Malgré ce que laisse supposer l'affiche française (et son titre digne d'un kung-fu-flick !), Gung Ho est plus une gentille satire sociale qu'une gröss komédie rikolöte. Le film s'intéresse au rachat d'usines américaines en perdition (ici un constructeur automobile) par des investisseurs japonais alors à l'acmé de leur envolée économique. Le choc des cultures est donc bien au RDV, avec évidemment un zoom sur les habitudes nippones un peu idiotes (la gym matinale, le dévouement total à l'entreprise, le perfectionnisme, la hiérarchie humiliante, etc.). Heureusement, les dirigeants japonais seront bien vite illuminés par le mode de vie individualiste et humaniste américain et auront même le droit de participer à une séquence de chaine de montage sur fond de zic hard FM ringarde (un moment magique). Et malgré l'intransigeance du leader Sakamoto, le film parviendra à se conclure sur un happy end improbable (et qui laisse en suspens la réelle problématique sociale et économique).
Rien de bien transcendant, donc, mais Mickael Keaton assure correctement sa prestation et porte en partie le film. Et puis c'est marrant de voir les ouvriers américains décrits comme des privilégiés syndiqués (et assez cons, par ailleurs) refusant la remise en question de leur façon de travailler, en ces temps où certains patrons US ont pu donner leur opinion sur le modèle français.