Profitant du remontage,
Rien à redire, grand film qui rappelle la maestria de la mise en scène de De Palma et son sens de l'ambiance dramatique (bien avant qu'il n'abandonne toute ambition et nous livre des films soporifiques comme "Mission to Mars" ou "Femme fatale"). La scène de fusillade de la fin demeure un grand moment de cinéma. L'ascension et la chute de Tony Montana demeurent une histoire devenue l'une des plus fameuses du cinéma et Al Pacino y déployait un charisme de dingue (malgré un certain cabotinage, mais ici bien utilisé). Le film parvient même à être supérieur à l'original de Howard Hawk en 1932 (qui était déjà très bien), plus impressionnant, plus spectaculaire, plus haletant. N'oublions pas la galerie de seconds couteaux: Robert Loggia, Steven Bauer, F. Murray Abraham.
Quant à la morale du film, elle me semble très claire, dés son ascension vers le sommet, Tony Montana est présenté comme un salaud incontrôlable, égoiste et irresponsable, il rencontre des difficultés dans son couple d'ailleurs artificiel, et demeure finalement un semi-looser, riche et puissant, mais connaissant une vie privée désastreuse (est-ce pour cela qu'il se montre si protecteur envers sa sœur?) et craignant toujours les autorités. Ces limites à sa réussite préludent à sa chute finale (parfaitement symbolisée par la dernière scène du film), chute qu'il devra d'ailleurs, paradoxalement, à un sursaut de morale (il refuse de tuer des innocents).
Bref, un grand film même si l'esthétique a un peu vieilli et que certaines scènes de violence apparaissent excessives (mais pas gratuites).
Edit: la vérité sur le personnage de Tony Montana, pardon Antoine Montagne:
http://youtu.be/s09YJnNcGHsEn fait, c'est bien un gentil!