On a le droit de parler du film si on l'a vu ?
J'ai vraiment aimé ce film, en tout cas je me suis laissé porter de bout en bout. pas comme une partie de la salle (une vingtaine de personne est partie tout le long du film, bon c'est toujours moins que le terrance mallick avec les dinosaures). je ne sais pas si on peut parler d' "accident industriel" mais ce film n'est pas ce qu'on attend de lui
- si vous êtes une petite fille de moins de 12 ans ou une ado un peu immature fan des actrices, passez votre chemin, vos parents ont eu raison de vous déconseiller ce film
- si vous un gros voyeur pensant se rincer l'oeil et rigoler grassement devant une version à la plage d'american pie...loupé.
- et si vous pensez voir un film gore ou ultra violent, vous n'etes pas non plus devant le bon film. j'ai trouvé kick ass plus violent, tueurs nés aussi. oh certes il y a du plan nichon, de la cocaine, un peu de triolisme dans la piscine mais le tout est totalement dénué du moindre frisson érotique. en clair on bande pas.
- vous êtes un gangsta dans l’âme fan de tuning qui regardez scarface en boucle ? on va se foutre de votre gueule tout le long du film (avec une scène hilarante d'inventaire de maison qui aurait pu être écrite par Brett Easton Ellis)
il reste quoi alors ? l'essentiel. une sensation de langueur. il faut se lancer ensorceler (pas dur) par les magnifiques images de Benoît Debie (
Irréversible,
Enter the Void. oui l'esprit de Gaspar noé n'est pas loin) , le montage en boucle et la certitude qu'on ne va pas voir un film classique.
les personnages veulent mettre leur vie sur pause, vivre perpétuellement dans un monde parfait. le film ne décrit pas une descente aux enfers, ni un chemin de redemption. Juste une parenthèse dans la vie de 4 filles qui ont parfaitement le choix. d'ailleurs l'une d'entre elles exercera parfaitement ce choix au nom de sa croyance religieuse (héhé vous pensiez qu'on allait faire de la croyante la salope cachée, manque de bol, la fille qui croit en Dieu continue à y croire et choisit de refermer la parenthèse rapidement)
Ni apologie de l'hédonisme décérébré, ni fable moralisante,
Spring breakers est un film étonnant, pas assez radical pour un public avide de cervelles explosées (pitié allez voir des merdes comme
God bless america) et pas du tout grand public comme la campagne de marketing a voulu le faire croire.
"oui mais il y a de faux raccords, c'est nase ton truc" Pardon ? ca vous dit qq chose la nation de flashback, les echos de scenes passées et à venir, les boucles temporelles et sonores ? et on s'en branle des faux raccords.
oui ce film m'a plu parce qu'il ne rentre pas dans les cases si facilement. film du mois haut le main (j'ai pas dit de l'année). je comprends qu'on n'aime pas l'ambiance mais renseignez vous sérieusement avant de voir ce film et surtout d'en parler en connaissance de cause
(et puis on pourrait parler des scenes à l'université de la comparaison avec la fraternisation des soldats, de ces scenes de nuit dignes des meilleurs moments de Miami Vice, des acteurs non pros avec des tetes pas possibles comme les jumeaux, etc)