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La couardise d'Albert au cours d'une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage. Des sentiments s'immiscent entre ces deux nouveaux alliés, jusqu'au jour où le mari de la belle, un hors-la-loi célèbre, découvre le pot-aux-roses, et n'a plus qu'une idée en tête : se venger. Albert aura-t-il le courage nécessaire pour venir à bout du bandit ?
Un film que j'attendais de pied ferme,
Ted ayant été une excellente surprise dans le genre délire régressif ne se limitant pas à une simple accumulation de scènes pipi-caca. Comme son prédécesseur,
Albert à l'ouest (mais quel titre merdique...) devrait faire mourir de honte Friedberg&Seltzer (ou au moins les enjoindre à renoncer à faire des films) en rappelant que la parodie ou le détournement est un genre noble, qui ne fonctionne que si celui qui s'y essaye réussit à s'élever au niveau de ce dont il prétend rire. Aussi, si
Airplane ! fonctionnait comme un vrai film catastrophe,
Naked Gun comme un vrai film d'action policier et
Hot Shot ! comme un vrai film d'aviation,
Albert... est un vrai western, au casting quinze étoiles.
Comme pour le
Machete Kills ! de Rodriguez, le casting joue le jeu avec conviction, loin de se limiter à jouer la carte du grotesque ou du "Je joue maaaaaaleuh ! ! ! !" pour faire la blague. Liam Neeson est génial en outlaw sans foi ni loi, charismatique et glaçant bien comme il faut, Charlize Theron excellente dans le rôle de sa petite amie attendrie par la gentillesse d'Albert et, bien que moins utiles à l'intrigue, Sarah Silvermann et Giovanni Ribisi jouent avec un plaisir évident les faire-valoirs aux envolées pipi-caca de MacFarlane. En fait, j'espère qu'il y aura toujours un rôle pour Ribisi dans les films de MacFarlane parce qu'il y est toujours brillant, que ce soit en fan psychopathe dans
Ted ou en jeune homme fleur-bleue amoureux d'une prostituée dans ce film. Et si Neil Patrick Harris la joue un peu beaucoup Barney Stinson, ça s'intègre quand même très bien à l'intrigue, aux côtés d'une Amanda Seyfried toute mimi mais un peu coconne quand même.
Ce film, c'est donc deux heures qu'on ne voit pas passer (contrairement à Ted, un peu longuet sur la fin) et si tous les gags ne sont pas d'égale qualité, dans l'ensemble, on se marre bien. Et surtout, on voit que MacFarlane a bien potassé son sujet, aussi bien dans sa reconstitution de l'ouest américain (les photos aux postures figées, le culte voué au billet de 1$...) que dans son intégration de références culturelles aussi bienvenues que bien amenées (si le caméo de
Jamie Foxx est un peu facile, celui de
Christopher Lloyd est juste
et pourtant tellement évident). On a même droit à quelques répliques bien fendardes ("ça, c'est Miss Amérique 1880. Putain...") et des séquences ultimes comme la choré sur la chanson de la moustache ou les jeux sur les ombres dans le duel du début.
S'il fallait vraiment trouver des points négatifs, on pourrait dire que, contrairement à
Ted où il était restreint par le fait qu'il jouait un ours en peluche, ici on sent que MacFarlane fait parfois un peu son show, ce qui nécessite de voir obligatoirement le film en VO, l'impro étant sans doute ce qui est le plus difficile à doubler. Mais la belle impertinence des dialogues, l'accumulation de références culturelles bien intégrées (mieux que dans
Ted, où certaines comme le délire sur Flash Gordon ou le truc des photos avec Tom Skerrit étaient un peu trop cryptiques pour le public français lambda) et des caméos bien sympas (Bill Maher, Wes Studi...) font qu'on passe vraiment un bo moment.
Bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=R6iaZJtE5qY