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Un des favoris aux prochains Oscars. J'irai normalement le voir dans la semaine qui vient. Je n'aime en général pas les films mémoire, mais pour le coup, le parti pris réaliste semble valoir le déplacement, avec un Fassbender que j'espère dans la lignée du Daniel Day-Lewis cupide et cynique du superbe There Will be Blood. Qu'en pensent donc ceux qui ont déjà été le voir ?

j'ai beaucoup aimé, un putain de casting et ca ne donne pas dans le sentimentalisme.

Eh ben, je confirme que ça rigole pas

L'impression d'ensemble est plutôt bonne. Ça reste cinématographique, ce qui n'est pas toujours le cas avec les films mémoire, où la dénonciation a facilement tendance à éclipser les préoccupations proprement artistiques. L'ambiance est retranscrite avec toute la lourdeur et tout le réalisme nécessaires. Michael "Give him the Oscar!" Fassbender est juste bluffant. J'ai rarement vu un acteur avec une telle présence à l'écran. La cruauté du personnage est constamment à la limite du soutenable. Merci au ciné de l'avoir passé en VO.

Côté points négatifs, ça reste malheureusement un peu faible en enjeux dramatiques, une fois le film bien installé. Le scénario tient limite tout entier dans le titre. Dommage aussi que rien ne soit fait pour qu'on ressente la durée du récit. Pas d'évolution psychologique (sauf au début) ni physique des personnages, pas de changement de saison. On croirait presque que le tout s'étale sur à peine un été.

Mais voilà, tout dans tout, c'est quand même plutôt bon.

Oscar du meilleur film (plus meilleur second rôle féminin et meilleur scénario adapté). Ça n'en restera pas le plus mémorable des lauréats, mais à choisir, je préfère ça que Gravity (excellent film à spectacle, mais je le voyais plutôt mal gagner la récompense).

Un aspect sur lequel j'aimerais revenir, c'est l'attachement, voire l'amour du personnage de Fassbender pour ses esclaves. Il est furieux quand on vient lui chercher son "Platt" à la fin du film. Il va même jusqu'à dire à sa femme qu'il la quitterait elle plutôt que le personnage de Patsey, son objet sexuel. Les esclaves ne sont pas des outils, mais de véritables poupées. Le film n'insiste pas tellement sur la dureté de leur vie quotidienne, mais plutôt sur le rapport (très) pervers que leur maître entretient avec eux. Angle intéressant, quand j'y repense.