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Alex Green (Stellan Skarsgard), un producteur volage, se fait plaquer par son épouse, Emma (Saffron Burrows), et perd le contrôle de sa carrière. Rose (Salma Hayek) ambitionne d'être une grande actrice et vit avec Lauren Hathaway (Jeanne Tripplehorn), une femme jalouse, dont les humeurs changeantes vont bouleverser le destin de chacun.
Comme ça, ça n'a l'air de rien mais ce film impressionne moins par son casting que par l'originalité du concept et par l'ampleur de sa réalisation. En effet, ce film a été tourné en temps réel, par quatre caméras différentes tournant chacune un seul et unique plan séquence de 90 minutes. Le résultat, c'est un écran divisé en split-screen. On voit donc les quatre prises en même temps et il n'est pas rare qu'au cours de leurs pérégrinations dans Los Angeles, certains des comédiens passent d'un écran à l'autre sans que jamais les caméras n'apparaissent à l'image.
On peut dire de ce film, réalisé par Mike Figgis, entre autre réalisateur de Leaving Las Vegas avec Nicolas Cage, qu'il constitue une sorte de réponse au dogme 95 de Lars Von Trier. S'il y a une mini intrigue, la plupart du temps, les comédiens improvisent sous l'oeil de la caméra. En effet, une des accroches du film, "Faites Vous-Même votre montage en passant d'un coin de l'écran à l'autre", est plus ou moins mensongère car le tout est mis en scène de façon à ce qu'aucune scène ne prenne le pas sur une autre. Comprenez que quand quelque chose se passe sur l'un des écrans, il ne se passe pas grand chose sur les autres, pour ne pas parasiter l'action. Comme en plus il paraît que les acteurs eux-mêmes ne savaient pas grand'chose de l'histoire en elle-même, juste les bases de leurs persos et de l'intrigue générale, JE VEUX voir le making of et le commentaire audio présents sur le dvd du film...
Mais c'est également là le tour de force du film, réussir à gérer quatre caméras et une grosse dizaine de comédiens éparpillés dans LA et les faire se croiser, se confronter avec un timing quand même super précis. Alors oui, bien sûr, il y a parfois des défauts qui apparaissent (la main d'un caméraman qui retient la porte derrière une comédienne, une caméra qui passe quelques secondes au ralenti pour bien se caler avec les autres) mais au final le film est suffisamment bluffant pour captiver les amateurs de cinéma à la fois expérimental et ambitieux.
On peut trouver ça un peu vain et, selon certains, ennuyeux, mais je pense que ce film mérite beaucoup plus que son relatif anonymat, ne serait-ce que pour l'incroyable tour de force technique et narratif qu'il représente (et je ne parle même pas des difficultés à faire tourner sans filet dans les rues de Los Angeles des stars comme Salma Hayek ou Saffron Burrows).
La bande annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=ajNXfx4FBOI