et le « salto de Thomas » (au sol). Aux championnats du monde de 1979, il rafle deux médailles d’or, trois d’argent et une de bronze. Aussi, lorsque se profilent les olympiades de 1980, Thomas est au sommet de son talent et l’un des favoris dans plusieurs épreuves. La gloire et l’immortalité olympiques sont à sa portée.

C’est alors que la politique internationale au plus haut niveau s’en mêle et fait que pour la gloire et l’immortalité, il devra se contenter de Nanarland.

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Une méthode approuvée par les plus grands

En 1980, les JO ont lieu à Moscou et les Etats-Unis décident de les boycotter pour protester contre l’invasion d’Afghanistan par les troupes soviétiques. Aucun athlète américain n’ira en Russie. L’ascension de Thomas est brisée net, il n’a alors plus que deux options : entamer une carrière d’acteur avec le rôle principal d’un grand film d’action au casting international ou accepter un poste de magasinier au rayon sport de la Foir’Fouille de Sarreguemines. Comme tous les grands athlètes, Kurt Thomas est un peu masochiste, mais pas à ce point-là, aussi opte-t-il sans hésiter pour le film d’action. Dans l’ombre, le destin se gausse d’un rire sardonique comme un méchant promoteur immobilier dans un téléfilm du service public…

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"Tu vas voir, après ce film Bruce Le va vouloir se faire appeler Kurt Thaumas"

Gymkata est un film qui, comme son acteur principal, a pourtant des fondements solides, des appuis sûrs et des fesses en acier trempé. C’est un film d’arts martiaux prévu pour sortir en 1985, en pleine mode du film de karaté. Il est réalisé par Robert Clouse, l’un des rares réalisateurs américains de l’époque a pouvoir revendiquer une vraie expérience dans le genre : il a notamment dirigé Bruce Lee (et pas mal d’autres) dans Opération Dragon et Jackie Chan dans Le Chinois. Comme on l’a vu il a au générique une star capable d’effectuer elle-même ses cascades en la présence de Kurt Thomas et il part sur une idée simple : mélanger du karaté classique avec les mouvements de gymnaste de Thomas pour proposer des chorégraphies spectaculaires et des cascades audacieuses. Comment peut-on se planter avec ça ?

Et bien c’est très simple : il suffit d’avoir un budget anémique et un scénariste alcoolique. Oublier de vérifier que votre acteur principal sait jouer la comédie aide pas mal aussi.

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Kurt Thomas, c'est un peu l'équivalent de Sybil Danning chez les hommes : il n'est pas là pour son jeu d'acteur.

L’histoire de Gymkata est ancrée dans la guerre froide. Les Etats-Unis sont en compétition avec l’Union Soviétique pour installer une base de contrôle de satellites dans une petite nation d’Asie Centrale, le Parmistan. Le temps presse car les Soviétiques, fourbes, fomentent un complot contre le roi du patelin pour le renverser et installer un régime favorable à leurs intérêts. Pour déjouer ces menées, les Américains comptent sur un plan aussi audacieux que crétin : exploiter la loi locale qui veut que tout étranger entrant au Parmistan doit réussir le « parcours de la mort » ou être aussitôt exécuté. S’il gagne, non seulement on ne le zigouille pas, mais il a le droit de demander une faveur au roi. Personne n’a réussi à terminer le parcours depuis 900 ans. Ils ne le précisent pas à ce moment-là, mais en découvrant le bled on comprend surtout très vite qu'en 900 ans, personne n'a eu l'idée saugrenue de vouloir entrer dans un trou aussi paumé.

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Pourtant de loin c'est joli.

Tous les espoirs du monde libre vont donc reposer sur le candidat choisi par les Américains pour se lancer dans l’épreuve : Jonathan Cabot, un gymnaste en recherche d’emploi, ce qui ne constitue donc pas vraiment un rôle de composition pour Kurt Thomas. Afin de lui offrir une motivation plus personnelle, l’agent traitant de Cabot lui apprend aussi, car il n’était pas au courant, que le précédent candidat envoyé par les Etats-Unis n’était autre que son propre père et qu’il est mort. Le teint frais, l’œil vif, la mullet au vent, Jonathan accepte avec enthousiasme sa mission.

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"Vous êtes bien sûrs que ça va faire de moi une star votre affaire ?"

Gymkata se découpe, en gros, en trois parties d’intérêt nanar croissant.

La première, la plus courte, nous montre la préparation de Cabot en vue du parcours de la mort. Le camp d’entraînement est une résidence secondaire au fond des bois et les mentors de Cabot sont un grand Noir qui lui apprend le karaté et un Japonais qui lui apprend à monter les escaliers en marchant sur les mains. On rencontre en passant la Princesse Rubali, fille du roi du Parmistan, qui servira à meubler l’intrigue romantique.

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Les deux entraîneurs de Cabot n'étaient peut-être pas les meilleurs, mais ils étaient définitivement les moins chers.

La deuxième partie nous emmène dans la ville imaginaire de Karabal, "à environ 150 km d'Istanbul, sur la Mer Caspienne", précise l'agent traitant de Cabot qui n'a jamais ouvert un atlas. Karabal est dernière escale sur la route du Parmistan (Parmistan au passage censé se trouver dans l'Hindu Kush) pour une séquence entre le film d’espionnage et un mauvais épisode de Thalassa. Cabot et Rubali (qui avec des noms pareils auraient mieux fait de se lancer dans le café-théatre) doivent affronter des traîtres, des moustachus et de fourbes agents du KGB. Enfin Cabot doit faire tout ça, Rubali est surtout occupée à se faire kidnapper et jouer les potiches de service.

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Un décor pittoresque peuplé de moustachus aux costumes bigarrés. Au fond : Georges Pernoud lance un sujet sur les traditions d’amitiés viriles dans la marine marchande turque.

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Surprise ! Le barbichu à l’accent mal identifié est un traître !

C’’est l’occasion de voir enfin en action le fameux « gymkata » qui donne son titre au film. Disons-le tout net, Bruce Lee et son Jeet Kune Do peuvent aller se rhabiller. Le gymkata est en effet d’une efficacité mortelle mais a une faiblesse capitale : il ne marche que si on dispose d’un des quatre agrès classiques autour de soi. En conséquence, à moins que vous n’ayez l’intention de ne vous battre que dans des usines de poutres ou que vous soyez prêts à trimballer un cheval d’arçon entier avec vous partout où vous allez, nous ne pouvons que déconseiller cet art martial pour l’auto-défense.

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Par contre si toutes les conditions sont réunies alors n'hésitez pas : foncez !

Ce diagnostic est un peu mesquin : le gymkata marche aussi très bien en mode gym au sol, sans accessoires, et les aptitudes acrobatiques de Kurt Thomas n’ont pas grand-chose à envier aux artistes martiaux asiatiques : l’homme est champion du monde de ce qu’il fait et ça se voit. Le gymkata fait penser au style déployé aujourd’hui par un David Belle (acteur/cascadeur/chorégraphe qui mélange les acrobaties du « parkour » et les arts martiaux, ses cascades sont à peu près la seule chose à sauver des deux Banlieue 13) en plus rigide, plus influencé effectivement par le karaté pur que les mouvements plus fluides à la mode aujourd’hui.

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Cabot et Rubali auraient été beaucoup plus à l'aise comme duo comique que comme action heroes.

Le gymkata à l’écran est toutefois un spectacle hautement nanar. Thomas n’est pas en cause : ses mouvements sont effectivement spectaculaires, mais ils sont très mal mis en valeur et filmés avec une totale platitude. Les sbires que Cabot tabasse consciencieusement ne sont vraiment pas au niveau : ce ne sont visiblement pas tous des cascadeurs et ils sont incapables de « donner la réplique » physiquement à Kurt Thomas. On a donc d’un côté un grand blond qui enchaîne les flips, les saltos et les coups de tatane avec une précision germanique et de l’autre une poignée de moustachus complètement dépassés qui moulinent des bras avec l’énergie du désespoir et n’attendent pas toujours qu’on leur ait tapé dessus pour s’écrouler.

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Le gymkata est tellement spectaculaire que sa simple vue suffit à terrasser les moustachus les moins motivés

Les chorégraphies manquent de toutes façons cruellement d’imagination, sombrant même très vite dans le ridicule le plus complet lorsqu’un élément de décor qui n’a rien à faire là devient une barre parallèle ou un cheval d’arçon que Cabot utilise pour éclater encore plus vite ses adversaires, tandis que du talc apparait sur ses mains par magie. Le combat final entre Kurt Thomas et Richard Norton est ainsi d’une pauvreté désespérante, alors même que Norton est lui-même un artiste martial de bon niveau et de surcroit crédité comme l’auteur des chorégraphies du film. Bref, un beau gâchis, mais ce n’est pas nous qui nous en plaindrons.

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Les rues de Karabal ne sont pas sûres pour les Occidentaux trop bien rasés… Poursuivi par quatre moustachus, Jonathan Cabot vient de trouver sa planche de salut sous la forme d’une barre fixe.

Soulignons tout de même le courage dont fait preuve Kurt Thomas en exécutant des figures parfois dangereuses sous la direction à l’évidence d’incompétents notoires. Le fameux « salto de Thomas » par exemple, qu’il réalise plusieurs fois dans le film, est ainsi une figure aujourd’hui interdite en gymnastique féminine : la dernière athlète qui l’a tenté en compétition est restée paralysée, c’était en 1980.

Terminons cette parenthèse en soulignant que si Kurt Thomas sait (faire semblant de) se battre, il ne sait pas jouer la comédie. Arborant en permanence un air de ravi de la crèche, guère aidé en cela par sa coiffure tendance Catherine Lara circa-1984, Kurt Thomas prête à Jonathan Cabot son manque d'expressivité et sa diction monocorde. On sent qu’il est plein de bonne volonté, mais on sent aussi très bien que depuis l’école primaire il a toujours choisi l’option « Sport » le mercredi après-midi plutôt que l’atelier théâtre.

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En plus de l'équipe de gymnastique, Kurt Thomas semble aussi être membre de l'Ecole du Ski Français.

Les communistes vaincus, les traîtres démasqués et la princesse sauvée, nos héros prennent possession de leur matériel (un couteau à ressort et une hachette en titane dont ils ne se serviront jamais) et entament la dernière étape de leur périple vers le Parmistan, qui sera aussi la troisième partie du film. Accueillis par des douaniers ninjas qui aussitôt tentent de les buter, Cabot et Rubali peuvent enfin pénétrer dans le Parmistan rêvé des guides touristiques...

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"Les douaniers du Parmistan sont sourcilleux et ombrageux. Soyez poli avec eux. Ils sont armés."

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"L'amitié chaleureuse et simple des Parmistanais saura séduire tous les visiteurs."

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"De nombreuses attractions publiques sont proposées chaque jour aux habitants et aux touristes."

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"L'auberge de Zlakpot sert le meilleur kloug de la Caspienne."

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Les lois un peu rigides du patelin sur l’immigration clandestine le laissaient présager et la découverte du pays et de ses habitants le confirme : en dépit des looks de beatniks mal peignés, mal rasés et fringués comme l’as de pique, on n’est pas chez les hippies. Une grosse moitié de la population est composée de ninjas qui font office de flics, mais aussi d’arbitres, de femmes de chambre et même de simples poteaux à l’occasion, une façon comme une autre de dissimuler le manque de sbires à dessouder ou le fait que tous les figurants sont des Occidentaux (le film a été tourné en Croatie).

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Et aussi l’absence de budget « poteaux » dans le planning du tournage.

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Dans la course au nanar, les ninjas tiennent la corde !

Il semble y avoir en permanence au moins une cinquantaine de personnes devant le palais du roi pour l’acclamer, à l’évidence contraints et forcés sous la menace de la police politique ninja omniprésente. La peine de mort est appliqué avec libéralité tandis que les fous du bled sont tous internés dans « le village des damnés », dont on devine sans mal qu’il constitue surtout un goulag bien pratique pour les opposants du tyran.

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Ne vous fiez pas à son air débonnaire, nous avons bien affaire là au Ceausescu du Caucase.

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Le Parmistan : le seul endroit où l'on peut voir où un grand blond aux yeux bleus se faire expulser par des romanos.

Nous découvrons les concurrents de Cabot : deux Occidentaux, un Asiatique et Thorg qui à vue de nez doit être russe : il est gros, il est fourbe, il est fort et il a des goûts vestimentaires qui trahissent ses origines tiers-mondistes. Nous découvrons aussi Zamir. C’est le grand vizir du roi, c’est lui qui a tué le père de Cabot, il veut épouser Rubali de force et histoire de bien achever de nous convaincre que c’est un mauvais, il est joué par Richard Norton.

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Thorg (au fond), c'est la classe à Carpentras

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A l’annonce de son mariage, Rubali fait la gueule alors que Zamir arbore un petit air détaché qui en dit long !

Nous découvrons enfin les épreuves du parcours de la mort. Il y en a trois réparties sur le trajet : monter à la corde le long d’une falaise, traverser un canyon à l’aide d’une corde tendue entre les deux rives et traverser le village des fous. Ca rappelle un peu dans Intervilles, si les vachettes étaient remplacées par des ninjas.

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Les ninjas sont tout de même un peu plus vindicatifs.

Sur le papier, on ne voit pas bien ce que le parcours de la mort a de si insurmontable. Vous ou moi nous planterions sans doute lamentablement, mais un pompier ou un prof de gym bien motivés devraient pouvoir s’en tirer sans trop de casse. C’est compter sans trois facteurs de difficulté imprévus : la stupidité des concurrents, la fourberie des ninjas et Thorg.

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Il faudra aussi se méfier de ce type-là, mais on va y revenir.

La stupidité des concurrents ressort notamment dans leur façon de traverser la rivière avec la corde : tous choisissent de se suspendre uniquement par les mains et d’avancer ainsi de la façon la plus lente et la plus épuisante qui soit. Dommage pour eux, tant mieux pour nous car leurs chutes nous offrent plusieurs mannequins en mousse (quatre en tout, tous du meilleur aloi).

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Traverser un ravin, leçon n°1 : ce qu'il ne faut pas faire

La fourberie des ninjas vient de leur exploitation sournoise du règlement de la course auquel personne ne comprend rien. Enfin, en tous cas nous, à Nanarland, nous n’y avons rien compris. Apparemment les ninjas ont le droit de suivre les concurrents à cheval et de les exécuter sur leur chemin. Mais pas tout le temps, en principe seulement lorsqu’ils sont dans la même étape du parcours. Mais parfois ils le font, parfois ils ne le font pas et personne ne voit très bien ce que signifie être dans la même étape du parcours.

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En plus la route est très mal indiquée.

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Par contre, pour traverser la rivière, les ninjas ont compris le truc, mais c'est vrai qu'il habitent le coin.

Enfin il y a Thorg, qui n’a rien de plus pressé dès que l’occasion se présente que de trucider ses adversaires avec la finesse d’un ours obèse, jusqu’à ce que Cabot lui gymkatate la tête un bon coup.

Triomphant de ses ennemis et demandant régulièrement sa route à des ninjas (qui au Parmistan font aussi office de panneaux indicateurs sur les routes de campagne), Jonathan Cabot parvient jusqu'au village des damnés où l’attend l’ultime défi : survivre à un véritable enfer de crétinerie déjantée et de nanardise désinhibée tout en gardant sa dignité intacte. Ne faisons pas durer le suspense : notre héros échouera lamentablement dans cette dernière épreuve.

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Soudain, Cabot tombe nez à nez avec la Chèvre du Diable !

Le problème est double : d’un côté les fous du village sont tous aussi grotesques qu’agressifs (le point culminant étant atteint par le pope qui se promène cul nu) et de l’autre Jonathan Cabot se débarrasse d’eux de la façon la plus ridicule qui soit : en utilisant un cheval d’arçon qui trainait au milieu du village pour décupler la puissance de son gymkata. La scène est complètement stupide, même pas vaguement spectaculaire et se révèle parfaitement inutile puisqu’à la fin Cabot est tout aussi encerclé qu’au début et s’échappe bêtement en sprintant entre ses agresseurs. C’est vraiment l’apothéose d’un concept déjà bancal à l’origine, magnifié par la pauvreté des moyens et transcendé par l’ineptie du scénariste.

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Seul point positif : le réalisateur a vraiment su exploiter le lieu de tournage du film. Rien de tel qu’un bled paumé au fin fond de la Yougoslavie pour créer une ambiance bien glauque.

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Mon Curé chez les Parmistanais.

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Au cheval d’arçon, Cabot était le meilleur ! Sérieusement, le type a deux médailles pour le prouver.

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"Le Parisien à la Campagne" (allégorie)

Après cette apothéose, la fin du film est proche. Il ne reste plus à Cabot qu’à retrouver son père-qui-n’était-pas-mort, à savater le fourbe Zamir et à emballer la princesse. L’Amérique triomphe, Le monde libre est sauvé, les Communistes sont vaincus et les nanardeurs sont satisfaits. Les Parmistanais eux vivent toujours sous la botte du despote et de ses Tontons Macoutes en solde, mais honnêtement qui s’intéresse à cette bande de peigne-culs.

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"Et désormais Gymkata sera le seul film autorisé dans les écoles ! Et interdiction de rire en le regardant !"

Au final Gymkata est un nanar de choix. Sur le squelette d’un film d’action bien couillon viennent se greffer un gimmick débile, un acteur principal très gentil mais qu’on a vite envie de gifler, des ninjas à la ramasse, des mannequins en mousse en pagaille, un scénariste dingue associé à un réalisateur dénué d’imagination et plus largement une atmosphère générale de film cheapo-discount qui tente désespérément de se faire passer pour un blockbuster. On nous promet la rencontre entre James Bond et Opération Dragon et on se retrouve avec un émule de Jean-Claude Van Damme égaré dans un épisode de Thalassa.

C’est finalement après l’arrêt de sa carrière athlétique que Kurt Thomas aura réalisé son grand écart le plus spectaculaire…



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Cote de rareté : 3/Rare

Le film a été sorti en DVD aux Etats-Unis par la MGM à la suite d'une initiative malheureuse de la société consistant à demander aux internautes de choisir un film de leur catalogue qu'ils souhaitaient voir réédité sur ce support. Pour avoir la version française, il faudra dénicher la VHS de MGM Home Video.

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 29 Avr 2011 11:22 
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Le Magic Tchernia du nanar
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Excellent !

Voila un film que j'ai vu il y a au moins dix ans et et que tu m'as donné envie de voir pour le réevaluer

Kurt Thomas semble avoir pas trop mal tourné la page du nanar puisqu'après sa carrière il a été comentateur sportif pour la télé et qu'il posséde à l'heure actuelle un centre de formation en gymnastique à Frisco au Texas:
son site http://www.kurtthomas.com/

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 29 Avr 2011 11:26 
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une sacrée bonne chronique que voilà ! On apprend pas mal de chose et il y a de quoi lire (beaucoup même) en tout cas, je me suis bien marré, bravo !

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 29 Avr 2011 23:35 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Barracuda m'a tuer... de rire. J'en pleure à chaudes larmes. :worship:

Les ninjas de signalisation sont effectivement à tomber. Et que dire de cet extrait (disponible dans le topic de l'ancienne chronique : http://www.nanarland.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=9363&hilit=gymkata) où un agent américain fait remarquer que l'ambiance locale est entachée d'un léger sentiment anti-américain.

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 30 Avr 2011 7:50 
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je prends de ce pas un billet pour le Parmistan ! :lol: :wai:

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"les hommes sont monogames, ils ne peuvent pas répondre au téléphone et faire autre chose en même temps" (sagesse populaire entendue dans un train)


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 30 Avr 2011 11:02 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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excellent ! le gymkata, ça vaut bien les ninjas qui jouent au poker dans les guerriers de feu !

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 30 Avr 2011 12:23 
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Docteur es nanarologie
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Superbe ! Mais c'est quoi cette obsession Sarregueminoises qui ressort à chacune de tes chroniques hmmmm ?

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 30 Avr 2011 14:58 
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Localisation: en train de sauver Hollywood
La chro est à hurler de rire... :-D

Quant au film, je ne l'ai pas encore vu, mais connaissant le potentiel nanar de Robert Clouse ("les rats attaquent" est assez sublime en la matière...) ça donne envie de combler cette lacune... :wink:

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 02 Mai 2011 8:12 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Localisation: Nuit glauque, bosquets glauques, personnages glauques... Porte Dauphine, ça s'appelle.
Je connais maintenant ma prochaine destination de vacances ! Merci Le Routard (et merci Barracuda pour l'excellente chronique !)

Il est malheureusement dommage que la fin de la Guerre Froide et la multipolarisation du monde aient forcé les scénaristes à ouvrir quelques atlas pour tenter de mettre en scène des pays exotiques un tant soit peu réalistes et crédibles (sauf Steven Seagal, bien entendu). La géopolitique nanarde, qui s'est construite à base de Parmistan et autres San Carlos y a perdu beaucoup.

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 02 Mai 2011 13:42 
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Nanardeur fou ?
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Localisation: en train de sauver Hollywood
zord a écrit:
Je connais maintenant ma prochaine destination de vacances ! Merci Le Routard (et merci Barracuda pour l'excellente chronique !)

Il est malheureusement dommage que la fin de la Guerre Froide et la multipolarisation du monde aient forcé les scénaristes à ouvrir quelques atlas pour tenter de mettre en scène des pays exotiques un tant soit peu réalistes et crédibles (sauf Steven Seagal, bien entendu). La géopolitique nanarde, qui s'est construite à base de Parmistan et autres San Carlos y a perdu beaucoup.


Tu oublies le Val Verde cher à Steven E.deSouza. ( il l'aimait tellement qu'il l'a servi deux fois, dans "Commando" et le deuxième "Die Hard"... :-D )

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 02 Mai 2011 14:08 
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Et dans the expendables il y a une magnifique île Sud-Américaine nanarde à base de dictateur général peintre âme tourmentée.



Sinon, magnifique travail. La première tentative qui traînait sur le forum était une base encourageante, mais on voit le professionnel à l’œuvre ici.

:worship:

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"But you say : Oh, when love is gone, where does it go ? And where do we go ?" (Arcade Fire - Afterlife)

Je n'aime pas Scorsese (c'est la raison pour laquelle je n'ai jamais vu aucun de ses films). (Elessar - sujet Le loup de wall street)


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 02 Mai 2011 17:33 
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le Parmistan, l'autre pays du fromage rapé

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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 06 Mai 2011 4:27 
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après visionnage, je crois qu'il faut aussi évoquer le roi papa de la princesse-potiche, qu'on tente péniblement de faire passer pour un homme assez bon et juste, à peine un peu naïf, mais qui derrière ses airs de frère demeuré de ugo tonazzi, se révèle un tyranneau arbitraire et autocrate de toute beauté. Pour un type qui est censé annoncer une nouvelle politique mêlant "le meilleur de l'ancien et du moderne", c'est assez inquiétant... Ca doit être la version politiquement correcte dans ce contexte de "on continue à faire subir les derniers outrages à des chèvres, mais maintenant, on le fait au fusil-mitrailleur parce que c'est plus rigolo". Ses airs de ravi de la crèche font également concurrence avec honneur à kurt thomas, au point qu'on a presque envie de davantage le baffer. On notera aussi look très gay-friendly de richard norton dans ce film, ce qui, pour le mari présumé de la princesse n'est pas forcément génial... Surtout quand on a l'air d'un choriste de george michael. Une belle chronique qui rend bien justice à un film d'afghanistansploitation particulièrement réjouissant. Maintenant, je sais : Najibullah n'a pas été exécuté à la prise de kaboul en 1992. Il a vu ce film, et il est mort de rire. Ou de honte.

En ce qui concerne la géographie merveilleuse des nanars, je crois qu'il y a eu plutôt une évolution, avec plus de vrais noms de pays (encore que), mais que le plaisir s'est déplacé avec la série des American Heroes, crapahutant dans la jungle libanaise, ou rampotant furtivement dans une tchétchénie accidentée comme la beauce. Autre plaisir, mais c'est toujours aussi bon.


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 18 Mai 2011 10:03 
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Localisation: à L.A avec mon chef de gang Tommy Hook
D'après Amazon.com, le dvd zone 1 à une piste française et c'est un warner bros, peut-être un warner/mgm comme les 20th/mgm que l'on a chez nous.
Je l'ai commandé, influencé bien sur par cette excellente chronique, j'espère qu'il y a bien une vf, que ce ne soit pas une fiche technique erronée.


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 28 Juil 2011 13:27 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Hop : http://www.nanarland.com/Chroniques/Main.php?id_film=gymkata

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"On était si pauvres, que quand un cambrioleur s'est introduit chez nous, on l'a dévalisé."

"T'as vu, les œufs sont cuits à l'envers..."


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 29 Juil 2011 22:33 
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Apprenti Nanardeur
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Localisation: à L.A avec mon chef de gang Tommy Hook
Je reviens sur mon message de mai, avec des indications qui peuvent être utile pour corriger l'onglet "rareté" sur la chronique du film.

Le film est un pressage warner bros, pas d'indications mgm sur la boite, on voit le fameux lion seulement au début du film pendant le générique.
Deuxième point il y a bien une version audio française, mais pas de sous titre français. [OK, merci, cote de rareté modifiée]

En tout cas pas d'erreur sur la marchandise, excellent nanar!


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 31 Juil 2011 2:15 
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Nanardeur en progrès
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Messages: 389
Localisation: en train de manger une ouiche lorraine
minsk a écrit:
Superbe ! Mais c'est quoi cette obsession Sarregueminoises qui ressort à chacune de tes chroniques hmmmm ?


J'ai remarqué aussi. Pourtant, je ne comprend pas... c'est charmant Sarreguemines :

http://maps.google.fr/maps?q=r+Acacias+57200+SARREGUEMINES+&hl=fr&ll=49.115133,7.091954&spn=0.010997,0.019076&sll=46.75984,1.738281&sspn=11.788139,19.533691&z=16&layer=c&cbll=49.1151,7.092058&panoid=ks-_QQhopWUUkrMhGTEnKg&cbp=12,219.51,,0,9.09

:-D

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- So what's the name of this cocktail ?
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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 17 Août 2016 11:21 
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Grand Nanardeur
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Messages: 975
Localisation: Localisation non trouvée (d'après mon appli météo)
Je suis le seul à lui trouver un petit air de famille avec Henri Dès ?

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En revoyant La liste de Schindler, j'ai tout de suite pensé à Deux sœurs à enculer. (Jack Tillman, 2021)

à bas la nanarploitation !


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 Sujet du message: Re: Gymkata - Robert Clouse - 1985
MessagePublié: 04 Mai 2023 13:34 
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Nanardeur fou ?
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Inscrit le: 24 Déc 2011 20:36
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Localisation: Quelque part entre les bornes et les limites
Vu (merci John Nada).

Pour rebondir sur cette excellente chronique et aussi sur le message de skunkhead, on remarquera que le gentil, débonnaire et débile dictateur du Parmistan entend utiliser le "jeu de la mort" afin de faire entrer son pays dans le 20ème siècle, en alliant les traditions à la modernité. On ne voit pas trop en quoi faire assassiner un groupe d'étrangers par ses miliciens cagoulés dans un rituel des plus barbares fera entrer son royaume dans la modernité, mais bon...

On apprend aussi que le méchant Richard Norton souhaite contrecarrer les projets altruistes de son bon souverain en transformant le "jeu de la mort" en carnage... Hmm, n'était-ce pas déjà le principe de base du jeu en question que d'obliger de pauvres voyageurs n'ayant rien fait d'autre que de passer la frontière du Parmistan à devenir les proies d'une chasse à l'homme à laquelle aucun participant n'a survécu depuis 900 ans ?

En outre, alors qu'aucun étranger n'a pénétré au Parmistan en neuf siècles, un dialogue nous explique que la mère de la princesse Tetchie Abgayani est indonésienne. La cohérence est décidément le point fort de Gymkata.

Quant au "village des damnés", on se demande vraiment comment les "fous" qui y sont déportés arrivent à survivre, surtout qu'ils semblent tous avoir le QI de zombies dégénérés.

Bref, un très bon nanar avec un carton final très drôle qui enfonce le clou de la géopolitique du cinoche reaganien en nous annonçant triomphalement qu'à telle date de 1985, les USA ont inauguré leur première base de missiles au Parmistan dans le cadre du programme "Guerre des étoiles". Et leurs bases au San Theodoros et en Syldavie, elles ont ouvert quand ?

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