Metamorphosisde George Eastman (Luigi Montefiori)
avec Gene Lebrock, Catherine Baranov, Stephen Brown
Catégorie : Trop bons films
Voilà un bien curieux film que cette unique réalisation de notre George Eastman adoré, qui quand il ne cabotine pas en gourou post-apocalyptique sodomite et en anthropophage dévoreur de fœtus, nous prouve qu'il est aussi un talentueux cinéaste. Avec cette énième variation horrifique sur le thème de Jekill & Hyde, il réussit un troublant film d'horreur cérébral rappelant beaucoup "La mouche" de Cronenberg par son atmosphère anxiogène, délétère et désespérée. Le pitch est classique : quand l'université qui finance ses recherches menace d'arrêter ses subventions, un généticien visionnaire travaillant sur un sérum capable d'empêcher le vieillissement et de vaincre la mort décide de tester ce sérum expérimental sur lui-même. Le héros, décrit comme un mégalomane par ses adversaires, est cependant loin des clichés habituels du savant fou : il est grand, beau, jeune, avec une gueule à mi-chemin entre Tom Cruise et Christopher Reeve, il est champion de basket, tape dans l’œil de la belle inspectrice chargée d'enquêter sur ses expériences et semble avoir bon fond et n'être en rien obnubilé par la domination du monde, c'est juste un chercheur passionné qui sera victime de ses expériences. Car le sérum, qui semblait d'abord fonctionner, le transforme peu à peu en mutant régressif. La mise en scène glacée nous fait entrer dans l'histoire, partager les peurs des personnages, et il règne un sentiment de profond malaise et une noirceur qui remuent les tripes. Le gore est de la partie et bien qu'il s'agisse d'une des dernières séries Z d'un cinéma de genre italien agonisant, on regarde le film avec un total premier degré... jusqu'à la toute fin qui vire soudain au nanar grand-guignol !
Le dernier quart d'heure se vautre tout à coup dans la caricature avec ses cadavres tombant des placards sur l'héroïne apeurée et hurlante et cette femme atrocement lacérée, éborgnée et égorgée qui arrive encore à parler sans aucun mal et avec calme quand on lui pose une question. Le pompon du ridicule est atteint par l'apparition du savant dans la phase finale de sa mutation, qui l'a finalement changé en Tyrannosaure caoutchouteux de taille humaine ! C'est l'un des craignos-monsters les plus grotesques de tout le cinéma bis rital, même le dragon de "L'épée du Saint Graal" était plus crédible !
Même s'il est dommage de terminer un aussi bon film sur une note aussi débile, ce craquage loufoque ne saurait faire oublier la qualité de ce qui a précédé.
La notule OSFA a écrit:
Un savant s'injecte un sérum qui le fait muter jusqu'à le changer en dinosaure ! Avec cette série B italienne de 1990 lorgnant sur "La mouche" de Cronenberg, George "Anthropophagous" Eastman réussit un excellent film d'horreur à l'ambiance délétère et pessimiste. Le manque de moyens ne se ressent pas. Du moins jusqu'à la toute fin qui vire soudain au nanar grand-guignol...