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Avec (notamment) Tony Todd, Noah Hattaway, James Duval, Andy McKenzie, Mark Hamill, Cortney Palm. Courtes apparitions de Sonny Chiba (Hattori Hanzo dans Kill Bill), de Michael Biehn & Jeff Fahey (le shérif et son frangin restaurateur dans Planète Terreur), ainsi que de inénarrable Danny Trejo (Machete). Du casting "bis" plutôt solide, donc.

L'histoire? Fish (Noah Hattaway) sort de prison après 6 ans; 6 ans passés à garder le silence au sujet de ses complices dans un vol de diamants. A sa sortie de prison, il est "invité" par la tête pensante de ce casse. Invité à un repas particulier pour fêter sa libération: des sushi disposés sur le corps nu d'une jeune femme, entraînée à faire abstraction de tout ce qui l'entoure, même si les choses deviennent dangereuses. Et elles le deviendront en effet, alors que Fish devra expliquer à ses complices ce qu'est devenu le butin...

L'image est sombre. On passe de la lumière tamisée de la salle d'un restaurant japonais desaffecté aux couloirs mal éclairés d'une prison, à une nuit pluvieuse. Sombre comme pour symboliser le peu d'espoir d'un happy end que le spectateur peut placer dans ce film. Assez rapidement l'action se limite à la seule salle de restaurant, qui deviendra vite salle de torture. Car l'interrogatoire ne va évidemment pas se dérouler de manière courtoise.

Il y a du sang dans Sushi Girl. Beaucoup de sang, et pendant très longtemps celui d'un seul homme. Fish subit des atrocités dont je vous réserve la surprise, administrées de manière très brutale par Max (Andy McKenzie), adepte du savatage aux poings, ou de façon plus raffinée par Crow (Mark Hamill).

Avec ce que je vous ai dit là, Sushi Girl pouvait emprunter 2 voies. Celle du "torture-porn", film d'horreur "à la Saw" ou on fait juste frissonner l'ado moyen en lui montrant des giclées de sang à tire-larigot, ou celle du bon film de gangsters, certes plus sanglant que la moyenne mais avec une force psychologique extrême. Et scénaristes, réalisateur et acteurs mettent tout leur talent dans la balance pour faire passer le film dans la seconde voie.

Car le scénario de Sushi Girl, ce n'est pas seulement un homme qu'on attache à une chaise et qu'on torture jusqu'à la fin. Il y a des plages qui permettent de souffler un peu, du moins en apparence. Il y a déjà les flashbacks. L'histoire du vol qui se narre au fil du film, comme si chaque sévice ramenait un peu de mémoire au personnage central. Filmé avec bien plus de lumière, pour souligner comme tout semblait bien aller à cette époque.

Et surtout, il y a ces grandes plages de rien. Chaque "intervention" des bourreaux répond à un minuteur. Quand il est activé, Fish sait qu'il lui reste 3 minutes avant un nouveau déchaînement de violence. 3 longues minutes qui passent dans un calme glacial, 3 minutes où le spectateur voit le bourreau préparer quelque chose et a tout le temps d'imaginer comment cela va être utilisé.

La réalisation et la direction d'acteurs est à l'avenant, avec durant les pauses un rallongement des plans fixes, des dialogues plus posés, et un rythme qui va crescendo, jusqu'à ce que la tension induite dans l'esprit du spectateur soit enfin libérée lors du 'ding', annonciateur de douleur mais qui nous laisse pourtant une impression proche du soulagement.

Et enfin, il y a les acteurs eux-mêmes. Chacun joue de très bonne manière sa partition, même si Mark Hamill tire clairement la couverture à lui. J'avais lâché Hamill en héros redneck tête à claques de Star Wars (Luke Skywalker, c'était lui), et il a sacrément bien évolué. Être la "voix officielle" du Joker dans l'univers de Batman lui a semble-t-il donné un don pour jouer les psychopathes détachés, et son duel verbal avec Max tout au long du métrage est un régal qui allège un peu l'ambiance pesante du récit. De l'autre côté de la balance, James Duval me semble plutôt interchangeable, mais son rôle est aussi beaucoup plus discret, ça n'aide pas.

Donc, une bonne histoire, une bonne réalisation, de bons acteurs... Seule une mauvaise fin pourrait venir noircir le tableau à présent. Et l’écueil est évité. Alors que tout se calme autour de la scène, un ultime twist vient vous sauter à la gorge et vous laisser abasourdi sur votre canapé. Ceux qui connaissent le principe du "revolver de Tchekhov" auront toutefois quelques secondes d'avance sur les autres à ce niveau. Et toujours, jusqu'au dernier plan, une classe dans la réalisation, dans le choix des angles de vue...

Bref, moi j'ai plus qu'adoré "Sushi Girl". Ce n'est pas le genre de film qu'on croisera en salles, optez directement pour le direct-to-DVD d'import pour vous le procurer.