Un film bien en-deçà des précédents opus de la trilogie Cornetto, la faute à une écriture inaboutie qui se ressent par l'exposition pataude des éléments scénaristiques (les infos sur les robots sont balancées par blocs mal intégrés au reste) et par une mauvaise articulation des thématiques abordées, laissant au final le spectateur sur la touche. En effet, nous avons d'un côté une réflexion sur l'impossible deuil d'une toute-puissance narcissique adolescente et le blocage mortifère qu'il entraine dans la vie de Gary King. De l'autre, Pegg et Wright partent en guerre contre l'uniformisation moderne (la starbuckisation !) favorisée par l'interconnectivité mondiale. Et les deux se rejoignent assez mal, surtout lorsque cette jonction s'incarne dans le personnage de King qui, de toxico pathétique en pleine autodestruction, devient l'héroïque représentant d'une humanité qui n'a à offrir comme seul rempart à la sagesse autoritaire et peudo-aliénante du réseau alien que son immaturité revendiquée comme ilberté vaguement punk. Le problème, c'est que jamais je ne m'identifie à la lui, qui est quand même un connard égocentrique et détestable (que ce soit l'anecdote de l'accident ou le fait que tout ce qui compte, c'est sa tournée des pubs, quand bien même ses potes sont en danger, il n'a pas grand chose pour lui, à part ses tendances à se vautrer lorsqu'il saute une haie) et je me dis qu'entre ce genre de bonhomme et le lavage de cerveau globalisé, il doit bien y avoir un juste milieu.
De plus, je n'ai vraiment pas compris pourquoi le film ne se terminait pas sur la pelouse des collines environnantes, histoire de boucler la boucle, les scènes finales faisant encore plus cheveu sur la soupe que le reste (Pegg voulait juste tripper en desperado post-apo ?).
Bon, malgré cet avis négatif, tout n'est pas non plus à jeter, saluons la réalisation efficace (sauf les bastons dont je n'ai pas aimé le style très virevoltant), la performance d'acteurs qu'on a toujours plaisir à retrouver (surtout Nick Frost qui parvient bien à prendre le contrepied de ses habituels persos benêts) et le design très lego des robots.
Je suis le premier attristé que les auteurs n'aient pas, comme j'ai pu le lire, réussi à attraper la foudre une 3ème fois, et certes, on peut se dire qu'ils le pressentaient en illustrant le thème du "on n’est pas un peu trop vieux pour ces conneries ?", mais cela ne sauve pas pour autant le film de la déception.
Je lis ci-dessus beaucoup d'avis positifs de mes comparses, entre autre sur la film, mais personne ne détaille vraiment pourquoi. C'est le côté WTF qui vous a plu ou y'a autre chose ?