La célébrité est une chose étrange et incompréhensible, elle tient à peu de chose. Ron Marchini en est un parfait exemple. Il avait les qualités nécéssaire pour devenir l'égal d'un Chuck Norris, mais la destiné a voulu qu'il devienne un acteur connu essentiellement par les fans de films d'action Philippins et américains de fin de soirée, et par des admirateurs de François Bayrou à l'esprit dérangé.
Ron Marchini est né à Stockton, en Californie, le 4 mars 1945. En 1964, à l'age de 19 ans, il commence à apprendre l'art du Renbukai, un art martial peu connu aux USA. En 1966, il part en Orient pour s'entrainer avec Norio Nakamura et Masayuki Koide. Quelques temps après il retourne aux USA et y devient le meilleur représentant de l'art du Renbukai. Progressivement il se forge une véritable réputation internationale dans l'univers du combat, et devient expert dans l'art du karaté. Il se retire définitivement de la compétition en 1972.
Sa carrière cinématographique commence en 1974, dans le film
Murder in the orient de Manuel G. Songo ( dont c'est le seul film ), où il incarne Paul Marcelli, un agent secret américain qui doit mettre la main sur deux précieuses épées de samouraï qui le meneront vers un très gros trésor. Ce film Philippin au budget très réduit, et où on retrouve Léo Fong ( un autre habitué des films de karaté et de ninja ), est apparement très mauvais, et nôtre ami Ron Marchini décide alors de rentrer aux USA.
En 1976, Ron décide de retenter l'aventure cinématographique. On le retrouve dans un film d'action américain réalisé par Paul Kyriazi,
Death Machines. Mais cette fois-ci le film est produit par Ron Marchini lui-même. Le scénario, rempli de clichés, ne permet pas à Ron d'exploiter son talent d'acteur. En effet, il y joue un personnage qui a été transformé, à l'aide d'un virus, en machine à tuer, et ainsi il doit éliminer tous les ennemis d'une diabolique femme chinoise. Dans ce film Marchini ne dit pas un mot, et il se contente de donner des coups de tatanne durant toute sa prestation. Malheureusement, le film est échec.
Ron Marchini, déçu par le cinéma, se tourne vers d'autres occupations, toujours en rapport avec le karaté. Il se met alors à écrire des livres de technique sur le karaté, dont notamment
The ultimate martial art : Renbukai, et en 1981,
Power training in Kung-Fu and karaté, co-écrit avec son ami Léo Fong.
Alors que tout semblait aller pour le mieux dans sa nouvelle vie, Ron Marchini fait une rechute et se retrouve embarqué dans un obscur film Philippin,
Dragon's quest, réalisé par Celso Castillo, cinéaste légendaire dans son pays mais pour l'occasion pas très inspiré. On sait peu de chose sur ce film qui doit être très mauvais.
En 1985, de retour aux USA, Marchini obtient le premier rôle dans
Ninja Warriors, film potentiellement très nanar de John Loyd. Pour vous convaincre sachez seulement qu'à ses côtés on y retrouve Romano Kristoff, Mike Cohen, Nick Nicholson et Mike Monty !!
En 1986, Ron Marchini entame le premier épisode de la trilogie des
Jungle Wolf. Le premier épisode est réalisé par Charlie Ordonez, avec qui il travaillera sur plusieurs films. L'histoire se passe au Vietnam, et Marchini y joue Steve Parrish, un ancien soldat, qui doit sauver l'ambassadeur des USA pris en otage par un groupe de terroristes.
la jaquette française
une palette de sentiments digne des plus grands !
La même année, il enchaîne avec
Forgotten Warriors, coproduction USA/Philippines réalisé par Charlie Ordonez et Nick Cacas ( prononcez "cacasse" ). Marchini incarne une nouvelle fois Steve Parrish dans une histoire de trahison et de vengeance. Encore une fois ce film a une bonne réputation de nanar.
La jaquette allemande et la jaquette française
En 1989 il joue dans
Arctic Warriors. Il n'existe pratiquement aucune informations pour ce film, donc ce n'est pas la peine de s'y attarder.
Pour son film suivant Ron Marchini aborde un genre nouveau pour lui : le post-apocalyptique. Ce film c'est
Omega cop, réalisé en 1990 par Paul Kyriazi, celui-là même qui avait fait
Death Machines ( pour ceux qui ne suivrait pas ! ). Le film se passe donc dans un univers post-apocalyptique, et Marchini y incarne John Travis, un des derniers policiers encore en activité, qui doit lutter contre un gang de vendeurs d'esclaves. A noter tout de même la présence de Adam West.
L'année suivante, Marchini enchaîne sur le deuxième épisode de Jungle Wolf, intitulé
Return Fire. Cette fois-ci le film est réalisé par Neil Callaghan, dont ce sera d'ailleurs le seul film de toute sa carrière. Le scénario est toujours très original : Steve Parrish doit sauver son fils. A noter encore la présence de Adam West au générique ( celui-ci devait sûrement avoir une dette à régler envers Marchini ).
Toujours en 1991, et à un rythme frénétique, Ron Marchini se lance dans la suite de
Omega cop. Cette suite à pour titre
Karaté cop ( notez l'originalité du titre ! ), et cette fois, non content de jouer dedans, Marchini y est aussi producteur et scénariste. Le film se passe toujours dans un monde post-apocalyptique ( ben oui, c'est la suite ! ) et cette fois-ci John Travis doit combattre un gang qui organise des combats de gladiateurs. A noter qu'au générique Adam West est remplacé par David Carradine ( le cinéma est vraiment un monde impitoyable ).
Deux ans plus tard, Ron Marchini retrouve Charlie Ordonez dans ce qui sera le troisième et dernier épisode des Jungle Wolf, dont le titre est
Karaté commando. Non content de jouer dans le film, d'en être le producteur et le scénariste, Marchini décide en plus de le co-réaliser. Il décide de donner une nouvelle jeunesse à la série : non seulement l'histoire se passera en Colombie, mais en plus le héros changera de nom, il s'appelera désormais Jake Turner ! Mais, malgré ces innovations, le scénario tombe maladroitement dans le repompage de clichés tels que la jolie jeune femme capturée qu'il faut sauver des mains d'un ignoble baron de la drogue américain réfugié dans la jungle.
En 1995 Ron Marchini fait son dernier film. Ce film, qu'il produit, écrit et co-réalise avec son complice Charlie Ordonez, s'appel
Karaté raider. L'histoire semble être un copier/coller de celle de
Karaté commando : Jake Turner, joué par Ron Marchini, doit rapporter la fille d'un de ses officiers, prise en otage par un gang de Colombiens.
Ce film signe la fin de la carrière cinématographique de Ron Marchini, carrière jalonnée de nanars et qui n'aura pas fait de lui ce qu'il aurait dû être : l'égal d'un Chuck Norris ou d'un Steven Seagal.
Après cette aventure dans le monde du cinéma, Ron Marchini retournera à sa vraie passion : les arts martiaux. Il fondera une école où il pourra y enseigner l'art du Renbukai et enfin vivre en paix avec lui-même.
Aux dernières nouvelles, Ron ce serait trouvé une occupation plus terre à terre : il cultive et vend des oignons. Espérons pour lui que l'oignon lui sera plus profitable que le navet. ( merci à Nikita pour cette information )
Avant de finir, il faut tout de même noter que en 2002 est ressortit un documentaire,
New Gladiators, qui raconte l'histoire de quelques uns des meilleurs karatékas américains des années 70, et dans lequel Ron Marchini y joue son meilleur rôle, lui-même. Ce documentaire avait été financé par Elvis dans les années 70, mais il n'avait jamais pu se finir, et par je ne sais quel miracle certains passionnés l'ont exhumé de l'oubli pour travailler sur sa finition et le faire revivre 30 ans après.
Et pour ceux qui me reprocherait de l'oublier, voici un petit look-a-like saisissant :
FILMOGRAPHIE :
1995 - Karaté raider
1993 - Karaté commando : Jungle Wolf 3
1991 - Karaté cop
1991 - Return fire aka Jungle Wolf 2
1990 - Omega cop
1989 - Arctic warriors
1986 - Forgotten warriors
1986 - Jungle Wolf
1985 - Ninja warriors
1983 - Dragon's quest
1976 - Death Machines
1974 - Murder in the orient