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VITE! Eloignez vos petites amies de la chronique... Viiiite... arg, trop tard, ça y est, les yeux énamourrés, le souffle rauque, de petits soupirs attendris... c'est fini, elles n'ont pas résisté au charme et à la classe folle du Grand Aldo !
Les biographies consacrées à Il Grande Aldo sont rares sur les web et les bibliothèques sont avares d’ouvrages sur sa vie extraordinaire. Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun Docteur d’Université, aucun thésard, aucun Maître de Conférence n’a jamais écrit la moindre ligne sur Aldo La Classe ! C’est à ce genre d’oublis que l’on constate tristement la déliquescence du système universitaire français ! Parce que pour étudier des vieux textes à la con, ou isoler quelques risibles molécules en vue de « lutter contre des maladies » et « créer des vaccins », y’a du monde, mais pour faire connaître la carrière extraordinaire d’Aldo Maccione au plus grand nombre, là, y’a plus personne! Bravo, les gars ! C’est à vous dégoûter de payer des impôts, tiens !
Qué tou es beau, Aldo! Tou les fais toutes craquer!
Bref, oublions ces tristes potaches et concentrons nous sur le peu que nous savons sur Aldo.
Le petit Aldo serait né le 27 novembre 1935 – ou alors le 24 janvier 1949. Le mystère fait partie du jeu de la séduction, et dès le début, Aldo aura donc sa carrière toute tracée (il semblerait toutefois que la première date soit la bonne, mais qu'Aldo, par coquetterie, se soit rajeuni de quelques années...). Il fait ses premiers pas – avec sa célèbre démarche probablement – dans les rues de Turin, fait du théâtre en amateur dans son école et rencontre quelques amis avec qui ils formeront une troupe de café-théâtre : les Brutos. Ils tournent en Italie, font marrer et se font repérer par Bruno Cocatrix qui décide de leur confier l’animation des entractes à l’Olympia, où ils rencontrent un franc succès. Ils passent à la télé et assurent la première partie de Johnny Hallyday en 1962. Ils tournent en France, Belgique et Canada. D’ailleurs, c’est dans ce pays qui n’est pas un pââys c’est l’hivêêêr, qu’ils croisent une autre troupe de déconneurs, les Problèmes – futurs Charlots – qui avoueront s’être inspirés des Brutos pour leurs premiers sketchs. Jean Sarrus, la larme à l’œil, confesse :
« Au Canada, on avait rencontré un groupe italien avec lequel nous avions sympathisé, les Brutos. L'idée de la scène est née de les voir en action. Devant, il y avait un chanteur sérieux, Jacques, blond et plutôt play boy, mais derrière c'était la Cour des Miracles. Un petit vieux, un autre qui louchait, un troisième avec une dent de travers, et, surtout l'idiot du village incarné par Aldo Maccione. Il faisait toutes sortes de grimaces, et on trouvait ça vraiment irrésistible. Au début, on les a vachement copiés. On faisait comme eux… »
Sans les Brutos, la culture française n’aurait jamais peut être engendré les Charlots. Pensez-y, et imaginez avec effroi le vide de notre patrimoine culturel si Aldo n’avait pas existé !
Les Brutos, sous la conduite de Marino Girolami (le père d’Enzo G. Castellari !) tournent ensemble « I Magnifici Brutos del West » (Les Terreurs de l’Ouest), une parodie de Western spaghetti et se séparent peu de temps après.
Repéré par Claude Lelouch, Maccione joue en solo dans « Le Voyou » avec Jean-Louis Trintignant en 1970, puis dans « L’Aventure, c’est l’aventure », aux côtés de Lino Ventura. C’est la première fois qu’il imposera la célèbre « démarche Aldo » à l’écran. D’ailleurs, pour l’anecdote, le rôle d’Aldo devait à l’époque être tenu par un jeune homme aux prétentions d'acteur...Bernard Tapie ! J’adore ce genre de rencontres incongrues ! L’année suivante, Aldo est à l’affiche de « Mais où est passée la 7e Compagnie » de Robert Lamoureux où il joue le rôle de Tassin. Rôle qu’il abandonnera au profit d’Henry Guibet dans ses suites. Il est à noter qu’en 1976, il tourne sous la direction de Castellari dans « La Grande débandade », aux côtés d’Ursula Andress (ma ! La classe, Aldo, La classe !)
Il Grande Aldo part sauver la Francia dans "Mais où est passée la 7ème Compagnie?"
La classe, Aldo.. Mamma mia, la classe !
Le mythe Maccione tient la France en haleine. Aldo devient l’icône du séducteur italien et brise les cœurs de millions de femmes à travers le mode qui rêvent de concupiscence et d’adultères avec « Aldo La Classe ». Des milliers de mariages se brisent et une vague de stupre s’abat sur la France. Le Pape Jean Paul II lance sa fameuse encyclique « De Magno Aldo Concupiscentis » (qui reste toutefois ignorée de théologiens). Des films comme « Je suis photogénique », « Aldo et Junior », « Te marre pas c’est pour rire », « Le Bourreau des cœurs », « Pizzaïolo et Mozzarel » propulsent Aldo à la tête du box-office. Mais c’est surtout sa rencontre avec le talentuossissimantesque Philippe Clair qui marque sa carrière et le porte au pinacle. Des films fins et à l’humour subtil comme « Plus beau que moi tu meurs » ou « Tais toi quand tu parles » viennent clairement assurer à Aldo « La Classe » ses galons d’acteur nanar. Ouf, sauvé ! Dire qu’il avait commencé avec Lelouch et tourné avec Marcello Mastroianni ! Grazie Santa Madonna !!! Quand on pense qu’il aurait pu devenir un acteur sérieux et faire de bons films…
Plou beau qué loui, tou meurs...
"Pizzaïolo et Mozzarel": tact, subtilité, finesse, beat, impertinence, retenue... tout y est !
Durant la décennie 80, Aldo aura croisé les plus grands du cinéma comique français : Mireille Darc, Edwige Fenech, Michel Galabru, Darry Cowl, Francis Perrin, Jean-Marc Thibaud, Marthe Villalonga, Renée Saint-Cyr, Philippe Clair et a marqué de son empreinte de géant et de sa démarche de félin l’humour franco-italien.
Hélas, dans une ultime émission de télévision en 1989, il fait ses adieux à la scène et retourne vivre entre l’Italie et sa villa de Nice. D’après le très sérieux « Infos du Monde » les suicides de femmes éplorées qui ne pourront jamais connaître l’espoir des étreintes du Grand Aldo se comptent par centaines…D’autant que pour être sûr de ne plus plaire, Maccione se laisse pousser la panse dans des proportions alarmantes. On peut légitimement se demander si, en ce jour de 1989, Aldo n'a pas rééllement pris conscience de la voie sans issue que représentait son image de "comique ringard italien" dans le cinéma français et que c'est précisemment cette conscience de ses limites qui l'aurait poussé à se rapprocher culturellement et cinématographiquement du "pays natal".
A ce sujet, il est intéressant de savoir qu'en Italie, Aldo Maccione a toujours été considéré comme un acteur respectable, assez efficace dans des seconds rôles comiques (séducteur, gaffeur, gangster, ou - plus récemment - patriarche bilieux). Ce n'est qu'en France qu'il a connu de véritables ... hum... premiers rôles. (Pour notre plus grand bonheur, évidemment.)
En 1991, Aldo tente de renouer avec le succès dans la série "Aldo tous risques", mais l'alchimie ne fonctionne plus. le public s'est lassé de ses prestations dans le rôle de l'Italien-dragueur de service, d'autant qu'il n'a plus véritablement le physique de ce rôle. Avec l'âge, Aldo s'est empâté.
Conscient de ce fait, Maccione se recentre sur le cinéma italien se sert de son image plus respectable de ce côté des Alpes pour obtenir des rôles dans … de bons films (après un passage à vide de près de 10 ans tout de même) ! Elle est loin la grande période Philippe Clair ! On le voit dans « l’Hommage » aux côtés de Lucchini, « La femme de chambre du Titanic » en 1998, avec Romahne Bohringer, ou encore dans le rôle d’un Parrain de la Mafia dans « La leggenda di Al, John e Jack » (inédit en France) en 2002.
Aldo sur le tournage de « La leggenda di Al, John e Jack », en pleine forme pour remplaçer Marlon Brando et Mike Cohen dans le rôle de Le Parrain
Etre adapté en personnage de bédé dans Astérix... c'est trop la classe, Aldo !
Retiré dans sa villa niçoise, Il Grande Aldo coule une paisible semi-retraite, tournant occasionellement ici ou là ce dont il a vraiment envie, en se remémorant sa dolce vita en France…ma, que e il secreto di questo uomo ? Hé, La classe, bambino, la classe !
Tou veux avoir la classe comme Aldo? Alors, mangiare la bonne cochonnaille !
Filmo:
* IL MAGNIFICI BRUTOS DEL WEST (LES TERREURS DE L'OUEST) - 1964
Un film de : MARINO GIROLAMI, avec: LES BRUTOS (dont Aldo Maccione), DARRY COWL.
LE VOYOU - 1970
un film de : CLAUDE LELOUCH, avec : JEAN-LOUIS TRINTIGNANT, DANIELE DELORME, CHRISTINE LELOUCH
* L'AVENTURE C'EST L'AVENTURE - 1972
un film de : CLAUDE LELOUCH, avec : LINO VENTURA, JACQUES BREL
* MAIS OÙ EST DONC PASSEE LA SEPTIEME COMPAGNIE? - 1973
un film de : ROBERT LAMOUREUX, avec : JEAN LEFEBVRE, PIERRE MONDY, ROBERT LAMOUREUX
* SI SI MON COLONEL - 1973
un film de : MINO GUERRINI, avec : JACQUES DUFILHO, MICHELE GAMMINO, CHRISTA LINDER
* IL PIATTO PIANGE - 1974
un film de : PINO PASSALACQUA, avec : ERMINIO MACARIO
* LA PEPEE DU GANGSTER - 1975
un film de : GIORGIO CAPITANI, avec : SOPHIA LOREN, MARCELLO MASTROIANNI, PIERRE BRICE
* L' AMOUR C' EST QUOI AU JUSTE - 1976
un film de : GIORGIO CAPITANI, avec : JANE BIRKIN, COCHI PONZONI, CATHERINE SPAAK
* LA GRANDE DEBANDADE - 1976
un film de : ENZO CATELLARI, avec : URSULA ANDRESS, MICHAEL SARRAZIN, GIANCARLO PRETE
* PLUS MOCHE QUE FRANKENSTEIN, TU MEURS (FRANKENSTEIN ALL'ITALIANA) - 1977
un film de : ARMANDO CRISPINO, avec : GIANRICO TEDESCHI, NINETTO DAVOLI
* LE GRAND ESCOGRIFFE - 1977
un film de : CLAUDE PINOTEAU, avec : YVES MONTAND, AGOSTINA BELLI, CLAUDE BRASSEUR
* L'ANIMAL - 1977
un film de : CLAUDE ZIDI, avec : JEAN-PAUL BELMONDO, RAQUEL WELCH, DANY SAVAL
* JE SUIS TIMIDE MAIS JE ME SOIGNE - 1978
un film de : PIERRE RICHARD, avec : PIERRE RICHARD, MIMI COUTELIER, JACQUES FRANCOIS
* LES RINGARDS - 1978
un film de : ROBERT POURET, avec : MIREILLE DARC, JULIEN GUIOMAR, CHARLES GERARD
* C'EST PAS MOI, C'EST LUI - 1979
un film de : PIERRE RICHARD, avec : PIERRE RICHARD, VALERIE MAIRESSE, DANIELE MINAZZOLI
* JE SUIS PHOTOGENIQUE - 1980
un film de : DINO RISI, avec : RENATO POZZETTO, EDWIGE FENECH, JULIEN GUIOMAR
* TROIS DANS UN LIT (Tre sotto il lenzuolo) - 1980
un film de : MICHELE MASSIMO TARANTINI
* TE MARRE PAS C'EST POUR RIRE - 1981
un film de : JACQUES BESNARD, avec : MICHEL GALABRU, MARTHE MERCADIER, JACQUES MARIN
* T' ES FOLLE OU QUOI - 1981
un film de : MICHEL GERARD, avec : NICOLE CALFAN, FABRICE LICHINI, DARRY COWL
* TAIS TOI QUAND TU PARLES - 1981
un film de : PHILIPPE CLAIR, avec : EDWIGE FENECH, PHILIPPE NICAUD, PHILIPPE CLAIR
* RESTE AVEC NOUS...ON S'TIRE - 1981
un film de : MICHELE MASSIMO TARANTINI, avec : EDWIGE FENECH, ALVARO VITALI, GIACOMO RIZZO
* POURQUOI PAS NOUS? - 1981
un film de : MICHEL BERNY, avec : DOMINIQUE LAVANANT, MAURICE BIRAUD
* LE CORBILLARD DE JULES - 1982
un film de : SERGE PENARD, avec : FRANCIS PERRIN, JEAN-MARC THIBAULT, HENRI COURSEAUX
* PLUS BEAU QUE MOI TU MEURS - 1982
un film de : PHILIPPE CLAIR, avec : PHILIPPE CLAIR, RAYMOND PELLEGRIN, PHILIPPE CASTELLI
* LE BOURREAU DES COEURS - 1983
un film de : CHRISTIAN GION, avec : ANNAMARIA RIZZIOLI, JEAN PAREDES, ANDRE NADER
* LA CLASSE - 1984
un film de : JUAN BOSCH, avec : CARMEN VILLANI, CARLO GIUFFRE, JOSE ANTONIO CEINOS
* ALDO ET JUNIOR - 1984
un film de : PATRICK SCHULMANN, avec : ANDREA FERREOL, LUIS REGO, RITON LIEBMAN
* LE COWBOY - 1984
un film de : GEORGES LAUTNER, avec : RENEE SAINT-CYR, MICHEL BEAUME, MICHEL PEYRELON
* LE BON, LA BELLE ET LE TRUAND - 1984
un film de : MICHELE MASSIMO TARANTINI, avec : EDWIGE FENECH
* PIZZAIOLO ET MOZZAREL - 1985
un film de : CHRISTIAN GION, avec : BETH TODD, SIDNEY, MARTHE VILLALONGA
* SI TU VAS A RIO TU MEURS - 1987
un film de : PHILIPPE CLAIR, avec : ROBERTA CLOSE, ZEEV REVAH, PHILIPPE CLAIR
* L' AVENTURE EXTRAORDINAIRE D' UN PAPA PEU ORDINAIRE - 1989
un film de : PHILIPPE CLAIR, avec : LAURA DEL SOL, MICHAEL CLAIR, PHILIPPE KHORSAND
* L'HOMMAGE - 1993
un film de : MAURICE VIONNEAU, avec : FABRICE LUCCHINI, ISABELLE HUPPERT, LUDMILA MIKAEL, ALAIN CUNY, ADAMO
* LA FEMME DE CHAMBRE DU TITANIC - 1998
un film de : BIGAS LUNA, avec : AITANA SANCHEZ-GIJON, OLIVIER MARTINEZ, ROMANE BOHRINGER, DIDIER BEZACE
* I FERENTONI - 1999
Un film de : ALESSANDRO DI ROBILANT, avec: BEPPE FIORELLO, ANNA AMMIRATI.
* LA LEGGENDA DI AL, JOHN E JACK - 2002
un film de: GIACOMO, ALDO E GIOVANNI, avec: GIACOMO, ALDO ET GIOVANNI.
EDIT JOHN NADA : de quoi illustrer encore un peu...
Le film d'Aldo avec son groupe "Les Brutos", réalisé par le père d'Enzo Castellari