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Catégorie Kitchs et bis sympas : "Cinq gâchettes d'or"


de Tonino Cervi
avec Montgomery Ford (Brett Halsey), Bud Spencer, William Berger, Tatsuya Nakadai


Tonino Cervi, fils de Gino Cervi (Pepone dans Don Camillo), fut le producteur aussi bien de films de Fellini, Bertolucci et Antonioni que de nunsploitation, et le réalisateur d'adaptations de Molière comme de westerns, de films d'horreur-gothique et de sexy-comédies. Ce "Cinq gâchettes d'or" est son premier film. Ce spaghetti à petit budget (pléonasme) mêle western classique et néo-western à l'italienne avec plus ou moins de bonheur. Montgomery Ford (plus connu sous le nom de Brett Halsey) y campe un sous-Django convaincant grâce à sa ressemblance avec Franco Nero. A ses cotés, on retrouve Bud Spencer dans un rôle plus sérieux que dans ses films en duo avec Terence Hill, même si le colosse distribue pas mal de baignes et que le film comporte quelques touches humoristiques de ci de là. William Berger nous offre également une solide prestation d'acteur, bien que son personnage soit un peu sous-employé. Quant à Tatsuya Nakadai (par ailleurs immense acteur japonais), il semble se complaire dans un numéro de cabotinage outrancier qui nanardise toutes ses scènes. Coté nanar justement, on a droit à quelques débordements.
Outre que l'on nous sert tous les poncifs du genre (taule, vengeance, achat d'un pistolet chez l'armurier, partie de cartes, bagarres dans le saloon, chevauchées fantastiques, etc...), certaines répliques sont assez ridicules. Ainsi, dans la scène obligée du flashback du meurtre de la femme indienne du héros (cliché) par le bandit Elfego (l'impayable Tatsuya Nakadai) qui le fera accuser du crime :
Elfego, venant de violer la femme, lui dit (avec un accent latino digne d'Honey Boy, c'est d'ailleurs le même doubleur) :
_"Yé t'avais dit qu'il n'arrivérait pas à faire ton bonheur!"
Elfego, venant de tuer la femme, lance à son mari :
_"On n'épouse pas oune indienne, quand on les a prises on les tue!"
Plus tard, Elfego, lançant des imprécations dans le lointain :
_"Arrrh! Yé vais té tuer, Kiowa!"
_"Garrrrre à toi, Kiowa!"
Le duel final est également assez gratiné, rendu risible par les œillades, tics et sourires sardoniques de Tatsuya Nakadai. De plus, la cohésion entre les différents protagonistes n'est pas très approfondie, chacun semblant agir de son propre coté. Mais comme disait Sergio Leone, le western est un genre qui traite avant tout de l'individualisme.
Cependant, l'ensemble est un honnête divertissement, bien réalisé et (Tatsuya mis à part) bien interprété, avec une photographie aux couleurs baroques, dont la froideur confère une certaine gravité au film. Signalons aussi une scène un peu longuette de chasse à l'homme dans la foret, mais qui préfigure Rambo, une agréable partition musicale d'Angelo Francesco Lavagnino et un budget qui n'a visiblement même pas permis un tournage en Espagne, à Almeria, le film semblant avoir été intégralement tourné dans la campagne italienne.
Le scenario, d'une originalité à couper le squeele, est co-écrit par Dario Argento.

Quelques trognes sympathiques pour la route :

Le héros se la joue très Django. Et le pire c'est qu'on y croit!

Ici, en mode rasé et B&W (pour la séquence flashback).

Ici, avec sa moitié.

LES QUATRE MERCENAIRES :

Stanley Gordon alias Franco Borelli

Wayde Preston, ou William Erskine Stray

William Berger

Bud Spencer alias Carlo Pedersoli

Cinq gâchettes d'or


Le marchand d'armes (Teodoro Corra)

Jeff Cameron alias Giovanni Scariofolo

Un joueur de cartes patibulaire : Victoriano Gazzara

Un gardien de prison ettoné

PETIT FESTIVAL TATSUYA NAKADAI :





A noter également une petite apparition de Pietro Torrisi (futur héros de Sangraal) dans le rôle d'un commanchero.

Sources iconographiques : western-maniac.forum, heyse-online.de, Psychovision.net, over-blog.com, dvdtoile.com, centerblog.net

Oups! Je viens de voir que j'ai oublié de citer centerblog.net parmi les sources iconographiques.
Sinon je vois qu'il y a un problème avec la photo de William Berger. Je vous fait mes plus plates excuses mais je ne sais pas comment corriger un topic déjà posté

pour modifier un message déjà posté il faut cliquer sur "éditer" en bas à droite du message
Tu peux afficher une photo sur le forum en encadrant le lien avec la balise Img lorsque tu tapes ton message

Si tu cherche un wester-narnar, je te conseillerais plutot Cipolla Colt...

Merci pour tes précieuses réponses Rôdeur. J'ai modifié mon message, mais, n'étant vraiment pas doué en informatique, je n'arrive pas à intégrer des images avec IMG. J'ai fait des recherches et plusieurs essais sans succès. Pourrais-tu me donner un exemple de message à taper, s'il te plait?


Sinon, Captain Beaujol, j'ai déjà vu "Cipolla colt" ("Vune Cibule" sur Youtube) et effectivement c'est énorme, un sommet du western faillot, la quintessence du cinéma Castellarien! Un trop gros morceau pour un humble petit oignon comme moi. Il mériterait bien 5/5 sur l'échelle du "Fuhrer en folie"(dont je n'ai vu que des extraits, honte à moi ) Si un chroniqueur confirmé en faisait une chronique, ce serait une bonne occasion d'ouvrir une catégorie "western"; j'en ai un en cours de rédaction,"Pistolet pour un massacre", pas aussi hallucinant mais assez navrant quand même. Nikita mentionnait également "Planque-toi minable, Trinita arrive!" de Joe D'Amato dans sa bio, et j'ai pu voir "Kucuk kovboy" avec Cuneyt Arkin en Clint Eastwood sur trampoline_moins psychosensorielle que "Turkish Star Wars" mais néanmoins rigolo.
Concernant Castellari, avant "Cipolla Colt" il avait fait un western du même genre "Te deum", qui a l'air bien lourdingue et crasseux et qu'il considère lui-même comme le pire film de sa carrière.

mode d'emploi:
[img]adressedel'image[/img]

si ce n'est pas encore clair, clique sur la touche "citer" de mon message et regarde dans le corps du message.

J'avais bien aimé ce western. C'est pas exceptionnel mais... William Berger, Bud Spencer et surtout Tatsuya Nakadai, c'est la classe !!!

A non, c'est pas du niveau du Furher en Folie quand même! (même si dans Cipolla Colt y'a aussi Adolf... )
Après c'est bien décérébré quand même et je pense que Cipolla Colt pourrait avoir une note entre 1,5-2 sur Nanarland...
Du "petit" nanar, pas du nanar de compétition non-plus...

Désolé, c'est la naïveté et l'enthousiasme du débutant
Il faudrait quand même que je mattes "Le furher en folie" avant d'avancer de telles affirmations...
N’empêche "Cry Onion" mérite sa chro' et je ne suis pas sur d’être à la hauteur. Mais si tu dis que ce n'est pas si monumental, je vais peut-être essayer_mais faut d'abord que je finisse celles que j'ai déjà réservé.

en effet, pour comparer deux films, il est préférable de les avoir vus tous les deux

Juste pour dire un gros merci à Benoit pour l'info qui me permet actuellement de mettre des caps dans mes messages

Pour l'anecdote, il y a en bonus du film Rebellion de Masaki Kobayashi édité par wild side video, un interview de Tatsuya Nakadai où il dit quelques mots sur ce western.
Je le cite : "J'ai joué dans un film italien, un western macaroni. Je ne jouais pas le rôle d'un japonais mais celui d'un métis moitié indien, moitié mexicain. Je suis allé en Italie, et j'ai joué dans un western de la dernière époque. C'était vraiment très étrange de la part des italiens. Surtout dans les relations dans le travail. Je ne pouvais pas parler. Je ne parle pas ni italien ni anglais, même si j'ai participé à quelques films étrangers. Comme je ne peux parler avec personne pendant la pause, je reste très silencieux. Au contraire, les italiens sont très gais et parlent vite. Même si le réalisateur leur dit de se taire pour commencer le tournage, ils parlent encore et encore. Alors le réalisateur leur dit "Regardez Nakadai, il garde son silence. C'est un samourai" Mais pour moi, ce n'était pas du tout ça ! Je n'étais pas du tout un samourai !".

Idem, catégorie Kitsch et bis sympas. Ce n'est pas le meilleur western spaghetti, je le trouve assez bancal dans son écriture : sur les cinq fameuses gâchettes d'or, seules deux sont réellement exploitées (Montgomery Ford et Bud Spencer). Les trois autres larrons sont transparents, l'histoire linéaire est minimaliste et la réalisation fonctionnelle, pas plus. Pourtant, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment. En remplaçant pour une fois le désert, le décor forestier apporte un peu de changement. Ensuite, je rejoins ce que dit Jack. Tatsuya Nakadai en fait des caisses, ses expressions faciales me rappelant même par moments le surjeu de Vernon Wells dans COMMANDO. L'humour est plutôt bien senti. Mais ce qui reste en mémoire, c'est son final dans la forêt où nos justiciers zigouillent un à un les bandits à la mode "Rambo". C'est vraiment un truc typique du western italien : la qualité globale peut être très moyenne, il y a souvent une idée originale qui lui donne une identité. Perso, ce qui m'a fait marrer dans la scène du flashback, c'est que celui-ci est en noir et blanc ! Avec ce film, on apprend qu'avant même l'invention du cinéma, les cow-boys du Far West en couleur se remémoraient les choses du passé en noir et blanc !