Ca me fait penser à une vieille page de Faizant qui parodiait les émissions cinéphiles avec le dialogue suivant:
Faizant a écrit:
- Le film que nous vous présentons ce soir est, à plus d'un titre, l'un des piliers du cinéma mondial.
- On peut même aller jusqu'à dire LE pilier!
- Vous avez tout à fait raison: LE pilier. On remarquera, déjà, la distanciation entre le récit-sujet et le récit-question notamment dans la séquence de la brouette. Tout Visconti est déjà là!
- J'allais le dire! Mais, attention!... Le Visconti de la fin du "Guépard"! Pas le Visconti du "Crépuscule"! Attention!
- Bien entendu! Il faut noter aussi la toute première utilisation de la profondeur de champ, comme concept organisationnel de l'espace, qui devait marquer profondément des réalisateurs comme Welles!
- Certes! Disons le Welles de "Kane" plutôt que le Welles de "La Dame"... Ah! Rosebud! Rosebud!
- Evidemment, on ne peut pas ne pas souligner l'importance de la séquence du mégot!
- Ah! Le fameux mégot!
- Parce qu'elle annonce déjà une contestation globale de l'autorité, qui préfigure Godard dans sa démarche signifiante vers la dénonciation des rapports aliéneur-aliéné, déculpabilisés par l'acception ludique de "L'Ordre" qui... Sans oublier la présence invisible mais obsédante du Christ! Tout au long de la pellicule, il y a un personnage qui balaie la cour. Vous vous souvenez?
- Je pense bien! A l'arrière-plan! Un peu flou! Un défaut de mise au point de toute beauté!
- C'est pas un défaut de mise au point de toute beauté. C'est le Christ!
- C'est très évident! Le Christ déchristianisé!
- Bien sûr! Le dialogue le souligne, d'ailleurs, à un moment donné.
- Oui! C'est le fameux: "Qu'est-ce que j'en ai à foutre?" dit par l'acteur principal!
- Et que Pasolini reprendra, bien plus tard, mais en symbolique gestuelle, dans son "évangile"... Nous pourrions parler encore longtemps de ce chef-d'oeuvre, mais ne faisons pas attendre plus longtemps nos amis téléspectateurs!
- Voici donc... "Les Gaîtés De L'Escadron".