mr. bean, c'est bien joli, mais le grand oeuvre de rowan atkinson et richard curtis au petit écran, c'est bien blackadder !
4 saisons de seulement 6 épisodes chacune (plus une paire d'épisodes hors saison comme le christmas carol) racontent les aventures, à diverses périodes de l'histoire du royaume uni, de personnages nommés edmund blackadder et incarnés par rowan atkinson. lui sont adjoints divers faire-valoir comme baldrick (tony robinson) le pouilleux, percy (tim mcinnerny) l'idiot et george (hugh "dr. house" laurie) l'encore plus idiot.
je passe assez rapidement sur la première saison, qui se déroule à la fin du XVème siècle. blackadder y est duc d'édimbourg, fils d'un "richard IV" fictif, et pas encore très malin ni raffiné. il y a quand même de très bonnes choses dans la reconstitution délirante de la fin du moyen-âge, mais les répliques ne sont pas aussi conglantes que sur les saisons suivantes.
avec l'arrivée du co-scénariste ben elton, la série prend sa vitesse de croisière. cette fois, blackadder est un noble, courtisan de la reine elizabeth I, qui se révèle être folle à lier (son entourage ne vaut pas mieux). les diverses manigances de blackadder sont invariablement vouées à l'échec, et le contexte historique est très bien utilisé.
dans la troisième saison, blackadder est le valet de george III, fieffé imbécile qu'il prend plaisir à faire tourner en bourrique. les quiproquos s'accumulent, les répliques fusent, c'est probablement ma saison préférée. l'épisode avec les acteurs est génial.
l'action se resserre dans la quatrième saison sur l'année 1917 : blackadder, baldrick et george sont barricadés dans une tranchée, et cherchent à tuer le temps, mais surtout à éviter de devoir combattre. le niveau est globalement équivalent à celui de la saison précédente, mais avec quelques instants plus poignants, qui s'intègrent paradoxalement très bien, et donnent plus de consistance aux personnages.
alors, pour ceux qui ne connaissent atkinson que dans mr. bean, ça va leur faire un choc, car l'essentiel de l'humour passe ici par les dialogues, et sa diction est impeccable (sauf dans la première saison, où il est affublé d'un accent idiot). le personnage est globalement plus proche de celui qu'il incarne dans hot shots 2, avec cette morgue toute british poussée à son extrême.