http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... ilm=diesel
Je vous propose un petit addendum à votre ancienne chronique de DIESEL car, si j'en juge par les approximations qui la parsèment, vous avez eu un petit peu de mal à le suivre jusqu'au bout .... Et je vous comprends !
Pourtant avec Terminus et Diesel, la SF française, fait honneur au style "Custom Bus en carton maché" avec un bel unisson qu'il convient de fêter dignement.
Donc je me suis accroché comme un chancre pour y comprendre quelquechose et au bout de quatre tentatives j'ai finit par arriver jusqu'au générique de fin sans ronfler!
Et j'en ai tellement chié des ronds de chapeau qu'il faut que ça serve... je vais donc vous en faire profiter oune poquito.... Par ailleurs ça rendra justice à l'Histoire du Grand Cinéma....
Donc dans Diesel, Agnès Soral incarne une pute qui cherche à venger une copine à elle (et non sa soeur), elle même également pute, naguère tuée par Roger, le frère du méchant proxo joué par Borhinger (qui sue).
Elle charge à mort sa déposition de témoin du crime en criant "C'est lui qui l'a tué" tout en jetant vaillement son petit torse ceint d'un plastron de plexiglass contre le grillage de la cellule de garde à vue. On sent qu'elle en chie mais l'émotion ne passe pas, ça fait peine à voir.
Evidemment tout ça n'est pas du goût du méchant Borhinger qui, pour couvrir son frangin Roger, fait pression en haut lieu pour qu'on lui coupe son kiki à la pupute. En plus ça fait mauvaise presse et les clients se raréfient au "Building", une boite de strip logée dans une carrière à craie quelquepart près des catas du 13ème où tout ce petit monde sue allégrement.
C'est alors qu'elle se fait délivrer par un groupe de résistants un peu maoïstes sur les bords dont le nom de code est Liberté. Ils l'aident à s'évader vers la surface (boueuse) où elle s'enfuit en Citroen Méhari magistralement "tunée" pour l'occasion de quelques pochoirs façon schémas de circuits électroniques.
A partir de là, Bohringer pète un cable sans qu'on sache trop pourquoi et la fait poursuivre par Nelson (Niels Arestrup: un croisement génétique entre Dominique Pinon et Klaus Kinski).
Ce dernier, méchant tueur à gage à la ridiculesque houpe, a pour tache de la ramener vivante ce qui n'est pas une des moindres incohérences du scénario mais tout de même.... Pourquoi pas morte puisqu'elle fait chier depuis le début ? On ne le saura jamais. Mais, j'oubliais... on s'en cogne et aux aussi.
Nelson est secondé dans sa basse besogne par un apprenti tueur à gage habillé en Albal ainsi que par un émissaire de Bohringer, sorte d'inspecteur des travaux finis chargé de surveiller la bonne marche des opérations, et c'est Roland Blanche.
Et incroyable! Roland Blanche aussi sue comme un goret! Tant et si bien qu'il pue, et il a parfois peur aussi, et du coup il le dit.... A eux trois ils forment un trio bien inspiré.
Extraits de dialogues (à peu près):
Roland Blanche: Putain je pue.
Un ami : Ben tu devrais te prendre une ptite douche....
Roland Blanche: Non j'ai besoin d'etre sale, j'ai besoin d'etre moi même, j'ai eu trop peur, ils auraient pu me faire bouffer de la merde tellement j'avais peur de ces deux là....
Ha ouaaais d'accord fallait le dire tout de suite........ il se chie dessus ET il est coprophage......... pratique !
Enfin (vous suivez toujours ?) Agnès Soral croise en chemin une communauté de hippies boueux mais cools qui l'hébergent et la consolent de toute cette misère humaine. Là elle rencontre enfin le Diesel du titre(Gerard Klein l'homme à la Mulette féroce comme vous l'avez si finement observé) qui l'aide à se débarasser des méchants qui suent (d'une force! A la fin la boite est toute inondée!) et ils finissent heureux dans la joie capillaire la plus totale.
Dans le plan de fin, tout le monde rigole cheveux au vent à l'avant d'une dépanneuse customisée qui laisse supposer un avenir trop top radieux.
Voilà ça c'était pour préciser l'histoire, maintenant il reste un élément d'une importance capitale afin de bien comprendre pourquoi Agnès Soral et toute la cohorte sont aussi mal fringués.
Car il y a une bonne raison! ou plus exactement un coupable....
D'ailleurs s'il y avait un genre non encore exploité, car surement par trop élitiste, où ce coupable ferait bonne figure, c'est surement le Nanar de Mode... ou Nanard Modiste. Et s'il fallait un chef de file à ce genre c'est bien lui, oui, Thierry Mugler qui s'y collerai ou je ne m'y connais pas....
D'une ringardise rare et à l'instar de ses illustres prédécesseurs; tel Paco Rabanne pour le mythique Barbarella; Thierry a été sollicité pour imaginer ce à quoi ressemblerait une garde-robe post-apocalyptique et pareillement au premier il s'est total gaufré sur toute la ligne.....
Sauf peut etre le blouson de cuir de vachette avec la poche ventrale qui doit toujours se vendre aux puces mais je n'irai pas vérifier.
Ils ont aussi tous les deux imaginé qu'après la bombe, toutes les nanas porteraient des plastrons en plexi avec des élastiques (ou bien le second a plagié le premier) et force est de constater que ça court pas les rues... on me dit que c'est parce qu'y a pas eu la bombe.... bon d'accord on va attendre encore un peu.
Dernière petite précision, Mugler a l'air de planer à 100000 comme bon nombre de ses condisciples, pour s'en convaincre un petit tour sur son site New-Age permettra de vérifier qu'il ne s'est jamais totalement remis des années 80 (ce qui pour un Nanardeur Styliste est plutot bon signe) et de fait il a récidivé plusieurs fois au cinéma, ainsi que l'attestent les crédits en tant que Chef Costumier qu'il cumule de "Accion Mutante" de Alex de la Iglesias à A.I. de Steven Spielberg....
J'aurai du m'en douter! C'est donc pour ça que Jude Law y a l'air d'un parfait truffon!
Last but not least j'ai également trouvé sur son site qu'il a "designé" jadis une robe façon "Tron"......
C'est presque touchant à quel point ils peuvent etre ringues et perchés dans la Haute Couture. Un peu comme des Nanardeurs de haut vol, ils se prennent d'ambitions visionnaires qu'ils ratent avec une belle régularité, et ce..... quelle que soit la notoriété du bonhomme.
De fait, il me semble qu'on les oublie trop souvent mais les costumiers participent à l'édifice Nanard avec une conviction qui force le respect!
Et c'est là, à n'en pas douter, le signe que le Nanard est plus un état d'esprit qu'un simple genre de cinéma. Ainsi tapis dans l'ombre de toutes les grandes créations avortées, et grâce à Diesel je n'ai plus peur de l'affirmer : Nanard est partout, Nanard est dans tout et tout est dans Nanard !
Reste à le décrypter.