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Plaisant à regarder même si je m'attendais à quelque chose de plus didactique (Astier balance des concepts de musicologie dont je n'avais jamais entendu causer au solfège... Bon certes, j'étais un très mauvais élève, mais quand même). La mise en scène est chelou car assez déconstruite, on passe d'un cours donné par Bach à ses tourments intérieurs ou à son expertise d'un orgue (le bonus consacré à ce sujet permet d'ailleurs de prendre conscience de la machinerie de taré que représente un tel instrument), mais cela a le mérite d'éviter l'écueil plan plan. Il est intéressant d'avoir mis en parallèle la passion de Bach pour la régularité du rythme musical et ses angoisses cardiaques pour ses enfants, dans une atmosphère familiale morbide (10 mômes morts sur 20, ça pique le moral). La scène de composition à partir de miettes dans le fond d'un moule est géniale, on sent l'influence de De Funès sur le jeu d'Astier.
Au final, un spectacle atypique mais qui mérite le détour, tant pour les amateurs d'Astier (on retrouve sa fascination pour les clodos) que pour les ceusses curieux d'en apprendre un peu sur Bach.

C'est surtout d'une noirceur phénoménale.
J'aimerais pas habiter dans les cauchemars d'Astier...

Et ce type est un musicien fabuleux (le morceau à la viole de gambe )

un spectacle que j'ai vraiment beaucoup aimé. Certes, on retrouve la patte d'astier, mais il montre qu'il est parfaitement capable de creuser un sillon sans se répéter, et de faire partager ses passions tout en rendant l'ensemble aussi noir (effectivement) que drôle. C'est certainement perfectible, parfois un peu décousu, et il a un peu de mal à terminer le spectacle (mais j'avais pas envie qu'il s'arrête non plus), mais l'amour pour le sujet l'emporte. Surtout, derrière l'humour, on profite réellement de bach, et il parvient à faire exister le bonhomme jean-sébastien tout en n'ayant rien à voir avec lui, et en jonglant avec sa vie. Sauf que comme pour kaamelott où l'humour venait aussi d'une connaissance parfaite des cycles arthuriens, derrière les histoires de saucisse et de mamie, il permet de faire vivre au spectateur la tension vers la grâce et la recherche douloureuse, mais sensible du musicien, pour arriver à faire sonner le beau et le divin. C'est, comme toujours avec lui, un humour qui peut se permettre la grossièreté sans jamais être vulgaire, profondément intelligent, et qui vous tire vers le haut. A côté des sempiternels sketchs de divers humoristes plus ou moins navrants sur : la drague / la pa(ma)ternité / les vacances / la famille / le divorce / la larmichette à verser parce que comique on a aussi un coeur / l'interpellation pénible du couillon au premier rang... C'est un spectacle qui fait du bien.

Très bon spectacle, du pur Astier !

On retrouve dans ce spectacle ce qui faisait la saveur de Kaamelott, un mélange de déconne, d'érudition et de noirceur (quoique cette dernière est quand même plus directement accentuée que dans les premières saisons de Kaamelott). C'est sombre mais toujours contrebalancé par une réplique purement astienne (astierienne?, asterisque?) qui fait qu'on ne finit pas le spectacle avec le moral dans les chaussettes. Par ailleurs, le spectacle entier est mieux équilibré qu'une version hyper condensée qu'il avait joué sur quelques scènes et qui se finissait par un Bach en larmes à cause de la mort de son enfant.

Donc, c'est vraiment du tout bon. Astier connaît son sujet, on apprend plein de truc et on pardonne sans souci le côté foutraque puisqu'à l'inverse d'un stand-up basique à la Gad Elmaleh (grosse dénonce) dont les spectacles ne sont qu'un assemblage disparate de sketchs avortés maladroitement reliés entre eux par des transitions merdiques ("vous vous êtes déjà demandé le sens de l'expression...") dans le plus pur style "c'est drôle parce que c'est vrai" alors que ça n'est ni vraiment drôle ni vraiment vrai ("fais dodo, t'auras du lolo..." PERSONNE SAIT CE QUE C'EST LE LOLO ! ! !), ici, on sent qu'Astier a des connaissances solides et encyclopédiques sur ses sujets et qu'il essaye de tout caser dans une durée de spectacle normale, tout en restant intelligible et drôle et pertinent. Et il y parvient (le bougre).

Franchement, quand on voit Alexandre Astier donner des cours de solfège, jouer de divers instruments, on se dit qu'il a des leçons à donner à bien de ses confrères de la scène comique. J'aime tout particulièrement le moment où il explique la musique au travers d'une carte du Monde, délirant sur l'opéra italien et finissant sur l'avance considérable de la musique africaine ("et ils dansent!!!!????") ou encore le moment où les trois miettes de casse-dalle lui inspirent une nouvelle oeuvre, ce qu'il attribue à une intervention divine, posant alors la question de l'origine de l'inspiration.

Dommage que j'ai raté son nouveau spectacle, l'Exoconférence... (déjà plus de places pour l'Olympia en septembre)

Son sketch de La physique quantique (un bilan mitigé) est aussi excellent, surtout le passage avec les photos de scientifiques "160 de QI, pas foutu de se faire un détartrage ! ! !"