Une performance épatante tant sur le plan technique qu'artistique. Je ne savais strictement rien du film en le lançant et rapidement grosse claque. Filmé comme un unique plan séquence, une caméra qui colle à ses acteurs et qui est quasiment en mouvement permanent, favorisant l'impression d'une vie foisonnante et jamais endormie dans les coulisses du théâtre de Broadway où se déroule l'action. Keaton est génial, en cinquantenaire décati courant après une reconnaissance de l'intelligentsia new-yorkaise après une carrière cinématographique de super héros populaire et rentable mais enfermant dans un unique rôle. Ses tourments intérieurs, son égotisme en proie à l'angoisse de l'effondrement narcissique, sont remarquablement bien rendus par ses ruminations pseudo-fantastiques et/ou quasi-hallucinatoires de son alter ego.
Mais tout le reste du casting est à la hauteur, sans aucune fausse note (le perso d'Edward Norton dans son acting total reste une de mes préférences). La gestion de la musique est vraiment bien pensée pour épouser le concept du film et la fin est ambiguë à souhait, avec ses vrais/faux-semblants, alimentant une réflexion intéressante sur le devenir de Keaton.
Bon gros kiff.