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MessagePublié: 16 Avr 2007 13:22 
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J'aime beaucoup un de ses films mineurs: La Relêve (The Rookie) qui date de 1990, avec Charlie Sheen.

Bonne série B, mais surtout j'admire Clint qui n'hésite pas à jouer les anti-héros.
Un buddy movie où c'est pour une fois le jeune flic qui se fait avoir et le vieux qui doit se bouger pour l'aider.

Une scène géniale: Un type essaye d'acheter Clint. Aprés refus, le type balance les billets par terre. Une fois seul, Clint récupère l'argent sur le sol.

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"je tiEns a reMerciEr mon poTe gOOse pouR les FoTos -- it doEsn'T maTTer if yoU're bLack is WhitEs (moDe je gEre la poSe toUt en reStanT kooL penDant kiL prenD la foTo)."
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MessagePublié: 16 Avr 2007 21:03 
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tietie007 a écrit:
Docteur Clint et Mister Eastwood ...autant je trouve que le Léone's Boy peut faire des films géniaux, comme Josey Wales hors la loi et Impitoyable, autant il peut nous pondre des daubes beaufesques assez imbuvables ...style Créance de sang ou autres Plein pouvoir et Relève ...enfin bon, peut-être que Clint a eu quelques problèmes pour payer ses pensions alimentaires ...

Je pense au contraire que c'est en acceptant à l'occasion quelques concessions au cinéma populaire et peu finaud qu'il a justement pu produire et réaliser en toute indépendance des films qui lui tenaient à coeur (Breezy arrive très tôt dans son oeuvre de réal). Clint a réellement géré sa carrière en maître, tant financièrement qu'artistiquement. Il tourne souvent vite et tient parfaitement les rênes de ses budgets.

Cela dit, même dans ses films les plus "faciles", même dans ses moins intéressants (Ça va cogner, Firefox), sa seule présence, unique, charismatique, iconique, suffit à me faire prendre mon pied. La série des Dirty Harry a souvent été pour lui l'occasion de s'accorder les faveurs de studios pour s'embarquer ensuite dans des projets plus risqués (Bird, notamment).

Je posterai tantôt d'autres avis sur les films suivants (La Relève est le prochain titre à mon programme).

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MessagePublié: 16 Avr 2007 21:21 
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J'ai été déçu par la Relève ...il faut dire que le film est plombé par Charlie Sheen ...Un mec d'1m 56 qui fracasse une horde de hell's angels décérébrés à lui tout seul ...ça fait un peu louche ! :worship:

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MessagePublié: 16 Avr 2007 21:35 
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tietie007 a écrit:
J'ai été déçu par la Relève ...il faut dire que le film est plombé par Charlie Sheen ...Un mec d'1m 56 qui fracasse une horde de hell's angels décérébrés à lui tout seul ...ça fait un peu louche ! :worship:

Faut jamais sous estimer la force des petits nerveux... :wink: :wink: :wink:

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MessagePublié: 16 Avr 2007 21:37 
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Oui je sais, mais Charlie, c'est pas vraiment Bruce Lee ! Il a plutôt un bide de biéreux que des tablettes en chocolat ! :banzai:

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MessagePublié: 16 Avr 2007 21:47 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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ce qui force le respect dans la filmographie d'Eastwood c'est que, alors que d'autres voient leur carrière plombée par un rôle (Mark Hamill par exemple), lui a réussi à se dépétrer de deux étiquettes très encombrantes : le cowboy énigmatique et le flic aux méthodes expéditives. (dans le même genre, Harrison Ford a réussi à se débarasser de Han Solo et Indiana Jones)

Et puis, concernant "Docteur Clint et Mister Eastwood" dans le genre Personnage à double facette, y a pire quand même : Charlton Heston qui, bien que militant activement pour la NRA a néanmoins une filmographie comptant de nombreux chef-d'oeuvres : Ben Hur, Soleil Vert, La Soif Du Mal.

Tout ça pour dire qu'on peut admirer un acteur tout en désapprouvant certains de ses choix de vie. Mon admiration pour Clint Eastwood acteur et réalisateur n'a pas changé depuis que j'ai lu les "révélations" sur "Docteur Clint et Mister Eastwood"...

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MessagePublié: 16 Avr 2007 22:08 
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Je ne parle pas de la vie privée de Clint, ou de ses opinions politiques, mais de sa filmographie ! Je trouve que c'est rare qu'un acteur alterne entre le navet intégral et le film culte !
J'aime beaucoup Charlton Heston comme acteur, alors que comme président de la NRA, il était nul à chier ! Je tiens la Soif du Mal pour un des 5 meilleurs films de l'histoire du cinéma ! Welles était un génie ! :smileoue:

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MessagePublié: 16 Avr 2007 22:34 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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tietie007 a écrit:
Je ne parle pas de la vie privée de Clint, ou de ses opinions politiques, mais de sa filmographie ! Je trouve que c'est rare qu'un acteur alterne entre le navet intégral et le film culte !
J'aime beaucoup Charlton Heston comme acteur, alors que comme président de la NRA, il était nul à chier ! Je tiens la Soif du Mal pour un des 5 meilleurs films de l'histoire du cinéma ! Welles était un génie ! :smileoue:

Excuse, en parlant de ça, je faisait référence (un peu tard, c'est vrai), au lien que tu avais mis dans ton premier post...

Par rapport à la tournure qu'a, depuis, pris la "conversation", mon post était déplacé........ :?

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MessagePublié: 16 Avr 2007 22:42 
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Oui c'est vrai que sur mon blog, je stigmatise un peu ses opinions franchement républicaines ! Mais personne n'est parfait ! :gifviolon:

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MessagePublié: 23 Avr 2007 10:43 
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Heartbreak ridge (Le Maître de guerre), Clint, 1986
Un film jouissivement couillu, et qui n'est pourtant pas dénué de sensibilité. Avec une voix étonnamment rauque, Clint compose un vieux baroudeur ultra-décoré et plus que jamais irréductible face à un état-major qui le considère comme un fossile. L'atmosphère du camp de Marines autorise un langage particulièrement fleuri qui n'est pas sans rappeller les outrances de The Gauntlet. Eastwood assure donc le spectacle d'un film bien codifié mais parvient pourtant à susciter une vraie empathie pour ses personnages, encore une fois en s'attardant sur les à-côtés de l'intrigue principale, c'est-à-dire en accordant l'attention nécessaire aux personnages qu'il met en scène. Si Mario Van Peebles amuse en rock star de pacotille, le couple que forment Clint et son ex-femme, tous deux représentants de la vieille école et qui en ont souffert, est tout à fait savoureux (il faut voir Clint lire Cosmopolitan dans son pick up) mais aussi vraiment touchant. Le final avec le retour des héros vers ces femmes qui les attendent est d'une chaleur qui n'est pas sans évoquer certaines ambiances fordiennes. Parvenir ainsi à proposer un film aussi viril et pourtant plein de coeur est assez étonnant et fait pour moi tout le prix de ce film. Dans la série des Eastwood mineurs, je le préfère d'ailleurs à Firefox. Le protagoniste y a plus d'épaisseur.


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Bird, Clint, 1988
Je ne l'avais toujours pas vu. Fabuleuse plongée dans une époque, dans un milieu, dans un corps, dans une tête. J'ai complétement oublié que j'avais affaire à du cinéma, c'est-à-dire à une oeuvre, résultant de l'association de toute une série d'éléments. Évidemment, si je prends de la distance je suis capable de reconnaître le magnifique travail sur l'ombre et les couleurs de Jack Green, la bluffante direction musicale de Lennie Niehaus, la finesse du scénario et des dialogues de Joel Oliansky, l'interprétation phénoménale de Forrest Whitaker (mention spéciale à Diane Venora dans le rôle de Chan Parker), la justesse de la mise en scène d'Eastwood, toujours proche de ses personnages. Mais en fait j'ai été complétement absorbé par l'ambiance du film et cette histoire, cette musique. C'est d'une fluidité parfaite. Et la dédicace finale aux musiciens du monde entier est d'une telle évidence, tant tout témoigne d'une ambition pleine de justesse et de sincérité. Jamais on ne tombe dans la quête du pittoresque facile ou de l'emphase mélodramatique. Un film profondément beau et magique.


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White hunter, black heart (Chasseur blanc, coeur noir), Clint, 1989
Un film qui est particulièrement cher à mon coeur puisque c'est peut-être celui qui m'a révélé Eastwood en tant que grand réalisateur. De plus, j'adore les films sur Hollywood et celui-ci nous offre un portrait savoureux d'un réalisateur qui ne pouvait que plaire à Eastwood. Vérité et fiction se mélangent, c'est magnifique et troublant. John Wilson est autant John Huston qu'un nouvel avatar du héros eastwoodien. Le personnage qu'interprète Eastwood est certainement un de ses plus beaux rôles, loin de tout manichéisme mais avec une réelle subtilité. Son obsession d'ordre quasi mystique, mettant en péril l'existence d'une production est traitée tantôt avec humour tantôt avec une vraie gravité. Et puis bon, ce dernier plan, cette dernière réplique... vertigineux !


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The Rookie (La Relève), Clint, 1990
Vu en salle à l'époque, un film à l'ambition ouvertement commerciale, qu'on pourra juger sévérement, mais que Clint parvient à rendre jubilatoire par sa seule présence ! Bien qu'il semble avoir passé l'âge, il endosse un nouveau rôle de flic aux méthodes bien rentre-dedans qui rend fou ses supérieurs, dont la mâle attitude s'affiche par sa façon d'arborer constamment un barreau de chaise au bec sans jamais avoir de feu. Ici pas d'enquête policière mais un vrai gros film d'action avec cascades en bagnoles spectaculaires, baston de bar et gunfight (Buddy Van Horn rules). J'ai été assez étonné du dynamisme de la mise en scène et du montage lors de ses scènes. Eastwood réalisateur a dans ce domaine fait de réels progrès depuis la poursuite moto/hélico de The Gauntlet. La caméra est d'une belle fluidité, avec une photo signée Jack Green qui comme toujours se plaît à laisser les ombres dominer. Le film est en fait assez violent, malgré quelques punchlines toujours bien senties. Raul Julia est parfait en vilain machiavélique et qui pourtant ne cesse d'échouer dans ses plans à cause du personnage de Clint. Ce dernier passera d'ailleurs un chouette quart d'heure lors de cette infamous scène de viol par l'intimidante Sonia Braga. Charlie Sheen quant à lui se débrouille très bien en fils à papa luttant contre ses démons (excellente scène de cauchemar qui ouvre le film). Son pêtage de plomb dans la dernière partie donne un bon peps au climax. Et puis il y a cette scène qui me rend toujours hilare où Sheen et Eastwood font un plongeon en bagnole du dernier étage d'un immeuble qui explose, et Clint qui engueule Sheen en lui disant "boucle ta ceinture !" !


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Unforgiven (Impitoyable), Clint, 1992
Cette revoyure m'a confirmé qu'il s'agit là incontestablement d'un de ses plus beaux films, à la photographie absolument somptueuse, tant dans les intérieurs sombres et boisés que dans les extérieurs désolés. Unforgiven est un déboullonage impitoyable à la fois des mythes de l'Ouest tels que popularisés par des décennies de western mais aussi de la figure même du héros eastwoodien. Le masochisme de l'acteur n'a sans doute jamais été aussi loin. William Munny est un homme vieilli, une véritable loque obsédée par la mort et la pourriture, rongé par les remords d'un passé sanglant. La violence est omniprésente, la mort est sale. Richard Harris en vieux beau est bien maltraité. Les légendes sont fondées sur des mensonges et des impostures. Gene Hackman compose un subtil vilain. Et puis il y a ce choeur de prostituées, femmes traitées comme des moins que rien et qui incarnent ces voix de l'Amérique qu'on entend pas. Ce sont elles qui mettront en mouvement l'action. Le thème musical de Lennie Niehaus, sobre et empreint d'une profonde tristesse, apporte une dimension nostalgique supplémentaire. Peut-être le seul western produit ces vingt dernières années qui mérite le statut de chef-d'oeuvre ?

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MessagePublié: 23 Avr 2007 10:57 
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Tiens j'ai vu Unforgiven à Varsovie ...en anglais sous-titré en polonais ... :wai:

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MessagePublié: 29 Avr 2007 15:02 
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Le Streghe (Les Sorcières), 1965
Film à sketch italien produit par Dino De Laurentiis à la gloire de son épouse d'alors Silvana Mangano, que je voulais absolument voir évidemment à cause de la présence d'Eastwood, récréation avant sa dernière collaboration avec Leone. Cinq courts-métrages et cinq rôles de femmes très différents, dont on ne saisit pas toujours la cohérence et surtout le rapport avec un tel titre. Photographie couleur de Giuseppe Rottuno, musique cosignée Morricone/Piero Piccioni

La Sorcière brûlée vive est un pensum assez prétentieux et pesant réalisé par Visconti, nouvelle occasion de s'étaler sur la déliquescence de l'aristocratie, où Mangano joue une star qui cherche à échapper à sa célébrité en se refugiant le temps d'une soirée chez des amis à la campagne. Soirée de dupe où elle est l'objet de toutes les jalousies et les désirs. On y croise Annie Girardot en maîtresse de maison, excellente, et Helmut Berger en domestique.

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Sens civique de Mauro Bolognini et La Sicilienne de Franco Rossi sont très brefs et empreints d'un humour vache qui aurait d'autant moins dépareillé dans la série des Monstres qu'ils sont écrits par Age/Scarpelli. Dans le premier, qui démarre à Rome, Mangano recueille dans sa voiture un Alberto Sordi victime d'un accident de la route et en profite pour griller les feux en faisant croire qu'elle va l'amener à l'hopital. Elle arrivera ainsi en avance à son rendez-vous galant en bord de mer, abandonnant un Sordi sonné et ensanglanté. Le second est une très marrante satire de certaines moeurs siciliennes où l'on nous raconte les origines de notions telles que l'omerta et la vendetta.

La Terre vue de la Lune est une étonnante farce signée Pasolini, à l'esthétique complétement délirante et colorée qui donne vraiment l'impression de voir de la BD en prise de vue réelle. Habillés et coiffés de façon grotesque, Toto et Nineto Davoli composent un père et un fils clownesques à la recherche d'une femme/mère idéale dans un improbable bidonville. Ils finissent par tomber sur Mangano, étrange femme un peu perdue, sourde et muette qui va magnifier leur misérable existence. Face à elle Toto aura recours à la pantomime et ses différents numéros, avec références explicites à Chaplin, sont souvent irrésistibles. C'est surprenant, d'une liberté assez réjouissante avec de la poésie et de la magie, drôle et même émouvant. La morale est la suivante : "qu'on soit mort ou vivant, c'est du pareil au même".

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Une soirée comme les autres, petit bijou réalisé par De Sica avec un Clint Eastwood hallucinant en salaryman pantouflard, objet de tous les fantasmes de sa femme qui refuse l'embourgeoisement de leur vie de couple. De Sica se lâche complétement dans la visualisation de ces fantasmes où Mangano se rêve tantôt en femme fatale assaillie par des superhéros de fumetti (Mandrake, Diabolik, le Fantôme) tandis que Clint s'en prend plein la gueule, jusqu'à une séquence ahurissante où elle est poursuivie par une ville entière jusque dans un immense stade où elle fait un striptease, rendant fou Eastwood qui finit par se tirer une balle dans la tête. Le scénario va vraiment loin dans cette satire de la vie de couple et Clint est assez méconnaissable dans ce registre caricatural. Absolument jouissif et ça permet de sortir de ce film à sketch avec un sentiment de joie que n'avaient pas vraiment permis les films précédents, à l'exception du Pasolini. D'ailleurs si cette production se voulait une ode au talent d'actrice de la Mangano, c'est vraiment dans ces deux sketches qu'elle le met réellement en valeur.

On peut voir une bonne partie du sketch de De Sica sur youtube, en VA :
Part 1
Part 2

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MessagePublié: 29 Mai 2007 13:36 
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A perfect world (Un monde parfait), 1993
Un film que je n'hésite pas à qualifier de parfait, qui m'a toujours fasciné par sa grande richesse thématique (les rapports père/fils), son impeccable maîtrise formelle (cette superbe, poétique et énigmatique ouverture sur Costner en dormeur du val), et en même temps sa simplicité affichée (pas de grands éclats, une façon d'être très proche des personnages sans pour autant les angeliser, le rôle en mode mineur qu'endosse Eastwood). Le scénario original de John Lee Hancock est franchement un bijou et la photo quasi estivale de Jack Green donne une couleur chaleureuse à ce qui restera un drame vraiment poignant. Les scènes s'enchaînent, entre tranquilité et violence. Bravo.





The Bridges of Madison County (Sur la route de Madison), 1995
Enfin découvert. J'ai eu un peu peur des premières minutes, avec ce portrait des enfants un peu caricatural. Par la suite l'évolution du frère et de la soeur à la lecture des mémoires de leur mère conservera une certaine prévisibilité mais gagnera énormément en justesse et en sensibilité (superbe scène nocturne sur la rivière). J'oublie ces réserves pour recevoir en plein coeur l'histoire de ces quatres jours entre un homme et une femme. Quatre jours qui resteront comme un tisonnier brûlant planté dans le coeur jusqu'à la mort. Le pari était loin d'être évident pour ne pas tomber dans le mélo sirupeux. Eastwood filme le quasi-rien, un geste, un regard, une attente, une rencontre, une discussion qui se prolonge dans la nuit, entre complicité et malentendu. Les sentiments deviennent indéfinissables, l'érotisme et la compréhension qui peuvent naître entre deux être sont rendus avec une superbe subtilité. Cette chronique d'une passion m'a d'autant plus touché qu'elle évite la surdramatisation et n'amène jamais vraiment à juger ses personnages. Eastwood retrouve la veine sensible qui l'avait inspiré sur le très beau Breezy.

Million dollar baby m'avait grandement impressionné en montrant pour la première fois à ma connaissance le visage d'un Clint défait, en pleurs. Et j'ai découvert ici un acteur encore plus méconnaissable, un homme simple, qui a apparemment la maîtrise de son existence et qui va petit à petit être séduit puis complètement bouleversé par ses sentiments. L'acteur démontre une vérité de jeu tout simplement hallucinante, avec une économie de moyens admirable. On a l'agréable et troublante impression que ces personnages existent, prennent chair. Et puis on sent l'odeur, l'air et la chaleur de cette campagne, Clint en profitant pour faire partager son goût du blues et du jazz (argh, les ballades de Johnny Hartman). Quel film !



Absolute power (Les Pleins pouvoirs), 1997
Un divertissement policier fort sympathique, abordé avec beaucoup de force et en même temps de décontraction par Eastwood. Il n'hésite pas à nous montrer un pouvoir politique perverti jusqu'aux plus hauts échelons (avec citation explicite du Watergate). Encore une fois, derrière l'intrigue principale d'une noirceur souvent étonnante, ce sont les scènes de simples discussions entre les personnages qui sont les plus attachantes, vivantes, et Ed Harris est toujours génial. Le réalisateur n'en oublie néanmoins pas de ficeler de magnifiques scènes de suspense (le rendez-vous au café). On pourra tout de même regretter que la conclusion arrive si vite, que le jeu du chat et de la souris ne se poursuive pas avec un peu plus de sophistication, de tension. Au final, ça manque peut-être un peu de danger.

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MessagePublié: 08 Juin 2007 19:58 
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Voilou, j'ai achevé ma retrospective perso. Ce parcours a été passionnant à vivre, de découvertes tardives (Pale rider, Bird, Madison) en revoyures jouissives (Josey Wales, Impitoyable, Un monde parfait). Il me manque encore La Sanction et Blood work en ce qui concerne ses réalisations, mais comme je ne les ai pas à disposition, je m'en tiendrai là.

Donc :


True crime (Jugé coupable), Clint, 1999
Découvert un film que je n'espérais franchement pas aussi beau et puissant. J'y retrouve intacte toute la maîtrise et l'élégance de la dernière période du cinéaste, vision complétement désenchantée d'une Amérique et de ses éternels délaissés. Le personnage de journaliste interprété par Clint est absolument formidable, type qui a échoué bien bas et qui s'en fout, profitant de la vie comme il peut et redécouvrant soudain le sens de l'engagement. Le réalisateur ne se contente pas de boucler un film de plus sur l'erreur judiciaire, son héros est montré dans ses moments d'hypocrisie, de lâcheté. Et quand bien même il s'acquitte de sa mission, il se fait renvoyer à la gueule le côté dérisoire de cette lutte (le dialogue avec la grand-mère qui lui fait remarquer que des innoncents sont victimes d'injustice tous les jours sans que personne n'intervienne). Eastwood n'est jamais dupe du spectacle qu'il propose, il ne cherche certainement pas à nous donner bonne conscience. C'est d'une dignité constante.
Le récit impose une course contre la montre assez impitoyable (l'action tient en à peine 24h), et pourtant tout semble vivant, (toutes les scènes avec la petit fille de Clint dégagent un naturel charmeur). Et au milieu encore, on a des scènes de pure bouffonnerie (James Woods grandiose). Une très belle surprise.


Mystic river, Clint, 2003
Revu pour la première fois depuis sa sortie (comme pour le film suivant). Une tragédie toujours aussi dense, tendu et douloureux qui prouve encore une fois la qualité de sa distribution. Sans que ça tombe non plus dans le numéro d'acteur, je suis resté admiratif de la moindre subtilité dans le jeu des interprètes. L'histoire demeure profondément poignante, avec ces personnages en quête d'absolution, dont l'existence a malgré tout été gâchée. Le regard du cinéaste ne vient juger personne, il se pose avec une douceur assez bouleversante sur des événements bien atroces. Un très beau film.


Million dollar baby, Clint, 2004
Film choc à sa découverte, qui confirme toute sa richesse. En salle l'immersion avait été incroyable. Ça a été un peu moins le cas en video (le bruit des coups fait moins mal). L'implication d'Hillary Swank est juste hallucinante, on s'attache à ses baskets, on se prend de respect pour le vieux briscard joué par Clint, profondément seul, déchiré par un drame intérieur. Je ne me souvenais pas que le texte narré en voix off par Freeman était aussi sublime. C'est peut-être le Eastwood le plus audacieux sur le plan de la photographie, j'adore la petite musique qu'il a composée et les délicats arrangements qu'en a fait Lennie Niehaus.
Clint parvient ici à une alchimie assez rare, pour une oeuvre qui ne me semble jamais tapageuse ou malhonnête sur un sujet difficile, tout en étant d'une parfaite cohérence, où la vie finit quand même par sortir gagnante (magnifique dernier plan). Un chef-d'oeuvre ?

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MessagePublié: 09 Juin 2007 7:19 
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Localisation: Dans le desert en train de manger du crabe.
tietie007 a écrit:
Welles était un génie ! :smileoue:


Tonton Orson c'était la surpuissance !!! :rock: :rock: :rock: :rock:

Sinon il y a une réplique que j'adore dans " The Rookie", lorsque Clint et Charlie "visitent" un entrepot de voitures volées, Clint avise alors une superbe voiture de sport peinte en jaune " Il n'y a qu'un seul criminel ici , et c 'est celui qui a peint cette voiture en jaune!" :-D

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