ARNOLD SCHWARZENEGGER
L’homme qui allait devenir Monsieur Univers, Conan le barbare, Terminator et, plus tard, Gouvernator, est né le 30 juillet 1947 à Thal, en Autriche. Selon la légende, le jeune Arnold Schwarzenegger est un enfant fluet qui s'ennuie dans son village et rêve de dépasser ses complexes par le sport. Fan des héros de péplums et de leurs muscles hypertrophiés, Arnold veut devenir leur égal. Muni d’une ambition à toutes épreuves, l’Autrichien va se frayer un chemin dans le monde du body-building. Il va pour cela se trouver un mentor en la personne de Reg Park, culturiste britannique qui fit une brève carrière dans le péplum («Hercule contre les vampires », «Hercule à la conquête de l’Atlantide ») avant de devenir entraîneur. Park prend en main l’entraînement d’Arnold, et l’encourage par ailleurs à faire du cinéma pour gagner de l’argent. Le premier choix de Schwarzenegger est un peu hasardeux : il s’égare dans un péplum parodique, « Hercule à New York », où il est doublé dans la VO et affublé du douteux pseudonyme d’Arnold Strong !
Cet échec ne décourage pas le jeune et solide Arnold. Notre homme, qui est également musclé du cerveau, a su faire fructifier ses premiers gains dans l’immobilier. A l’abri du besoin, il continue sa carrière dans le body-building et ne renonce pas à ses rêves de gloire cinématographique. Son nom impossible et son épais accent autrichien sont cependant de sérieux handicaps et Arnold, a priori, a autant de chances de devenir star qu’un Français myope et bigleux d’incarner Tarzan… Il tient divers petits rôles, sa notoriété dans les cercles sportifs l’aidant peu à peu à faire carrière. A la fin des années 70, Arnold accède enfin à la célébrité. Le documentaire «Pumping iron », consacré au monde du body-building, le met en vedette. Il ravit la couronne de Monsieur Univers à Lou Ferrigno. On le voit tenir des rôles relativement importants, comme dans «Cactus Jack », balourde parodie de western où il incarne un héros crétin face au méchant Kirk Douglas.
Mais sa carrière au cinéma patine toujours, jusqu’à ce que «Conan le barbare » lui offre enfin un rôle à sa mesure, semblant avoir été écrit pour lui. Arnold aurait pu n’être que l’homme d’un seul rôle, mais il va s'imposer et bâtir une carrière à la démesure de ses larges épaules. Il crève l'écran dans "Terminator", où son personnage de méchant cyborg lui offre un nouveau rôle idéal et lui permet de se montrer bon comédien. La filmographie d'Arnold Schwarzenegger se confond ensuite avec l'histoire du film d'action hollywoodien des années 80 et son évolution vers toujours plus de spectaculaire. Désormais richissime vedette, le petit Autrichien, devenu citoyen Américain, épouse une Kennedy, fréquente la jet-set et se voit confier par le Président Bush (senior) une mission de promotion du sport auprès des jeunes.
Gérant très intelligemment sa carrière, "Schwarzie" adoucit son image par des comédies familiales assez niaises ("Jumeaux", "Un flic à la maternelle") mais couronnées de succès au box-office. Le Terminator sait user avec suffisamment d'humour de son image "larger than life" et surmonter ses limites de comédien pour composer des héros hollywoodiens dans la tradition de Charlton Heston et Victor Mature. On le voit dans des classiques du divertissement eighties comme "Predator" et "Commando", ce dernier film étant d'un telle outrance qu'il se trouve, selon certains, aux frontières du nanar.
L'image de Schwarzenegger est en effet celle d'un pur héros de comic-book, toujours au bord du kitsch et de la parodie, qu'elle soit volontaire ou involontaire. Sa carrière est ainsi l'illustration de l'ambiguité de la notion de nanar : ce qui est pour les uns du spectacle exemplaire sera pour les autres une parfaite guignolade. Le "too much" est à ce prix.
Tandis que son rival en body-building Sylvester Stallone voit sa carrière péricliter, Arnold squatte les cîmes du box-office au début des années 90. Mais son succès va décliner à partir de 1993 et du relatif échec de "Last action hero", où il tentait de parodier son image. S'il renoue avec le succès grâce à "True lies", ses films suivants ne feront que confirmer que l'androïde commence à s'essoufler. Sa prestation calamiteuse en super-méchant dans le ridicule "Batman et Robin" fait quant à elle ressurgir le spectre du Schwarzenegger version nanarde.
La cinquantaine finissante, notre homme va cependant user de sa popularité pour bifurquer vers une autre voie. Grâce à ses connections dans le Parti Républicain, Arnold, à qui l'on prétait depuis longtemps des ambitions politiciennes, va profiter de la révocation fin 2003 du Gouverneur de Californie pour se présenter et accéder, au terme d'une campagne-massue, à la tête de l'un des principaux Etats américains - comme jadis un autre acteur, nommé Ronald Reagan. Y trouveront leur compte les américanophiles - qui voient dans le succès de cet immigré au nom imprononçable un symbole du rêve américain - et les américanophobes, qui y verront la confirmation que les Ricains élisent vraiment n'importe qui.
Si les fonctions électives de Schwarzenegger mettent de fait , pour le moment, un terme à sa carrière cinéma (à l'exception de quelques apparitions clin d'oeil), il nous restera pour nous consoler une filmographie symbole du parcours d'un homme à l'ambition de fer et concentré du cinéma d'action testostéroné. Si sa présence sur ce site est justifiée par l'outrance de certains de ses films, Schwarzie est là pour nous rappeler que le nanar au cinéma est avant tout une affaire de plaisir et de sain divertissement !
Nikita.
2005 - The Kid and I
2004 - Le Tour du monde en 80 jours
2003 - The Rundown
2003 - Terminator 3 : le soulèvement des machines
2002 - Collateral damage
2000 - A l'aube du 6ème jour
1999 - La fin des temps
1997 - Batman & Robin
1996 - La Course aux jouets
1996 - L'Effaceur
1994 - Junior
1994 - True Lies
1993 - Last Action Hero
1991 - Terminator 2 : le jugement dernier
1990 - Un flic à la maternelle
1990 - Total Recall
1988 - Jumeaux
1988 - Double détente
1987 - Running Man
1987 - Predator
1986 - Le Contrat (Raw deal)
1985 - Commando
1985 - Kalidor (Red Sonja)
1984 - Terminator
1984 - Conan le destructeur
1982 - Conan le barbare
1980 - The Jayne Mansfield story (TV)
1979 - Scavenger Hunt
1979 - Cactus Jack (The Villain)
1977 - Pumping iron
1976 - Stay hungry
1973 - Le Privé (The Long good-bye)
1970 - Hercule à New York
_________________
"Ach ! Dans mon pays, on appelle ça... LA SOUPE AUX SCHULTZ ! HAHA !" (La Guerre des espions)
Dernière édition par Nikita le 26 Déc 2004 15:03, édité 2 fois au total.
|