Tout pareil !
Un film sur lequel je fantasmais étant môme, jusqu'à ce que je le trouve en DVD à l'âge de 12 ans et qu'il devienne un de mes films cultes.
Dans le même genre, je te recommande "Quand les dinosaures dominaient le monde" (When dinosaurs ruled the earth, 1969) de Val Guest, également produit par la Hammer (qui voulait réitérer le succès d'"Un million d'années..." mais n'y parvint pas) et lui aussi tourné aux Iles Canaries. Des aventures préhistoriques naïves et kitschs mais très poétiques, qui nous content le parcours d'une autre blonde préhistorique (Victoria Vetri, recrutée dans les pages de Playboy), offerte en sacrifice avec les autres blondes de sa tribu. Réussissant à fuir, elle rencontre le guerrier d'une autre tribu (Robin Hawdon), et tous deux s'éprennent bien entendu l'un de l'autre, un amour contrarié par la jalousie de la copine du héros (bah oui, en même temps ça se comprend) et par les fanatiques religieux lancés à la poursuite de l'héroïne. Le film débute par la naissance de la Lune se détachant de l'écorce terrestre (ce qui provoque la terreur des hommes des cavernes, d'où le sacrifice de blondes au début pour calmer les éléments) et se conclue par la première marée de l'Histoire, une vague gigantesque qui tue tous les méchants, après quoi nos héros contemplent la Lune pour la première fois. Anachronique, et alors ? Le parti-pris est encore une fois celui du merveilleux et de l'heroic-fantasy, les auteurs ne prétendent pas faire autre chose, alors pourquoi pinaillerait-on en jouant les apprentis paléontologues scandalisés ? Il n'y a donc pas de raison de bouder notre plaisir, d'autant qu'un tel postulat ne manque pas de poésie.
Les hommes des cavernes ont donc à affronter toutes sortes de créatures : un élasmosaure attrapé au lasso, un chasmosaure embrochant des hommes à coups de cornes, un ramphorhynchus géant, un tylosaure, un dinosaure imaginaire qui adopte l'héroïne lorsque celle-ci se réfugie dans la coquille d'un de ses œufs, des crabes géants. Toutes ces créatures sont animées avec beaucoup de talent par un émule de Ray Harryhausen (qui était prévu au départ mais a dû refuser car il travaillait déjà sur "La vallée de Gwangi"), Jim Danforth, assisté de David Allen. A coté de ces effets spéciaux en stop-motion, on a également droit à un boa constrictor, une plante carnivore géante ainsi que des stock-shots de lézards maquillés provenant du "Monde Perdu" de Irwin Allen (1960), ce qui jure avec le reste car le format d'écran n'est pas le même et les stock-shots se déroulent de nuit alors que la scène du film a lieu en plein jour. Dans un film aux FX de qualité comme "Quand les dinosaures dominaient le monde", une pratique aussi grossière peut surprendre, mais les auteurs ont manqué de temps, car ils avaient vendu le projet à la Warner alors que le film se limitait alors à une simple affiche promotionnelle, et Jim Danforth n'a pas eu le temps d'animer certaines séquences qu'il avait tournées (nous privant hélas d'une attaque de fourmis géantes et d'un combat entre ptérodactyles), la faute aux producteurs qui ont surchargé inutilement Danforth de travail en le livrant à lui-même pendant le tournage.
Une scène cocasse avec un dinosaure de 20 mètres se comportant comme un toutou domestique (et accessoirement, Victoria Vetri nue).Une plante géante en carton amatrice de pin-up.Tous les dialogues sont en dialecte "préhistoriques" (comme dans "Un million d'années avant J.C"), et on notera la fréquence de l'expression "akita !", qui semble vouloir dire pas mal de choses tant elle est utilisée pour désigner tout et son contraire. Une œuvre rassemblant des culturistes, playmates en bikinis de fourrure et autres figurants hippies qui n'hésitent pas à se ridiculiser en parlant uniquement en borborygmes abscons, ça ne se refuse pas.
Une jaquette au résumé bien nanar, comme le fit judicieusement remarquer hermanniwy dans le forum des jaquettes.
Victoria Vetri, qui ne souffre aucunement de la comparaison avec Rachel Welch.
Plan nichon !Victoria et son homme.
La rivale de Victoria, jouée par Immogen Hassall, starlette anglaise décédée en 1980 d'une overdose de somnifères. Elle n'aurait pas supporté l'échec de son dernier mariage et sa difficulté à décrocher des rôles au cinéma. Triste.Bref, un film un peu moins connu que "One million B.C" mais qui mérite d'être découvert. Sinon, la Hammer a également produit "Les créatures d'un monde oublié" (Creatures the World Forgot, 1971) à nouveau réalisé par Don Chaffey. Un film sans dinosaures mais réputé plutôt trash et proche de "La guerre du feu" de Annaud, que j'aimerais bien découvrir.
Un autre film "préhistorique" de la Hammer, dans lequel on retrouve la belle Martine Beswick, qui jouait la rivale de Rachel Welch dans "Un million d'années av. J.C" et qui incarne ici une dominatrice reine des Amazones dans une jungle en pot. Miam miam...