"The iceman", de Ariel Vroman, avec Michael Shammon, Winona Ryder, Ray Liotta, David Schwimmer, Chris Evans, James Franco, Robert Davi, Stephen Dorff
Un pur film de gangster basé sur la vie et les actions de Richard Kuklinsky, réputé être le plus redoutable tueur à gage de l'histoire des Etats-Unis, l'homme aux cents victimes (selon la police) qui fut arrêté dans les années 1980, condamné à la prison à vie et mourut en détention en 2006. Son surnom de iceman lui vient du fait qu'il congelait systématiquement les cadavres de ses victimes afin d'empêcher la police de déterminer l'heure de la mort. Parallèlement à sa carrière de tueurs à gage pour le compte de clans mafieux, il menait une vie paisible de mari et de père de famille, sa femme et ses deux filles ne se doutant jamais de ses activités.
Cet incroyable personnage a donc inspiré un film particulièrement prenant et donne lieu à un polar noir tel qu'on n'en voyait plus depuis longtemps. L'ambiance du film est saisissante, on plonge tout de suite dans l'histoire et dans le quotidien de Kuklinsky. L'ambiance glauque, poisseuse, dangereuse du monde des truands est très bien reconstitué ainsi que l'époque de l'action (années 1960-70). L'aspect glauque est instauré dés le début quand on découvre le premier boulot de Kuklinsky consistant à mettre en ordre des films pornos, alors qu'il raconte à sa chérie qu'il travaille sur des dessins animés.Le casting participe aussi largement à la réussite du film, Michael Shannon (qui semble bien parti pour collectionner les rôles de bad guy, un peu à la manière de Gary Oldman en son temps) est impérial dans le rôle-titre et fait même parfois froid dans le dos. Winona Ryder, décidément dans un retour en grâce, apporte un peu de douceur dans ce monde si dur et violent, son rôle permettant un contraste fort entre les deux facettes de Kuklinsky. Pour le reste, on a droit à une belle galerie de gueules, le plus souvent habitués à ces types de rôles (Ray Liotta, Robert Davi, Stepehn Dorff). James Franco n'apparait que le temps d'une scène avant de se faire exécuter par Shannon. A noter que le film prend quelques libertés avec les faits réels comme notamment avec le personnage de Ray liotta, le mafieux commanditaire de Kuklinsky, qui, en réalité, a été tué avant l'arrestation de the iceman (probablement par celui-ci, l'affaire n'a pas été éclaircie) ou encore dans les rapports du personnage principal avec sa famille. A cet égard, même si le film présente bien Kuklinsky comme un psychopathe, il tend aussi à vouloir le moraliser et à le montrer comme homme de morale, comme lors de la scène où il épargne une fille témoin d'un de ses meurtres (scène très probablement inventée, elle n'est évoquée dans aucun site traitant le sujet). Pour un peu, on croirait presque avoir affaire à Léon! C'est un peu osé comme propos et pas vraiment raccord avec le reste du film qui insiste sur sa dualité, vie de famille exemplaire-tueur à gage impitoyable. Mais le film demeure excellent et fait une grande impression.