Forum Nanarland.com

Un inconnu vêtu d'un poncho gris sombre uni à la façon de Clint Eastwood marche majestueusement dans les rues désertes de Dirty City. On devine les regards apeurés des habitants derrière leurs rideaux ajourés. Le cinéaste met le paquet avec de lents travellings léchés. Soudain l'inconnu (Anthony Steffen, qui s'efforce de faire du Eastwood mais qui a quelque chose de trop gentil dans le regard) s'arrête devant une maison et plante dans le sol une croix rudimentaire en bois qui porte la date du jour et un nom. L'homme dont le nom figure sur la croix habite précisément là. Il sort avec ses acolytes et se fait descendre par Django le bâtard - pourquoi ce nom ? peut-être parce qu'on ne sait pas le nom de son père ?

Puis Django va chez le croque-mort menuisier et lui demande le prix d'une croix. On lui répond "un dollar", et on lui demande le nom à inscrire. "Murdock" répond l'impavide Django. "Alors celle-là je te la fais gratis" lui dit le menuisier. Bon dialogue quand même.

Petit film prétentieux, avec des décors et des costumes trop propres, une musique moyenne, des éclairages bien trop vifs, des acteurs corrects, une mise au point qui parfois n'est pas faite, un scénario basique de vengeance, et un flash-back assez pitoyable. J'ai quand même bien aimé, ça se laisse regarder, on ne s'ennuie pas même si on ne vibre pas trop.

Il y a même un faux raccord : l'actrice principale, une blonde embijoutée aux joues creuses, mange une poire et la queue de la poire est à droite, puis elle passe à gauche. Il y a une mouche sur le mur derrière elle, et je crois bien qu'à un moment la mouche vient se promener sur sa face, près de sa bouche, sans doute pour se délecter d'un reste de sauce bolognèse.

A noter un magnifique look alike avec un chanteur français bien connu :

J'ai vu ce film il y a moins d'un an et je ne m'en souviens déjà plus trop, mais j'en garde un souvenir positif.
En espérant que ma mémoire ne me joue pas des tours, il me semble que le fameux Django disparaît et réapparait assez souvent, ce qui lui donne un côté presque surnaturel.
Sa façon d'annoncer la mort de ses victimes en plantant une croix est vraiment une excellente idée, très efficace.


Le lookalike, c'est Jean-Luc Lahaye, c'est ça ?
J'aurais plutôt dit Mahmoud Ahmadinejad mais c'est moins rigolo !

Le type sur la photo, serait-ce George Eastman? Il ressemble assez à son personnage de Lucas dans Preparati la Bara, incidemment une autre fausse suite de Django.

J'avais bien aimé celui-là. Un peu molasson par moment, mais le personnage de Django est vraiment intéressant, par son côté mystérieux et quasi surnaturel comme le dit kornichon.
Et puis le truc de la croix pour annoncer la mort de sa victime c'est quand même super classe !

En plantant des croix il sème l'effroi.

c'est dans lequel déjà qu'il traine un cercueil ? La mémoire me fait défaut là.

L'original, le vrai.

Selon le très cool bouquin Les Affiches du Western, le DJANGO original de Sergio Corbucci aurait entrainé dans son sillage pas moins de 47 métrages utilisant le nom Django, entre suites non officielles et retitrages opportunistes (certains même rétroactivement comme EL PROSCRITO DEL RIO COLORADO produit un an avant mais qui ne sera distribué en France qu'en 1968 sous le titre DJANGO LE PROSCRIT). Je commence à avoir une paire de djangosploitations à mon tableau de chasse et beaucoup d'entre eux n'entretiennent que peu de rapport avec le DJANGO de 1965 en termes d'ambiance et se contentent d'apposer le nom Django à un justicier vengeur solitaire. Ce qui rend DJANGO LE BATARD d'autant plus notable car le réalisateur a pris soin de coller à son modèle en faisant de son héros une silhouette spectrale, sorte d'ange de la mort, faisant flirter le tout avec le genre fantastique (comme dit plus haut, l'idée des croix plantées pour annoncer le futur macchabée est excellente). Anthony Steffen est un peu pâlichon à coté de Franco Nero mais la mise en scène soignée parvient à rendre ses apparitions marquantes (même si, comme le souligne l'auteur, le réalisateur en fait parfois trop à vouloir enchainer les plans originaux). En fait, ce film propose tout ce que l'on attend d'un western spaghetti : un spectacle de série B qui va à bout de ses idées (voir les séquences délirantes où Django disparait en une fraction de second ou quand il s'incruste parmi ses ennemis, comme s'il était invisible). A noter le thème musical du générique pompant allégrement celui de James Bond !

Evidis fût au western italien ce que Bach Films était au film de kung fu avec des éditions minimalistes (même pas de menu) aux copies (très) médiocres, mais ce DJANGO LE BATARD fait étonnamment exception avec une belle image (toujours pas de menu par contre).

Vos descriptions font envie. Aimant beaucoup les westerns à la frontière du fantastique (Django, Keoma, L'homme des hautes plaines, Pale Rider...), je crois que je vais me laisser tenter.

De Sergio Garrone, je retiens son Horreurs nazies qui, bien que chroniqué comme "gros navet", était plutôt amusant (bien qu'assez mou il est vrai).