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Capital Punishment
Année: 1991
Pays: Etats-Unis
Catégorie: les rois de la tatane
Genre:Un bourrin dans la ville
Avec:Gary Daniels, David Carradine,Mel Novak, Tadashi Yamashita, Linda Lightfoot,Ava Fabian, Gerald Okamura(dans un petit rôle)
S'il y a une boîte sur laquelle on peut compter en matière de mauvais films sympathiques ces dernières années, c'est assurément Ciné Excel. Bien qu'habituée aux plagiats fauchés, tel Vampire Assassin, l'une de nos maisons de productions préférées est aussi responsable d'œuvres originales tout aussi foireuses et cela ne date pas d'hier. Le métrage qui nous intéresse ici semble même être l'une de leur première contribution au septième art. Une telle conjoncture d'éléments favorables ne peut que faire fantasmer l'esprit malade du cinéphile déviant.
Toutefois accoucher d'un vrai naufrage, reste un travail difficile et une entreprise toute respectable soit elle, n'est rien sans une équipe au diapason. Les noms apparaissant à l'écran laissent présager les sommets que nous allons côtoyer.
Attardons-nous en premier lieu sur les acteurs. Le héros est ici campé par l'incroyable Gary Daniels, fidèle de la maison avec "Pocket Ninjas" et "Reptilicant", dont le jeu de jambes s'élève bien plus haut que le jeu d'acteur. Comme à son habitude, sa simple apparition à l'écran suffit à insuffler au métrage un charme particulier, détruisant avec maestria toute trace de crédibilité chez son personnage, qui n'avait pourtant pas besoin de cela pour apparaître ridicule, notamment grâce à son incroyable aptitude pour se faire droguer et assomer,nous offrant ainsi le premier justicier narcoleptique du cinéma d'action .
Un gary daniels, ça peut tout jouer:
La rage(sans doute)
La détermination(ça reste une possibilité)
La colère(enfin, il semblerait)
L'autre tête d'affiche, c'est David Carradine qui, jusqu'à preuve du contraire, joue bel et bien dans le film. Si nous utilisons le conditionnel, c'est que tous ses passages devant la caméra, à une exception près, se feront à l'intérieur de son bureau, où il ne fait que trois choses, passer des coups de fil et fumer, la dernière possibilité se résumant à réaliser un combo de ces deux activités. Il est aussi intéressant de remarquer que notre ami se fout royalement de son personnage, attendant l'heure de la paie.
Je vais m'en griller une ,tiens…
Allo Quentin? C'est David, tu le réalises quand ton film?
Non parce que là j' me fais chier, grave.
Le seul plan où David apparaît accompagné.
La distribution s'étoffe encore et on peut ajouter le taulier Mel Novak, Tadashi Yamashita, la prometteuse Linda Lightfoot ainsi que l'éternel Gérald Okamura, dans un petit rôle, pour compléter ce casting exceptionnel.
Mel Novak, toujours aussi bien informé
Gégé Okamura
Linda Lightfoot qui ferait bien de dormir d'avantage
Dans les coulisses, la réalisation est créditée à David Hue, alias David Huey boss de Ciné Excel himself, le producteur exécutif associé étant K.Y.Lim, une vieille connaissance de Bruce Baron (voir l'interview de ce dernier pour de plus amples informations sur celui que l'on appelle "Kim le fourbe"). Une belle équipe de winner donc, puissamment secondée par une équipe de scénaristes sous ecstasy.
L'histoire nous raconte en effet, les aventures d'un dénommé Thayer, ou Tyler tout dépend du doubleur. Ce dernier, expert en arts martiaux, utilise ses dons dans des combats plus ou moins clandestins. Il se retrouve contraint d'aider la police, dans une affaire impliquant Nakata, son ancien maître.
Nakata
The revival of the training pastèque
Celui-ci est en effet le chef d'un réseau visant à introduire dans le pays une nouvelle drogue, le kill. Malheureusement pour notre trafiquant, cette substance n'est pas au point provoquant des anomalies génétiques sur les bébés, pour peu que les parents en aient consommée. Gary se voit alors contraint de participer à un combat truqué durant lequel son adversaire devra faire semblant de mourir pour pouvoir témoigner contre l'ancien mentor de Thayer.
Un héros qui en a dans le slip…
…normal, c'est un Thayer!
Il se rend compte toutefois trop tard que tout ceci n'était qu'un coup monté et que les flics participent eux-mêmes activement au trafic. Gary est alors poursuivit par la police et les sbires de Nakata ce dernier voulant récupérer notre boule de testostérone afin de pouvoir réaliser des tests sur lui, visant à perfectionner sa drogue.
Gary, recherché pour meurtre, n'aura alors de cesse de vouloir prouver son innocence et ne pourra compter que sur son aptitude à distribuer marrons, caramels et friandises en tout genre. C'est dans ces scènes que l'on peut d'ailleurs assister à des chorégraphies de combats parmi les plus mal réglés de l'histoire du cinéma. Coups retenus, figurants se jetant sur les poings de notre redresseur de torts, nervis attendant leur tour pour passer de vie à trépas, utilisations d'objets étonnants pour occire son agresseur (queue de billard, chaussette…) tout y passe pour notre plus grand bonheur et seul le combat de fin échappe au désastre ambiant.
Un sbire assommé par un carton vide
Et en plus ça les faits marrer !
Notre bovin de héros pourra heureusement compter, dans sa quête de justice, sur une femme flic aux méthodes plus qu'expéditives, faisant presque passer l'inspecteur Harry pour un petit chanteur à la croix de bois. En effet dans l'une des scènes, cette dernière a maille à partir chez elle avec des hommes de main de Nakata. Notre amie décide donc tout naturellement, d'allumer le gaz, de prendre un briquet et de faire exploser sa propre maison, afin de venir à bout du seul et unique sbire à moitié assommé encore présent à l'intérieur. Effarant.
Dis comme ça, ce que l'on peut qualifier de scénario, mais qui n'est en fait qu'un joyeux n'importe quoi, est plutôt tiré par les cheveux et ne semble être qu'un prétexte à une avalanche de mandales. On ne se plaindra toutefois pas vraiment car, entre les déductions hallucinantes de notre héros et les interventions impromptus d'hommes de main, sachant toujours où se trouve Thayer et entrant dans les commissariats ou les bars armés de pistolets mitrailleurs sans éveiller les moindres soupçons, le récit est parsemé d'incohérences, laissant le spectateur perplexe bien plus d'une fois.
Gary Daniels découvrant le scénario.
Mais cela ne s'arrête pas là. Non content de nous livrer une trame scénaristique consternante, les gars de Ciné Excel se livrent comme à l'accoutumée à une débauche de pauvreté, que ce soit dans les décors et les accessoires. Là encore, on fonctionne à l'économie pour retrouver les bonnes vieilles recettes qui ont fait le succès de la firme.
Un film Ciné Excel sans scène d'entrepôt n'est pas un film Ciné Excel.
"La torture à petit budget" leçon 2: l'électrocution avec des bâtonnets d'encens.
On aurait aussi tort de ne pas se pencher d'avantage sur le travail de David Huey, réalisateur totalement incompétent s'il en est. Véritable stakhanoviste du plan raté, son film est si mal monté qu'il nous donne l'impression d'être en face d'une avalanche de stock-shots. Les faux raccords sont ici légions, surtout dans la dernière partie du film où lors d'un twist final magistral, le grand Mel Novak réapparaît, chose d'autant plus surprenante lorsqu'on sait que son personnage est déjà mort plusieurs fois au cours du film. Cette partie est tellement mal filmée qu'on jurerait que notre ami et son comparse Gérald Okamura, n'ont pas tourné la scène en même temps que le reste des acteurs. L'autre possibilité étant que le monteur du film soit aveugle, ce qui n'est pas non plus à exclure.
Un duel d'anthologie.
L'apothéose est toutefois atteinte quelques minutes plus tard lors du final. Débarrassé de Nakata, Gary se lance à la poursuite du chef corrompu de la police, David Carradine, ce dernier se trouvant dans un camion pour changer. La scène est censée se passer en plein centre-ville, mais lors d'un passage sur un pont, notre justicier décide de lancer une seule petite grenade pour faire exploser tout l'édifice et le véhicule avec. Jugez par vous-même, l'effet est saisissant.
Un splendide faux raccord (sans doute doublé d'un merveilleux stock-shot)
Véritable festival de montage catastrophique, de rebondissements incroyables, de dialogues navrants, le capitalisme en prenant encore une fois pour son grade, et d'acteurs au top de leurs formes, le tout au service d'une histoire sans queue ni tête, ce film vaut son pesant de cacahouètes, tout pataugeant à pieds joints dans l'amateurisme et laissant présager ce que l'une de nos boîtes de production favorites allait devenir, à savoir une référence.
Seul ou à plusieurs, ce film est un grand moment. Ciné Excel est grand, vive Ciné Excel.
Wolfwood 3,5/5
Un immense merci à Nikita pour ses caps et son aide précieuse.
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Conne de rareté
3/Rare
Le film a été édité en DVD aux Etats Unis par Trinity Home Entertainment, l'occasion d'apprécier une jaquette s'inspirant à peine de "The Punisher".
Pour profiter de la VF, il faudra compter tomber sur l'édition VHS de Partner & Partner.