BLOODRAYNE
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REALISATEUR : Uwe Boll
CASTING : Kristanna Loken, Michael Madsen, Ben Kingsley, Michelle Rodriguez, Meat Loaf, Billy Zane, Michael Pare
ANNEE : 2005
GENRE : Pouffy, ça empire
NATIONALITE : Allemagne/USA
La vie d’un réalisateur comme Uwe Boll n’est pas une panacée. Ce spécialiste en adaptation de jeux vidéos sur grand écran est considéré un peu comme quelqu’un qui voudrait à tout prix persévérer dans une tâche qui ne lui convient pas et dont il n’a aucune compétence. Une volonté irréalisable en quelques sortes. Un peu comme ces femmes enceintes qui voudraient des fraises en décembre, Uwe Boll a autant de chance de faire une adaptation de jeux video en film correct que de trouver une marguerite dans un glacier, un sous-marin dans le désert de Gobi ou du pain en Pologne.
John Nada en train de vérifier les fautes d'orthographe de cette chronique
Ceux qui ont pu voir l’épileptique « House of the Dead »ou le soporifiquement mou « Alone in the Dark » peuvent attester de ma version, et de celle de milliers d’internautes. Uwe Boll fout en l’air à lui seul un scénario déjà flapi, sans trop se forcer. Enfin si, il se force mais, et c’est là que le bât blesse, il se force trop à cacher son incompétence. En atteste le film dont nous parlons aujourd’hui : BloodRayne, adapté du jeu vidéo éponyme.
-Michael ! On nous engage dans le prochain uwe Boll !
-J'aurais le droit de boire ?
Europe de l’Est, 1723, Rayne est une femme mi humaine-mi vampire qui espère venger secrètement le viol de sa mère et la mort de son père perpétré par le roi des vampires : Keagan.
Exhibée dans un cirque comme monstre, son vrai pouvoir s’affirme lorsqu’elle goûte à du sang humain pour se donner des forces avant d’affronter l’hercule du cirque.
On assiste alors au drame de cette vampirette qui devient folle (elle court dans tous les sens en regardant en l’air et en criant…c’est ça la folie chez Uwe Boll) et comprend alors avec effroi qu’elle a besoin de sang pour vivre. Elle pense alors qu’elle va devoir tuer des humains pour satisfaire ses besoins.
Mais c’était sans compter sur sa conscience moralisatrice (celle qui nous dit que même des hommes comme Uwe Boll ne mérite pas de se faire sucer) qui l’incite à ne prendre que le sang des vampires pour éponger sa soif.
From Dusk Till Dawn
Comble du hasard elle tombe sur Vladimir et Sebastian, des chasseurs de vampires notoires. Ces derniers vont lui demander de l’accompagner afin de les aider à tuer Keagan, le méchant vampire qui cherche trois artefacts puissants : un œil, un cœur et une côte (de fille) qui permettront à la nuit d’être éternelle et ainsi aux vampires de sortir tout le temps en boite de nuit, d'aller à la préfecture et profiter enfin des soldes d'été chez Intermarché qui fermait un peu trop tôt pour eux.
C'est pas de veine, ce vampire à une dent contre vous! En plus il semble avoir les crocs! C'est l'heure de vous faire du mauvais sang....
Voilà en gros pour ce pitch qui en vaut tant d’autre sur le marché du film de vampire. On aurait pu assister à un énième film de noctambule mollasson et sans réel intérêt (à part peut-être celui de mater un ou deux plans nichons pour les plus déviants d’entre nous). C’était, bien évidement sans compter sur Uwe Boll. Si Uwe Boll était un gâteau, ça serait un mille-feuilles en plomb. Si c’était une discipline olympique, ça serait la Danse Acrobatique sauté à la perche en dos crawlé 4X 100m. En gros, regarder Bloodrayne, c’est regarder à la télé une compétition de rock acrobatique sauté à la perche en dos crawlé 4X 100m. Le tout en mangeant un mille-feuilles en plomb. Résultat : on ne comprend pas ce qu’on voit et en plus on a un sale goût dans la bouche.
Cet effet dure moins d'une seconde
Pourquoi on ne comprend pas ce qu’il se passe ? Car Uwe Boll ne sait tout simplement pas filmer une scène d’action correctement. Je dirais même qu’il ne sait pas chorégraphier une scène d’action. Il se contente alors de pallier à ses faiblesses en jetant de la poudre aux yeux des spectateurs (dans le jargon, on appelle ça la tactique de la bombinette à fumée), poudre qui consiste simplement à filmer en très gros plan les scènes de bataille. J’aime autant vous dire qu’on en voit des épées de près et des visages de douleur. Mais alors pour comprendre ce qu’ils font avec, alors là… on dirait qu’ils moulinent simplement des bras devant la caméra avec un air renfrogné (dans le jargon, on appelle ça la tactique ninja moustachu).
"Où est le Scotch prévu dans mon contrat ?!"
Ensuite, pourquoi a-t-on un mauvais goût dans la bouche ? Parce que l’on est profusément déçu par autant de talents gâchés dans ce film qui tiendrait d’un épisode de la série "Buffy contre les vampires". Et encore, autant j’ai un respect certain pour cette série, autant Bloodrayne, comme la plupart des adaptations de Uwe Boll, n’a aucune excuse. Uwe Boll c’est le triangle des Bermudes du cinéma, personne ne sait comment il peut toujours avoir autant de licences à adapter et comment il fait pour avoir autant d’acteurs connus pour jouer dedans. La métaphore du Triangle des Bermudes est des plus pertinentes car je spécule sur le fait que des acteurs connus disparaissent de temps à autres dans un endroit mystérieux du globe pendant leurs vacances, sont capturés par des Allemands Nazis qui leurs lavent le cerveau pour jouer dans des films, avant de les relâcher à poil dans la forêt en oubliant d’enlever une perf dans le bras.
La Britt-Pop se met aux films d'horreur
Car le casting reste quand même impressionnant :
- l’ex-terminatrice
Kristanna Loken, qui a du croire qu’elle allait enfin percer dans un rôle où elle peut exprimer son talent (et elle y croit la pauvre, moi ça me touche ce genre d’attitude…pour la peine je n’écrirais pas dans ma chronique qu’elle joue mal et qu’elle n’est pas si jolie)
Uwe m'a tuer
-
Ben Kingsley dans le rôle du méchant Keagan qui ressemble à une star qui n’est plus du tout dans le coup, croyant que jouer dans les adaptations de jeux vidéos est ce qui se fait de plus "in" chez les jeunes aujourd’hui.
Ben Kingsley à gauche, en plein effort sur une de ses 4 scènes.
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Billy Zane qui ressemble à une gravure gay "d’Entretien avec un Vampire", le coté beau gosse en moins et le coté Michel Serrault en plus.
"Cher Renato, je m'ennuie ici en Roumanie, dans ce film barbare..."
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Michelle Rodriguez qui n’a toujours pas compris, entre Resident Evil et Bloodrayne, que les jeux vidéos n’était pas l’avenir du cinéma d’aujourd’hui.
Je continue à retenir ma respiration tant qu'on ne me rend pas ma Game-Boy!
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Meat Loaf qui semble être celui qui s’est le plus marré (normal, il nage en plein plan nichons) et qui à l’air content de toucher un cachet pour 3 jours de tournage.
"I will do anything for love..."
-
Michael Madsen, qui à l’air de s’en foutre royalement à un point inimaginable. Je sais qu’en 1723 on ne se lavait pas souvent, mais à la tronche qu’il se paye dans le film, je suis sûr qu’il devait à peine sortir de sa biture vodka-pamplemousse tous les matins en enfilant sa chemise à jabots et jouait son rôle au strict minimum syndical. L’air navré qu’il habille la plupart du temps de son regard si connu s’est transformé en regard accablé qui regarde la pendule au-dessus de la caméra pour savoir quand il va pouvoir rentrer chez lui.
Madsen, respectivement après avoir bu :
Du Whisky-Coca...et du Get 27-Grenadine
Du Martini-Menthe....et de la Chartreuse-Orgeat
En un mot comme en sang (Ha, ha !) Bloodrayne ne restera pas au panthéon du film comme le voudrait sûrement Uwe Boll. On ne peut que louer le talent de ce type à faire illusion, c’est vrai, car la plupart de ses photos ou ses bande-annonces sentent le bon film mais en réalité au visionnage ça sent le pâté. Même pas le pâté, la rillettes. Uwe Boll aurait eu
(L)également quelques problèmes sur son film, tourné en Roumanie. En effet pour les scènes d’orgie (enfin…deux ou trois filles seins à l’air qui rigolent en pouffant) Uwe Boll a semble-t-il embauché des prostituées locales afin d’économiser sur les actrices, nettement plus chères. Encore une simple preuve qui tant à démontrer que ce type est prêt à tout économiser sur un budget et pour arriver à ses fins.
Des combats vindicatifs
Peu de figurants, des costumes clinquants, des combats sans convictions qui se résument parfois à des rencontres fortuites entre gentils et "boss de fin de niveau", des effets un peu bof ; pas trop cheap mais pas transcendant non plus.
Robin des Bois n'a qu'à bien se tenir...
Que reste-t-il du film alors ? Et ben pas grand-chose. Le talent n’est pas là, mais la nanardise oui. On est certes loin d’un « House of The Dead » matrixien mais le talent de Uwe Boll est tel que si j’avais pu tourner Bloodrayne moi-même, j’aurais filmé ma sœur bourrée en gros plan en train de se battre contre les vigiles le soir du réveillon. Le résultat aurait été le même. On aurait trouvé une feinte comme filmer une bougie pour dire qu’on était en 1723.
-Valdimir ! la-bas ! un château!
-Mon Dieu pas si vite, je vais gerber ma Vodka...
Reste qu’en dépit du navrement on trouve de quoi rire par moment. En définitive, Bloodrayne se voit comme on verrait une pièce montée en train de se casser la gueule sur le pâtissier. On ricane sur le moment mais on est aussi attristé par autant de travail gâché par le créateur.
Toutefois ce n’est pas pour ça qu’on va refuser d’en manger.
"Fame! I wanna live forever..."
NOTE : 1.5/5