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MAURICE RISCH

Avec ses grands yeux ronds et expressifs et sa trogne de sanglier hirsute, Maurice Risch est l’une des présences les plus récurrentes d’un certain cinéma comique français. Celui qui fut le héros de «Mon curé chez les Thaïlandaises », le «Gros dégueulasse » de Reiser et qui se compromit dans «Le Führer en folie » est, pour ceux qui ne le confondent pas avec Jacques Villeret, l’un des emblèmes, à défaut d’être une vraie vedette, de la comédie franchouillarde. C’est cependant ignorer que derrière l’interprète de gauloiseries se cache un comédien à la solide formation classique et que les nanars comiques qu’il tourna s’inscrivent dans une carrière plus que respectable!



Né le 25 janvier 1943 à Paris, Maurice Risch entame des études de théâtre qui le verront fréquenter le Centre Dramatique de la Rue Blanche, puis le Conservatoire National d’Art Dramatique où il suivra les cours de Louis Seigner, remportant le 1er Prix Moderne et le 2ème Prix Classique. Sa formation de comédien réussie haut la main, le déjà rond Maurice va se lancer dans une longue carrière sur les planches et à l’écran. Dès 1966, il tient un petit rôle dans «Le Grand Restaurant », avec Louis de Funès. Doué pour les emplois comiques, il va retrouver de Funès l’année suivante dans «Les Grandes vacances » qui lui permet de tenir un rôle plus important.



Dans les années suivantes, Maurice Risch alterne des rôles plus ou moins importants au théâtre, au cinéma et à la télévision, dans des œuvres qui ne constituent en rien des parangons du nanar : on le voit chez Pialat (« Nous ne vieillirons pas ensemble »), Jean Yanne ou Yves Robert.



Mais les années 1970 vont voir un léger infléchissement dans la carrière de Maurice. Pour l’anecdote, un certain Jacques Villeret commence à être connu, et, avant qu’il ne perde ses cheveux, son léger air de famille avec Maurice Risch va valoir quelque soucis à ce dernier. Cela ne cause aucun tort professionnel à Maurice, mais brouille un peu son image auprès du grand public. Les deux comédiens ne se sont vraiment ressemblés que dans les années 1970, mais il ne faut pas prendre cela à la légère : dans les années 1990, un critique du "Nouvel Observateur" qui critiquait le jeu de Maurice Risch dans un film, s'en est pris à...Jacques Villeret!


De gauche à droite : Jacques Villeret et Maurice Risch dans les années 1970.

Plus sérieusement, en 1974, c’est le cataclysme artistique : notre ami tient l’un des rôles principaux dans le chef-d’œuvre de Philippe Clair, j’ai nommé «Le Führer en folie ». Aux côtés d’une troupe d’acteurs aussi chevronnés qu’égarés, Maurice Risch se ridiculise consciencieusement. Sa carrière verse au cours des années 1970-1980 dans ce que l’on pourrait appeler la nanardise intérimaire : tenant des rôles chez d’excellents réalisateurs (Bertrand Blier, Gérard Oury, François Truffaut…), notre héros paie ses factures en jouant un certain nombre de comédies «à la française », dans le mauvais sens du terme : «Le Trouble-fesses », «Le Jour se lève et les conneries commencent » ou encore «les P’tites têtes », unique réalisation de Bernard Ménez. A la frontière des deux faces de sa carrière, on trouvera son rôle dans «Le Gendarme et les extra-terrestres», dont le grand succès public lui vaudra un surcroît de reconnaissance.



Parallèlement, Maurice Risch poursuit une carrière sur les planches, comme acteur et metteur en scène : il se spécialisera dans les comédies de boulevard, dont il demeurera un pilier bien après le déclin de sa carrière au cinéma.



Car les films de Maurice Risch suivent de plus en plus la pente savonneuse de la grosse comédie nanarde : on le voit dans «Le Gendarme et les gendarmettes», infâme dernier film de de Funès, mais surtout dans «Mon curé chez les thaïlandaises », hallucinante comédie à l’encéphalogramme aussi plat que la campagne belge, qui tente de faire passer le 13ème arrondissement de Paris pour un faubourg de Bangkok, Jacques Balutin pour un écossais et Darry Cowl pour un contrebandier oriental.







Maurice Risch joue en effet de malchance dans les films qui auraient pu faire de lui une vedette à part entière : son physique et sa truculence pouvaient faire de lui l’acteur idéal pour interpréter des personnages de Reiser, mais il va se retrouver dans «Vive les femmes», transposition pas drôle des œuvres du dessinateur, et surtout dans «Gros dégueulasse ». Ce dernier film, réalisé par Bruno Zincone (monteur habituel de Jean-Marie Pallardy), et où il se balade en caleçon crasseux durant tout le métrage, va contribuer à enterrer les ambitions de Maurice Risch au cinéma. Notre héros tient également un rôle dramatique de policier désabusé dans "Justice de flic", de Michel Gérard, qui sera un échec monumental (et pas vraiment immérité, selon certains) bien que Maurice s'en tire, artistiquement parlant, avec les honneurs.



Se faisant rare sur les écrans dans les années 1990, notre homme va se concentrer sur ses activités théâtrales, triomphant régulièrement dans des pièces comiques où il se taille la part du lion. Il revient occasionnellement à l’écran, pour tenir avec talent des seconds rôles.



Faute d’avoir pu continuer une carrière fructueuse dans un cinéma comique français en déroute à partir de 1985, Maurice Risch aura su, comme Michel Galabru ou Jean Lefebvre (toutes proportions gardées), trouver sur les planches un univers à sa mesure. Si l’étiquette d’acteur nanar qu’il traîne souvent est quelque peu injuste eut égard à son curriculum, il n’en reste pas moins l’homme de plus d’une aberration du cinéma français. Une raison supplémentaire d’apprécier un comédien doué, dont les nanars viennent en quelque sorte épicer la carrière !



Filmographie :

1966
Le Grand Restaurant
1967
Les Grandes vacances
1970
Au théâtre ce soir : Frédéric (TV)
Le Pistonné
1971
La Dame de Monsoreau (1971)
1972
Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil
Nous ne vieillirons pas ensemble
1973
Au théâtre ce soir : Lysistrata (TV)
La Porteuse de pain (TV)
Salut l’artiste !
1974
Gil Blas de Santillane (TV)
Mais qu’est-ce qui fait courir les femmes à Madrid ? (TV)
Le Führer en folie
1975
L’Education amoureuse de Valentin
Opération Lady Marlène
1976
Nono Nénesse
Les Naufragés de l’île de la Tortue
Le Trouble-fesses
1977
Un Oursin dans la poche
1978
La Zizanie
Le Retour de Jean (TV)
1979
Le Gendarme et les extra-terrestres
Les Fourberies de Scapin (TV)
1980
Le Dernier métro
Le Coup du parapluie
Chouette, chat, chien…show
1981
Les Fourberies de Scapin
Nana (TV)
Signé Furax
L’Ombre rouge
Le Jour se lève et les conneries commencent
Beau-père
1982
Les P’tites têtes
Le Gendarme et les gendarmettes
1983
Lettre de la Sierra Morena
Mon Curé chez les thaïlandaises
1984
Retenez-moi ou je fais un malheur
Vive les femmes !
La Smala
1985
Gros dégueulasse
1986
Les Clowns de Dieu
Paulette la pauvre petite milliardaire
Justice de flic
1987
Captain James Cook (TV)
1989
Douce France (TV)
1989
They never slept
1991
Appelez-moi tonton (TV)
1992
Tout ou presque (TV)
1995
Une femme dans la tempête (TV)
1996
Adrien Lesage : un week-end en Bourgogne (TV)
1997
Une soupe aux herbes sauvages (TV)
1998
Les Jours heureux (TV)
2001
Duval :un mort de trop (TV)
Mercredi, folle journée
2005
L’Evangile selon Aîmé (TV)
Mon petit doigt m’a dit

Icono : www.moviecovers.com www.vhs-survivors.com www.bide-et-musique.com http://maxpecasspirit.free.fr

Bravo d'avoir pensé a lui encore un bon choix

Perso je le trouve excellent dans gros dégueulasse, il est vraiment touchant dans la dernière scène.
Dire que je l'ai vu deux fois au cinéma ce film (comme vive les femmes d'ailleurs )

Encore une belle carrière "ratée".
Mais pourtant quelle filmo

Je me sens moins seul d'un coup: Vive les femmes vu 4 fois !

Moi plus si je compte les locations
Tu connais surement ce 45 tours alors

non moi j'allais pas jusqu'a la location, mais je me souviens du 45T
J'étais amoureux de Catherine Leprince et je cherche déserpérement sa trace !

Juste pour me la jouer une peu : c'est mon disque !!!!

Très bonne chronique, comme d'habitude

Oui, c'est l'exemple type du gars dont on se dit "mou ha ha, il n'a tourné que des nanars" (j'ai lu des trucs limite insultants à son sujet sur des pages webs); mais quand on regarde en détail son CV complet, on se rend compte qu'il s'est franchement bien débrouillé, notamment au théâtre! L'acteur "connoté" par excellence, si l'on s'en tient à la définition du site. En fait, son problème est d'avoir tenu des seconds rôles dans des bons films, et des premiers rôles dans des nanars.

A la Jean Lefebvre, quoi... Ils se ressemblent un peu car outre le fait d'avoir d'excellent second rôle et de nanardesque premier rôle, Maurice Risch est quelqu'un d'assez courtois dans la vie. Je me rappelle l'avoir vu il y a quelques semaines sur la 6 dans le cadre d'un hommage à Fufu, avec ses autres collègues gendarmes (lui-même, mais aussi les peu réputés Grosso et Modo... quelqu'un sait ce qu'ils sont devenus après 'Les gendarmes, eux?) et c'était assez sympa de les revoir tous ensemble... (J'y ai pris 1,000 fois plus de plaisir que devant les pitreries d'un Michaël Youn....)

Par contre, si 'les gendarmes et les gendarmettes' a mal vieilli, c'est quand même l'un des plus gros succès de Fufu (parce que sorti après son décès). Par contre, 'Le gendarme et les extraterrestres' et sa soucoupe Playskool a pris un coup de vieux encore plus gros...

Il me semble avoir lu que le film était sorti trois semaines avant sa mort. En fait, le film est super triste à voir, parce que de Funès a vraiment l'air fatigué...

Michel modo fait des voix dans les Simpsons et jouait dans la série Highlander (entre autres) et ça va bien pour lui.

Par contre Pour Guy modo la suite est un peu plus difficile mais je crois que c'est volontaire.

Comme le disait Walter, outre son rôle dans la série Highlander, Michel Modo fait essentiellement du doublage. C'est notamment la voix française de M. Burns et du proviseur Skinner dans les Simpsons, mais aussi de nombreux personnages de films, séries télé (Roger Rabbit, L'Associé du Diable, Les Feux de l'Amour...), ou dessins animés (Ken le Survivant). Accessoirement, c'est un habitué des seconds rôles dans les téléfilms de France2/France 3.

Guy Grosso, lui, était scénariste et écrivain. Il est décédé en 2001.

Ah merde, donc j'ai dû confondre car l'émission sur la 6 était tourné bien après 2001...

Mouais ça c'était pas trop urgent (en gros t'as bossé pour rien!)
































Trés bonne bio, pitain "Mon curé chez les thaïlandaise" avec Darry Cowl en pirate ILEFOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

parmi ses premiers rôles, c'est lui aussi qui joue le flic désabusé de "justice de flic" le dernier film de Michel Gérard qui fut un bide monumental (et pas franchement immérité). C'est d'ailleurs le seul acteur du film qui s'en sorte à peu près et qui ait l'air d'y croire.

Merci, je ne connaissais ce film que de titre. Je rajoute.

Hé !!! Clémentine Célarié.. tout de même... et ....

Franck Dubosc... en jeune premier....

Clémentine Célarié est grotesque dans ce film et ne parlons pas de Frank Dubosc en gigolo gay émasculé à la tondeuse à gazon...
L'autre acteur à peu près crédible, c'est le méchant, Phillippe du Jannerand, un mec avec une gueule étrange à la Pierre Clémenti qui jouait l'ambassadeur dans Nikita (de Besson, hein, pas de Nanarland)