Voici donc le fameux documentaire consacré à la lutte sans merci pour la titre mondial de scoring sur Donkey Kong arcade. Karim Debbache et son émission Crossed m'avait bien donné envie de visionner la bête et au final, rien à dire, le film est à la hauteur de sa réputation démente. Les participants sont de véritables personnages dont on peine à croire qu'ils ne sont pas fictifs, tant ils semblent autant normaux et banals que totalement tarés. Bien entendu, le summum du tsunami narcissique est sans aucun doute atteint par le mythique Billy Mitchell (enfin avant ça, je le connaissais pas, mais bon, il a son aura de gloire suite à l'obtention de multiples records dans les années 80) dont chaque réplique est une sentence digne du grand Chuck, ce qui d'autant mieux ressortir le décalage avec son comportement d'enculé fini qui met tout en œuvre pour entretenir sa légende, quitte à utiliser de son entregent voire de moyens douteux pour décrédibiliser son adversaire. Le documentaire prend certes parti pour ce dernier, le modeste Steve Wiebe, mais quand même, on souffre pour lui, rookie isolé dans un monde acquis à la cause de l'homme aux cravates Stars and Stripes (car USA sont ses initiales).
King of Kong se regarde donc les yeux écarquillés par la fascination qu'engendre cette micro-société (comprenant une mamie experte en Q.Bert !) aux enjeux quasi-mythologiques.