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John Reese, un agent paramilitaire de la CIA présumé mort est engagé par un mystérieux milliardaire du nom de Harold Finch. Celui-ci a conçu pour le gouvernement, par le passé, une machine de surveillance de masse capable de prédire les actes terroristes dans le monde, en s'appuyant sur de nombreuses données comme les enregistrements des caméras de surveillance et des appels téléphoniques ou les antécédents judiciaires.
Cependant, la machine repère aussi les crimes, les actes violents et autres délits impliquant des personnes ordinaires. Les autorités ayant décidé de ne pas tenir compte de ces données, Finch s'est laissé une porte de sortie et reçoit chaque jour les numéros de sécurité sociale de personnes impliquées. C'est avec l'aide de Reese qu'il va tenter de retrouver ces personnes et de découvrir si elles ont le rôle de victime ou de coupable dans l'affaire concernée.
Source :Wikipedia
Une série dont je suis déjà devenu accro. Crée par Jonathan Nolan (scénariste de la plupart des films de son frère Christopher comme "Le prestige", "Memento", "The Dark Knight"...) et produit par J.J. Abrams ( qu'on ne présente plus également), le show joue avec l'idée que l'on se fait de Big Brother et d'une société où on nous surveille, où toutes nos actions sont analysés, stockés dans des bases de données. Poussant à l'extrême cette logique, le pitch de la série nous parle donc d'une machine, capable en analysant les informations qu'elle reçoit, de deviner l'identité de personnes qui vont être prochainement impliqué dans un crime. Le seul problème étant que notre super ordinateur est incapable de deviner si les individus désignés seront les victimes ou les coupables. Partant de ce principe, la série s'éloigne assez rapidement d'une enquête traditionnelle dans le sens où elle oblige à raisonner à l'envers. On ne part pas d'un cadavre, puis d'indices pour trouver l'assassin. Mais d'une personne, dont on ne sait déjà pas à la base si elle finira par tuer ou être tué, ce qui permet de nombreux rebondissements.
De plus, on retrouve les ressorts qui ont fait le succès des séries "made in Abrams": conspiration gouvernementale, environnement réaliste dans lequel la SF vient pointer le bout de son nez... . L'homme participe aux scénarios et ça se sent, ses thèmes de prédilections étant abordés tout comme on retrouve également cette paranoïa permanente entre les personnages et ces nuances de gris, faisant qu'on est jamais vraiment rassuré pour le sort des protagonistes, même lorsque ceux-ci sont pourtant sensé être en sécurité, entourés de leurs "alliés". Mais le bonhomme n'est pas seul dans cette aventure puisqu'on retrouve aussi les influences de Jonathan Nolan, pas le dernier non plus pour créer des puzzles complexes, à croire que les deux étaient vraiment fait pour se rencontrer. Il est aussi à noter que l'ami Nolan a tellement baigné dans l'Univers des super-héros ces derniers temps, qu'il apporte à sa création un angle d'attaque intéressant pour une série policière. Car si nos deux héros auraient pu être des super agents du FBI ou je ne sais quoi, ils sont surtout des marginaux, des êtres oeuvrant dans l'ombre, faisant régner la justice dans une société corrompue. Tandis que Finch viole à tour de bras toutes les lois relatives à l'informatique et au respect de la vie privée, Reese usurpe les identités pour s'approcher de ses cibles ou alors, distribue les pruneaux et les pêches aux brigands, avant de disparaître comme il est venu. Difficile donc de ne pas voir une sorte de décomposition de Batman, sans les collants, d'autant que le duo sera au fil des aventures confrontés à des vilains parfois beaucoup plus retors et dont on ne sait pas grand chose si ce n'est leurs noms (Root, Elias...) tout en se doutant qu'ils reviendront régulièrement hanter notre binome, comme le feraient des bons méchants de comic-books.
Dans sa façon d'associer les bonnes idées, "Person of Interest" est donc un très bon show, malin dans sa conception et bénéficiant d'un fil rouge simple à suivre (on est plus proche d'une narration à la "Fringe" où une question trouve une réponse assez rapidement, même si elle pose une autre interrogation, plutôt que des histoires parfois abracadabrantesques de "Lost" où il fallait se souvenir de certaines choses présentent dans l'épisode 2 de la saison 1 pour comprendre un rebondissement présent dans la saison 5). Profitant de personnages énigmatiques et/ou attachants (je suis fan de Fusco, flic ripou qui finit par se retrouver contraint de faire des bonnes actions avant d'y prendre goût. J'aime bien l'idée du gars qui se retrouve du côté des gentils, mais seulement par accident) la série à, je pense, de beaux jours devant elle si elle continue à jouer autant avec les nerfs et les habitudes du spectateur. Certains diront que ça n'est ni plus ni moins qu'un assemblage de choses déjà vu ailleurs : les méthodes extrêmes de Reese, laissant croire qu'il a sans doute fait ses classes avec Jack Bauer ou alors sa façon d'être traqué comme le fut Jarod en son temps dans le Caméléon... . Idem, le coup de la machine qui nous surveille et qui, semble-t'il, pourrait avoir une conscience, un instinct de survie... c'est la base de nombreux récits de science-fiction. Il n'empêche que pour ma part, j'ai eu un vrai plaisir à regarder ces 23 premiers épisodes (même les deux qui n'ont pas été diffusé par TF1 pour des motifs complétement absurdes) et que je ressens cette petite attente fébrile qu'on peut éprouver entre deux saisons. Une preuve qui pour moi, distingue une bonne série d'une grande série.