Beaucoup aimé également. Même si le film est assez sobre comparé aux délires cartoons de Enfermés dehors et à l'humour noir de Bernie, il reste très au-dessus de la moyenne niveau mise en scène (plans séquences, trucages, découpage...) et réserve quand même de très bons moments d'outrance, que ça soit dans le gore rigolo (en effet, les théories sur la mort du vieux) ou dans les passages parfois un peu limites rappelant l'impertinence d'un Bernie (la scène de la tentative "d'expulsion"). Encore une fois, Albert Dupontel donne vraiment de sa personne pour donner à son film une énergie qui manque cruellement à nombre de comédies françaises formatées. Réalisateur, scénariste et acteur principal dont les mimiques et la gestuelle donnent le ton à l'ensemble du casting, c'est juste un des seuls véritables auteurs au sens noble que compte le cinéma français. Et comme en plus, le film a vraiment bien marché en salles, que demander de plus?
Déjà, le casting est vraiment au poil. Sandrine Kiberlain joue encore la carte de la fille un peu coincée, un peu paumée, toujours en décalage mais elle s'intègre vraiment bien à l'univers de Dupontel (les scènes de Caméra de sécurité, fallait oser quand même...). En plus de quelques caméos bienvenue comme Bouli Lanners excellent en responsable de la vidéosurveillance surexcité, Philippe Duquesne impérial en (autopsieur?) et Jean Dujardin dans les séquences les plus frustrantes du film où l'on hésite entre regarder l'image d'actualité, le regarder lui faire la traduction en langage des signes ou lire les infos délirantes made in Dupontel "Tour de France en 4 jours, le vainqueur soupçonné de dopage", on retrouve les habitués des films de Dupontel comme Terry Gilliam dans un caméo de serial killer américain ou encore Nicolas Marié qui est juste génial dans son numéro d'avocat bègue ratant tous ses effets de manche...
Mais dans ce film, on retrouve une vraie dimension critique à l'encontre non seulement de la justice et de ses disfonctionnements mais également envers la presse et le regard du public sur les affaires criminelles. A ce propos, la scène où Dupontel regarde, abattu, les participants à un micro-trottoir le décrire comme un rebus de l'humanité, est vraiment formidable. Une scène qui évoque le fiasco de l'affaire d'Outreau ou encore les réactions à la libération et au retour sur scène de Bertrand Cantat...
Espérant qu'avec le succès de ce film, Dupontel trouvera plus facilement à l'avenir les moyens de réaliser ses films !
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
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