Greyhunter a écrit:
Une autre question me vient:
Est-ce que ce film, hyper-formaté comme tu l'as dis, ne l'es pas plutôt à destination des critiques que d'un certain public? Est-ce qu'il n'est pas destiné à une certaine intelligentsia de critiques cinéma bien établies et très orientés films intellectuels? (ou pseudo-intellectuels comme dans le cas présent)
Bref, est-ce que ce genre de film ne cherche pas beaucoup plus un succès d'estime auprès des critiques plutôt qu'un réel succès public?
Je vais citer Cervantès (le notre hein, pas l'auteur de Don Quichotte
) à propos d'Avatar:
Cervantes a écrit:
Je pense surtout que cette intellectualisation à fond est du à des (pseudo) intellos qui ne supporte pas qu'un film atteigne une certaine notoriété et succés...
Car comme chacun sait le succés, c'est suspect ...
Est-ce qu'on n'est pas en train de toucher le fond du problème? Ou est-ce que je suis totalement con?
Je pense qu'effectivement, le problème vient de partie de là.
Faire des films réfléchis, qui utilisent la grammaire cinématographique pour faire réfléchir le spectateur et l'amener à remettre en question certaines actions ou pensées du quotidien, c'est très bien, mais en faire une norme, aboutir à un cinéma codifié qui ne s'adresse qu'à une certaine catégorie de spectateurs, qui s'imagine minoritaire, quelque part, ça pose problème.
Et comme on l'a dit plus tôt, ces films ne coûtent pas trop cher. Donc les producteurs sont assurés de rentrer dans leurs frais rien qu'avec le public qui va voir tous les films célébrés par la critique.
On peut peut-être parler alors de films qui draguent la critique, laquelle va attirer dans les salles suffisamment de spectateurs pour permettre au film de rentrer dans ses frais.
C'est un peu la même formule que pour le cinéma populaire, qui donne au public ce qu'il veut, mais avec un intermédiaire, la critique "culturelle" (grand journaux, magazines culturels...).
Donc quelque part, y a un côté commercial dans tout ça, masqué par le minimalisme de la mise en scène, le côté terre-à-terre du sujet, et le tournage en décors naturels. Ca donne une illusion de pauvreté-de-moyen-compensée-par-l'originalité-et-la-réflexion qui pousse dans les salles le spectateur
qui n'est pas un mouton...