L’association
Cannibale Peluche, non spécialisée dans le nanar mais toujours prompte à présenter du détonant, propose au programme de sa séance de février un menu indonésien relevé d’un zest de
Turkish Sinema:
Mise en bouche : hommage sucré à une actrice indonésienne de première importance dont le récent décès a été passé sous silence par des médias apathiques (sauf
Nanarland et quelques trop rares curieux).
Suivi de
En Büyük Hassbar, création musicale d’Unschnell redoublant la frénésie d’une poursuite auto/moto où Cuneyt Arkin, l’Alain Delon turc, joue magnifiquement des coudes, des épaules et des poings. Un plaidoyer vrombissant pour le faux raccord et le montage à la scie égoïne.
Plat de résistance, l’incroyable
Virgins From Hell [Perawan Disarang Sindikat] (1987) d’Ackyl Anwary porte les stigmates hilarants d’un cinéma d’exploitation s’essayant jusqu’à l’absurde à un assemblage marabout de ficelle des succès de la veille.
A la tête d’un gang de motardes, Sheila (combinaison léopard ultra-courte) secondée par sa sœur Dina (bustier écarlate et short noir en skaï) mènent la vie dure au retors Mr. Tiger (grand chic mexicain) depuis qu’il a envoyé leur parents ad patres pour reconvertir la citadelle familiale en camp retranché d’où il projette d’inonder le monde d’une drogue révolutionnaire.
Le synopsis est idiot ? Comptez sur le film pour lui faire honneur multipliant les péripéties délirantes dans un Scope couleur saturé.
Déjà anachronique lors de sa réalisation en 1987,
Virgins From Hell a acquis, vingt-deux ans plus tard, la patine qui fait les belles aberrations filmiques courues des cinéphiles tordus. Une curiosité inédite en France et dont chaque vision révèle de nouveaux détails incongrus.
Amateurs de bizarreries carabinées, spectateurs pervers ou friands de surprises impensables, désœuvrés du jeudi soir, vous voici prévenus ! Rendez-vous jeudi 12 février à 20h30 au Studio 3 rue du Général Sarrail Le Havre. 4,50 € l’entrée.