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Edit folet Linda Blair @ (Rico)

S’il existe aux Etats Unis une actrice qui représente bien le concept de star déchue, c’est la pauvre Linda Blair. En effet passer de l’Exorciste à des films de kickboxing ou des sous rambos philippins peut-être vraiment considéré comme un cassage de gueule grand style. Mais il faut bien avouer qu’on ne peut pas être habité par Pazuzu sans en payer le prix un jour ou l’autre…



Linda Blair a commencé très jeune en étant remarquée dès 5 ans dans des spots publicitaires. On la voit ainsi vanter de l’assouplissant, du savon ou de la moutarde ! Elle connaît bien sûr la gloire du jour au lendemain avec son rôle d’enfant possédée dans « l’Exorciste » de William Friedkin. Célébrée comme une actrice d’exception, elle enchaîne des rôles dans des productions sérieuses ou de prestige comme une apparition dans Airport 75 en enfant malade ou "Sarah T. - Portrait of a Teenage Alcoholic" dans où elle interprète une enfant battue et alcoolique.


Une suite de "l’exorciste" est mise en chantier cinq ans plus tard, réalisée par John Boorman. Bien que l’accueil publique et critique à cette séquelle soit plutôt froid, Linda devenue adolescente fait partie des espoirs d’Hollywood. Malheureusement, ses premiers choix après « l’Exorciste » sont plutôt malheureux puisqu’elle enchaîne avec le tartignole « Rollerboogie », une comédie musicale adolescente gentiment ringarde sur fond de duels de patins à roulette. Je vous renvoie directement à la critique assez saignante de ce chef d’oeuvre par l’ami Nada.



Pendant ce temps elle s’amourache d’un des musiciens du groupe de hard pataud Lynard Skynard qui l’entraîne dans la folle vie des tournées de rock (pour comprendre revoyez « Spinal Tap »). Elle participe aux tournées, leur dessine au passage des costumes de scènes et commence selon les rumeurs à picoler plus que de raison dans les fêtes d’après concert (voir peut-être plus comme la suite semble le prouver). Hélas, le chanteur et une partie du groupe meurent dans un crash aérien au dessus de la Floride. Après les obsèques Linda effondrée, réside quelques jours à Miami. C’est là qu’elle est arrêtée par la police dans un appartement aux cotés de dealers bien connus du milieu artistico musical. Même si elle prétend être venu là pour négocier l’achat d’un chien (!!), elle est mise en détention pour trafic de stupéfiant et le scandale fait grand bruit à Hollywood.



Bien que libérée au bout de quelques jours, elle est instantanément lâchée par la profession. Ses agents de l’époque ne veulent plus s’occuper d’elle et les portes des studios respectables se ferment les unes après les autres. Empêtrée dans les ennuis judiciaires et financiers elle en est réduite à accepter les propositions de petits films d’horreur fauchés qui tentent de surfer sur les souvenirs de l’exorciste, puis dans les années 80 s’enfonce dans des productions toujours plus miteuses.



On la voit beaucoup rôder dans des films de prisons de femmes genre en vogue à l’époque, où de naïves oies blanches emprisonnées par erreur dans des établissements pénitenciers peu scrupuleux subissent moult turpitudes : directeurs sadiques, matonnes lesbiennes, bagarres sous les douches, humiliations et tortures… Des films sociologiques donc. Elle tourne notamment le croquignolet Les anges du mal (« Chained heat ») où la méchante Sybill Danning lui fait subir des trucs franchement pas racontables (où alors à voix basse, y a des viols, des coups et beaucoup de nudité mais il parait que ça se termine bien). Linda répétera longtemps que ce film reste un des plus mauvais souvenir de sa carrière. Pourtant peu de temps après elle tourne « Chaleur rouge » où cette fois-ci elle visite une prison est allemande où Sylvia Kristel lui fait des misères… Décidément…

Et la suite n’est guère plus brillante avec des trucs comme « Savage Street », une bronsonerie où elle dégomme à l’arbalète les assassins de sa petite sœur. Le fond est atteint avec « Savage island » où son nom s’étale en grand mais où en fait il s’agit d’un film de prison espagnol joyeusement tronçonnée (« Orinoco, paraiso del sexo » avec la transsexuelle Ajita Wilson qui tourna par ailleurs dans les productions érotiques de Pallardy) auquel le distributeur américain a adjoint deux scénettes avec Linda pour le revendre à l’international comme un vulgaire Godfrey Ho. On la voit dans tout un tas de films d’action minables, comme « Silent assassin » où elle croise Sam "Flash Gordon" Jones pour affronter des ninjas ou de films d’horreur catastrophiques. Le simple résumé d’IMdB de « The Chilling » qu’elle tourne en 89 donne une idée du désastre : The bodies at a cryogenic centre are defrosted by accident and turn into cannibalistic zombies.

Sa carrière ne decolle pas, malgré une tentative de come-back dans des productions d’un standing un peu plus élevé, comme « Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde » où Leslie Nielsen en fait des tonnes (enfin comme d’habitude mais sans les frères Zucker pour assurer le scénario). Les critiques l’assassinent joyeusement sur son physique joufflu et sur la médiocrité de son jeu d’actrice. Les gens sont méchants… Elle multiplie les rôles minables : on la voit aussi se dénuder dans des polars érotiques pour dimanche soir sur M6. Elle va même faire un détour aux Philippines, paradis des has been pour figurer dans un film de baston local « SFX Retaliator » ou elle croise Gordon Mitchell et Christopher Mitchum.



Heureusement, elle se découvre enfin une passion qui va la relancer : la cause animale. En Brigitte Bardot américaine elle s’investit dans la protection des bêtes et refait de nouveau la couverture des magazines. De nouveau en pleine forme (après une sérieuse cure d’amaigrissement mais il faut dire qu’elle est devenue végétalienne) elle est de tous les plateaux de talk show pour défendre les chats, les chiens, les hamsters et les singes géants (non pas les singes géants désolé).



Sa carrière cinématographique ne s’est pas beaucoup arrangée à moins que "Double Blast" un genre de karate kid du pauvre ou "Prey of the jaguar" film de super héros de ce bon vieux tacheron de David de Coteau soient des chefs d'oeuvre mais j’en doute. Finalement lucide sur l’état de sa carrière, elle se prête à des parodies pas toujours finaudes comme « The Blair Bitch Project » grosse farce parodiant Blair Witch.
http://www.blairbitch.com/home.html

Linda préfère finalement vendre des régimes végétariens et défendre les animaux battus que s’acharner à retrouver une gloire cinématographique perdue…
Encore une dont le cinéma a fait tourner la tête…



Merci au Rôdeur pour sa filmo :
1970 The Way We Live Now de Barry Brown
1971 The Sporting Club de Larry Peerce
1973 L'exorciste (The Exorcist) de William Friedkin
1974 747 en péril (Airport 1975) de Jack Smight
1974 Born Innocent (id) (TV) de Donald Wrye
1975 Sweet Hostage (TV) de Lee Philips
1975 Sarah T. - Portrait of a Teenage Alcoholic (TV) de Richard Donner
1976 Victoire à Entebbé (Victory at Entebbe) (TV) de Marvin J. Chomsky
1977 L'exorciste 2 : L'Hérétique (Exorcist II: The Heretic) de John Boorman
1978 L'été de la peur aka Spiritika (Stranger in Our House) (TV) de Wes Craven
1979 Roller Boogie (id) de Mark L. Lester
1979 Les chevaux de la liberté (Wild Horse Hank) de Eric Till
1981 Hell Night (id) de Tom DeSimone
1982 Le dévastateur (Ruckus) de Max Kleven
1983 Les anges du mal aka Enchaînées (Chained Heat) de Lutz Schaarwächter
1984 Les rues de l'enfer (Savage Streets) de Danny Steinmann
1984 Patrouille de nuit (Night Patrol) de Jackie Kong
1985 Savage Island (id) de Edoardo Mulargia et Nicholas Beardsly
1985 Chaleur Rouge aka Red Heat (id) de Ernst R. von Theumer et Robert Collector
1987 Nightforce (id) de Lawrence D. Foldes
1987 SFX Retaliator de Jun Gallardo
1988 Up Your Alley de Bob Logan
1988 Grotesque de Joe Tornatore
1988 Bersaglio sull'autostrada de Marius Mattei
1988 Witchcraft aka Présence Démoniaque (Witchery) de Fabrizio Laurenti
1988 Silent Assassins de Doo-yong Lee et Scott Thomas
1989 The Chilling (id) de Deland Nuse et Jack A. Sunseri
1989 Bad Blood de Chuck Vincent
1989 Equipe de choc (W.B., Blue and the Bean) de Max Kleven
1989 How to Get Revenge de Bob Logan
1990 L'Exorciste en folie aka Y-a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? (Repossessed) de Bob Logan
1990 Dead Sleep de Alec Mills
1991 The Secrets of Dick Smith (TV) de Anne Lieres
1991 Bedroom Eyes 2 de Chuck Vincent
1992 Fatal Bond de Vincent Monton
1992 Calendar Girl, Cop, Killer? The Bambi Bembenek Story (TV) de Jerry London
1992 Perry Mason (Perry Mason : The Case of the Heartbroken Bride) (TV) de Christian I. Nyby II
1993 Zapped Again (id) de Douglas Campbell
1994 Double Blast de Tim Spring
1994 Skins de Wings Hauser
1995 Sorceress de Jim Wynorski
1996 Scream (id) de Wes Craven
1996 Prey of the Jaguar de David DeCoteau
1999 The Blair Bitch Project starring Linda Blair de Scott LaRose
2000 Famous (id) de Griffin Dunne
2003 Monster Makers (TV) de David S. Cass Sr.

Excellentissime bio ! (comme d'hab') avec des illustrations bien senties, surtout la couv' de Fido Friendly.

j'aimerais bien choper SFX retaliator mais malheureusement il semble inédit en VF. C'est un film philippin du fils de César Gallardo (superfemmes contre chien jaune plus des films avec Joseph Estrada, le futur ex-président des Philippines), Jun Gallardo, qui est à César ce que Lamberto Bava est à Mario : un gros fils indigne tâcheron au possible qui a commis la revanche du samouraï avec un Christopher Mitchum prépubère et Opération Cambodge aka Ultime mission, l'un des films les plus pitoyables de Richard Harrison. Vu que SFX retaliator est un film de SF dont le scénario est signé par celui qui a écrit Laser Force l'arme absolue, on doit atteindre les sommets du nanar kitch.

oups tu viens de me faire appercevoir que j'ai fais une erreur, le film phipippin qu"elle a fait c'est SFX retaliator et non Double Blast qui est un film de kickboxing pour enfant !
Et c'est encore oublier Silent assassin ou elle affronte des ninjas au coté de Sam Jones (flash gordon himself).

Je vais rectifier tout cela !

est ce possible k'il y ait aussi un film x nommé blair bitch ? ( ou bien c le même ?)

oulala ... je viens de mater kelkes extraits du film on ne dirait pas ke ce soit le x mais alors l'humour a un air de très lourd

Môssieur Rico,

Superbe chronique, je savais qu'elle était tombée si bas,

Mais si je peux pinailler : le groupe de rock, c'est Lynyrd Skynyrd et c'est du rock sudiste et pas du hard pataud et puis ce sont des sales fils de putes de racistes (le genre à refuser de jouer parce qu'il y a des noirs dans la salle)

et puis le genre à critiquer Neil Young (non mais!)

Bah, le rock sudiste c'est du hard pataud non ?
Z'avez pas vu la gueule des mecs de Molly Hatchett ?

Quoi ils ont osé, je ne savais pas ?

Toute personne qui dit du mal de Neil Young mérite une mort longue et dans d'atroces souffrances

Oui bien dit

La preuve des attaques

Oui, certes d'ailleurs y a Blindside Blues Band dans le même genre que Molly Hatchett, mais de toute façon je précise ma pensée :

Avant la mort de Ronnie Van Zant (leader/chanteur/âme du groupe) et Steve Gaines (guitariste) dans le crash d'avion fin 1977, c'était du rock sudiste sans aucun rapport avec du hard pataud (comme ZZ Top avant Eliminator) et après c'est devenu de la soupe quasi hard fm sauf quelques rares éclairs

Désolé pour la digression mais Lynyrd Skynyrd me pose un problème métaphysique : ils sont sudistes, racistes (si je ce que j'ai lu sur eux est bien vrai) et pourtant j'aime leur musique

P'tite question c'est qui "her" ?

Au moins la dernière "strophe" confirme ce que j'ai lu, seul un redneck débile (c'est un pléonasme) peut pondre ce genre de conneries

Ecoute moi c'est pire : j'aime bien Voyage au bout de la nuit de LF Céline (pourtant je ne suis pas antisémite), les poèmes de Paul Eluard (pourtant je suis anticommuniste) Robert Brasillach (pourtant je ne suis pas pro-nazi). J'aime aussi Pierre Gripari (sans être ni homosexuel ni fasciste) et les séries noires de Jean-Patrick Manchette (pourtant j'ai horreur des gauchistes!)
J'aime bien Léonard de Vinci et Michel-Ange aussi, pourtant je ne suis pas homosexuel...
Et tiens-toi bien, je connais aussi des cas de gens dans ma famille qui votent Le Pen et qui adorent les chansons de Renaud !!!
On n'a plus qu'à courir se pendre dans ces cas-là!!!

En fait, pour Céline ce serait plus si tu aimais un Bagatelles pour un massacre qu'il y aurait un problème

Je vois qu'on se comprend. Ceci dit c'est bien ecrit Bagatelles mais berk. Son interet est surtout pathologique.
J'aurais pu ajouter: j'aime bien Jean Genet, et pourtant je ne suis ni homosexuel ni voleur ni antisemite ni anti-francais, etc etc...

On peut continuer longtemps comme ca !!

D'ailleurs je detestais Lionel Jospin et pourtant j'aime bien Pierre Arditi comme acteur, c'est grave docteur??

T'inquiètes pas je compte pas me suicider pour si peu, j'exagères quand je dis problème métaphysique, par contre, je connais des gens qui détestent des écrivains, chanteurs,peintres... uniquement parce qu'ils n'ont pas les mêmes idées qu'eux et qui sont près à jeter/vendre/brûler tout disque/bouquin d'un gars dont ils découvrent après coup qu'il n'a pas les mêmes idées qu'eux

On se prive de pas mal de bonnes choses de la vie comme ca!! J'imagine les tourments d'un(e) marxiste feministe qui decouvre que Karl Marx preconisait que les femmes restent a la maison !!!

Ou un marxiste juif qui découvre la question juive du barbu cité plus haut:D

Tout pareil que moi et en plus je suis noir et musulman(oui il y a des gens de ma famille qui vote Le Pen...)

faut avouer que là elle est vachement sexy