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Et quand tu penses que Bigelow est l'ex femme de Cameron qui a aussi été marié à Hamilton, cette ressemblance devient flippante.

Flippante, peut-être pas...
Amusant, tout au plus...



Mais c'est vrai quelque part que Cameron et Bigelow partagent la même vision des figures féminines fortes qui ne laissent pas aux hommes le monopole de l'action. On ne va pas refaire leurs filmos respectives, mais c'est assez récurrent chez eux.

bien longtemps après, et en l'ayant finalement vu entretemps... C'est effectivement très bien. Je garde une préférence pour la demie-heure finale de l'assaut, anti-spectaculaire, mais brillante, tout en sachant à la fois être totalement immersive, et d'un rare réalisme en dépit du sujet lui-même et des tentations qu'il peut amener. Je rejoins complètement les commentaires précédents sur la fausse simplicité de la mise en scène, qui lui permet d'être à la fois extrêmement soignée, mais également sèche et sans fioritures, ni effets inutiles. Malgré les deux heures et demi, c'est un film sec, nerveux, dégraissé et puissant. Pas la peine de revenir sur les questions de torture ou apparenté, l'idée de mise en scène est justement forte en laissant tout dans le gris, et sans porter de jugement, ce qui fait que les critiques que j'ai pu voir ont finalement vu ce qu'ils attendaient tous selon leurs présupposés, ce qui est un peu dommage, mais montre aussi que parfois certains films sont plus fins et plus profonds que leurs critiques. C'est rare, et une idée dont il ne faut pas abuser, mais ça existe. Ce qui est également assez fort, c'est la capacité de filmer l'ensemble des personnages dans leur humanité, tous autant qu'ils sont, détenus, cibles, agents, et troupiers. Il y a des passages pas trop étonnants si on a déjà eu affaire à ce genre de questionnements (l'agent de la cia qui doit raccrocher à force de taper sur les détenus), mais qui sont bien amenés, et encore une fois, qui permettent d'éviter un jugement moral ressemblant à une distribution de bons points.
Sur ce plan là aussi, j'aime beaucoup la fin, bigelow, après démineurs, montre qu'elle est une des rares cinéastes à pouvoir filmer des troufions dans toute leur épaisseur, et de l'humanité au milieu d'un déferlement de testostérone, sans en faire des surhommes ni des crétins. Au milieu de ce monde, jessica chastain est d'autant plus intéressante en ce qu'elle perd aussi de son humanité et introduit une sorte de malaise dans le film, mais intelligemment. C'est peut-être un effet, c'est aussi ce qui m'a un peu moins convaincu, mais c'est bien amené. Après, c'est certainement un peu simplificateur par rapport à ce qui s'est réellement produit durant les années de recherche, mais, au milieu de la foule d'information, on arrive quand même à suivre le fil, sans être complètement au fait de toute l'histoire, et ça aussi, c'est très fort.

Maintenant ceci dit l'héroine mise en avant dans le film n'était pas la seule à traquer Ben Laden. C'est pas comme si elle l'avait trouvé et liquidé à elle seule, hein ! Ça n'enlève rien à ce qu'elle a fait mais un des gros reproches que je fait aux critiques du film c'est de s'être focalisé uniquement sur cette femme qui est un élément de la CIA parmi des centaines qui ont participé à la traque. Et puis pratiquement 50% du personnel de la CIA sont des femmes. Elle n'est sûrement pas la seule impliquée dans cette chasse.

Pour l'assaut en effet c'est assez "lent" mais c'est assez proche de ce qui s'est passé.

A ce sujet lire l'excellent Ce jour-là écrit par un des hommes qui a mené l'assaut. En revanche évitez les deux autres livres sur le sujet : Opération Geronimo et j'ai oublié l'autre. Ils sont très mauvais.