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La Vida Loca - Christian Poveda (2008)
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Auteur:  Kobal [ 16 Mars 2015 22:19 ]
Sujet du message:  La Vida Loca - Christian Poveda (2008)

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Enfin vu ce fameux documentaire sur les maras du Salvador et pas déçu du résultat. Il y a un réel parti pris humaniste, le réalisateur se concentrant sur une vision très vie de tous les jours des membres du gang de la Mara 18 (unetelle qui découvre qu'elle est adoptée, les petits tracas de la réinsertion avec le travail (surréaliste) en boulangerie, l'anniversaire de El Nueve, le placement en maison de redressement d'un p'tit jeune, etc.) et donnant l'impression d'évincer la violence, aucun affrontement avec les adversaires d'en face n'étant jamais montré. Et pourtant, la violence sourde par tous les pores du film, dans ces trajectoires de vie qui démarrent dans le malheur (abandon, carences affectives, misère...) et qui se terminent très souvent avec une mort prématurée. La ponctuation est d'ailleurs composée des enterrements qui sont d'autant plus émouvants qu'on s'attache progressivement aux protagonistes (j'avoue avoir été bouleversé par la mort de Wizzard et ce moment où l'on montre à sa très jeune môme son corps en bière). On est également impressionné par la folie visuelle des tatouages de taré qui ornent les corps et les visages, autant affirmation narcissique provocatrice que piège d'un engagement indéfectible (bien difficile de se réinsérer quand a la tronche peinturlurée), voire quasi-suicide (Little One et son 18 énorme et fascinant sur le visage, dont on apprend d'ailleurs dans un bonus qu'il s'agissait d'une punition infligée après un meurtre loupé).

Les bonus sont un complément indispensable, pour rééquilibrer la notion de violence active et non simplement subie (que ce soit les flics ou la société), dans une catastrophique répétition générationnelle des souffrances précoces (tous abandonnés par les parents et tous abandonneurs de leur propre progéniture, du fait de la prison ou de la mort). Et toute une partie est consacrée à l'assassinat du réalisateur par des membres de la Mara 18, soufflant le doute sur la version officielle et interrogeant de possibles enjeux politiques plus complexes qui trouvent facilement écho dans un pays où la parti au pouvoir est une émanation des escadrons de la mort ! On voit comment un tel système de guerre sans fin devient un véritable secteur économique (la sécurité, la corruption) appelé à perdurer, pour le malheur ud plus grand nombre. Déprimant...

La Vida Loca s'avère donc un documentaire un peu désarçonnant qu'il faudra compléter avec d'autres informations (le BR est bien pensé pour ça) mais qui a le mérite de laisser un vrai quelque chose en tête dans les jours qui suivent sa découverte.

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Little One en famille.

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