Une famille japonaise fait l'acquisition d'une zombie domestiquée pour s'acquitter du nettoyage leur terrasse. Voilà le point de départ de ce film japonais atypique qui a remporté de nombreux prix, dont le Grand Prix du Festival de Gerardmer 2014, tout en divisant le public: adoré par certains, détesté par les autres.
Il faut dire que les parti-pris de Sabu peuvent rebuter certains : noir et blanc omniprésent (à l'exception d'une scène magnifiée par le passage à la couleur), des dialogues réduits au strict nécessaire et un rythme très lent. Pourtant, ce rythme quasi-hypnotique est indispensable, soulignant le caractère répétitif du quotidien de l'héroïne et de ses propriétaires pour mieux le faire ensuite voler en éclat à mesure que l'héroïne s'humanise tandis qu'inversement, sa famille d'adoption se dégrade.
Ce film n'est pas avare en séquences cruelles et parfois sanglantes, mais toujours avec sobriété, sans jamais sombrer dans l'excès ou la complaisance.
Sabu n'hésite pas à recourir à un parfait contre-emploi en confiant le rôle-titre à Ayaka Komatsu, ex-Sailor Venus de la version live de Sailor Moon et actrice et modèle très populaire au Japon. Cassant totalement son image et enlaidie par son maquillage, Ayaka se montre parfaite dans ce rôle de (dé)composition, rendant son personnage incroyablement attachant.
Un film qui ne plait certes pas à tout le monde, mais qui pour moi peut se résumer en un mot: beau.
_________________ Pile, je te tue. Face, je ne te tue pas. FACE ! Je ne te tuerai donc pas avant de t'enterrer.
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