Rêvant désespérément de mettre la main sur la VF d'Arte et sa voix-off à la
"Yé né mé laissérai yamais manipoulé !", j'ai dû me contenter de la version américaine dispo en HD sur YouTube (le film est tombé dans le domaine public).
Un superbe nanar de Noël, kitsch, mièvre et malsain à souhait ! Le délire bat son plein, entre Merlin, le diable sorti tout droit de
Glen or Glenda, le château du Père Noël dans l'espace, les gadgets tous plus loufoques les uns que les autres... Le travail des enfants est interdit en France depuis 1882, mais pas chez le Père Noël en 1959 par contre. En fait, son repaire évoque énormément le Neverland de Michael Jackson, avec tout le côté sordide camouflé derrière sa façade toc de Paradis des Enfants. Et la petite Lupita est toute mimi mais par contre elle récite son texte comme un automate (je n'ai pas l'impression que ce soit entièrement la faute du doublage américain). Il y a bien une baisse de rythme à la fin, quand Santa Claus reste coincé dans un arbre pendant trois plombes avec un chien qui aboi en dessous, mais sinon c'est du tout bon.
Quelques caps pour la route :
Des acteurs tous plus grimaçants les uns que les autres.Le film stimule décidément l'esprit le plus mal tourné des spectateurs (et Lupita a du mal à ne pas regarder la caméra).Le forgeron de Papa Noël et ses faux poils au torse (moi, j'ai pas besoin de ce genre d'artifice, nananère !).Non seulement le Père Noël observe les enfants du monde entier H24 avec sa longue-vue obscène et ses mimiques concupiscentes, mais en plus il espionne même leurs rêves grâce à cette machine high-tech ! C'est plus Saint Nicolas mais Big Brother X1000 !Imitant Weng Weng, Santa Claus saute du toit d'un immeuble et atterrit comme une fleur grâce à son parapluie-parachute. Comment ça, on voit les câbles ?L'un des plus puissants moments de génance du film : la séquence musicale mettant en scène tout le personnel mineur mondialisé de Papa Noël, avec ses enfants tétanisés, visiblement aussi mal à l'aise que le spectateur.Durant ce plan, le monteur s'emmêle les pinceaux et le narrateur nous présente l'Espagne (l'Italie sera bien représentée elle aussi une minute plus tard et le même plan sera montré à nouveau).On notera que dans sa démarche internationaliste, René Cardona n'épargne pas non plus le Mexique et nous sert de beaux clichés dignes d'une vieille pub Pepito.Ouais, mais non, quand je vous dis qu'on frise le contenu pédophile-compatible, je n'exagère pas ! Et on notera aussi que Papa Noël et son entreprise font aussi fabricants et marchands d'armes...Non mais visez-moi ce regard de pervers quand il reluque les petits enfants tombés sous sa coupe !