Je vous pââââââââââârle d'un teeeeeeeeemps que les moins de vingt âââââns ne peuvent pas connaîîîîîîîîîître.
Un temps, par exemple, où ce genre d'individu:
.. ne constituait pas une caricature de gentil beauf un peu nigaud, mais représentait, au contraire, la quintessence du Casanova urbain, capable de faire tomber en pâmoison quatre jeunes filles simultanément, ces dernières n'hésitant alors pas à le violer dans une grange pleine de foin pour assouvir leurs instincts lubriques.
Le séducteur à la moustache de velours en question, c'est le Docteur Sébastien, joué par "John Douglas" (de son vrai nom Christian Scheyder), le héros du film "la meilleure façon de s'envoyer en l'air" d'Aymeric Saint-Thibault, un pseudo aristocratique derrière lequel se cache Claude Patin, réalisateur de "Viens faire l'amour Charlotte" et de "Scratch". Un film dans lequel un séduisant médecin (le moustachu ci-dessus, donc) s'inscrit dans un aéroclub et profite de son apprentissage de pilote pour faire tourner la tête aux nombreuses donzelles présentes.
Les vénérables papys qui ont assisté à la toute première Nuit Excentrique se souviennent sans doute de la bande-annonce du film qui semblait annoncer l'une de ces comédies polissonnes sans beaucoup d'ambition comme on en produisait à la pelle dans les années 70 et comme M6 en diffusait autrefois le dimanche soir après Culture Pub. Et ceux qui se rappellent de ladite BA se souviennent probablement qu'ils ont du estimer à quel point ce film avait l'air chiant. Ils avaient raison.
Sauf qu'en fait, c'est encore pire que ça. "La meilleure façon de s'envoyer en l'air" représente à peu près le degré zéro de la comédie. Non seulement, on ne rit pas, mais à quelques exceptions près, il n'y a même pas de gag (si ce n'est les classiques quiproquos à base de grandes bourgeoises nymphomanes ou d'infirmières peu farouches qui, de toutes façons, tombent à plat). Le pire étant que ce film date de 1981, année où ce genre de production devait déjà être considérée comme une ringardise tartignole et une scorie un peu poussiéreuse de la décennie précédente.
Bref, ce film est une purge absolue, le genre de bande qui ne se visionne jusqu'au bout qu'avec difficulté et uniquement parce que l'on tient à en témoigner auprès d'une humanité incrédule. Attention à ne pas croire la jaquette qui promet "un style nouveau dans le genre du cinéma sexy".
Pour information, John Douglas poursuivra sa carrière dans le septième art puisqu'il interprètera, en 1995, le rôle d'un touriste allemand dans le film "Le sourire du tigre", ce qui, tout de même, n'est pas rien.
En exclu bonus: l'influence de la moustache sur la libido de prudes jouvencelles: