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Scarface - Brian DePalma - 1983
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Auteur:  Mike Hunter [ 28 Avr 2013 11:54 ]
Sujet du message:  Re: Scarface - Brian DePalma - 1983

Un très bon documentaire, réalisé par France 5, sur l'influence de Scarface dans les cités.

http://youtu.be/WulEYBafp_4?t=5m17s

Les auteurs ont interviewé des artistes, des animateurs sociaux ou des sociologues pour se rendre compte de l'impact de Tony MONTANA. Très intéressant.

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Auteur:  Otheym [ 30 Avr 2013 9:41 ]
Sujet du message:  Re: Scarface - Brian DePalma - 1983

Le problème de Scarface réside en son personnage qui est franchement un gros con égoiste et sans pitié. Soit on déteste, soit on adore son parcours.

Mais ceux qui prennent Montana en exemple retiennent qu'il part de presque rien (c'était un truand a Cuba déja) pour arriver au top et profiter de la vie.

Moui, ca dépend, Montana n'a eu que ce qu'il méritait, car il est devenu le boss mais comment ? En faisant des beaux coups de pu*e a son patron en prenant l'initiative. Si le parrain a décidé de le liquider, c'est qu'il n'a aucune confiance a ce Montana, incontrollable. TM lui meme aurait cheché a liquider ce genre de personne s'il le prenait a son service.

J'essaie de rétablir ce bon vieux parrain qui s'est presque fait cocufier. Il ne fait que se proteger !

Auteur:  Kobal [ 11 Nov 2014 22:00 ]
Sujet du message:  Re: Scarface - Brian DePalma - 1983

Hop, voici un sacré trou enfin comblé dans ma culture cinématographique. Pas déçu de la découverte, faut dire que Tony Montana est parvenu à s'évader du cadre de son film pour vivre éternellement au sein de la culture pop (c'est donc de là que provient "say hello to my little friend"...). Je savais que son mythe ne retenait que la partie ascendante de sa carrière de truand badass mais j'ai tout de même été agréablement étonné que Scarface se consacre tout aussi longuement à sa déchéance pathétique, donnant vraiment une dimension très humaine à ce personnage de connard hors norme. On a donc une belle illustration de l'illusion qui consiste à vouloir compenser un manque affectif par une accumulation de biens ou de pouvoir : Montana, dont on comprend qu'il a souffert d'une défaillance de l'imago paternel, ne tient le coup qu'avec des défenses narcissiques en béton armé, catégorie j'ai les plus grosses couilles d'un monde que je veux entièrement incorporer en moi, et se ne trouve sens à sa vie que dans l'ivresse de l’ascension sociale... Tout ça pour se reconfronter à son vide intérieur dès qu'il a atteint le sommet. Ne reste plus que la coke pour continuer à alimenter son aura testiculaire et entrainer tout son entourage dans sa dynamique autodestructrice. Pfeifer le résume bien avec cette idée : "on s'est cru des tigres mais on n'est que des louseurs". Par contre, il est marrant de noter qu'un point décisif dans la fin de Montana est un sursaut de sens moral (le refus de tuer une femme et des enfants, image d'un mode de vie assez classique qu'il désire mais dont il ne parvient pas à se contenter).

Le film a beau avoir quelques années, certaines séquences dépotent toujours très bien, comme l'altercation sanglante avec les Colombiens ou le grand final complètement chaotique. A l'opposé, South Park est parvenu à bien ringardiser la séquence "we need a montage" avec la zik Push it to the limits, terriblement ridicule quand elle surgit à l'écran. Mais bon, excellents acteurs, superbes styles vestimentaires, coke & bling-bling, épopée mythique, tout est dit.

Auteur:  Paul Kersey [ 14 Nov 2014 1:09 ]
Sujet du message:  Re: Scarface - Brian DePalma - 1983

Profitant du remontage,

Rien à redire, grand film qui rappelle la maestria de la mise en scène de De Palma et son sens de l'ambiance dramatique (bien avant qu'il n'abandonne toute ambition et nous livre des films soporifiques comme "Mission to Mars" ou "Femme fatale"). La scène de fusillade de la fin demeure un grand moment de cinéma. L'ascension et la chute de Tony Montana demeurent une histoire devenue l'une des plus fameuses du cinéma et Al Pacino y déployait un charisme de dingue (malgré un certain cabotinage, mais ici bien utilisé). Le film parvient même à être supérieur à l'original de Howard Hawk en 1932 (qui était déjà très bien), plus impressionnant, plus spectaculaire, plus haletant. N'oublions pas la galerie de seconds couteaux: Robert Loggia, Steven Bauer, F. Murray Abraham.

Quant à la morale du film, elle me semble très claire, dés son ascension vers le sommet, Tony Montana est présenté comme un salaud incontrôlable, égoiste et irresponsable, il rencontre des difficultés dans son couple d'ailleurs artificiel, et demeure finalement un semi-looser, riche et puissant, mais connaissant une vie privée désastreuse (est-ce pour cela qu'il se montre si protecteur envers sa sœur?) et craignant toujours les autorités. Ces limites à sa réussite préludent à sa chute finale (parfaitement symbolisée par la dernière scène du film), chute qu'il devra d'ailleurs, paradoxalement, à un sursaut de morale (il refuse de tuer des innocents).

Bref, un grand film même si l'esthétique a un peu vieilli et que certaines scènes de violence apparaissent excessives (mais pas gratuites).

Edit: la vérité sur le personnage de Tony Montana, pardon Antoine Montagne:

http://youtu.be/s09YJnNcGHs

En fait, c'est bien un gentil! :-D

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